Chapitre 4: Irritabilité

Autant hier, ça allait pour un premier jour enfermé, autant aujourd'hui Holden me fait juste chier. Il s'exclame:
-Ah!

Je m'approche de lui assis à table. Il a le doigt dans la bouche avec ses sourcils noirs et audacieux froncés. Il s'efforce de dire:
-Je me suis coupé.

Je réponds ennuyée:
-T'es vraiment pas possible.

-Et toi t'es insupportable.

-Moi? Tu m'a gueulé dessus pendant cinq minutes tout à l'heure juste parce que j'ai marché sur ton pied.

Avec un air irrité rendant ses traits acérés, il répond:
-J'ai déjà dit que j'avais pas fait exprès et je me suis excusé. J'ai pas fait exprès, tu veux quoi de plus? Mon âme?

Pas amusée, je dis:
-Ta voix tu la contrôles avec ton cerveau.

-Ouais ben je me demande si tes hormones contrôlent pas le tien là.

J'écarquille les yeux. La façon dont les soucoupes bleues et marron d'Holden s'arrondissent me dit qu'il réalise sa connerie. Il bredouille:
-Dé...pardon, je te jure que je suis pas comme ça.

-Oh si que tu dois l'être, t'es un connard qui me pète des couilles que j'ai pas heureusement pour toi. Parce que mes hormones me pousseraient à te casser la gueule, mieux que l'autre type l'a fait avant-hier.

Il me dit concerné:
-Baisse la voix steuplé.

-T'inquiète pas c'est un hôtel quatre étoiles. On n'est pas censés pouvoir entendre ses voisins facilement, mais je suppose que t'es plus familier avec les cinq étoiles.

-Je t'ai déjà dit qu...

-On sait, on sait, mais t'as les moyens. T'as les moyens, c'est comme ça que t'as fini à la clinique. T'as les moyens de jouer avec ta place là-bas, alors que moi mon assurance me donne les moyens d'y être. Et ma mère se tue au travail pour la payer. Mais pour toi tout ça c'est qu'un jeu au point que t'aies fui.

-Tu m'a suivi.

Je réplique:
-Parce que je suis la pauvre conne qui joue à un jeu dans lequel les dés ne sont pas truqués en ma faveur. En fait non, cette vie pourrie est un jeu que si l'on est du côté des gagnants.

Il fait un truc surprenant, c'est à dire rire avant de me dire:
-T'es tellement dramatique.

Encore plus en colère, je réplique:
-Qu'est-ce que je disais? C'est drôle pour toi.

Il me dit plus sérieusement:
-Parce que si on prend tout au sérieux, ou trop de choses au sérieux, on se souvient que ton jeu n'est pas juste. Il est injuste de façons différentes pour tout le monde. En y repensant, on essaie de tout détruire, y compris soi-même.

Je regarde sa main puis soupire. Je dis:
-La vérité, c'est qu'on est juste coincés là.

Il dit pensif:
-Oui, on n'a pas nos traitements. Il va falloir trouver une solution.

On est des bombes à retardement, on a déjà commencé le sevrage et pas dans le genre à faire.

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