Chapitre 19 : 4 heures pour une tasse de thé.
Une fois que la berline de Mycroft m'eut déposé, j'entrepris de trouver la salle de bain dans cet immense demeure. Je n'en eus même pas le temps que les domestiques m'assaillirent de questions. Avais-je faim ? Avais-je soif ? Avais-je une envie particulière ?
-Non,je cherche la salle de bain.
Une femme m'indiqua une chambre destinée aux invités. Elle était splendide. La décoration ancienne me rappelait le château de Versailles et le lit en baldaquin me donnait l'impression d'être une princesse Disney.
Je chantonnai tendis que je me dirigeai vers la salle de bain, toute aussi magnifique. La baignoire avait des pieds sculpté en forme de têtes de lions et le miroir était tout simplement gigantesque. Je décidai de me laver et je choisis une robe bleue ciel en dentelle,assortie à des escarpins blanc à sangle.
J'attachai mes cheveux en chignon, à mi hauteur, laissant quelques mèches folles vagabonder sur mon crâne. J'étais prête. Je retrouvai la bibliothèque de ma précédente visite et lu quelques ouvrages sur la politique internationale et l'histoire des premiers ministres anglais. Je pourrais aussi entamer une discussion sur le Brexit, histoire de bien mettre l'ambiance ! La politique était un sujet qui me passionnait, étrangement. J'avais même plusieurs fois correspondu avec notre cher président François Hollande. Je lui avais envoyé une lettre lui donnant des conseils pour gouverner le pays d'une main de maître. Il m'avait répondu : (prends la voix de F.H.)
« Mlle Rousseau,
Merci pour vos conseils très intéressants. Je tacherais d'en tenir compte pour les prochaines décision à venir. Je n'ai pas compris votre plaisanterie au sujet des granulés (Gras-nul-laid) mais elle a beaucoup fait rire Julie.
Mes salutations distinguées,
François Hollande, Président de la République Française »
Bien entendu, ce très cher François n'avait pas tenu sa promesse. J'offrirais donc mes services à un autre État. Je me rendis à nouveau dans la chambre et consultai mon portable que j'avais laissé dans ma veste. Un message. C'est Léonie, ma sœur. Je ne savais pas pourquoi j'étais déçue. J'espérais certainement que ce soit Sherlock, qu'il s'excuse.
« Coucou.-Léonie »
« Bonjour.-Holmes »
« Ça va?-Léonie »
« Oui.-Holmes »
« Tu changes de nom de famille?-L. »
« Oui.-H »
« Ah. Tu me manques tu sais. Tu rentres quand ? -L. »
« Je rentre à la fin des vacances.-H. »
« D'accord. Tu fais quoi en ce moment ? -H. »
« Je me prépare à rencontrer la première Ministre anglaise à cause de Baptiste.-L. »
« Vraiment ?-L. »
« Oui.-H. »
«Bon, je vais te laisser alors...-L. »
« Attends encore une chose. Je te manques, certes mais sache qu'à partir de l'année prochaine, je ne vivrais plus avec vous. Et remercie Baptiste de ma part, à cause de lui, j'ai failli tuer quelqu'un.-H. »
Elle ne répondit pas à ce dernier message. Je regardai l'étui de violon posé à côté de ma valise. « Prends moi. » Je devenais folle, mon violon me parlait maintenant. J'obéis néanmoins à cette voix dans ma tête et jouai un air improvisé, comme d'habitude. Je saisis ensuite un livre de ma valise, Game of Thrones, que je n'avais pas eu le temps de sortir depuis que j'étais arrivée. Il m'occupa jusqu'à ce que le domestique nommé, Oscar il me semble me prévint que Mycroft était rentré et que le déjeuner était servi. Nous déjeunâmes donc tendis que je lui faisait le compte rendu de ce que j'avais appris de mes lectures et de mes réflexions pendant la matinée écoulée.
-Mathilde,je vais t'apprendre une chose qu'il est indispensable de connaître pour être à la tête d'un État et d'ailleurs, beaucoup de leurs dirigeants l'ignorent. J'aime à dire que les êtres humains à la capacité intellectuelle inférieure sont des poissons rouges, ils suivent, font le tour du bocal puis oublient. Les grands de ce monde,les hommes et les femmes supérieurs comme toi et moi, sont fait pour mener ces poissons rouges par le bout du nez. L'être humain n'est qu'une pauvre enveloppe de chair qui, si elle n'est pas occupée par la connaissance et l'esprit, ne sert à rien d'autre qu'à être manipulée par les puissants, les bergers qui mènent le troupeau pour réaliser leurs desseins.
-Je suis du signe du poisson, je fais comment ?
-Tu peux être un requin.
Mycroft me donnais de temps à autre, de ce genre de conseils, plus enrichissants le uns que les autres et je les enregistrais un par un. Nous discutâmes tellement longtemps que Mycroft sursauta en découvrant qu'il ne lui restais que quinze minutes avant l'arrivée de Mme la 1ère Ministre.
On sonna donc exactement quinze minutes plus tard. J'avais pour consigne de me montrer à l'heure du thé que j'attendais patiemment dans la salle d'attente du bureau de mon oncle en lisant mon livre. Presque quatre heure. Au bout de la première demie-heure, je commençais à trahir des signes d'ennui mortel. Je pris tout de même mon mal en patience et décidai de me munir de mon portable et mon casque qui contrastaient complètement avec ma tenue et la décoration. Ma playlist défila, encore et encore et puis encore, j'avais fini mon livre, mon téléphone s'était vidé de sa batterie, j'en étais presque découragée, si bien que j'avais presque abandonné. Quand la porte du bureau s'ouvrit m'invitant à entrer, je bondis sur ma chaise. J'entrais dans le bureau puis dans le petit salon attenant. Mycroft et la Ministre y discutaient, des tasses de thés à la main. Mycroft se leva quand il m'aperçut.
-Mme May, je vous présente Mathilde, ma nièce. Elle se passionne pour la politique et désirait vous rencontrer.
La femme d'État de leva à son tour et me tendis la main.
-Bonjour, Madame la Ministre, c'est un honneur de vous rencontrer. Dis-je la lui serrant.
-Quelle poigne mademoiselle ! Ravie de faire votre connaissance également. Mr Holmes, pourquoi ne m'avez vous jamais parlé de votre nièce ?
-Disons que c'est une très longue histoire. Asseyons nous voulez vous ?
Une fois assis, je décidai de poser les questions que j'avais bien eu le temps de cogiter dans mon esprit. Je passais donc un moment à discuter avec la ministre et m'aventurai même sur la pente glissante du Brexit sans pour autant que la discussion ne devienne houleuse. Finalement, il était venu pour les deux membre du gouvernement de retourner travailler.
-Notre discussion a été pour moi très enrichissante Mme May, je suis ravie d'avoir pu vous rencontrer. Dis-je avec cette langue de bois dont j'avais le secret.
-J'ai beaucoup aimé discuter avec vous Mlle Holmes, vous avez un don pour la politique comme votre oncle, je vous conseille vivement de poursuivre dans cette voix.
-Merci Mme la Ministre.
***
Après cette entrevue je passai le reste de l'après-midi dans la bibliothèque. Il n'y avais pas beaucoup de littérature malheureusement à part les grands classiques alors j'entrepris de les lire, une deuxième fois pour certain. Je m'ennuyais vraiment dans cette maison gigantesque et tellement silencieuse. Je regardais mon portable sans cesse me rappelant à chaque fois qu'il était déchargé et qu'il ne servait à rien d'espérer que Sherlock change d'avis. Il était presque 18h quand je me mis en quête d'une télévision. Chose ardue dans cette demeure gigantesque. Puis zut,la flemme. Je retournai dans la chambre et décidai d'attendre sur le lit. Attendre est une chose bien difficile quand on y pense. Surtout quand on ne sais pas ce qu'on attend. Je branchai mon téléphone mais toujours aucun message à l'horizon. Retour à la case départ,le lit, qui heureusement est extrêmement moelleux. A 19h pile,beaucoup trop tôt selon moi, on me signala que l'heure du dîner avait sonné, je mangeais donc sans faim et surtout seule. Mme May devait être parti à cette heure et Mycroft travaillerait sûrement dans son bureau jusque tard dans la nuit. Après cela, je regagnait encore une fois ma chambre et me rendis dans la salle de bain pour prendre... un bain quoi. La musique à fond, je chantait à tue-tête, très bien selon moi mais peut-être pas pour les gens qui passaient dans les couloirs.
https://youtu.be/Af6jOq0dWqo
Let's dance put on your red shoes and dance the bluues
Let's dance to the song they're playin' on the radiooo
Let's sway while color lights up your faceLet's sway swaaaay through the crowd to an empty space
If you say run, I'll run with youIf you say hide, we'll hideBecause my love for youWould break my heart in twoIf you should fallInto my armsAnd tremble like a flooooower
La mousse volait dans tous les sens si bien que la salle de bain était maintenant une piscine d'intérieur. Je réalisai soudain ma bêtise.
-Oh merde...
David Bowie se retournerais dans sa tombe si il voyait le massacre que j'avais fait à cause de sa chanson. Les miroirs étaient dégoulinants et recouverts de buée, le sol recouvert d'une couche de mousse et d'eau. J'enfilai un peignoir et entreprit de réparer les dégâts. Bon, j'avais réussi tant bien que mal. Après cela, je regardai à nouveau mon téléphone. Toujours rien. Ah si, John.
« Qu'est-ce qui s'est passé avec Sherlock ? Il m'a juste dit que tu étais partie mais il ne m'a pas dit pourquoi. -JW »
«Il pense que rester chez lui est dangereux pour ma santé mentale, lui qui me défend de dire que je suis une psychopathe. Je suis chez Mycroft en attendant qu'il réalise son erreur.-MH »
« Vous ne pouvez pas vous comporter comme une famille normale chez les Holmes? -JW »
« Je ne penses pas. Il fait quoi en ce moment ? -MH»
« Il peste contre ta console de jeux. Il reste bloqué sur une énigme. Même moi j'ai trouvé la solution.-JW »
«Il aurais pu me la rendre ! Je demanderais à Mycroft d'envoyer ses hommes la chercher. Non mais ! Il jette les inconvénients mais il garde les avantages ! -MH »
« Il me signale que je cite : « Je ne viendrais pas la chercher. Il ne sert à rien de te rallier à sa cause. » fin de la citation. -JW »
« Signale lui que je ne reviendrais pas non plus et que je demanderai à Oncle Mycroft de m'adopter. -MH »
« Il te signale que Mycroft sera un pire père que lui.-JW »
« Signale lui que je ne pense pas qu'il me laisserais tirer dans un mur avec une arme à feux en plein milieux de la nuit. - MH »
« Il te signale que tu avais l'air de bien t'amuser pourtant... Bon j'en ai plus qu'assez de jouer les pigeon voyageur ! Débrouillez vous tous seul, je retourne chez moi. A bientôt Mathilde. -JW »
« Oui c'est ça, abandonne moi toi aussi. Merci. -MH »
Pff...Il fallait que j'arrête de penser à ça et que je commence à m'habituer au manoir de Mycroft parce que j'allais y rester longtemps. Hors de question que je revienne chez Sherlock si il ne s'excusait pas.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top