Chapitre 18 : Ours en peluche.
- Héla chérie, où te caches-tu ?
-Laisse moi !
-Hélaaaaa...Dis moi où tu est, je ne te ferais pas de mal tu sais...
-Non !Je te crois pas ! Laisse moi tranquille !
-Jet'aime ma chérie, tout ce que je fais est pour ton bien...
La porte d'entrée s'ouvrit sur un homme souriant.
-Bonjour, bonjour...
Une petite fille dont les boucles auburn dansaient sur le visage sortit aussitôt de sa cachette en courant pour s'avancer vers lui. Sautillant dans tout les sens.
-Tonton Jimmy ! Maman elle voulait encore m'attraper ! Elle a but toute sa bouteille de jus de raisin pour adulte que j'ai pas le droit de toucher ! Dis t'as un cadeau pour moi ?
L'homme tenait en effet un paquet derrière son dos.
-Oui Héla chérie, tiens c'est pour toi.
Ses yeux d'un bleu translucide s'illuminèrent.
-Merci Tonton !
Elle ouvrit le paquet et poussa un petit cri en apercevant un ours en peluche qu'elle serra contre elle.
-Merci,merci ! T'es le meilleur !
-HÉLA ! SI JE T'ATTRAPE TU VA PASSER UN SALE QUART D'HEURE !
Une femme, jeune, des yeux verts et de magnifiques cheveux auburn venait d'apparaître au bout du couloir, le pas chancelant et mal assuré. Son visage, déformé par la folie, était cerclé de cernes gigantesques et ses yeux injectés de sang. La fillette s'était aussitôt cachée derrière les jambes de l'homme.
-Bonjour Charlie. Lui dit l'homme, en rien troublé par l'attitude de la femme.
-Qu'est-ce que tu fais là Jim ?
-Tu n'étais pas là hier quand je suis passé, Héla est encore restée toute seule, où était-tu ?
-Tu me poses la question mais tu connais déjà la réponse. J'en ai tué encore un ! Encore un connard sur cette terre d'éliminé. On est tous des connards de toute façon !
-Maman ! Arrête de dire des gros mots ! C'est pas bien !
-TA GUEULE ! Toi aussi t'es une connasse Héla ! Tu veux même pas jouer avec moi !
-Charlie arrête ça. Ce n'est pas une façon de parler à ta fille !
-Je lui dis ce que je veux Jim ! Ce n'est pas toi qui doit me dire comment je dois élever mon enfant !
-Ça suffit !
La femme s'approcha d'un pas plutôt rapide compte tenu de son état d'ébriété et tenta de frapper son frère mais celui-ci l'esquiva aisément et elle tomba avec fracas sur le sol.
-CONNARD ! CASSE TOI DE MA MAISON JAMES !
-Oui je vais partir Charlene, j'emmène Héla avec moi et je te la ramènerais quand tu seras calmée.
-NON ! Laisse moi Héla ! Je t'en supplie !
Charlene rampa jusqu'aux jambes de Jim pour le supplier mais il garda un visage impassible.
-Ton Jimmy, on y va ?
-Oui on y va chérie.
Héla sortit immédiatement de la maison, son ours dans les bras, suivie par son oncle qui lança un dernier regard à sa sœur, qui pleurait à présent.
-Héla...
***
Un bruit répété me fit sortir d'un sommeil lourd. Mes yeux s'ouvrirent sur une blancheur et un calme assourdissant perturbé par cette incessante sonnerie. Serais-ce le paradis ? Suis-je morte ? Non, j'étais allongée sur un lit d'hôpital, le bruit venait d'un électrocardiogramme posé à côté de moi, comptant les battements réguliers de mon cœur.
-Mathilde ? Sherlock, elle est réveillée !
-Hein ? Que se passe-t-il encore ?
-Mathilde est réveillée.
Je n'avais pas remarqué Molly et Sherlock qui était dans un coin de la chambre. Sherlock devait dormir lui aussi car ses cheveux était dans un désordre incroyable.
-Vous pouvez m'expliquer ce qu'il se passe s'il vous plaît ? Demandai-je d'une voix rauque.
-Tu vas bien ? On a eu tellement peur ! Se précipita Molly qui avait un bandage à la tête et à la main.
-Vous lui avez donné une dose assez forte pour endormir un éléphant, bien sûr qu'elle ne va pas bien.
-Vous ne répondez pas à ma question.
-Tu as tenté de me tuer alors Molly t'a inoculé un anesthésiant qui t'a endormi aussitôt.
-J'ai essayé de quoi ? Oh non c'est pas vrai...
-Sherlock, tu aurais tout de même pu faire preuve de plus de délicatesse.
Mycroft s'était entre temps glissé dans la chambre d'hôpital suivie de sa chère secrétaire.
-Je suis folle ! Je suis complètement folle ! Ricanai-je. Aidez moi, enfermez moi, tout ce que vous voulez mais sortez moi de ce cauchemar ! J'en ai ma claque ! Ah ah ah !!
Je fus prise d'une crise de fou rire incontrôlable et imprévu étant donnée les circonstance.
-Mathilde, tu n'es pas folle ! S'énerva Sherlock.
-Si je le suis Sherlock, je suis complètement tarée ! Mettez moi une camisole sinon je vais finir par tous vous égorger ! Tous les gens de mon entourage ! J'ai failli tuer mon propre père alors pourquoi pas le reste ?
-Mathilde, tu es en état de choc mais cela passera. Les médecins veulent te garder en surveillance jusqu'à demain, tu devrais dormir me recommanda Mycroft.
-Tu crois que j'ai envie de dormir là ? Molly m'a assommée avec son truc ! Et je sais même pas combien de temps j'ai dormi en plus !
-Tuas dormi 24h. Nous sommes vendredi soir.
Je me calmai brusquement.
-Bon OK. Mais si vous voulez que je dorme, sortez tous.
Ils ne cherchèrent pas plus d'explication et obéirent à ma demande,craignant certainement une nouvelle crise meurtrière de l'adolescente déséquilibrée que j'étais. Je me retrouvai donc seule avec mes pensées et je regrettais aussitôt de les avoir congédiés. Ce genre de crise d'hystérie et de violence s'était déjà produite auparavant, mais jamais je n'avais menacé quelqu'un avec une arme blanche. Et qui plus est quelqu'un de ma famille,quelqu'un auquel je tiens. Cela m'arrivais parfois quand un ensemble de facteurs tel que la fatigue, la maladie, un emmerdeur chronique ou une journée merdique se rencontraient et faisaient de moi une furie,violente et hurlante. Je décidai donc de dormir puisque je n'avais rien d'autre à faire et étonnamment, j'y parvins facilement.
***
-Il faut qu'elle rentre chez elle, elle ne va pas tenir le coup.
-Ne dis pas ça, c'est ici chez elle. Elle ne s'est jamais sentie à sa place là bas.
-C'est toi qui l'y a mis pourtant.
-Je croyais bien faire. C'était pour son bien et sa sécurité.
-Tu croyais bien faire aussi avec Eurus.
-Ça suffit Sherlock, j'en ai fait plus pour son bien que toi. C'était encore à moi de m'occuper des erreurs de ma fratrie. J'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour qu'elle aie une vie normale !
-Pourquoi es-tu venu la chercher dans ce cas ?
-Elle était malheureuse ! Et toi, il fallait que je te trouve quelqu'un qui puisse veiller sur toi, car John n'est plus aussi présent qu'avant !
-Je ne suis pas un enfant Mycroft !
-Ne me dis pas que tu regrette mon choix Sherlock ! Ose me dire que ta fille n'est rien pour toi !
Soudain, Sherlock se tut, il était perdu. Encore. Perdu. C'était un mot que revenais souvent à son esprit en ce moment. Il ne savait pas pourquoi il s'était attaché si rapidement à elle. Quand elle s'est mise à lui tenir tête, il se rappelait de son adolescence à lui, de la façon dont ses parents le réprimandaient. Il s'était mis à agir comme eux. Comme un père. Il avait envie de la protéger, qu'il ne lui arrive plus aucun mal, que ces fantômes qui ne devraient pas la hanter s'en aille. Il voulait qu'elle soit heureuse.
-Sherlock ?
-Elle doit retourner chez elle. Pour sa sécurité.
-Elle refusera.
-Elle n'aura pas le choix.
-Ce sera à toi de lui annoncer dans ce cas.
-Très bien.
Molly, qui assistait à cette dispute depuis le début, ne savait plus où se mettre. La façon dont Sherlock voulait protéger sa fille sans l'avouer la faisait craquer. Elle ne l'aurais jamais imaginé si protecteur. Mais d'une certaine manière, il l'avait été avec elle.Quand Eurus avait menacé de faire exploser sa maison, quand il lui a extorqué son « Je t'aime » et qu'elle réussit à lui en extorquer un de sa part, qu'elle savait faux bien entendu. Quand il lui avait expliqué la situation après cela, elle lui en avait d'abord voulu mais elle savait qu'il aurai très bien pu ne pas essayer et la laisser mourir sans aucun remords. Mais il en avait eu. Et c'était ça le plus important.
Mycroft se pinça l'arrête du nez. Il était sérieusement à bout. Sherlock voulait tout abandonner, la laisser retourner là bas. Mycroft avait très envie de se prendre des vacances. Tout ce qu'il avait tenté pour sa famille jusque là avait échoué. Eurus, Sherlock, Mathilde. Ils étaient tous blessés par sa faute. Il était un incapable.Comment pouvait-il diriger un pays si il ne sait même pas prendre soin des siens ?
***
J'étais donc sorti de l'hôpital dès la première heure du samedi, l'air sombre, fusillant du regard quiconque osait m'adresser la parole, une fois dans la berline, affrété pour l'occasion par Mycroft, Sherlock prit une grande inspiration et déclara :
-Tu rentres en France aujourd'hui.
Ne laisse pas la fureur t'emporter, elle ne l'a que trop fait ces derniers jours. Je me tourne vers l'auteur de cette phrase, un sourire psychopathe peint sur le visage qui ne lui fit en rien perdre son sérieux. Il ne plaisantait pas.
-Sherlock, la diplomatie. Soupira Mycroft.
J'appuyai ma tête contre l'épaule de ce dernier.
-J'adore ton costume.
Il ne bougea pas et ne dit rien.
-Tu vas habiter chez moi.
Sherlock sauta sur place.
-J'espère que tu plaisante ! Il est hors de question qu'elle aille chez toi.
-Tu...
-Elle elle a son mot à dire je pense. Interrompis-je.
Ils arrêtèrent leur dispute.
-C'est vrai. Dis nous ce que tu veux. Me pria Mycroft.
-Non, il n'y a pas à discuter. Tu rentres chez toi. Ce n'est pas bon pour toi de rester à Londres.
-Tu crois que je vais aller mieux là bas ? Là bas, où je suis seule à longueur de temps, là bas où je m'ennuie à mourir ?
-C'est trop dangereux.
-C'est ça que j'aime. Je reste. Que tu le veuille ou non. Tu viendras me chercher chez Mycroft quand tu te rendras compte que ce que tu dis est complètement débile. Bonne journée Sherlock.
La voiture s'était en effet arrêtée en face du 221B Baker Street. Sherlock n'ajouta rien et sortit de la berline en claquant violemment la portière. Il nous regarda ensuite nous éloigner et n'entra dans l'immeuble qu'une fois qu'il nous avait perdu de vue.
-Ne t'inquiète pas pour lui, il va se rendre compte de son erreur. Me dit Mycroft, plus pour lui que pour moi.
-Ouai, si tu le dis... Je changeai immédiatement de ton. Bon, voilà une journée que s'annonce plus que palpitante ! Qu'est-ce qu'on fait ?
-Je t'arrête tout de suite, j'ai un emploi du temps très serré. Je te dépose chez moi et je me rends à une réunion importante. Je serais de retour pour le déjeuner mais j'ai un rendez vous avec la première Ministre ensuite. Je compte sur toi pour te faire discrète pendant ce temps.
-Elle va venir chez toi ? Oh, c'est trop cool ! Je pourrais la rencontrer ? J'ai jamais rencontré de personnage politique important ! Surtout avec une si mauvaise réputation !
Il me lança un regard noir et se raclant la gorge.
-A part toi bien sûr, sauf pour la réputation ! Mais toi tu n'es pas seulement un personnage politique important, tu ES l'homme politique important ! Dis-je pour me rattraper.
-Tu possède une qualité fort utile pour la politique. Me répondit-il en esquissant un sourire.
-Ah oui ? Laquelle ?
-La langue de bois.
-Oh,tu sais, ce sont des années d'entraînement. Des année à faire croire à mes professeur que leurs cours étaient intéressants. Ça ne se fait pas en un jour ce genre de chose.
-Bien sûr. N'oublie pas de changer de tenue également car je doute que se présenter avec un pull de ce genre devant Mme la Ministre soit très convenable.
J'avais toujours mon sweat « Je ne suis pas un mouton ». C'est vrai que ça ne fait pas très classe.
-Je me présente bien devant LE Gouvernement dans cette tenue... Mais soit. J'imagine que tu avais déjà tout prévu et que mes affaires sont dans le coffre ?
-Tu, imagine parfaitement bien.
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