Chapitre 11: Grasse mat'


Quand je m'éveillai, je ne pris même pas la peine de regarder l'heure,enfilai ma robe de chambre pour ne pas attraper froid et descendis les escaliers. Je n'avais pas fait de cauchemar mais je n'avais pas beaucoup dormi pour autant. Je m'était battue toute la nuit pour faire taire mon esprit qui ne cessait de divaguer sur ce que j'avais appris pendant la journée. Il ne fallait plus que j'y pense. Notre enquête était finie et nous allions passer à autre chose. Sherlock était aussi en robe de chambre quand j'entrai dans le salon et n'avait pas l'air d'avoir beaucoup dormi lui aussi. Nous nous saluâmes pas des grognements et je me recroquevillai dans le fauteuil en face de lui. Nous restâmes un moment dans le silence,sans même s'accorder un regard puis, je me saisis de la console.

-Ça te dit de tester un jeu ?

-Hmf...

-Très éloquent bravo. Alors ?

-En quoi consiste ce jeux ?

-Ce sont des sortes de duels à deux. Il y a des duels de magie, à l'épée qui répond le plus vite au téléphone...

-C'est d'accord.

Nous démarrâmes le jeu et commençâmes directement par un duel façon Far West que Sherlock gagna. Il gagna ensuite le concours de rasage.

-Pff...C'est pas juste, moi j'ai pas de barbe !

-Serais-tu mauvaise joueuse Mathilde Holmes ?

-Moi ? Mais pas du tout ! Faisons un duel de magie tiens !

Je le remportait haut la main.

-La règle ne disait pas qu'il fallait formuler les sorts. 

-Il ne le fallait pas mais c'était par automatisme. Tu n'a jamais regardé Harry Potter ?

-Non. Testons l'ouverture de coffre fort.

-Ok.

Je me concentrai sur les vibrations de ma manette pour essayer de déverrouiller ce coffre virtuel quand je sentis quelque chose céder.

-Yes ! J'ai eu un chiffre !

-J'en ai déjà deux.

-Grr...

Bien sûr Sherlock remporta la manche et je décidai de choisir le bordage de bébé. Je pouffais en voyant Sherlock s'emmêler avec la console hurlante dans les bras, essayant désespérément de la faire taire.

-Mais quel enfant du diable !

-Ne le secoue pas comme ça enfin ! Fais comme si c'était un vrai bébé. Un être fragile et sans défense.

Il soupira et se concentra. Soudain, ces gestes furent plus délicat et doux et la console de jeux sembla se calmer peu à peu.

-Tu vois ce n'était pas si compliqué.

Je réalisai soudain que ce qu'il avait fait avec cette console, il ne l'avait jamais fait avec moi. Il ne m'avait jamais prises dans ses bras pour me consoler quand je n'étais encore qu'un bébé. Je me résonnai et jouai à mon tour. Nous jouâmes encore quelques minutes et Sherlock retourna à ces expériences.

-Hey, Sherlock, je peux essayer ton violon ?

Il me regarda un instant avec un regard qui voulait dire « Même pas en rêve ».

-Aller, s'il te plaît... Je l'abîmerais pas.

-Arrête de faire l'idiote.

-S'il te plaaaaaaait !

Je soutenais son regard avec des yeux implorant et il céda dans un soupir.

-Bon,d'accord. Mais si je trouve ne serais-ce qu'une griffure, je te déshérite !

-Ah bon, tu avais déjà prévu mon héritage... Voilà qui est intéressant...

Il n'eut pas le temps de réagir que j'avais déjà disparu de la porte de la cuisine et je saisis le violon sur son support. J'allais frotter l'archet sur les cordes quand la voix de mon paternel me parvint de l'autre pièce.

-Tu ne sais même pas en jouer.

-Il y a un début à tout.

Je commençai donc à frotter les cordes découvrant un à un les différents son que pouvait produire l'instrument. Mes oreilles peinèrent à s'adapter au son de l'instrument mais je l'apprivoisai peu à peu au point de réussir à dégager quelques mélodies de mes essais. Au bout d'un certain temps, Sherlock sortit de la cuisine et décida de tester Zelda mais je ne bronchai pas, trop occupée sur l'instrument. Quelques heures plus tard, je réussi à produire quelque chose qui ressemblais vaguement au thème de Game of Thrones. Puis quelques heures après, je réussi d'après mes souvenir à reproduire le Lacrimosa de Mozart, ma musique préférée. Après avoir fini le morceau, je rouvris les yeux et me rendis compte qu'une larme perlait sur ma joue. Dehors, le soleil déclinai.

-Waouh...

Je me retournai et aperçu John et Rosy. Sherlock lui n'avait pas réagi et été resté planté devant la console.

-Ne me dites pas que vous êtes resté en pyjama toute la journée ?

Nous nous regardâmes et constatâmes qu'effectivement, nous étions tout les deux simplement vêtu de notre pyjama et d'une robe de chambre. Je regardai John avec un sourire gêné.

-Nous sommes restés en pyjama toute la journée.

-Et pendant que vous y êtes, que vous avez oublié de manger.

-Nous avons oublié de manger.

-Sherlock ?

-...

John s'avança et éteignit la console de jeux.

-Hé, je n'ai pas eu le temps de sauvegarder ! Ah bonjour John.

-Bonsoir plutôt. Tu n'as pas honte ?

-Je te prie de m'expliquer pourquoi je devrais avoir honte s'il te plaît. Bonjour Rosy.

-Vous êtes en pyjama !!! Il est dix-neuf heure !

Sherlock regarda sa tenue un instant puis la mienne.

-On dirais bien.

John souffla et se tourna vers moi.

-Au fait Mathilde, c'est le violon de Sherlock ?

-Ah ça ? Oui. J'ai voulu essayer.

Il se tourna à nouveau vers Sherlock.

-Tu lui a prêté ton violon ?

-Si je ne lui avais pas donné l'autorisation, tu imagine bien qu'elle ne serais plus là pour t'en parler.

Je déglutis en me rappelant de la fois où il m'avais laissé toute seule et que j'avais essayé d'en jouer.

-Et tu as voulu essayer tu dis ?

-Oui.

Il est sourd ?

-Donc tu ne savais pas jouer ?

-Ne sois pas ridicule John, bien sûr qu'elle ne savait pas jouer, ses mains ne sont pas celle d'une musicienne.

-C'est vrai. Je n'ai même pas les bases du solfège. Mais pourquoi cette question John ?

Il nous dévisagea stupéfait.

-C'est tout bonnement incroyable !

Il s'assit sur son fauteuil en face de Sherlock et je m'occupai de Rosy, calme comme d'habitude. La soirée se déroula dans la sérénité. Avec John, nous décidâmes de regarder la trilogie des nouveaux Star Trek au grand désespoir de mon père qui préférais discuter avec Rosy.

-Eh, John, tu trouve pas que ce mec ressemble comme deux gouttes d'eau à Sherlock ?

-Ah mais tu as raison !

Sherlock se retourna.

-Plaît-il ?

-Regarde !

Il s'exécuta et fit une légère grimace.

-Ridicule ce... Khan ne me ressemble pas du tout.

Il retourna à son téléphone, Rosy s'étant endormie, certainement assommée par le monologue de Sherlock. John se leva ensuite et nous dit qu'il était temps pour lui de partir. Il nous laissa donc seuls. Je regardai mon père l'air accusateur.

-Ilétait quelle heure quand je me suis levée ?

-15h

-C'est étrange, je ne dors pas aussi longtemps d'habitude...

-Tuas fait des cauchemars toute la nuit. Tu hurlais dans ton sommeil.Mme Hudson m'a réveillé pour me demander d'aller voir et tu étais recroquevillée dans un coin de ta chambre le regard dans le vide. Tu n'as pas dit un mot quand je suis entré. Je t'ai dit de te recoucher et tu l'as fait et quand je suis ressortis, tu hurlais à nouveau à plein poumon. Je ne sais pas comment tes cordes vocales ont tenues le choc. Ce jeu à duré jusqu'au levé du jours où tu t'es finalement calmée.

Je ne revenais pas des révélations de Sherlock. Ma respirations'accéléra.

-Je ne me souviens de rien... Je suis complètement folle !

Je m'écroulai dans le canapé à côté de lui, le visage dans les mains. Il ne dit rien et le silence ne fut brisé que lorsque je me levai pour aller me coucher.



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