13

Passer cette après-midi à la plage est vraiment une très bonne idée.

Seuls Jeff et Niall ont eu le courage de nous accompagner, mais c'est sympa quand même. Le soleil et la mer nous font un bien fou. Hormis nager et bronzer, on ne fait pas grand-chose parce que personne n'a envie de se bouger. Ils ont du mal avec leur gueule de bois. Je suis le seul à être en forme et je me moque un peu d'eux,ce qui biensûr les fait râler.

Harry reste très proche de moi, ce qui est à la fois plaisant et frustrant. Je dois faire appel à toute ma volonté pour ne pas craquer et lui avouer qu'on s'est embrassé et surtout pour ne pas recommencer. Ses gestes, ses regards, certaines de ses phrases me font douter de ses intentions vis-à-vis de moi, mais il ne bouge pas d'un poil et n'essaie rien, ce qui m'agace. En même temps, je n'ai pas le courage non plus de faire quoi que ce soit, donc je n'ai rien à dire.

Allongé sur ma serviette, proche de celle du bouclé, je profite un peu du calme ambiant pour me reposer. Les gars sont partis un peu plus loin pour aller draguer des filles qu'ils ont remarquées un peu plus tôt. Je m'assoupis presque lorsque je sens les doigts d'Harry caresser doucement mon bras. Un frisson irrépressible me parcourt la peau qui semble incandescente sous son toucher.

Je tourne la tête vers lui et plonge mon regard dans le sien. Il ne cesse de me regarder, un léger sourire aux lèvres et moi je sens mon cœur fondre. Il est magnifique, la peau légèrement dorée, ses boucles lui tombant sur le front et ses yeux d'un éclat à couper le souffle.

Je me rapproche de lui, imperceptiblement, lui laissant l'initiative, mais il ne suit pas le mouvement, préférant rester à sa place et continuer ses caresses. De longues minutes passent et rien ne change. Légèrement déçu, je me relève et me jette à l'eau pour calmer mes émotions. Je sens le regard brûlant d'Harry sur moi. Il va me rendre complètement fou à jouer de cette façon avec moi. Je n'arrive pas à savoir s'il le fait exprès ou non.

Je nage jusqu'aux rochers derrière la jetée. L'endroit est désert. Je souffle pour me remettre les idées en place. Je ne comprends pas ce qu'il se passe et ça m'énerve un peu. J'aime bien un minimum contrôler les choses et là, ce n'est pas du tout le cas. Harry ne cesse de souffler le chaud et le froid. Je n'arrive pas à le cerner ce qui me décontenance. Je ne sais jamais comment je dois agir avec lui.

Il se montre à la fois charmeur et à la fois distant, ce qui me perd totalement. Je ne sais pas ce que je dois faire ou non et comme je n'ai pas confiance en moi, je n'arrête pas de me rabaisser en me convainquant que s'il a oublié notre baiser c'est bien qu'il ne comptait pas et qu'il vaut mieux en rester là.

Facile à dire quand il n'est pas là, mais dès qu'il est dans les parages, j'en suis incapable.  Il m'attire, c'est plus fort que moi et même si je sais que je n'ai rien à lui apporter et qu'il doit préférer des mecs bien plus virils et beaux et intéressants que moi, je n'arrive pas à lui résister.

Je sais que je pourrais très facilement tomber amoureux de lui. En fait, il est le genre de personne dont on peut tomber facilement amoureux. Il est doux, gentil, un brin mystérieux et pour ne rien gâcher, il a un corps magnifique et un visage d'ange... tous les ingrédients sont réunis pour me faire perdre la tête.

Si je me retiens, c'est parce qu'il ne sait pas ce qu'il veut et j'ai peur d'y laisser encore des plumes. Je pense que lui aussi ressent cette même crainte et, plutôt que d'avancer, on fait du sur place ou on recule carrément. Je meurs d'envie de lui rappeler le baiser d'hier, mais dans un même temps la peur qu'il s'en souvienne et qu'il me rejette, car il a changé d'avis, me paralyse. Ou pire qu'il ne s'en souvienne pas et qu'il ne me croit pas si je le lui dis.

« Tu n'es pas à la hauteur »

« Tu dois grandir »

« Tu dois devenir un homme »

« Tu ne seras jamais capable de rendre heureux qui que ce soit »

« Tu es mou, sans consistance »

« Tu n'es pas "assez" »

Je me frotte le visage en luttant contre les mots qui me submergent. Comme à chaque fois que je doute, ils arrivent en force pour me noyer dans leur noirceur. Je serre les dents pour calmer l'angoisse qui pointe. Ma gorge se serre, mon cœur s'emballe, je...

... je sens deux mains chaudes glisser sur ma taille pour se rejoindre sur mon ventre.

Je sursaute à ce contact inattendu qui me ramène sur terre et qui calme la vague de panique qui commençait à m'envahir. Je devrais réagir, me débattre, mais je ne le fais pas, car je reconnais ce toucher, cette odeur, ces bouclettes qui me chatouillent le cou alors que mon dos se retrouve pressé contre son torse musclé et que son visage s'enfouit contre ma peau.

Harry...

Et cette fois, ce n'est pas un rêve.

Je ferme les yeux pour mieux profiter de son contact. Je sens ses lèvres se poser sur la naissance de ma mâchoire et glisser jusqu'à mon épaule. Il me mordille gentiment la clavicule, puis remonte jusqu'à mon oreille où il les presse doucement. Mes jambes se mettent à trembler tandis qu'un frisson remonte ma colonne vertébrale et que mon ventre se met à vibrer doucement.

Je me retourne lentement pour lui faire face. Aucun mot n'est échangé, mais nos regards sont toujours aussi intensément accrochés. Il se rapproche de moi, m'obligeant à lever légèrement la tête pour ne pas rompre le contact visuel. Je sens ses mains glisser jusqu'au creux de mes reins pour me rapprocher le plus possible de lui. Sans lâcher mes yeux des siens, il se penche et m'embrasse enfin. Je ferme les paupières et me laisse aller à ce baiser.

Un feu d'artifice explose au fond de moi tandis que mes bras entourent son cou. Sa langue rejoint la mienne pour une danse effrénée. Il me serre de plus en plus fort, chaque parcelle de ma peau est en contact avec la sienne. J'ai chaud et pourtant je tremble. Je laisse un gémissement m'échapper, mais loin de s'en offusquer, il l'avale et s'évertue à me faire perdre la tête. Mes mains caressent son dos, sa nuque, ses épaules, je le découvre sans toutefois franchir certaines limites qu'il respecte également de son côté.

Comme la veille, cet échange m'emporte vers un ailleurs que je n'ai jamais connu avant. Un tourbillon de bien-être qui me fait décoller loin de mes peurs et de mes doutes. Loin des mots qui pourtant n'étaient pas si loin quelques minutes auparavant.

Le baiser prend fin naturellement, sans qu'aucun de nous deux l'ai décidé, juste parce qu'on savait qu'il le fallait et cette symbiose aussi est nouvelle pour moi. Il pose son front contre le mien, nos respirations sont erratiques et se mêlent, faisant revivre le fantôme de cet échange qui vient d'avoir lieu.

On n'a toujours pas parlé. On se contente de rester dans les bras l'un de l'autre et de revenir doucement à la réalité.

Il se détache de moi et reste un instant à m'observer. Il se mordille la lèvre et je n'ose rien dire ni rien faire, dans l'attente d'une réaction de sa part. Se rappelle-t-il enfin notre baiser de la veille ? Cherche-t-il à analyser ce qu'il ressent ? Ou bien est-ce moi qui me pose trop de questions pour changer ?

Il ouvre la bouche pour parler, mais la referme sans qu'aucun mot n'ait été prononcé. Il secoue la tête, avance vers moi, se recule, puis s'en va, me laissant là, en proie à mes doutes, mes angoisses et mes questionnements. Je reste interdit un temps, espérant qu'il revienne, qu'il s'explique, mais il ne le fait pas. Il regagne la plage et s'allonge sur sa serviette.

Que se passe-t-il ? S'est-il finalement rendu compte qu'il ne ressentait rien en me touchant ? En posant ses lèvres sur les miennes ? Est-il déçu ?

« Tu n'es pas à la hauteur »

« Tu dois grandir »

« Tu dois devenir un homme »

« Tu ne seras jamais capable de rendre heureux qui que ce soit »

« Tu es mou, sans consistance »

« Tu n'es pas "assez" »

Blessé, la gorge nouée et le ventre douloureux, je prends une grande inspiration pour me donner du courage et retourne vers le rivage. Je dois faire comme si tout ça ne m'atteignait pas, mais lorsque je vois le bouclé se rasseoir, son téléphone à la main, concentré sur son écran, je sais d'avance que je n'y arriverai pas. C'est trop dur. Il me plaît et savoir que ce n'est pas réciproque, c'est trop difficile. Ça me rappelle les regards condescendants de Danielle, ses mots, ma honte.

« Tu n'es pas à la hauteur »

« Tu dois grandir »

« Tu dois devenir un homme »

« Tu ne seras jamais capable de rendre heureux qui que ce soit »

« Tu es mou, sans consistance »

« Tu n'es pas "assez" »

Sans un mot, sans un regard pour Harry, je m'approche des serviettes, je me sèche, me rhabille et je pars sans même prévenir Niall et Jeff. Aucune importance, je ne pourrais de toute façon pas expliquer ma réaction, ma déception et ma tristesse. Je sens le regard du bouclé brûler mon dos, mais l'ignore. Je me suis assez ridiculisé, lui montrer à quel point je suis touché par son rejet serait la goutte de trop.

Il m'appelle, plusieurs fois, mais je ne me retourne pas. Je quitte la plage, le cœur lourd et les yeux brûlant de ma désillusion. Qu'est-ce que je croyais, franchement ? Que ma médiocrité allait s'effacer si facilement ? Harry, c'est un dieu vivant, une beauté rare, une personnalité unique... comment pourrais-je faire le poids ?

Je me sens tellement mal que quelques larmes roulent sur mes joues. Je les essuie en me maudissant de ma faiblesse, de mon cœur beaucoup trop fragile qui s'attache trop vite. Je rentre et monte directement m'enfermer dans ma chambre sans croiser personne. Très bien, ça m'évitera d'expliquer mon état et ma stupidité. Après une bonne douche brûlante où je me frotte peut-être — assurément — trop fort, j'enfile un boxer propre et un t-shirt et je me couche.

Je m'endors immédiatement, épuisé par ce trop-plein d'émotions contradictoires.

*

Je suis réveillé par une douce caresse sur ma joue et de mon prénom qu'on prononce dans un souffle à mon oreille. Je grogne, encore pris dans mon sommeil.

Hey... souffle une voix qui me serre le cœur.

Mal à l'aise par sa proximité, je m'éloigne d'Harry et lui chuchote de me laisser. J'entends un soupir, mais rien ne se passe. Un nouveau soupir, puis je sens un corps se presser contre le mien et un souffle s'échouer contre mon oreille.

Lou... s'il te plaît...

Mon sentiment de ridicule s'intensifiant, je me redresse et me décale encore. On se fait face, tous deux assis sur le lit, nos prunelles ancrées les unes aux autres, comme une vieille habitude. En même temps, comment se lasser de ce vert si intense ? Je détourne le regard, gêné de ce qu'il me fait ressentir alors que ce n'est pas réciproque. Il n'y est pour rien, je ne peux pas lui en vouloir, mais ses attentions renforcent mes sentiments naissants. Je n'arrive pas à m'en défaire, c'est encore trop frais.

Qu'est-ce qu'il y a ? je lui demande en jouant nerveusement avec le coin de ma couette.

Louis, regarde-moi, s'il te plaît.

Je déglutis et prends sur moi pour relever mon regard vers lui. Il est inquiet et nerveux, je le vois à sa mine. Ses yeux sont sombres et tristes.

Qu'est-ce qu'il y a ? je répète, ne sachant pas quoi dire d'autre.

Il se mordille la lèvre puis finit par me répondre d'une voix piteuse.

Je... c'est l'heure de manger...

Oh ? C'est tout ? Euh... je bafouille en rougissant violemment en réalisant mes mots, je veux dire... je... je n'ai pas faim, merci.

Ah d'accord... je... je pensais que peut-être... c'est barbecue ce soir et ça sent plutôt bon alors...

Il semble aussi gêné que moi. Je crois qu'il ne sait pas comment rattraper sa boulette, comment m'expliquer qu'il s'est trompé et qu'il regrette son baiser... c'est inutile, j'ai bien compris.

Je vais me reposer, j'en ai besoin... ce... c'est gentil de ta part en tout cas.

Il me regarde intensément, mais garde le silence. Je n'arrive plus à affronter son regard, je baisse la tête en faisant semblant de regarder quelque chose sur mon portable. Ce n'est pas très poli, mais pour le moment, je ne sais pas encore comment je vais pouvoir l'affronter en oubliant la honte cuisante que je ressens.

Comme tu veux... souffle-t-il en se relevant.

Il se dirige vers la sortie, l'air désemparé. Merde, je ne veux pas qu'il se sente mal. Je ne sais pas comment le rassurer, lui dire que ça va aller. Même si pour le moment c'est un mensonge, ça va être bientôt vrai. Je suis déçu, certes, mais ce n'est pas la première fois que je me monte la tête tout seul. Il met sa main sur la poignée de la porte et alors que je pense qu'il va partir, il se retourne.

Je suis désolé, Louis... murmure-t-il, attristé.

Tu n'as pas à l'être... tu as voulu voir, tu n'as pas aimé, je ne peux pas te forcer...

De... quoi ? balbutie-t-il, l'air perdu.

Je soupire en passant une main dans mes cheveux.

Écoute, on ne va pas épiloguer des heures là-dessus, c'est assez gênant comme ça, d'accord. Tu m'as embrassé, tu n'as pas aimé, point. Je vais m'en remettre, ne t'inquiète pas pour moi et pitié, arrête de t'excuser, on dirait que t'as fait la pire connerie de ta vie et ça me fait me sentir encore plus mal.

Il semble sincèrement surpris par ce que je lui dis. J'avoue que là, c'est moi qui ne pige plus rien.

Ça n'a rien à voir, pourquoi tu penses une telle chose ?

Parce qu'hier on s'est embrassé et que tu as bu au point de l'oublier juste après et que tout à l'heure tu as recommencé avant de me laisser en plan sans un mot de plus ? je résume en fronçant les sourcils, parce que le dire à voix haute ça fait encore plus mal à l'ego. Je suis conscient de ne pas être le mec le plus incroyable au monde, mais j'ai un minimum de dignité, donc même si tu ne t'intéresse pas à moi de cette façon, ce qui est ton droit, laisse-moi au moins croire que ce n'était pas si horrible que ça...

Mais... Lou... mais non ! s'exclame-t-il en esquissant un pas vers moi. Ce n'est pas ça du tout ! Je...

Il a du mal à formuler sa phrase, sa respiration est hachée, je reconnais les signes de l'angoisse, je fais assez de crises pour savoir comment elles débutent.

Hey, respire s'il te plaît... tout va bien, OK ? Prends de grandes inspirations et souffle doucement, tu comptes 3 dans ta tête à chaque fois, ça va t'aider.

Il m'écoute et après quelques exercices, il retrouve son calme. Il vient s'asseoir au bord du matelas.

Ça va mieux ? je le questionne gentiment.

Oui, merci... écoute, Louis, c'est un malentendu et je suis désolé.

J'ai compris, je viens de te le dire, je...

Non, tu ne comprends pas. Le malentendu c'est que tu penses que je regrette nos baisers ou même que je les ai oubliés, ce n'est pas le cas. Je ne regrette rien et je n'ai rien oublié.

Je le regarde, surpris.

Mais alors, pourquoi tu as agi comme ça ?

Parce que je suis stupidement maladroit ?

Je me passe une main sur le visage. J'ai l'impression de ne plus suivre ma propre conversation. En fait, j'ai l'impression de ne plus suivre ma propre vie, comme si j'avais loupé quelques pages du livre de mon histoire depuis hier.

Désolé, Harry, mais là, il va falloir que tu m'expliques, parce que tu m'as perdu en chemin.

Il acquiesce avec un sourire qui creuse des fossettes adorables dans ses joues.

Je me souviens très bien d'hier soir. De notre discussion et de nos baisers.

Ce matin, tu as sous-entendu l'inverse pourtant...

Il hoche de la tête.

C'est vrai... je suis lâche parfois et je craignais que tu regrettes, alors j'ai joué la carte de l'amnésie pour t'offrir une porte de sortie. Ç'a aurait été moins douloureux qu'un rejet franc et direct, tu vois ?

Je le regarde avec incrédulité, mais j'acquiesce pour lui montrer que je comprends.

Toute la journée, je t'avais à côté de moi, en maillot de bain et très franchement, je ne suis ni un Saint ni un Bouddha et c'est assez compliqué de te résister. Je veux dire, t'es juste magnifique, Lou. Pas que ton corps d'ailleurs. Tout en toi... ta personnalité, ton sourire, ton regard... j'ai juste craqué parce que je suis faible.

Je ne sais pas lequel de nous deux est le plus rouge à ce moment précis. Je ne m'attendais tellement pas à une telle déclaration que je ne sais pas ni quoi dire ni quoi faire. Il se racle la gorge et reprend en évitant mon regard.

En plus, tu étais plutôt réceptif à mes petites tentatives, même si elles étaient discrètes et pas très habiles, alors je ne sais pas, j'ai écouté mon instinct et je t'ai suivi pour t'embrasser de nouveau. J'avais très envie de goûter une nouvelle fois à tes lèvres, c'était plus fort que moi. Je me suis dit que tu me repousserais si vraiment tu ne voulais pas de ce contact.

Abasourdi par ses révélations, j'essaie de remettre mes idées en ordre.

Pourquoi tu es parti dans ce cas ?

Je te l'ai dit, je suis lâche. J'ai eu peur que tu me repousses une fois l'effusion passée.

Je t'ai rendu ton baiser, Harry, j'y ai même participé activement... pourquoi je t'aurais jeté après ? C'est... bizarre ?

Il hausse les épaules.

On ne sait jamais... de base tu n'as jamais été avec un mec, ça aurait pu être de la curiosité ou... je ne sais pas.

Je lève les yeux au ciel et attrape sa main pour entrelacer nos doigts.

On a eu une discussion plutôt sérieuse hier pendant laquelle je t'ai exposé ce que je ressentais. Si vraiment j'avais regretté ce moment, je ne t'aurais pas de nouveau rendu ton baiser cet après-midi. Ma curiosité a largement été satisfaite hier soir, je plaisante en serrant ma prise sur sa main.

Donc, tu penses ce que tu m'as dit et tu ne regrettes pas ?

Je ne regrette pas, je pensais ce que je t'ai dit et je t'ai dans la peau, OK ?

Même si je suis un mec ?

Je lève les yeux au ciel.

Non.

C'est lui cette fois qui est perdu.

Je ne comprends pas.

Parce que tu es toi, Harry, c'est tout. C'est toi qui me plais, avec ta personnalité, ton physique et qui tu es d'une façon générale. On s'en fout du reste. Mec ou autre, quelle importance ? Tout ce que je sais, c'est que c'est toi qui occupes toutes mes pensées. Toi et personne d'autre.

Il acquiesce, hésite une seconde, puis se penche vers moi, s'arrêtant à quelques millimètres de mes lèvres.

Alors si j'ai envie de t'embrasser, là tout de suite, je peux ?

Je n'attends que ça !

Son sourire m'éblouit, mais je n'ai pas le temps d'en profiter, car ses lèvres s'emparent des miennes et, si jusqu'ici, nos échanges étaient passionnés, cette fois, c'est tendre et doux et d'autant plus appréciable. Il se détache de moi et se déplace de façon à pouvoir me prendre dans ses bras, ce qu'il fait aussitôt.

Il y a quelque chose sur quoi j'aimerais revenir, souffle-t-il avant d'embrasser ma tempe.

Je dois avoir peur ?

Non, mais j'ai besoin qu'on en parle.

Je tente de m'écarter de lui, mais il me retient. Je me laisse faire, curieux de savoir ce qu'il veut me dire.

Tu pensais sincèrement que je n'avais rien ressenti en t'embrassant, que j'avais du coup regretté, c'est bien ça ?

Mes joues s'embrasent de nouveau. Je comprends mieux pourquoi il me serre contre lui, c'est plus simple pour aborder ce sujet.

Oui...

Je pensais manquer de confiance en moi, mais on atteint des niveaux avec toi, remarque-t-il sans méchanceté. Tu me crois au moins quand je te dis que tu me plais ?

Je hausse les épaules, incapable de parler à cause de ma gorge nouée.

Je ne te mens pas, Louis. Je n'ai aucun intérêt à le faire.

Cette fois, il se détache de moi et me regarde bien en face.

Je ne sais pas pourquoi tu imagines ne pas être désirable ou assez intéressant pour que je puisse m'intéresser à toi, mais sache que tu es tout le contraire. Je te trouve beau, attendrissant, drôle et intelligent. Tu t'habilles toujours bien, tu sens toujours bon, ta mèche folle te donne un charme incroyable... et pour ne rien gâcher, tu embrasses comme un prince. Tu ne devrais pas autant douter de toi.

Je peux lire dans ses yeux toute sa sincérité et même si j'ai du mal à comprendre pourquoi il pense et il ressent tout ça, je sens mon cœur se gonfler un peu plus.

S'il y a bien quelqu'un qui doit douter de plaire à l'autre, c'est moi.

Je secoue la tête.

Tu racontes n'importe quoi.

Tu ne me connais pas encore bien, mais quand tu comprendras tout le bordel qu'il y a dans ma tête, tu vas vite changer d'avis, crois-moi.

Je parie que non.

Il secoue la tête sans répondre ou tenir mon pari et m'embrasse de nouveau avec cette manière bien à lui de me faire décoller dans un autre monde. Lorsqu'il s'écarte de moi, je passe une main dans ses boucles pour les remettre en ordre.

On descend ? je propose.

Je croyais que tu n'avais pas faim ! me taquine-t-il gentiment.

Je viens bizarrement de retrouver l'appétit !

Il sourit et je lui vole un dernier baiser avant qu'on descende rejoindre les autres qui ne nous attendaient plus.

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Une mise au point s'imposait, n'est-ce pas ? ^^

Voilà qui est fait. Avec deux personnages qui manquent un peu trop de confiance en eux... la communication, c'est la base, n'est-ce pas ? Espérons qu'ils s'en souviennent par la suite... 

J'espère que cette nouvelle version vous plait.

Je vous embrasse fort !

💙💚

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