7

Harry

J'ai failli l'embrasser...

J'ai failli l'embrasser, BORDEL !

J'ai failli embrasser Louis !

J'AI. FAILLI. L'EMBRASSER !

J'en avais tellement envie. Tellement envie que c'est devenu une obsession. Mon ventre ne cessait de se retourner dans tous les sens comme si quelque chose avait pris vie à l'intérieur, mon cœur de cogner fort comme pour sortir de ma cage thoracique, mes membres de trembler.

J'ai failli l'embrasser...

... parce que j'en mourais d'envie.

J'avais tellement besoin de lui ce soir.

C'était plus fort que moi.

Plus fort que tout.

Il a balayé mes craintes, détruit les barrières que j'ai pourtant patiemment érigées pendant de nombreuses années contre les autres. Il a jeté à terre tous mes principes, toutes mes promesses, tout ce que je croyais juste. J'avais juste envie de sentir ses lèvres contre les miennes, sur ma peau, dans mes cheveux. J'avais juste envie de sentir sa langue caresser la mienne et me perdre dans sa chaleur, comme on se love dans un plaid tout doux devant un feu de cheminée en hiver.

J'avais tellement envie de le sentir contre moi, ses mains sur mon corps, ses yeux ancrés dans les miens. J'avais tellement envie de lui prendre la main et de partir, loin, regarder la mer, observer le ciel rempli d'étoiles, nos pieds nus ensevelis dans le sable. J'avais tellement envie de l'entendre rire. J'avais tellement envie de voir ses petites ridules apparaître aux coins de ses yeux lorsqu'il sourit trop fort. J'avais tellement envie d'entendre sa voix s'élever dans la nuit et briser le silence assourdissant qui entoure ma vie, mon cœur, mon esprit depuis bien trop longtemps.

J'avais tellement envie de lui, de le sentir frémir sous mes caresses, gémir à mon oreille, s'enflammer sous mes doigts et se perdre dans le plaisir. J'avais tellement besoin de perdre le contrôle, d'oublier qui je suis et me mélanger à lui, le posséder jusqu'à oublier mon prénom et me laisser aller dans l'extase ultime, celui qui donne le vertige et fait perdre la raison.

J'avais tellement besoin de me sentir moins seul, ne serait-ce qu'un instant, même éphémère avant de retourner à mon quotidien morne et sans grand intérêt.

Or, je n'ai pas pu.

Parce que Louis est bien plus que ça.

Louis, c'est beaucoup plus qu'un corps à aimer l'espace d'une nuit et à oublier au petit matin.

Il est bien plus important et c'est précisément ce qui me paralyse, me fait peur, me donne envie de fuir et de hurler mon désespoir, mon incompréhension face à mes réactions que je ne reconnais pas, que je n'ai jamais eues avant, pour personne. Je ne me reconnais plus. Je me perds. Je deviens un autre que je ne comprends pas, qui me déstabilise et qui n'a qu'une envie, se noyer dans le bleu si particulier de ses yeux magnifiques.

J'aimerais dire que c'est l'alcool qui me fait raisonner ainsi, qui dicte mes pensées, qui dirige mon cœur, mais ce serait mentir. Je n'ai bu que deux verres sur toute la soirée, ce qui est peu au regard de tout ce qu'il a ingurgité lui. Je souffle en me passant nerveusement les mains dans mes boucles. Elles tremblent, tout comme mon cœur. Je suis bien trop nerveux pour réussir à dormir, mais bien trop fatigué pour réfléchir correctement.

Si je me laissais aller, si je baissais les armes ne serait-ce que l'espace d'un instant, ce n'est pas dans ce lit vide et froid que je me trouverais, mais je ne peux pas faire ça. Je ne peux pas lui faire ça. Il faut que je sois plus fort que mes envies, pour lui comme pour moi.

Secoué par tout ce flux d'émotion, je me lève et m'habille rapidement d'un bermuda en jeans et d'un tee-shirt. J'attrape une veste de survêtement qui traîne sur une chaise et me dirige silencieusement vers les escaliers. La maison est calme, seul le bruit du ressac, au loin, vient briser ce moment de quiétude. Une fois dans l'entrée, je fouille dans la veste de Liam pour récupérer ses clés de voiture puis j'enfile mes chaussures. Je prends au passage un pack de bière et je sors. Le ciel est totalement dégagé, constellé d'étoiles. La lune, presque pleine, éclaire mes pas. Je m'installe derrière le volant et démarre.

Je roule. Je roule ce qui me semble être une éternité alors qu'en réalité le trajet dure à peine une heure. Le tableau de bord indique quatre heures du matin. J'allume la radio pour m'accompagner et je roule encore jusqu'à arriver à des falaises immenses. Tout ce qu'il me faut. De la solitude, du vide, du rien et du silence.

Je me gare puis je sors de la voiture en humant l'air ambiant chargé d'iode. J'aime cette odeur, elle me détend. Le bruit des vagues se fracassant contre les rochers me donne la chair de poule. La lune se reflète au loin sur la surface à peine irisée de l'eau, qui me fait penser à une immense tache d'huile vue d'ici.

Je me pose au bord de la falaise, mes jambes pendant dans le vide. Je n'ai jamais eu le vertige, je ne crains pas la hauteur, contrairement à beaucoup de monde. Je m'ouvre une bière et commence à boire en essayant de ne pas trop penser, mais c'est perdu d'avance. Il me suffit de fermer les yeux pour voir son sourire ou la clarté de son regard aussi nettement que s'il était devant moi. Il s'est infiltré en moi sans que je m'en rende compte, sans que je puisse le contrôler ou l'en empêcher.

Je soupire, énervé contre moi-même. Je bois d'une traite la bière et replace la bouteille vide dans le pack.

J'ai passé ma vie à tenter de me protéger des autres, des sentiments et de tout ce qui pouvait en découler. S'il y a bien une leçon que j'ai retenue dans ma putain d'existence, c'est que l'amour, ça fait mal et que cette douleur ne part pas avec un simple bisou magique ou un frottement de sollicitude, comme les mamans le font à leurs enfants lorsqu'ils se cognent quelque part.

Quand le cœur souffre, il n'y a rien qui puisse soigner ça, à part le temps, peut-être. Mais il en faut beaucoup. Énormément. Et même après ça, certaines traces restent, indélébiles, encrées à jamais.

La souffrance, c'est un sentiment que je connais bien. Trop bien. Il m'a fallu de nombreuses années avant d'arriver à l'évacuer... en partie. Une fois qu'elle s'est tapie en vous, c'est comme un poison insidieux qui s'insinue dans vos veines pour se distiller au compte-gouttes afin de faire durer la douleur. Alors oui, il m'a fallu très longtemps pour parvenir à m'en défaire et surtout il m'a fallu une promesse. La promesse que je me suis faite de ne plus jamais laisser l'opportunité à personne de me faire du mal à nouveau.

J'ai beaucoup travaillé pour y arriver, il ne faut pas croire. Je me suis battu contre moi-même, j'ai verrouillé mon cœur, muselé mes envies, bridé mes aspirations. J'ai vaincu ma sensibilité à fleur de peau, je me suis barricadé comme j'ai pu pour ne jamais me laisser atteindre. Je me suis servi de mes blessures pour progresser et apprendre de mes erreurs. Je me suis servi de la haine des autres pour me sentir plus fort et réussir à leur tenir tête. Je me suis reconstruit sur les ruines de mon passé en me jurant de ne plus jamais commettre les mêmes erreurs, de ne plus jamais tomber dans le piège de l'amour.

J'ai plutôt bien réussi jusqu'à aujourd'hui.

Jusqu'à lui...

Jusqu'à ce que Louis entre dans ma vie et chamboule tout. J'essaie de résister, de ne pas le laisser prendre le pouvoir, mais c'est peine perdue. Dès l'instant où nos routes se sont croisées, j'étais foutu. Je n'aurais pas dû écouter Liam, le suivre jusqu'ici, penser que tout allait continuer comme avant. Je n'aurais pas dû, mais maintenant c'est trop tard. Je suis là et je suis en train de changer, envers et contre moi-même.

Et ce soir, j'ai failli l'embrasser.

Alors que je ne sais même pas ce qu'il pense, quelle est son orientation et s'il était assez sobre pour savoir ce qu'il faisait, ce dont je doute. J'ai bien senti qu'il en avait envie. Collé à lui comme je l'étais, il aurait fallu être totalement défoncé pour ne pas le sentir, mais il n'était pas dans son état normal et Zayn nous a toujours parlé de filles le concernant.

Je sais bien que ça peut changer, que rien n'est jamais figé, notamment en matière de sexualité, mais quand même... puis je sais très bien que je ne suis pas une raison suffisante pour qu'il remette en question toute sa vie ou cette partie-là de sa vie. Je crois surtout qu'il est paumé comme moi je le suis et la seule chose qu'on risque, c'est de se prendre un mur en pleine face et ça, je ne le veux pas. Ni pour lui ni pour moi.

Je passe une main dans mes boucles, puis une deuxième en réalisant la teneur de mes pensées. Je suis totalement irrationnel. Il a vécu une histoire difficile qui l'a laissé sur le carreau, sa confiance en miette et le cœur brisé. Il est perdu, il souffre et moi je profite de sa faiblesse pour lui voler des instants de bonheur et imaginer qu'il puisse lui aussi les apprécier.

Je suis égoïste.

Ce soir, je me suis égaré et je l'ai entraîné avec moi. Il mérite tellement mieux. Tellement mieux qu'un pauvre type qui n'a rien à offrir et qui porte encore les stigmates d'une adolescence catastrophique, marqué à jamais par la souffrance que les autres lui ont infligée.

Je n'ai rien à lui offrir. Je suis une coquille vide. Je ne vis pas, je survis et lui, lui il a besoin de quelqu'un qui le fasse briller, qui lui redonne l'éclat qu'il a perdu. Il est trop instable pour s'en rendre compte pour le moment. Son ex l'a piétiné, l'a descendu plus bas que terre en le traitant comme une merde et c'est précisément comment il se sent en ce moment alors qu'en réalité, c'est une pépite. Une pépite d'or qui n'a pas encore été découverte, qui se cache sous les couches de terre ou de roche, mais qui ne demande qu'à voir le jour.

Je voudrais bien être cette personne, celle qui prendra le temps de creuser, d'épousseter, de révéler l'homme merveilleux qu'il est au fond de lui sans même en avoir conscience, mais ce n'est pas possible. Je n'en ai pas le droit. Je suis bien trop abîmé pour ça.

En réalité, je n'ai le droit de rien le concernant. Je ne mérite aucun de ses sourires, aucun de ses regards, aucune de ses attentions. Il ne le sait pas encore, voilà tout et je suis bien trop faible pour le lui dire et m'en éloigner. Si j'étais un gars bien, je m'en irais pour le laisser s'épanouir loin de mon ombre.

Sauf que je ne suis pas un gars bien.

Je ne suis qu'un connard.

Je profite de sa lumière pour me donner l'impression d'exister un peu.

Tel Icare, je m'approche trop du soleil et je sais que, comme lui, je finirai par me brûler les ailes et tomber encore plus bas que je ne le suis déjà. Je suis trop faible pour lui résister. Mon cœur et mon âme ont décidé de le revendiquer, même s'ils n'ont aucun droit de le faire et je n'essaie même pas de m'éloigner, de le sauver de moi.

Rageur face à cette constatation, je prends une nouvelle bouteille et la décapsule. Je bois en fermant les yeux, laissant l'alcool me donner le vertige. Je la termine et en prends une autre. J'en bois ainsi trois d'affilée, ce qui me fait tourner la tête.

Qu'est-ce que ça fait du bien !

J'ouvre les yeux et regarde l'immensité de la mer qui me fait face. Je me laisse griser par le bruit incessant de ses vagues, par le vent qui me fouette le visage, par les embruns qui parfois parviennent jusqu'à moi tant la force de l'eau est forte à cet endroit. Je sens qu'une nouvelle force m'envahit.

Je me relève maladroitement sur mes jambes. Je tangue un peu, j'ai la tête qui tourne. Paradoxalement par rapport à ma position, le monde me semble un peu moins dangereux. Ou bien est-ce moi qui me sens un peu moins apeuré ? Je n'en sais rien, mais ça me galvanise et bientôt je me retrouve comme un con à hurler dans la nuit.

À hurler tout ce que je peux, tout ce que je ressens, tout ce qui m'entrave et à le jeter ainsi, aux étoiles, à la lune qui semble me regarder avec effroi devant ma subite folie. Je hurle de toutes mes forces, en serrant les poings, les pieds bien ancrés contre la roche, me libérant en partie de tout ce qui m'oppresse.

Je hurle pour la lune. Je hurle pour ceux que j'ai perdus. Je hurle pour Louis et pour tout ce qu'il a éveillé en moi.

J'y mets toute mon énergie, tout mon cœur, toute mon âme.

Je hurle contre moi-même, contre ma faiblesse, contre tout ce que je ressens lorsque je fais face à ses yeux qui m'appellent, à son sourire qui me réchauffe, à son rire qui me fait trembler, à sa voix si particulière qui me fait vibrer.

Je hurle à m'en briser la voix.

Puis je m'arrête. Essoufflé, les poumons en feu, le corps tremblant. Apaisé. Ma gorge brûle, des larmes salées strient mes joues, mais je m'en fiche. Je crois que je ne me suis jamais autant foutu des conséquences de mes actes que ce soir. Je n'analyse pas, je n'essaie pas de comprendre ce besoin primaire auquel je n'ai pas pu résister. Quelle importance de toute façon ? Hormis la nature autour de moi, personne ne saura.

Je me rassois et après un long silence qui me semble palpable après mes hurlements, je bois. Je bois jusqu'à la dernière bière, jusqu'à la dernière goutte. Je sais que je dois conduire après, que ce n'est pas très malin, mais je m'en fous. J'en ai besoin. Je bois. Je bois en regardant le soleil commencer à se lever à l'horizon. Le spectacle est magnifique, magique, presque irréel. J'ouvre de grands yeux émerveillés, comme un enfant et je me surprends à regretter que Louis ne soit pas là, à mes côtés, pour partager ce moment féerique.

Louis...

Encore...

Je souffle, agacé par le cours que prennent toujours mes pensées, me ramenant sans cesse à lui. Même quand je ne le veux pas, il arrive à occuper mon esprit. Ça devient vraiment inquiétant.

Lorsque le soleil a fini sa course folle et que le ciel s'est suffisamment éclairci pour me faire plisser les yeux, je me lève et me décide enfin à rentrer. Je me sens fatigué, vidé, épuisé. Il est temps que je retrouve mon lit. Je récupère mes déchets pour les poser dans le coffre. Je m'installe au volant, je m'attache et rebrousse chemin. Je roule doucement pour éviter d'avoir un accident. De toute façon, vu l'heure matinale, je ne dérange personne.

J'ai l'impression d'être seul au monde.

J'arrive finalement en un seul morceau et gare la voiture là où elle se trouvait quelques heures plus tôt. Pas que Liam pourrait m'en vouloir de la lui avoir prise, mais je n'ai pas envie de devoir répondre à ses questions qui viendraient immanquablement. Il me connaît trop bien pour que je puisse lui mentir ou espérer même me défiler et je n'ai pas du tout envie de lui dire que je craque un peu trop pour Louis. Poser des mots là-dessus serait rendre la situation bien trop réelle.

Je ne suis pas prêt.

Je récupère les déchets dans le coffre avant de verrouiller la voiture et entrer à l'intérieur de la maison. Après avoir remis les clés en place, je passe par la cuisine pour jeter mes bouteilles et manger deux yaourts afin de faire taire mon estomac qui grogne. Je jette un coup d'œil à l'heure sur le micro-ondes. Il est 6h15. Je monte à l'étage, mais arrivé devant la porte de ma chambre, j'hésite, ma main posée sur la poignée.

Mon pouls s'accélère et ma respiration se coupe quand je me souviens que Louis dort juste en face. Je ferme les yeux en inspirant brusquement. Même s'il ne le faut pas, je sais que je ne vais pas pouvoir lutter. La fatigue et l'alcool ne vont pas m'aider à prendre les bonnes décisions et je n'ai pas envie de me défiler.

Résigné, je relâche ma poignée pour enclencher celle d'en face. La chambre est plongée dans la semi-obscurité, due aux volets qui sont restés entrebâillés. Seul le silence m'accueille, uniquement brisé par le souffle doux de la respiration de Louis. Le cœur battant un peu trop vite, j'entre dans la pièce en silence, refermant la porte derrière moi. La pièce entière sent comme lui, un mélange de parfum et de gel douche, une odeur que j'aime tellement.

J'ai besoin de le voir, de le sentir. Ça m'est nécessaire... et je ne préfère pas me demander pourquoi.

Je m'approche de son lit et m'assois sur le bord en douceur. Le matelas bouge à peine. Il est juste là, entortillé dans sa couette, seuls ses cheveux sont visibles, ce qui me fait sourire. Moi aussi j'aime dormir totalement enseveli sous mes draps et mes couvertures. Ça me fait comme un nid douillet, une coque protectrice contre le monde.

D'une main hésitante, je repousse le tissu de son visage, pour enfin pouvoir observer ses traits. Mon souffle se coupe face à sa beauté. Bordel, j'avais presque oublié à quel point il peut être magnifique. Il dort et ses traits sont reposés, presque enfantins loin des tourments qui parfois les froissent. Je remercie intérieurement je ne sais qui pour le fait qu'il ne se soit pas réveillé à mon entrée. Si j'avais eu accès à ses orbes océans, à ses mimiques, à ses sourires, je pense que dans l'état où je suis, je n'aurais pas pu lui résister.

Je me penche doucement pour plonger mon nez contre son cou. Je le respire et mon cœur s'emballe. Je reste dans cette position un petit moment et comme s'il l'avait senti, il bouge imperceptiblement pour se coller à moi. Je ferme les yeux pour mieux profiter de sa chaleur, de sa proximité. Je dois vraiment faire appel à toute ma volonté pour ne pas m'allonger près de lui et le prendre dans mes bras, tout contre moi. Ce serait si simple. Si facile de s'abandonner, de laisser faire le destin.

Mais je ne dois pas.

Pour lui comme pour moi.

Je ne dois pas.

Je soupire et me recule, à contrecœur de lui. Je dépose un baiser léger comme une plume sur son front, puis sur sa joue et me relève. Je me dirige dans sa salle de bain pour lui préparer un verre d'eau et prendre de l'aspirine que je dispose sur sa table de nuit. J'ouvre la porte pour allumer le couloir, puis ferme totalement ses volets, plongeant la chambre dans le noir. Je tire les rideaux et me penche une dernière fois sur lui pour embrasser ses cheveux. Je lui glisse dans un murmure « bonne nuit » à l'oreille avant de remettre la couette en place. Je sors ensuite et referme derrière moi.

J'entre enfin dans ma propre chambre et me déshabille rapidement, ne gardant que mon tee-shirt et mon boxer sur moi. Je me jette dans mon lit, à bout de forces, le cerveau en vrac et totalement perdu dans mes ressentis. Je me roule dans ma couette et ferme les yeux. Mon cœur bat trop fort, ma peau frissonne. Je finis par craquer. À bout de tout, je pleure en silence, me laissant déborder par mes émotions. Je ne me suis pas senti déstabilisé et vulnérable depuis tellement d'années que je ne sais pas comment le gérer. Je me sens seul, vide et pour la première fois, je hais ce sentiment.

Ça me fait mal.

Je crois que je ne peux plus reculer. Tout mon être me crie d'admettre ce que je ressens. Je sais que je serais soulagé, apaisé après ça, mais bordel ! Qu'est-ce que ça me fait peur ! J'ai tellement peur que ça me noue les tripes, que ça me retourne l'estomac. Mes larmes débordent de plus en plus et je les laisse couler. Pour une fois, je ne me bride pas, je ne m'empêche pas d'exprimer mes sentiments et ça me soulage. Pourtant, pas assez. Admettre ce que mon cœur me crie serait tellement plus efficace...

Je finis par me calmer, le sommeil m'enveloppe peu à peu, mais je n'arrive pas à me laisser aller. Je repense une fois de plus à Louis et le sourire me monte automatiquement. C'est dingue comme sa simple pensée peut me réchauffer de l'intérieur. C'est comme s'il avait le pouvoir de raviver ma flamme, de réveiller mon cœur.

De me faire vivre de nouveau.

C'est là que la certitude me vient que l'aveu se presse au bout de mes lèvres.

Je ferme les yeux et je le pense d'abord.

Je suis amoureux.

Puis, je le prononce, doucement, dans un simple murmure.

Je suis amoureux.

Et le cœur moins lourd, la tête plus légère, je sombre enfin.

---

Nouvelle incursion dans la tête de notre Harry... 

Je le trouve bouleversant, en proie à ses doutes et ses peurs, luttant contre son coeur qui le pousse toujours plus vers Louis... 😢 Mais ce n'est pas simple quand on a été blessé comme il l'a été...😔

J'attends vos réactions! 🤗

La suite lundi !👍

💙💚

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