Chapitre 2: Premier jour

Tayla

Le lendemain quand je me réveille dans le lit moelleux, pendant une seconde je pense encore être à la clinique. L'odeur boisée d'Holden me rafraîchit la mémoire. Pourtant en ouvrant les yeux sur la pièce ensoleillée, il n'est pas là. Je panique un peu et regarde autour de moi, pile quand Holden sort de la salle de bain et s'assied sur le lit. Ses cheveux sèchent encore un peu. L'eau fait briller ses cheveux blancs, accentuant le contraste entre ses deux teintes. Il esquisse un sourire moqueur faisant briller ses yeux bleus tâchés de brun, puis il dit:
-Tu vois? T'es toujours vierge.

J'écarquille les yeux et le frappe avec un coussin ce qui le fait rire. J'ajoute:
-Va te faire foutre, c'est vraiment pas drôle.

-Ok, ok. Pardon Maman.

Je soupire puis mens:
-Et c'est pas ton problème, mais je tiens quand même à dire que j'ai vécu hein. Je sais pas pourquoi tu crois ça, mais je suis pas vierge.

-Ah bon, t'es Verseau?

-Tu te crois drôle?

-Et toi tu crois que tu sais bluffer?

Je demande:
-Pourquoi je blufferais?

-La pression sociétale, enfin d'un côté de la société. Le côté auprès duquel tu veux pas passer pour une looseuse même si ça n'a aucun sens.

-Pff.

Je me lève et il dit en indiquant la salle de bain:
-J'ai tout laissé là-bas et j'ai du gel douche.

-Merci.

-Rappelle-moi de voler les serviettes quand on partira, elles sèchent super bien.

Je ris et demande:
-Combien de temps on va jouer à ça? Enfin, moi, j'ai même pas de vêtements.

-Tu peux porter mon autre tenue pour changer, ça te fera un style oversized.

Je pense beaucoup à mes sous-vêtements aussi, mais bon. Il ajoute:
-On pourra voir pour t'acheter des trucs.

-Non, ça ira, mais je vais piquer un sweat.

Il rit et sort un sweat bleu marine de son sac qu'il me tend.
En le prenant, je dis:
-Merci.

Quand je sors de la salle de bain après m'être lavée et changée, je le trouve assis par terre devant la télé éteinte. Il est en train d'observer un plan sur le téléphone. Je m'assieds près de lui et regarde un peu ses cheveux, quand il se tourne vers moi pour me dire avec un sourire:
-C'est des vrais cheveux blancs, je les ai depuis que je m'en souviens. En fais je suis né avec.

-Pourtant t'as pas la sagesse d'un vieil homme.

-Qu'est-ce qui te dit ça? J'ai réussi à m'échapper. En plus ça t'a permis de saisir ta chance. Je suis malin.

S'échapper d'une clinique psychiatrique c'est pas super sage, mais bon. Je suis sur le point de le lui dire quand il ajoute:
-Et ces cheveux n'éloignent pas les filles, c'est le contraire. Elles trouvent ça "in-tri-gant".

-Ok, je suis censée faire quoi de l'info?

Il sourit à nouveau puis se lève pour prendre un carnet et un stylo. Il me demande:
-Tu pourrais me dessiner steuplé?

-Comment tu sais que j'en suis capable?

-L'atelier peinture à la clinique, tu te souviens?

-Celui que t'as saboté avec Mal?

-Ouais, désolé.

Je soupire, prends le carnet rouge et le stylo puis le regarde. Je le préviens:
-Ça va être dur, d'habitude j'utilise que des photos. Du plat. Ça peut facilement ressembler à une autre personne, juste à cause d'un mauvais placement.

-Essaie, je crois, en toi.

Je ris et il dit:
-Attends.

Il va chercher sa casquette de chasse rouge puis la tourne à l'envers avant de dire:
-Comme ça.

Je le regarde amusée puis dis ennuyée:
-J'ai pas de rouge.

-Je sais qu'elle est rouge et toi aussi, donc c'est assez.

Je souris et commence à dessiner ses traits fins et coupants. Je trace aussi des traits plus arrondis et tente de capturer ce côté déterminé dans son regard. Après un long moment où j'ai dû recommencer, à cause de ses lèvres boudeuses que j'ai raté et où j'ai apprécié le fait qu'il n'ait pas bougé, je m'arrête. Je lui montre le dessin et il dit:
-Putain c'est moi! Et je dis pas ça pour être une de ces personnes trop gentilles pour que les choses soient jamais malaisantes. T'as vraiment réussi.

Je reregarde le dessin au style réaliste et dis:
-Merci...peut-être que les sourcils devraient être plus définis.

-Non, ça adoucit mon regard méchant.

-Je croyais que les garçons voulaient avoir l'air méchant.

Il demande moqueur:
-Vous aimez bien ça vous les filles hein?

-Pff.

Il me dit:
-Mon petit frère aimait beaucoup ma tête quand j'étais plus petit. Il la prenait dans ses mains et me disait de sourire.

J'étire les lèvres moi-même puis demande:
-Il est comme ta sœur? Avec les films.

-D'une certaine manière, mais avec les poèmes. Il écrivait des poèmes dans ses gants de baseball, pour les lire en jouant, et il gagnait presque tous ses matchs. C'est le genre de petit qu'il était.

Était. Oh non. Je lui dis:
-Je suis désolée

-Ça va, je suis plus aussi en colère. Tu sais, j'ai cassé une bonne partie de la fenêtre de ma chambre, quand il est mort. On avait ces fenêtres en verre vintage, mais même là j'ai réussi à en venir à bout. Avec une "rage surhumaine" selon le docteur. Il était choqué. Je sentais plus la douleur, c'était mes os contre le verre. Maintenant, j'arrive plus à fermer le poing.

Il essaie pour me montrer et échoue à le fermer complètement. Je dis:
-Wow, putain...mon frère à moi il est dans une école privée en France depuis des années. Je le voyais déjà pas souvent de base, mais là je l'ai pas vu depuis deux ans. On dirait que je le connais plus et c'est exactement ce que je pensais qu'il allait arriver. Mais je devrais pas me plaindre, peut-être que je devrais en faire plus, mais avec tout le reste aussi...

-Tout ça, c'est comme une tornade, une foutue tornade qui sépare.

-Oui.

Il se lève et me tend la main en disant:
-Viens on va profiter de notre liberté.

-On doit garder l'argent non?

-T'es trop matérialiste.

Je plisse les yeux contrariée et il me demande:
-T'es pas d'ici non? Des États-Unis.

-Non, devine d'où.

-Le Québec?

-Non, t'aurais dû deviner avec l'internat.

-Eh, j'hésitais avec ton bon anglais. Tes compatriotes ont un accent beaucoup plus fort et parfois leur anglais c'est pas trop ça. Du moins les touristes.

-Pff. À la base, je suis Texane. Née à Houston et grandie à Pearland, jusqu'à mes 5 ans. Après on a déménagé en France pour le boulot de médecin de mon père, mais après...

Je garde le silence et grimace avec mes lèvres gênée. Il me dit:
-Si tu continues, je te révèle un truc aussi, je suis trop intrigué.

-Dis ton truc d'abord.

-Ok ok euh, mon père a tabassé mon ancien prof de collège pour m'avoir...fait des avances. Heureusement, je me suis barré et il m'a rien fait. Je l'ai pas senti depuis le premier jour ce type-là. C'est pas incroyable, mais ça m'a bien secoué de voir ça. Je l'ai jamais vu énervé comme ça, mon père.

Je souris tristement et dis:
-Il est mieux que le mien. Le mien un peu après ma première crise psychotique, il s'est barré. Et on a appris qu'il était avec une française un mois après. Je suis sûre qu'il la voyait depuis bien avant. Le pire c'est qu'il a passé des années à ignorer mes symptômes, parce qu'il voulait que je sois parfaite. Et quand ça a pété, plus personne. Il mérite pas d'être médecin.

Je soupire et ajoute:
-Après ça moi et ma mère on est revenues au Texas, puis ici depuis quelques moi. Mais mon frère, lui, il a préféré rester. Ou même supplié pour rester dans son internat, qui était déjà loin de là où on vivait en France. Je le voyais rarement aussi parce qu'il restait l'été et les vacances.

Je soupire et continue:
-Et quand c'était pas le cas, c'est moi qui étais partie à cause de mes problèmes mentaux. Il devait sûrement fuir l'ambiance devenue pourrie aussi, mais je crois qu'il nous en veut aussi. De l'avoir mis là-bas. C'est nul.

-Ouais désolé, c'est vraiment déprimant quand ils sont pas là...

Il semble pensif puis revient parmi nous pour dire:
-Bref, lève-toi on y va.

-Où?

-Bryant Park, ils auront peut-être un film à projeter dehors.

Après que de trop longues minutes de trajet soient passées, je suis assise au milieu de l'herbe verte courte et entourée d'arbres et de gratte-ciels. Mes yeux se régalent d'images colorées du film d'animation japonais, diffusé sur l'écran géant, en ce début d'après-midi. Les gens émettent de longs:
-Wow!

Holden, lui, ça lui fait plisser ses yeux clairs d'irritation et moi ça me fait rire. Quand la scène visuellement trippante est finie, je me réajuste dans l'herbe. Holden se penche et accompagné de sa forêt olfactive, il me demande:
-Tu veux rester pour les prochains films? T'es pas mal assise sans couverture?

Un peu plus calme face à sa proximité maintenant, je réponds:
-Non, je veux en voir d'autres et toi?

-Ok. J'espère qu'on n'aura pas des braillards pour chaque séance.

Je ris et il enlève sa casquette pour passer la main dans ses cheveux en majorité noirs. Il la remet en disant:
-Ça me foudroie tout ça.

Je rigole encore plus, il est tellement dramatique.
Au prochain film, je m'ennuie tandis qu'Holden, lui, regarde attentivement. On est bien placés, mais je me retrouve à critiquer la taille de l'écran par rapport à celle du parc dans ma tête plutôt que de suivre. Je savoure bien la bouffe que j'ai acheté pendant la pause aussi. Je sais pas comment Holden n'a toujours pas faim depuis hier. Je vais le forcer à manger, après le film. De ce que j'ai compris, c'est un film japonais sous-titré sur un petit village. Plus précisément des enfants qui rêvent d'avoir une télé. Quand le dernier film est fini et qu'on rentre, Holden me dit excité:
-Le film japonais était trop bien je te jure.

Je réponds:
-Ouais, ça allait.

-Pff, t'étais plus concentrée sur ton bagel.

-Je suis pas comme toi qu'on doit nourrir de force. Je ressens la faim ok?

Il rit et dit:
-Et t'as mis des heures à le dire.

-Non.

-Avec la façon dont tu mangeais si.

Je commente:
-T'es flippant à observer les gens comme ça.

-Et toi t'es bête de pas dire que t'as faim.

-Tais-toi, j'aime pas vivre à crédit c'est tout.

-Je tiens pas de comptes, je suis un philanthrope.

-Ah oui ça me fait me sentir mieux ça.

Il émet son rire grave et on continue de marcher en parlant des films puis dans le métro on analysait les gens. De retour dans la chambre, je m'assieds sur le lit. Holden s'appuie contre le mur et sort un paquet de cigarettes. Je le préviens:
-Le détecteur de fumée va sonner, mais donne t'en à cœur joie génie.

En rangeant son paquet, il émet un:
-Pff.

-T'es le genre de gars accro à la nicotine?

-Non, je fume quand je suis nerveux.

Je ne peux pas m'empêcher de demander en souriant moqueuse:
-Je te rends nerveux?

Il ricane et je me retiens de grimacer vexée, à quoi je m'attendais? J'ai tendu la perche. Il me dit:
-Soit t'es célib soit t'es une sacrée allumeuse.

-Parce que je demande? Et t'es vraiment chelou pour être "allumé" par ça seulement.

Il rit et dit:
-C'est pas le cas, c'est juste une constatation.

-Je pourrais être célib et une sacrée allumeuse, mais c'était ta façon nulle d'essayer de le savoir je suppose.

-J'essayais pas. Dois-je te rappeler que tu m'as suivie et pas l'inverse?

-Et ça te plait beaucoup.

Il rit, va prendre son carnet et s'assied par terre. Pendant qu'il écrit, je prends la télécommande, en me rendant compte qu'on n'a pas touché à la télé depuis notre arrivée. Holden se lève et me prend la télécommande rapidement, me faisant couiner de surprise. Il dit:
-J'aime pas la télé.

-Et?

-Et épargne-moi encore un peu steuplé.

-Tu viens de regarder un marathon de films et t'aimes pas la télé?

-Oui, j'ai dit la télé pas les films. Les films ça passe un peu.

Je soupire et dis:
-T'es trop bizarre. Tu dois sûrement préférer les séries de ton téléphone, je suppose.

-Non, j'aime pas tout ça. La télé c'est juste pour te mettre dans des formes. Des triangles, rectangles, carrés ce que tu veux. Tu restes enfermé dedans, mais vu que ça a des formes différentes de celles des autres tu crois que t'es différent, que t'es libre, que t'as créé ta propre forme. Et si tu vois quelqu'un d'autre avec la même forme, ce qui arrive rarement, mais peut arriver, tu t'entends juste avec la personne. Parce que lui aussi aime cette émission sur la pâtisserie. Donc il va te parler du mixeur qu'il va s'acheter donc toi aussi tu vas l'acheter. C'est une illusion pour faire marcher les choses d'une certaine manière.

Il secoue la tête et ajoute:
-Pour les séries selon moi ça te pousse aussi parfois à agir d'une certaine façon. Pas carrément, mais juste quelques petits changements qui en grand nombre changent les choses. Les modes, même le style de gars que tu veux. J'aime pas être dans ces vagues-là. Je préfère les livres, mais certains livres parce que c'est un peu pareil pour les livres. Mais j'ai l'impression d'avoir plus de contrôle avec les livres. Ça me permet d'être sûr ma propre vague. C'est peut-être de l'arrogance, mais j'aime être différent. Et j'ai recommencé à débiter les conneries dans ma tête. Fuis pas.

Je souris et hoche la tête avant de dire:
-Non, c'était vraiment intéressant.

Ce à quoi j'avais pensé avant me revient et je demande:
-Euh dis, je peux t'emprunter 10$?

-Bien sûr.

-Merci. Bon moi je vais me laver les dents, y'avait trop de sucre dans ce brookie. J'ai l'impression que mes dents vont se briser si j'attends.

Il rit et j'y vais. Quand je ressors Holden dos à moi est en train de dire seul:
-Oui, j'avoue que c'est un peu chaotique, mais tu m'avais dis que le chaos ét...

Il se tourne et je me fige gênée. Il l'est tout autant, car en m'approchant enfin pour réduire le malaise, je vois qu'il rougit. Il me dit:
-Désolé ça m'arrive des fois. Je parle à Allie, mon frère. Je peux pas m'en empêcher parfois quand je suis seul.

-C'est pas grave.

-Je peux venir avec toi? Quand t'iras acheter des trucs.

Je sens la chaleur me monter au visage et ça doit se voir sur mes traits, à défaut de ma couleur, car il me dit:
-Oh, tu vas t'acheter des trucs perso.

Je ne sais même pas pourquoi, mais je réponds:
-Juste une brosse à dents et...des vêtements.

-Sous-vêtements.

Mon visage s'enflamme et je dis:
-Oh!

Il rit et après qu'il se soit calmé je lui impose:
-Tu m'attends dehors alors.

Il répond:
-Deal.

Il prend ses affaires et je dis:
-Vite, ça va fermer.

Des minutes plus tard en sortant du magasin sous-terrain collé à l'hôtel, on passe dans un des tunnels bruns et lisses pour rejoindre l'hôtel. Au croisement, un type presque aussi grand qu'Holden et assez bien bâti, flanqué d'une rousse aux cheveux bouclés apparaît. L'homme nous dit:
-Bonsoir les amoureux.

Je regarde instinctivement autour de moi, mais il n'y a personne. Holden se rapproche de devant moi et l'homme rit avant de dire:
-On peut faire ça facilement ou devoir être durs. Donnez-moi votre fric.

Ça avait l'air d'être un bon hôtel, il y avait quatre putains d'étoiles et le prix qui va avec. Une bonne ribambelle de gens censés être friqués à racketter pour eux du coup. Ce sera pas notre cas. Je mets discrètement le porte-monnaie qu'Holden m'a donné dans ma brassière. Holden répond:
-Désolé on n'a pas d'argent, mais je connais de très bons sites où vous pouvez envoyer votre CV.

Je me retiens de rire, mais la rousse elle n'hésite pas à le faire. Le regard de l'homme que je vois après avoir bougé se durcit. Il dit:
-Espèce de petit chieur je te donne une dernière chance.

Holden réplique:
-C'était les derniers mots de votre dernier patron hein?

Soudain, l'homme donne un coup dans le ventre d'Holden, ce qui me fait crier. La rousse se jette sur moi et on finit par terre, tandis que je vois Holden faire tomber l'autre gars. La rousse se met sur moi et m'assène un coup de poing en disant:
-Coopère et ce sera fini.

Je réplique:
-T'es pathéti...ah putain!

Elle vient de me donner un coup dans le nez. Rapidement, j'attrape ses cheveux et fais pivoter mon corps de toutes mes forces, ce qui la dégage de sur moi. Car elle est peut-être féroce, mais plus petite en gabarit. Je me relève et lui donne un coup de pied l'empêchant de se lever puis cours vers Holden qui est sur l'homme au sol. Il s'arrête de le frapper pour me regarder et son visage en sang me fait haleter de stupeur, quand on entend:
-Sécurité!

L'homme moins sonné pousse Holden qui tombe. L'homme et la rousse s'enfuient à vitesse grand V. Ils sont suivis par la sécurité. L'un des quatre hommes de la sécurité nous rejoint et demande:
-Qu'est-ce qu'il s'est passé?!

Holden répond essouflé:
-Ils ont essayé de nous voler.

L'homme dit choqué:
-Ici?! Mais comment c'est possible?

Avec un gout métallique dans la bouche je réplique irritée:
-Ben, ça l'est.

L'homme me regarde avec un début d'hostilité et Holden dit:
-Est-ce qu'on peut aller dans notre chambre pour se soigner? Regardez sa bouche saigne.

Effectivement, le liquide métallique semble être plus présent dans ma bouche avec les secondes et je sens sa présence sur ma peau. L'homme dit:
-On a une infirmerie.

Holden répond:
-Il y a aussi les kit de secours des salles de bain. On veut juste se poser, on verra le reste après.

L'homme dit:
-Très bien, quelle est votre chambre?

Holden lui répond:
-230.

L'homme de la sécurité ramasse mon sac de courses, qui ne s'est heureusement pas renversé, pour rajouter un côté ridicule à la situation. Il me le donne, je le remercie comme je peux avec ma bouche se remplissant et il nous dit:
-Nous viendrons vous voir pour régler ça et veuillez accepter toutes nos excuses. Je suis presque sûr que vous serez compensé.

Je commence à m'impatienter, surtout que la partie intérieure de ma lèvre me lance maintenant. Heureusement, Holden dit:
-Merci on va y aller.

Je le suis et après un long silence quand on rentre dans la chambre je vais cracher le sang m'empêchant de parler. À côté de moi, Holden se lave le visage. Le rouge s'arrête de couler et un moment après il lève la tête. Il tache un peu la serviette de sang.
Je m'approche d'Holden avec la compresse que j'ai sortie de la boîte à pharmacie. J'appuie sur la deuxième coupure responsable de l'écoulement abondant de sang, même s'il a l'air d'avoir baissé. Il a fallu que l'autre connard porte une bague. Holden grimace de douleur et je lui dis:
-Pardon...tu lui as donné un faux numéro de chambre.

-Il est pas faux, c'est juste pas le nôtre.

Je souris et il ajoute:
-On doit pas se faire remarquer. On devra éviter de sortir.

-Vivre avec le room service va coûter une blinde.

Après avoir grimacé quand j'ai désinfecté sa deuxième coupure, il répond:
-Surprenamment, ici la nourriture ça va en dehors de leur restaurant. Tout ça ne serait pas arrivé si j'avais tapé d'abord, mais je suis ni fort ni courageux.

-Hey, tu t'es fait amocher à cause de sa bague surtout. En plus de ce que j'ai vu, tu lui as explosé le nez entre autres.

Il rit et je lui demande:
-Tu te bats pas?

-Non.

-Très étonnant avec ta grande bouche.

-Toi je suppose que si vu comme tu t'es débarrassé de cette femme.

-J'avais un meilleur ami, ça fait un peu office de grand frère avec qui tu te bats parfois.

Il rit et grimace un peu de douleur, ce qui me fait rire. Il touche ma lèvre inférieure et avec son regard bleu intense sur moi il demande:
-Tu t'es coupée que là?

Je le fixe sans voix et il enlève sa main en disant:
-Désolé, j'ai dû remettre des saletés dessus. Mais t'as mal où?

Je réponds:
-Ça passe là, ça va. C'est juste l'intérieur des lèvres après. Tu veux vérifier aussi?

Il sourit sans grimacer cette fois et j'approche un pansement, mais il bouge en disant:
-Tu veux me défigurer?

-Techniquement, c'est un peu tard, mais fais pas le bébé il faut protéger tes plaies.

-Ah ouais? T'as fait médecine?

Je me retiens de rire pour le fixer et il cède en marmonnant:
-C'est bon.

Je souris et il dit:
-Ça me tue.

Après nous être douchés, on est directement allés au lit, se faire cogner ça fatigue.

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