Chapitre 12: La sœur maudite et le steak.
-Mathilde !
Ce cris me tira de mon sommeil en plein milieu d'un rêve où j'étais devenue le Commandant en second du Capitaine Kirk, ce qui mettais hors de lui Spock qui disait être plus qualifié pour ce poste qu'une adolescente en pleine crise d'identité. Et il avait totalement raison. L'Enterprise méritait mieux.
-Mathilde lève toi !
-Ne crie pas comme ça Sherlock.
Les voix de mon père et de son frère raisonnai du bas de l'escalier. Je me levai donc, laissant le Capitaine Kirk sans son Commandant préféré et m'avançai en haut des marches.
-C'est pas bientôt fini ?
-Prépare toi !
-Je te dis qu'il ne faut pas qu'elle y aille !
-C'est toi qui lui a proposé il faut assumer !
-Taisez vous ! Soyez respectueux pour mon petit cœur ensommeillé s'il vous plaît. Nous allons voir Eurus ? Chouette ! Je suis prête dans trois heures !
Mycroft s'énerva.
-Tu ne vas nul part !
-Mais c'est toi qui m'as proposé de la rencontrer ! Il faut savoir.
-C'est trop dangereux pour une enfant !
-J'ai quinze ans toute mes dents, mes vaccins à jours, mon brevet de natation, mon DNB, mon ASSR1 et ASSR2 !
Ils échangèrent un regard plein d'incompréhension.
-Mycroft elle ira.
-Je te dis que non.
-Mais mon tonton Mickey chéri ! Tu ne peux rien refuser à ta nièce préférée ?
Sherlock pouffa et Mycroft se buta encore plus.
-Si. Je refuse que tu aille dans une prison de très haute sécurité où les plus grands psychopathe de la planète sont enfermés.
-J'en fais partie de toute façon.
Cette fois-ci c'est Sherlock qui intervint.
-Tu n'es pas une psychopathe Mathilde. Prépare toi.
-Non ne bouges pas.
Je n'écoutai pas les protestations de Mycroft et me dirigeai à nouveau vers ma chambre d'où je sortis une demie-heure plus tard, lavée,les cheveux encore humides et vêtue d'une chemise à volant bleu clair et d'une jupe midi marine avec mes vielles converses blanches.Je suivis Sherlock et Mycroft à l'extérieur où la berline noire attendais et nous montâmes à son bord. Elle nous mena vers la piste d'hélicoptère que nous prîmes.
-Sherrinford est dangereux Mathilde. Ne t'attends pas à ce que cette visite soit joyeuse et pleine de bon sentiment, me prévint Mycroft.
-Je n'avais pas beaucoup d'espoir là dessus. Je veux juste rencontrer la sœur de mon papounet Sherly chéri et de mon tonton Mickey préféré.
Les deux intéressés me fusillèrent du regard et dirent en cœur :
-Ne t'avises plus de m'appeler comme ça si tu ne veux pas disparaître mystérieusement.
Je ris devant leurs synchronisation, caractéristique des liens fraternels.
-Mon Dieu. Voilà que je parle comme Mycroft !
Cette phrase me fit perdre tout sens de la retenue et je ris de plus belle sous leurs regards accusateurs. Une fois calmée, je jetai un œil par la vitre où une île fortifiée pointait à l'horizon. Nous nous y posâmes quelques minutes plus tard. L'infrastructure cachait un intérieur à la pointe de la technologie.
-Messieurs Holmes nous ne vous attendions pas aujourd'hui.
Un homme grand et chauve au visage squelettique s'avança vers nous l'air inquiet.
-Une petite inspection surprise ne vous feras pas de mal. Pour éviter que ce qui est arrivé à votre prédécesseur ne se reproduise lui répondit Mycroft.
Cela devait avoir un rapport avec l'évasion d'Eurus. L'homme blanchit encore plus qu'il ne l'était déjà.
-Euh oui Monsieur. Si je puis me permettre, qui est la jeune fille qui vous accompagne ?
-Il s'agit du cadeau d'anniversaire d'Eurus. Un nouveau visage ne peut pas lui faire de mal. Sherlock, Mathilde, partez devant. Je vous rejoins quand j'aurais terminé mon inspection.
-Oui chef !
Sherlock soupira et je le suivis dans les couloirs. Nous entendions parfois les cris des déments enfermés dans les cellules, quelques couloirs plus loin et nous descendîmes au sous sol. La tension augmentait légèrement à chaque seconde lorsque nous passâmes les sécurités, Sherlock me délivra les dernières consignes et nous entrâmes dans la cellule.
Une grande vitre nous faisait face et de l'autre côté, se tenait une femme aux long cheveux brins et frisés. Ses yeux bleus se tournèrent vers nous et elle s'avança doucement, nos pas se synchronisant alors que nous nous rapprochions d'elle.
-Bonjour Eurus, commença Sherlock comme prévu, j'ai amené une invitée aujourd'hui.
-Bonjour Sherlock, bonjour Mathilde.
Je lui répondis d'un signe de tête à moitié surprise qu'elle connaisse déjà mon prénom. Sherlock ouvrit alors l'étui de son violon qu'il avait transporté avec lui pendant tout le trajet. Il se saisit de l'instrument, sa sœur se saisissant d'un magnifique Stradivarius. Je m'assis sur une chaise, ne sachant plus où me mettre. Ils commencèrent alors à jouer un air que je ne connaissais pas, rempli de mélancolie. Il dura quelques minutes.
-Mathilde veux-tu te joindre à nous ?
Eurus venait m'avais extirpé de mes pensées de sa voix douce et pleine d'intelligence.
-Je suis désolée, je ne sais pas très bien jouer.
-La fille de mon frère sait forcément jouer du violon.
Je constatai qu'un troisième violon était posé dans un coin de la cellule. Je m'en saisis, testant les cordes ainsi que l'archet, me rapprochant de la vitre à côté de laquelle se tenait mon père et ma tante, chacun de leur côté. Nous frottèrent d'un même mouvement nos archet sur les cordes, produisant la même note, nous poursuivîmes alors une mélodie improvisée, encore une fois mélancolique. Une fois cette improvisation terminée, un silence pesant s'installa, qu'Eurus ne tarda pas à briser.
-Je suis sûre que ta mère aurai adoré d'entendre jouer.
-Comment pouvez-vous le savoir ?
Elle se tourna vers Sherlock un air faux enfantin peint sur le visage.
-Sherlock...Tu ne le as pas dis ?
Celui-ci évita mon regard quand je me tournai vers lui. Les pièces du puzzles'assemblaient mais il me fallait d'autre piste.
-Tu ne m'as pas dit quoi ?
-Laisse moi lui expliquer.
Eurus n'avait toujours pas quitté son sourire.
-Oh, tu ne lui as pas dis ! Tu ne lui a pas dis où étais sa propre mère ?
Voilà la dernière pièce. Mon père m'évitait toujours du regard.
-Sherlock, ce monstre est ici n'est-ce pas ?
-Il ne fallait pas que tu le saches.
Il avait un air désolé sur le visage mais je lui souris.
-Non, ce n'est pas grave. Je comprends que tu ne me l'ai pas dit et merci à toi Eurus, je suis heureuse de te connaître, ce fut court mais je reviendrais avec plaisir jouer du violon avec toi.
Je leur fis un signe de tête et sortit de la cellule sous les regards des hommes montant la garde nuit et jour, de la cellule d'une des plus grande psychopathe de la planète. Il fallait que je prenne l'air. Je dépassai les dispositif de sécurité quand un garde m'interpella :
-Hey toi, qu'est-ce que tu fais ici ?
-Je pense que la nièce de Mycroft Holmes peut se promener où elle veut ici ?
L'homme trembla.
-Tout à fait. Excusez moi Mlle Holmes.
Mon regard sévère lui fit baisser la tête, penaud.
-J'aime mieux ça.
Je lui souris alors, changeant totalement d'expression.
-Bonne journée.
Je m'extirpai en dehors de la prison me rapprochant de la mer déchaînée et de l'hélicoptère, garé quelques mètres plus loin. Je laissai mes cheveux voler au grès du vent et fermai les yeux, écoutant le bruit des vagues s'écrasant contre les falaises. Sherlock me rejoignit quelques minutes plus tard mais je lui tournai le dos pour ne pas qu'il voit les larmes qui perlaient sur mes joues. Notre silence n'était perturbé que par quelques goélands volant au-dessus de nos têtes. Mycroft fit son apparition quelques minutes plus tard.
-Vous étiez sensé m'attendre dans la cellule d'Eurus.
-Elle le sait.
Mycroft ne fut même pas surpris.
-Jete l'avais dis. Pendant qu'elle avait Sherrinford sous contrôle,elle a eu tout le loisir de visiter ses codétenus. Elle a du faire sa connaissance de cette manière.
Ne pouvant en supporter d'avantage, je montai à bord de l'hélicoptère,m'enfermant dans mon esprit. Quand j'émergeai, je gardai les yeux fermés, ne voulant pas adresser la parole aux deux hommes entre lesquels j'étais assise.
-Sa réaction n'est pas normale. Elle vient d'apprendre que ça mère est enfermée dans une prison de haute sécurité pour psychopathes et elle souris.
-Non elle n'est pas normale Sherlock. Avec des parents comme les siens comment veux-tu qu'elle soit normale ?
-Tout est de ma faute.
-Je t'interdis de dire cela.
-A cause de moi, à cause de cette nuit là, elle est devenue complètement folle. Je laissé une petite fille dans les mains d'une tueuse en série et quand j'ai eu cette petite fille devant moi, j'ai pris peur et je l'ai abandonnée encore une fois. Elle avait besoin de moi. Quand sa mère lui faisait subir les plus horribles tortures,elle me criait de venir la sauver. Et qu'est-ce que j'ai fait ?Rien.
Ils restèrent silencieux jusqu'à l'atterrissage où je fis mine de me réveiller. Sherlock et moi saluâmes Mycroft et montâmes dans la berline qui nous attendait. Arrivés au 221B, je remarquai que Sherlock tenait deux étuis à violon dans les bras.
-Qu'est-ce que...
Il m'en tendis un, visiblement ancien, je l'ouvrit et découdrai le violon que j'avais utilisé quelques heures plus tôt, soigneusement rangé. Mon visage s'illumina.
-Mais,je sais à peine en jouer...
-Raison de plus pour t'entraîner.
-D'où vient-il ?
-J'ai appelé Mycroft hier soir pour préparer cette surprise. Il a envoyé ses hommes réveiller tout les luthiers de Londres pour le trouver.
Je retrouvai le sourire.
-Merci.
Je jouai du violon tout le reste de l'après-midi, sans même prendre le temps de manger, ce que je n'avais pas fait depuis plus de 36 heures.La faim me tirailla vers 18h, j'ouvris le frigo, sans faire attention à Sherlock, encore penché sur son microscope. Je saisis une barquette de steak, en mis un dans une poêle, le laissant cuire une minute de chaque côté, histoire de tuer les microbe et le m'assit avec mon assiette en face de mon paternel qui leva le nez de son expérience mystérieuse.
-Moi aussi j'ai faim grogna-t-il en se levant tout en s'étirant.
Il fit la même chose que moi et nous nous retrouvâmes l'un en face de l'autre avec chacun dans notre assiette, un énorme steak, saignant à souhait. Nous allions l'entamer quand un bruit de porte se fit entendre.
-Bonsoir les enfants, voulez vous que je fasses à manger ce soir ?
Mme Hudson fit son apparition dans la cuisine mais elle perdit vite son sourire quand elle vit le contenu de nos assiette.
-Mais enfin ! Ils ne sont même pas cuits !
-C'est pour une expérience Madame Hudson, nous répondîmes en cœur,sourires aux lèvres
-Bon puisque vous n'avez pas besoin de moi, je vais regarder mon feuilleton à la télévision. Bonne fin de soirée et ne faites pas de bêtises.
-Oui grand-mère !
Elle repartit en levant les yeux et nous dévorâmes notre « repas ».Plus tard dans la soirée, Mycroft vint nous rendre visite, un air grave sur le visage.
-Il faut que l'on aie une discussion.
-Au fait, merci pour le cadeau !
Je n'avais pas du tout envie de parler ce qui c'était passé dans la matinée mais j'y fus contrainte. Je m'assis dans le canapé,Sherlock sur son fauteuil et Mycroft sur une chaise.
-Bon,nous t'écoutons dis-je à celui-ci.
L'homme du gouvernement prit une grande inspiration, puis commença son récit.
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