CHAPTER 3
CHAPTER 3 : Liar, Liar.
« Obsessed — Maggie Lindemann »
* * *
— REBEKAH —
Putain de bordel de merde.
Les alarmes se mettent à sonner dans tout le centre commercial, tellement fort que je m'en bouche les oreilles. Putain. Putain. Putain.
Mon premier réflexe est de taper le numéro de la police sur mon clavier à la vitesse de la lumière. Mon cœur bat fort, tandis que mes mains tremblent. Les images passent encore, je les vois, avec leurs gros sacs, attraper tout ce qu'ils voient dans la petite bijouterie.
— 911. Quelle est votre urgence ?
Je secoue la tête, et regarde mon téléphone dans mes mains. Je reprends rapidement mes esprits.
— Un braquage. Au centre commercial.
Je ne reconnais pas ma propre voix.
— On envoie une équipe, mademoiselle. Mettez vous en sécurité.
Je raccroche lentement, hypnotisée par la scène qui se déroule sous mes yeux.
Il faut que je fasse quelque chose.
Prise d'un élan de courage, j'ouvre la porte du centre de surveillance. Les alarmes retentissent encore et encore, criant dans les haut-parleurs.
« Mettez-vous en sécurité ».
Mon cul, oui ! Ces malades mentaux sont entrain de braquer une bijouterie, bordel !
Au moment où je m'apprête à sortir, préparant déjà un plan pour les traquer dans ma tête, un cri me surprend.
Il vient d'un talkie-walkie, à l'intérieur de la petite pièce derrière moi.
Mon père.
Je fais demi-tour et attrape l'appareil.
— Rebekah ! Tu restes où tu es ! il hurle.
Bordel. Mon père me connaît beaucoup trop bien.
— Mais, je...
— Non ! Tu restes à l'intérieur de la pièce, tu t'enfermes, et tu attends la police ! Bon Dieu, tu vas m'écouter, pour une fois dans ta vie ?
Je soupire.
— Ok, je reste où je suis, je capitule.
— Bien. Je te fais confiance, Bekah. Ferme la porte à clé. On sait jamais.
Je hoche la tête, même si personne ne peut me voir, avant de tourner le verrou.
Je coupe la communication pour m'intéresser au braquage. Le blond de tout à l'heure fourre des tas et des tas de bijoux dans son petit sac à froufrou, j'aurais bien envie de rire, si la situation n'était pas aussi critique. Mario et Luigi sont tout aussi concentrés. Je suis étonnée de voir qu'ils sont toujours perchés sur leurs talons aiguilles.
En tournant la tête, je remarque que celui déguisé en crocodile reste sur le côté. Il fixe une montre, sur son poignet droit. Il a l'air complètement serein. Bordel de merde. C'est tellement flippant.
Tout à coup, je me souviens de l'existence des micros, ici. Ceux qui font passer des messages dans tout le centre, par les hauts-parleurs.
C'est ta chance, Bekah.
J'attrape le petit micro cloué à la table et me penche pour pouvoir y parler, tout en appuyant sur le petit bouton bleu pour l'activer.
« Putain, vous êtes sacrément flippants » je dis tout bas.
Le mec déguisé en crocodile tourne la tête vers une des caméras de surveillance, comme s'il savait que je le fixais, comme s'il savait où elle était.
« La police arrive, bande d'enculés »
Le crocodile penche la tête sur le côté, et son gros casque vert tombe un peu plus sur son épaule. J'ai l'impression qu'il lit en moi, à travers cette putain de caméra. Il sait que je suis paniquée et que je dis de la merde, et ça doit le faire marrer. Salaud.
« Oh, le crocodile, t'arrêtes d'être glauque, un peu » je lance sarcastiquement.
J'ai même l'impression de voir son sourire derrière cet immense truc qui lui cache la tête.
Mon père cri dans le talkie-walkie.
— Rebekah ! Arrête tout de suite ce petit jeu !
Je grimace et éteint le talkie-walkie. J'entends les sirènes de la police, le crocodile aussi, visiblement.
De sa poche, il sort un petit cœur en peluche qu'il pose parterre, l'air de rien. Et je me souviens.
« Rain Andreas, Conor Sharp, Conrad Sharp et Dexter Leister sont recherchés par les autorités depuis un an. Ils circulent à bord d'un vanne violet, et se déguisent pour voler. Si vous les apercevez, vous êtes prier de contacter les autorités locales ».
Le crocodile. C'est ce putain de Rain Andreas. Trois ans qu'on nous rabâche son existence : « Il est dangereux, mais tellement beau-gosse » disait Katy, dans la bibliothèque du lycée, quand nous avions appris qu'une des banques centrales de Londres avait été cambriolée par le fameux Rain Andreas et ses acolytes.
« Rain Andreas, bordel c'est toi » je lâche dans le micro sans m'en rendre compte.
Le crocodile lève son gros casque. Et bordel, je le vois. Rain Andreas et ses fameux yeux verts. Il penche une fois de plus la tête sur le côté, un sourire carnassier sur les lèvres.
Les sirènes se rapprochent de plus en plus.
Ses amis sortent rapidement, tandis qu'il fixe encore la caméra. Je n'arrive plus à respirer.
Il se rapproche un peu plus de la caméra, et puis, je le vois qui me souffle un baiser.
Il est complètement atteint.
Alors que j'attrape mon téléphone et que je prends une photo, le flash s'active et se reflète sur l'écran. Quelques secondes, je ne vois plus rien dessus.
Je recule mon téléphone, et plus rien.
Ils ont disparus. Envolés.
* * *
— Mademoiselle Starlit, est-ce que vous connaissez Rain Andreas ? demande l'agent Herkinson.
La femme flic qui m'interroge n'a pas l'air de rigoler quand elle me pose la question. La salle d'interrogatoire est complètement flippante, et puis, y'a même pas le chauffage. Je gèle.
— Non, je réponds simplement.
— Est-ce qu'il a essayé de rentrer en contact avec vous durant le braquage ?
Je pince les lèvres. Est-ce que m'envoyer un baiser, était un contact, une communication ? J'en sais foutre rien.
— Non.
Je serre les doigts sous la table.
— Est-ce que les caméras fonctionnaient correctement, Mademoiselle Starlit ? Y'a-t-il eu une coupure d'électricité dans le centre de surveillance ?
Bordel. Bien sûr, qu'elles fonctionnaient ! J'me suis pratiquement pissée dessus, en voyant tout ça ! Quand elle me demande à propos d'une éventuelle coupure d'électricité, je comprends directement qu'ils savent.
— Les caméras se sont arrêtés pendant... cinq minutes, je dirais, elles se sont rallumées quand ils sont partis, je mens.
L'agent Herkinson plisse les paupières. Elle n'a pas vraiment l'air de me croire, mais elle n'a pas le choix. Je suis le seul témoin.
— Pourquoi ? je demande, en faisant mine d'être curieuse.
— L'enregistrement des caméras s'est arrêté à 22:06, c'est à dire quelques secondes après leur arrivée, et a reprît à 22:19, quand ils sont repartis. Il manque 13 minutes d'images, Mademoiselle Starlit.
Je hausse les sourcils, déballant mon plus beau jeu d'actrice.
— Sérieusement ? J'étais tellement paniquée que je ne me suis pas rendue compte que cela avait duré aussi longtemps... Je me suis cachée sous la table, je lui confesse d'une voix tremblante.
Elle soupire longuement.
— Vous n'avez donc rien à voir avec la disparition de ces images, Mademoiselle Starlit ? Puisqu'à part vous, personne n'est entré à l'intérieur du centre de surveillance jusqu'à notre arrivée.
Je secoue la tête, l'air indignée.
— Je n'ai absolument rien à voir avec ça, Madame.
— Bien, l'interrogatoire est fini. Votre père vous attend à l'extérieur. Ces voyous seront arrêtés, je vous le promets.
Je lui souris tristement et sors de la pièce. Mon père me serre fort contre lui, tellement que j'en étouffe.
— J'ai eu tellement peur, Rebekah.
Je cligne plusieurs fois des yeux.
— Ça va, papa, je t'assure.
Un boucan incroyable se fait entendre au bout du couloir.
— Non mais vous allez me laisser passer, oui ou merde ? s'exclame la voix de Zoey.
Mon père me fait signe d'aller rejoindre mes amies et me dit rapidement que l'on se retrouve à la maison.
Quand j'arrive vers les filles, elles sont entrain d'hurler contre un des agents.
— Ma meilleure amie a assisté à un braquage, bordel de cul ! J'aimerai bien la voir, bandes de brutes !
Zoey est rouge de colère. Je grimace en regardant le pauvre agent qui lui explique qu'il n'a pas le droit de la faire passer.
— Je suis là !
Les filles se retournent toutes en même temps.
Je marche rapidement vers la sortie pour les prendre dans mes bras. Elles m'étouffent encore plus que mon père, et me répètent toutes des trucs complètement cons en même temps.
— J'ai cru que t'étais morte ! Ou pire, que des extraterrestres t'avaient enlevée ! s'écrit Katy.
— Et s'ils t'avaient kidnappés ? Mon Dieu, Bekah ! C'était quand même Rain Andreas ! s'exclame Leila en inspectant mes bras, l'air paniquée.
Je me recule, amusée.
— Vous allez arrêter, oui ? Personne ne m'a touchée, je ne suis pas sortie de la pièce. Et puis, je leur aurais botté le cul.
Zoey lève les yeux au ciel.
— C'est pas parce que tu fais de la boxe une fois tous les trois mois que tu pourras mettre à terre un gangster comme lui, Rebekah !
— Un gangster ? je lance, hilare. Il s'habille en crocodile, bon sang. Il a trois ans d'âge mental, votre Rain Andreas.
Dans ma tête, je revois ses yeux verts. J'ai presque envie de me taire, intimidée par son regard.
— Bon, rentrons, je dis tout bas. Il faut que je vous raconte tout ce qu'il s'est passé.
* * *
— Attends, il t'a soufflé un bisou par la caméra ? s'étonne Leila.
Je hoche la tête en grimaçant.
— Putain, c'est trop bien ! crie Katy.
Je lève les yeux au ciel. Il ne savait même pas qui était derrière la caméra, bon sang.
— Bref, quand la police est arrivée et qu'ils ont eu disparu, j'ai effacé les images du braquage, j'avoue.
— QUOI ? hurlent les filles en chœur.
Je grimace.
— Bah, on m'entendait dire des trucs complètements cons à ces mecs. Et puis, ils auraient cru que Rain et moi étions amoureux, ou une merde pareille, à cause du bisou. Putain, ce mec est un gros psychopathe, je souffle.
— Putain, Rebekah. T'es aussi tarée que lui, alors ! Tu protèges des voleurs que tu connais même pas ! hurle Zoey.
Je lui fais les gros yeux en espérant que mon père ne soit pas encore rentré du commissariat.
En réalité, j'avais envie de garder l'échange bizarre que j'avais eu avec Rain Andreas secret. C'est vrai, quoi. Je sais très bien qu'il n'a aucune idée de qui je suis, qu'il imagine certainement qu'un gros vieux boutonneux mangeait des donuts devant les caméras, et que c'est juste un braquage de plus, un petit détail. Alors que bordel, pour moi, c'était hypnotisant, flippant, glauque et passionnant.
— Je le protège pas, bordel de Dieu. Je me protège moi. Je le connais même pas. Et puis, il est pas si beau que ça, je mens.
Katy se laisse tombée sur mon lit en soupirant théâtralement.
— T'es complètement folle, Bekah. Il est sexy à en crever. Ce mec, c'est le fruit défendu. Il est dangereux, mais tu veux quand même y goûter, elle dit, l'air rêveuse.
Je lui lance un coussin à la gueule en rigolant.
— Katy, dis-moi, ne serais-tu pas amoureuse de Rain Andreas ? je lui demande en pouffant.
— Elle est amoureuse de tout le monde, de toute manière, lance Leila.
La brune se redresse en plissant les yeux.
— C'est même pas vrai.
Zoey soupire en s'asseyant sur un de mes poufs.
— Tu nous as parlé pendant deux semaines d'un mec que t'as croisé dans la rue, dont tu connaissais même pas le prénom.
Katy hausse les épaules.
— Il était vraiment beau-gosse. Et puis, il avait une tête à s'appeler Arthur. Ouais, Arthur, ça lui va bien.
Une sonnerie de téléphone nous interrompt. Somebody Else. C'est le mien.
Je l'attrape dans ma poche rapidement et décroche sans regarder la personne qui essaie de me joindre.
— Rebekah ! Je suis au courant pour le braquage ! s'exclame la voix paniquée de Liam. Comment tu vas ? Tu veux que je passe chez toi ?
Mon cœur se gonfle d'amour. Bordel, je l'aime beaucoup trop. Il est tellement... parfait. Il ne mérite absolument pas une fille comme moi, en tout cas. Je suis beaucoup trop du genre à foncer tête baissée et à tout mettre en danger pour lui plaire, à lui et ses désirs de stabilité.
— Je vais bien, j'assure. Il est tard, ne te fatigue pas. Les filles sont avec moi, de toute manière.
— OK. Dans tous les cas, on se voit demain soir, princesse. Si tu as besoin de quoi que ce soit, appelle-moi.
— Je sais. À plus, Liam.
Je raccroche et fixe quelques secondes mon téléphone en me demandant comment est-ce qu'il l'a su. Est-ce que tout le monde le saura, demain, au lycée ? Pitié, non.
— C'était Liam ? crie Katy. Il s'inquiète pour toi ! Mon Dieu, il te kiffe, c'est sûr !
— Dis pas n'importe quoi.
C'est au tour de Leila de me lancer un coussin à la gueule.
— C'est toi qui dis n'importe quoi. Ça fait deux ans que tu craques sur lui et qu'il craque sur toi. Vous êtes tous les deux trop fiers pour le dire, c'est tout. Mais t'inquiète pas, ma petite Bekah. Tata Leila va tout arranger.
Je lui fais les gros yeux, sachant déjà ce qu'elle a en tête.
— Oh non, Leila, T'as pas à intérêt à...
— Oh que si.
Zoey et Katy haussent les épaules, l'air de dire : « Maintenant, tu te démerdes ».
Le truc, c'est que Leila est un peu comme Katy. Elles croient toutes les deux au Grand Amour, celui avec un grand A, et sont obsédées par les fins heureuses. Leila, sa plus grande passion, c'est mettre les gens en couple. Ça, c'est son dada. Elle se la joue Cupidon avec toutes les personnes qu'elle croise. Au collège, tout le monde l'appelait Meetic.
— Rebekah Starlit, je te propose un pari, elle lance, le dos droit.
Je penche la tête sur le côté, intéressée. Je n'ai jamais refusé un défi. Pour moi, tout ce qui est faisable est vitale. J'ai besoin de tout expérimenter pour vivre.
— Je t'écoute, Leila Adler.
La blonde se lève et se poste devant moi, un air de défi dans les yeux. Je me lève pour lui faire face.
— Je te parie que dans même pas un mois, tu seras en couple avec Liam Ryland. Si c'est le cas, tu me donnes tous tes rouges à lèvres mattes. Et si c'est pas le cas, je te donne la recette de mon masque miracle pour les cheveux soyeux. Je sais que t'as essayé de fouiller ma salle de bain pour le trouver, diablesse.
Je pince les lèvres, piégée. Leila a des cheveux blonds irréels. J'ai l'impression qu'elle sort d'une pub pour shampooing tous les jours. Et puis, moi, mes cheveux blonds platines sont devenus cassants à cause de mes multiples décolorations.
Leila effleure mon carré de cheveux ultra clairs en souriant sournoisement. Il me faut sa recette, putain.
— Pari accepté.
Je viens tous juste de parier tous mes rouges à lèvres sur ma relation avec Liam. Pour une recette de masque pour les cheveux.
Si ma mère le savait, elle aurait dit : « Rebekah Starlit, tu es un sacré personnage ».
Mais elle ne le saura pas. Parce qu'elle est partie.
—————
HEY BITCHES !
J'espère que ce chapitre vous aura plu héhé !
Le personnage de Rebekah est très difficile à cerné, je préfère vous le dire dès maintenant. Elle peut souffler le chaud comme le froid, et je vous le dis : elle va nous donner du fil à retordre. Parce qu'elle est sacrément têtue.
M'enfin ! Dites moi tout !
Que pensez vous du début de cette histoire ?
Les personnages ? Leila, Zoey, Rebekah et Katy ? Qu'avez-vous à dire sur ce Quatuor ?
Le pari de Leila et Rebekah ? (mon Dieu, ce truc est tellement ridicule 😂)
Je veux tout savoir ! Au passage, les chapitres feront tous à peu près cette longueur, dites moi si ça vous va !
Bon, et bien je crois qu'il est temps pour moi de m'éclipser :
Je vous aimes.
xoxo, S
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