Chapitre 20 : Réconciliation forcée.
Deux jours s'écoulèrent sans que ni le père, ni la fille ne s'adressèrent la parole, campant chacun sur leurs positions. Tout deux souffraient d'un ennui mortel et en faisait subir les conséquences à leur entourage qui n'avait rien demandé. Étant l'un d'eux, je décidai qu'il était plus que temps de régler cette affaire et profitai d'un trou dans mon emploi du temps surchargé pour réunir une réunion de crise. Je donnais rendez-vous au très cher acolyte de mon frère dans un café pour ne pas éveiller les soupçons des objets de cette discussion urgente.
-Mycroft.
-John.
Nous nous serrâmes la main et nous assîmes à une table du fond pour éviter les regards, simple réflexe.
-Vous connaissez sûrement la raison qui m'a poussé à vous convoquer aujourd'hui John.
-Je m'en doute oui.
-Nous ne pouvons les laisser continuer leur comédie plus longtemps et j'ai besoin de votre aide pour parvenir à réaliser mon plan.
-Je vous écoute.
Une fois mon plan exposé au médecin, nous prîmes congés l'un de l'autre et exécutâmes la suite de mon plan.
***
-Mr Holmes, que faites vous ici ? Vous cherchez Sherlock ? Il n'est pas là.
-C'est pour vous parler que je suis venu Inspecteur. Vous n'êtes pas sans savoir que mon frère et sa fille ont eu une légère altercation dernièrement et qu'ils sont tout deux depuis lors d'une humeur massacrante.
-M'en parlez pas ! Quand j'ai appelé Sherlock ce matin pour lui demander son aide pour un nouveau meurtre, il m'a carrément raccroché au nez ! S'exclama Lestrade en croquant dans son beignet.
Quel manque de tenue. Je lui lançais un regard glacial et il déglutît, finissant par jeter le reste dans la corbeille de son bureau.
-Un nouveau meurtre dîtes-vous ? C'est parfaitement ce qu'il me fallait. Voici comment cela va se passer...
***
Je m'ennuyais à mourir. Rien d'autre ne pouvait décrire mon état d'esprit actuel. Nous étions lundi après midi, j'étais encore en pyjama, j'avais lu presque tout les livre intéressant de la bibliothèque, je n'avais pas pu récupérer ma console de jeux car L'autre l'avait cachéa exprès, aucun programme intéressant n'était diffusé à la télévision et mon violon avait décidé de me lâcher en cassant l'une de ses cordes. Je n'avais vu mon oncle qu'une fois en deux jours et ce durant 15 minutes car il passait le plus clair de son temps en réunion. Je continuais à me morfondre dans le salon du manoir, affalée dans le canapé quand mon téléphone sonna sur la table basse. Je bondis pour décrocher.
-Allô ? Dis-je d'une manière un peu trop brutale.
-Euh... Allô,c'est Greg.
-Greg ? Je ne connais pas de Greg je suis désolée. Vous avez dû faire une faux numéro.
Pff...Moi qui croyais qu'il y aurais enfin de l'action...
-Mais enfin Mathilde ! Inspecteur Gregory Lestrade de Scotland Yard ! J'ai besoin de toi.
-De moi ?
-Oui, il y a eu un meurtre ce matin et je me suis dis que tu pouvais nous aider à... trouver le coupable.
-Pourquoi ne demandez vous pas à L'autre ?
-L'autre ?
-Oui, L'autre.
-Ah Sherlock ? C'est à dire que...
-Non en fait je ne veux pas savoir, j'arrive tout de suite.
***
Je m'ennuyais à mourir. Rien d'autre ne pouvait décrire mon état d'esprit actuel. L'ennui était mon pire ennemi et seul une bonne enquête pouvait me délivrer de lui. J'avais tout essayé, j'avais tiré dans le mur mais Mme Hudson m'avait tout de suite confisqué mon arme et les balles qui allait avec, j'avais essayé le violon, mais John me le confisqua lui aussi, j'avais essayé de partir dans mon palais mental mais le bruit du stupide jouet de Rosy me rendait fou. L'expérience que j'avais faite ne menait à rien et je venais juste de tout jeter à la poubelle. Un appel téléphonique me sortit de ma réflexion à propos de mon ennui. C'était encore Lestrade. Je lui avais pourtant dit que son enquête de m'intéressait pas. Je décrochai tout de même, de toute façon, je n'avais que ça à faire. John eu soudain un regard intéressé.
-Lestrade,je vous ai déjà répondu, votre enquête ne m'intéresse pas.
-Je sais bien Sherlock mais... nous avons vraiment besoin de vous. Nous ne savons plus quoi faire...
-Sherlock, tu devrais y aller, tu ne refuse jamais une enquête d'habitude. Me souffla John.
Lestrade cachait quelque chose. Une idée derrière la tête ? Non ça ne pouvait venir de lui... Mycroft.
-Dites à mon frère que je sais très bien m'occuper tout seul Inspecteur. Bonne journée.
-Attendez...Pourquoi refusez vous de résoudre cette affaire ? Vous ne reculez jamais devant une énigme d'habitude !
Décidément,ils étaient tous contre moi aujourd'hui.
-Je n'en ai pas envie aujourd'hui.
-Le Grand Sherlock Holmes a perdu de son splendide si vous voulez mon avis...
Il fit cette réflexion pour lui même assez fort pour que je puisses l'entendre. Cet imbécile ne perdait rien pour attendre. Il arrêtera de rire quand je résoudrais son affaire en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.
-J'arrive tout de suite.
***
Quand Sherlock raccrocha, je soupirai un grand coup. Le plan de Mr Holmes fonctionnait à merveille. Ces deux nigauds qui se prétendait d'une intelligence supérieure étaient tombés dans le panneau. Suffisait juste de flatter leur ego de psychopathe et c'était dans la poche. Bon allons sur cette scène de crime à présent. Espérons que la suite se déroule aussi bien.
***
-On l'aurai pas raté cette fichue scène de crime... maugréa Logan quand il me déposa devant celle-ci.
Nous étions arrivés dans un quartier résidentiel plutôt chic où des voitures de police bloquaient la circulation. La maison où s'était déroulé le drame était entourée de bandes jaunes et quelques voisins essayaient tant bien que mal de savoir ce qui se passait.
-C'est bondé de journalistes ici... dis-je un fois sortie de la berline.
Je m'approchai prudemment de la maison, évitant les regards des reporters quand une femme m'arrêta. Elle avait la peau sombre et des cheveux frisés et noirs.
-Vous n'avez rien à faire là mademoiselle. Retournez voir vos parents.
Elle me considéra avec condescendance. Mauvaise idée, seul Mycroft pouvait se le permettre.
-Je suis ici sous la demande de l'Inspecteur Lestrade. J'aimerais passer merci.
Je lui rendis son regard et lui sourit.
-J'ai du mal à croire que Lestrade aie préféré appeler un gamine plutôt que son psychopathe de compagnie.
Psychopathe de compagnie ? Non mais je rêve !
-Eh bien croyez le ou non, la relève est assurée.
-Sergent Donovan, laissez Mlle Holmes passer, c'est moi qui l'ai appelé.S'exclama Lestrade et arrivant.
Cette Donovan a une dette envers lui maintenant, si il était arrivé quelques secondes plus tard, je n'aurais pas pu me retenir de lui coller mon poing dans la figure. La femme afficha un air interrogateur.
-Mlle Holmes ?
-Eh oui ma vielle, je suis le bébé psychopathe de compagnie ! Maintenant tu vas me laisser passer, j'ai du travail. Bonjour Gerard.
-Gregory...
Je laissai cette Donovan fulminer dans son coin et passai sous les bandes jaunes pour enfin finir par entrer sur la scène de crime en lui passant la langue. Je suivis Lestrade dans le salon de la demeure où un corps de femme gisait.
-Eh, que fais une gamine ici ? Faites là sortir elle va déplacer des preuves.
Un homme en tenue de légiste nous assaillit. Visiblement, le copain de la godiche de tout à l'heure.
-Cette « gamine » comme vous dites, est venue faire le travail que vous êtes incapable de faire monsieur.
Il afficha exactement le même air que sa collègue.
-C'est une plaisanterie ! Vous avez trouvé que ça pour remplacer l'autre psychopathe ?!
-L'autre psychopathe vous emmerde Anderson.
Je sursautai en entendant la voix de baryton de mon très cher géniteur qui venait d'entrer. Les salops, j'aurais du savoir qu'il y avait un truc louche.
-Bonjour Papa. Lui lançai-je d'un ton acide.
Il ne me répondit pas et s'adressa à l'Inspecteur.
-Très ingénieux Lestrade bravo. C'est une idée de Mycroft je présume ?
-Mais Sherlock....
Le légiste qui se trouvait toujours là n'avait pas perdu son air circonspect.
-Attendez...Le taré a une fille !!!
-Bravo, l'information est enfin parvenu jusqu'à votre tout petit cerveau ! Il faut vous envoyer une médaille ?
Je ne pouvais m'empêcher d'être désagréable avec ce mec antipathique au plus haut point.
-Mathilde enfin, ce n'est pas bien d'insulter les esprits inférieurs, ils n'ont pas la possibilité de se défendre. Me réprimanda Sherlock.
-Oh je suis désolée ! Mais je ne penses pas que tu aies des leçons à me donner.
Je tape dans les mains.
-Bon ! Au travail maintenant. M'exclamai-je.
Anderson me donna des gants en latex et je les enfilai en les faisant claquer d'un air machiavélique. La femme allongée sur le sol avait une tache de sang se dégageant de sa tempe et tenait un revolver dans la main. Elle était en tailleur chic et en escarpin.
-C'est un suicide, tout ce qu'il y a de plus banal. Enfin, façon de parler.Je ne vois pas pourquoi vous avez appelé ces deux clowns Inspecteur. Cru bon d'ajouter le médecin légiste.
Comment ce mec avait-il pu devenir médecin !?
-Retournez dans votre hutte mentale et laissez nous travailler Anderson. Lui répondis-je aussitôt. Ce n'est clairement pas un suicide. Elle tient l'arme du crime dans la main gauche alors que tout indique qu'elle est droitière.
Sherlock restait dans son coin, me laissant me débrouiller seule. Il approuva mon observation d'un signe de tête.
-C'est pas une gamine qui a encore du lait au bout de son nez qui va m'apprendre mon métier. C'est un suicide.
-Apparemment si. Vous constaterez qu'elle a du verni sur les ongles. Or si vous êtes un temps soit peu observateur, vous sauriez qu'il est toujours plus difficile de peindre les ongles de la main avec laquelle on écrit. Vous constaterez que les ongles de sa main droite sont moins bien verni que ceux de la main gauche, cette femme est donc droitière.
-Je ne sais pas moi, je ne mets pas de verni.
-Eh bien il y a un début à tout. Je vous recommande de relever les empreintes sur l'arme, le meurtrier n'a même pas mis de gants. Décidément, c'était vraiment un amateur.
Je vis Sherlock esquisser un sourire satisfait et Lestrade afficher un air ahurit.
Je sortis aussitôt de la maison et quelqu'un m'attrapa par le bras une fois à l'extérieur.
-Tu ne veux pas rester jusqu'à l'arrestation de la meilleure amie ?
-Sherlock laisse moi tranquille, les journalistes nous regardent.
Il me lâcha et je m'engouffrai entre deux maisons pour appeler Logan. Sherlock m'avait suivi.
-Attends, je réalise maintenant que te renvoyer n'était pas la bonne solution.
La colère accumulée contre lui pendant ces trois jours commençait à remonter.
-Et c'est quoi la bonne solution ? M'envoyer à Sherrinford comme ma mère et votre propre petite sœur ?
-J'ai eu peur, c'est quelque chose de légitime non ?
-Tu as toujours eu peur de moi de toute façon. C'était la deuxième fois que tu me rejetait. Tu crois que j'en ai pas assez d'être ballottée sans arrêt comme un objet vendu sur le bon coin ! J'en veux plus. Parfait, tu me le files à combien ? Ah merci ! Oh puis finalement j'en veux plus moi aussi, ce truc sert à rien, à qui je vais bien pouvoir le refiler !!!!????
Sherlock retrouva son air habituel devant mon pétage de plomb.
-Tu viens ou pas ?
-De toute façon, j'imagine que c'est uniquement pour ça que Lestrade m'a appelé et pas pour mon fantastique tallent de déduction. Mes affaires ont sûrement déjà regagné ma chambre.
Je sortis donc de la ruelle et aperçus Lestrade qui essayait d'écouter notre discussion.
-Ça va !? Dis-je assez fort pour qu'il sursaute. Je me barre d'ici, Sherlock et moi avons conclu que c'est la meilleure amie. Salut Gaétan.
Je remontai dans la berline et apostrophai Logan:
-Vous étiez au courant !?
-Je suis désolé mademoiselle mais Mr Holmes est mon employeur, je n'ai fait que mon travail.
Je rentrai au 221B, écœurée d'avoir été manipulée ainsi. Mme Hudson me sauta dessus quand je poussai la porte.
-Oh ma chérie ! Ton père est un imbécile il ne faut pas l'écouter tu sais !
-Je sais Mme Hudson, je sais. Moi aussi vous m'avez manqué.
Je ne pouvais pas lui dire que la cuisinière de Mycroft faisait de meilleurs scones qu'elle.
Je pris congés de ma logeuse et m'engouffrai dans ma chambre après avoir récupéré mes valises sur le palier. Ma console était soigneusement cachée dans un tiroir de mon bureau. Pas bête, les hommes de Mycroft avait du la chercher partout sauf ici.
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