Chapitre 15 : Premier client.
4 ans plus tôt.
Il l'avait enfin retrouvée, après huit ans de recherches. Ces cons l'avaient envoyée en France, trop facile. Son plan était parfait, comme d'habitude, il avait donné sa fausse carte de psychologue pour enfant au idiots lui servant de parents et dans quelques minutes, elle serait là, dans le cabinet qu'il avait obtenu après la "disparition mystérieuse" de son ancien propriétaire. Ses hommes étaient postés aux quatre coins du bâtiment, déguisés en patients, en secrétaire. Tout était faux, y compris son diplôme. Ça y est, c'est l'heure. Moriarty se leva pour accueillir sa nièce adorée. Héla. Elle avait tellement grandi, faisant presque sa taille. Elle ne lui ressemblait pas. Elle ressemblait à l'autre, mais cela ne l'empêchait pas d'être belle. Ses yeux bleus le transpercèrent, essayant de sonder le moindre détail de sa vie mais il ne se laissa pas faire.
-Bonjour Mathilde, entre je t'en prie, fais comme chez toi. Je suis le docteur Mercure.
Quel prénom horrible. Moriarty se contenta d'un signe de tête de sa part en guise de bonjour et l'invita à s'asseoir sur un des fauteuil du cabinet. Elle s'exécuta et il en fit de même.
-Alors, Mathilde, pourquoi es-tu ici aujourd'hui ?
Elle ne répondit pas à sa question. La jeune fille était enfermée dans une carapace qu'il serait difficile de briser. Mais rien n'était impossible pour Jim Moriarty. Il voyait dans ses yeux qu'elle savait très bien pourquoi ses parents l'avaient envoyée ici. Ils la trouvaient sans doute trop différente, trop étrange. Le silence qui régnait dans la pièce n'était perturbé que par le claquement du stylo du criminel ce qui avait le don d'agacer Mathilde. Il reprit donc.
-Tu ne veux pas parler alors ? Tu n'as rien à me dire ?
Elle évita encore la question, préférant regarder les bibelots présents sur les étagères de la bibliothèque.
-Bon,si tu ne veux pas parler, je vais le faire tout seul. Je me présente, Jean Mercure, psychologue pour enfant. J'ai 35 ans, une femme, Ingrid et trois enfant, Jaques 12 ans, Grégoire, 8 ans et Capucine, 5 ans.Ils sont adorables. Nous partageons la passion de l'équitation, d'ailleurs Jaques vient de recevoir son premier cheval pour son anniversaire, Luna, une jument baie magnifique. Le mien s'appelle Tordano, - oui je sais ce n'est pas très original, un hongre noir. Nous sommes inséparables ! J'adore faire de longues balades en forêt avec toute ma famille et les chevaux, cela nous permet de garder une certaine complicité.
A ce mot, Mathilde tiqua ce qui fit sourire Jim. Il continua de parler ainsi de sa vie inventée de toutes pièces jusqu'à la fin de la séance. Ils se levèrent, se dirigeant vers la sortie et se saluèrent.
-Au revoir Mathilde, ce fut un plaisir.
-Au revoir docteur, à la semaine prochaine.
Quand il eut refermé la porte, Moriarty sourit. Il espérait rapidement la voir rejoindre ses rangs. Mais il faudrait la préserver encore quelques années et la préparer progressivement. Il eut brusquement une idée. Oh c'était une plan parfait, mais il n'eut pas le temps de le mettre à exécution. Au fur et à mesure des consultations, elle s'ouvrait, petit à petit. Elle avait réussit à deviner son adoption et il dût se mordre les doigts pour ne pas lui dire la vérité. Puis un jour, Mathilde retrouva le cabinet du Dr Mercure complètement vide. Il avait dû changer ses plans pour éliminer celui qui avait fait du mal à sa sœur, l'avait détruite.
***
Aujourd'hui.
Le doux contact de la moquette contre mon visage me réveilla doucement.J'avais toujours violon et archet dans les mains, l'archet ayant laissé une marque sur ma joue. Je pris une douche pour me remettre les idées en place et après m'être changée, décidai de rejoindre le salon, vide. Un mot trônait sur la table de la cuisine :
Je ne suis pas là. -Sherlock.
Merci. Je ne l'aurai pas remarqué si il n'avait pas laissé de mot. Mais au moins c'est l'intention qui compte. Je décidai de ne pas faire comme la dernière fois et de garder mon calme. Je lui envoyai un message qui obtint une réponse quelques instants plus tard :
« T'es où ? -Mathilde »
« Lestrade m'a contacté pour un meurtre. -SH »
« Pourquoi tu m'as pas réveillé ? -Mathilde »
« Tu m'as dis de te laisser tranquille alors je t'ai laissé tranquille.-SH »
Bien envoyé.
« Ok, c'est de bonne guerre. -Mathilde »
« Et je penses qu'il n'est pas bon pour toi de revoir une scène de crime pour l'instant. -SH »
« C'était il y a 12 ans ! Et depuis quand tu t'en soucis ? -Mathilde»
Soudain, j'entendis la sonnette puis Mme Hudson ouvrir.
« Quelqu'un vient d'entrer. -Mathilde »
« J'avais un rendez-vous avec un client. J'avais oublié. Occupe-t-en, c'est une affaire simplissime. -SH »
« Quoi ? Tu plaisantes ? -Mathilde »
Il n'eut pas le temps de me répondre qu'un homme fit son entrée dans le salon. Il avait une masse corporelle élevée, le crane dégarni, une moustache brossée, les ongles rongés à sang et sa chemise hawaïenne de très mauvais goût trempée de sueur malgré la fraîcheur au dehors.
-Bonjour, Mr Holmes n'est pas là ? Me demanda-t-il d'une voix beaucoup plus aiguë que ce à quoi je m'attendais.
-Non mais je le remplace aujourd'hui. Répondis-je d'un air faussement assuré car en vérité, je ne savais pas du tout ce que je faisais. Je suis sa stagiaire.
-Oh, je vois dit l'homme d'un air déçu.
Je lui indiquai une chaise.
-Je vous en prie, asseyez vous. Désirez vous du thé, du café ?
Ils'assit donc et je m'installai sur le fauteuil de Sherlock joignant les mains sous mon menton avec un sourire horriblement hypocrite. Je commençais à y prendre goût.
-Non je vous remercie. Mais quel age avez vous mademoiselle ? Si je peux me permettre ajouta-t-il en s'épongeant le front à l'aide d'un mouchoir.
-Mon age n'est pas l'objet de votre visite j'imagine, monsieur... ?
-Mr Cox. Je viens ici pour que vous résolviez mon problème.
-Je m'en doute Mr Cox. Lequel est-il ?
-Il s'agit de ma femme, voyez vous, je suis américain et j'ai tout quitté pour venir m'installer avec elle en Angleterre, il y a 2 ans de cela. J'étais fou amoureux et puis, je vivais encore chez ma mère, il était temps que ça change. Mais, il y a quelques semaines... elle nous a quitté. Je suis dévasté et je suis persuadé que sa mort n'est pas naturelle.
-Qu'est-ce qui vous fait dire cela ?
-Les médecins m'ont dit qu'elle avait été victime d'un arrêt cardiovasculaire mais elle était en parfaite santé. Je suis persuadé que sa mort n'était pas naturelle, vous voyez ? Elle aussi reçu un colis anonyme contenant certainement une pâtisserie dans la journée. J'ai retrouvé le paquet dans la poubelle de ma cuisine.
-Vous fouillez les poubelles Mr Cox ?
-Cela ne nous aides en rien à trouver le meurtrier de ma femme.
-Tout au contraire. Le paquet n'avait-il pas une forte odeur d'amande amère ?
-Oui pourquoi, c'était peut-être une tarte aux amandes vous voyez ?
Visiblement, il n'avait pas vu assez de série policière. Moi j'adore Inspecteur Barnaby...(lol) J'éludai donc sa question, poursuivant mon interrogatoire.
-Votre femme avait-elle des ennemis ou une personne qui voudrait lui faire du mal ?
-Non pas à ma connaissance.
Voilà ma conclusion était prête juste une dernière question pour tout éclaircir.
-Votre mère et votre femme s'entendait-elles bien ?
-Pas vraiment à vrai dire. Je ne sais pas vraiment pourquoi.
-Mr Cox, je sais qui a tué votre femme, c'est simple comme bonjour. Par contre, il va être beaucoup plus compliqué de l'arrêter.
-Comment ? Et pourquoi ?
-Car le coupable se trouve tout simplement de l'autre côté de l'Atlantique... aux États-Unis. Votre mère à tué votre femme car elle n'a pas supporté d'être séparée de son fils adoré qu'elle couvait depuis plus de trente ans. Le cyanure dans le gâteau, c'est tout bonnement machiavélique !
J'eus un rire macabre qui m'effraya moi-même.
-Pardon...je me suis emportée je suis désolée pour vous Mr Cox.
L'homme me fixa, sans voix, son visage était passé du rouge tomate au rouge cramoisi.
-Voulez vous que j'appelle un taxi ? Mr Holmes vous a-t-il renseigné sur les règlements des honoraires ? Parce je compte bien m'acheter un truc à manger, j'ai super faim pas vous ? Ah et pour répondre à votre question du début, j'ai 15 ans.
Mr Cox était pâle comme un linge et il me tendit un billet de 50£.
-Merci bien. Je vous raccompagne à l'entrée ?
Je le menai donc à la porte et il se sauva presque quand je l'ouvrit. Quel hommes mal élevé ! Je le saluai de loin.
-Au revoir Mr Cox, j'espère que vous ferez à nouveau appel à nos services !
Une fois qu'il eu disparu, je fermai la porte et me retrouvai nez à nez avec Mme Hudson qui m'obligea à prendre le thé accompagnés de scones aussi agréables à manger qu'un sac de plâtre. Elle me parlait encore de sa hanche douloureuse quand Sherlock fut enfin rentré accompagné de John et Lestrade. Je vint immédiatement à leur rencontre sous leurs airs surpris.
-Sauvez moi, leur chuchotai-je, une logeuse sénile veut m'étouffer avec ses gâteaux !
La logeuse en question apparut alors.
-Bonjour les garçons, je viens de sortir des scones du four, qui en veut ?
Lestrade et John bavaient déjà d'envie et allait répondre à la positive quand Sherlock les coupa :
-Je vous remercie Mme Hudson mais Mathilde à un rapport d'enquête à nous transmettre, nous verrons cela plus tard.
Je me précipitai dans le salon, les trois hommes me talonnant et m'affalai dans le canapé canapé sans aucune tenue, comme d'habitude.
-C'est la grand-mère avec la pâtisserie empoisonnée dans le colis anonyme dis-je en tendant le billet de 50£ à mon mentor.
-Fascinant !Remarqua Lestrade.
-Merci Gabriel.
-Gregory.
-Bien,tu peux le garder me répondit Sherlock.
-Cool merci !
-Tu lui a laissé un client !? S'exclama John.
-Oui.
-Elle a résolu ça comme un cluedo !
-Non il n'y a pas de poison dans le cluedo, Gervais le coupai-je.
-Gregory !
-Excusez moi. Et votre affaire alors ?
-Simplissime, je ne comprends pas pourquoi Grimaud n'a pas réussi à la résoudre tout seul ! Il faut croire que je le surestimais encore me répondit Sherlock.
-Mon nom est Gregory bon sang de merde !
Sherlock reprit sans faire attention à l'intervention de Lestrade.
-Un rite satanique qui a mal tourné.
-Ouh...je vois... Je crois que notre amis Lestrade et ses camarades de Scotland Yard ont tout simplement eu... les chocottes. Vous vous pissiez tellement dessus que vous avez appelé le seul mec assez taré pour entrer sur les lieux où le démon rodait sûrement...murmurai-je.
-Pff...ridicule. Pourquoi aurait-on peur de ces conneries ?
-Surveillez votre langage lieutenant, nous sommes en présence d'une enfant siffla John.
Je le fusillai du regard.
-Une enfant plus grande que toi John, rétorquai-je un air malicieux sur le visage.
-Grr...
Sherlock lui, se retenait d'éclater de rire.
-Tiens maintenant tu deviens aussi éloquent que Sherlock, John.
Sherlock n'eut plus du tout envie de rire comme ses deux compères qui me lançais des regards haineux.
-Pourquoi êtes vous aussi susceptibles ? Allez, ça vous dis un fish and chips ? C'est moi qui invite !
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