Chapitre 44

Harry était conscient qu'il pouvait voir, mais il était à peu près sûr que ses yeux n'étaient pas ouverts. Il ne pouvait pas trouver d'explication logique à tout cela.

-Draco ? pensa-t-il désespéré. S'il était vivant, Draco l'était sûrement aussi, n'est-ce pas ?

Était-il vivant ?

-Draco ? Il essaya encore. Il n'obtenu aucune réponse.

Il regarda les fils devant lui, pâles et faibles, mais toujours colorées. Les bleus s'enroulaient les uns autour des autres, circulant autour de la tête de Harry dans une étrange sorte de halo. Les rouges s'enroulèrent lentement autour de son poignet, tirant sa main. Il a suivi où ils l'ont tiré.

(Infos sur les couleurs :
Le vert est la négativité, le violet est la tristesse, le rouge est l'amour, le bleu est la rationalité, le rose est la fausse attraction (filtre d'amour) le jaune est le bonheur. Toutes les autres couleurs n'ont pas été étiquetés comme des émotions spécifiques, et sont ouvertes à l'interprétation.)

Il haleta et pleura presque à la vue qui l'accueillit. C'était une sorte de champ, créé par des milliers de ficelles liées ensemble. Au milieu d'eux se tenait Draco. Ses yeux étaient fermés et il semblait pleurer. Une sorte d'auréole de fils violets tourbillonnait autour de sa tête. Des cordes vertes se serrèrent autour de ses poignets, essayant de le tirer dans le champ.

-Draco ? demanda Harry.

La tête de Draco se redressa sous le choc. Le halo violet a disparu, remplacé par un jaune vif. Il arracha ses bras des attaches vertes et courut vers Harry, l'enveloppant étroitement dans une étreinte.

Harry soupira de bonheur, enroulant ses bras autour de Draco.

-Tu m'as manqué, murmura Draco.

-Tu m'as manqué aussi, murmura Harry, à peine capable de comprendre cela. Qu'est-il arrivé?

-Je ne suis pas sûr. J'ai été assommé, et ensuite j'ai su que j'étais dans mon sous-sol, et puis je pense que je t'ai parlé, et puis j'étais ici.

Harry se dégagea de leur étreinte et sourit à la ficelle rouge enroulée autour de leurs poignets, les gardant main dans la main. C'était familier.

-Sommes-nous au paradis ? Il demanda-t-il.

-Maintenant que tu es là, oui. Je pense que oui.

-Je pense que je suis d'accord avec le fait que ce soit le Paradis, dit calmement Harry. Maintenant que tu es mon petit-ami. Qui l'eut cru ?

-Je sais. Je n'aurais jamais pensé que "la collection de sexe high-tech de Pansy me manquerais" plaisanta Harry. Cependant, Hermione et Damon étaient sous impérium, Je n'ai même jamais pu parler à Hermione. Mes derniers mots pour elle était quand je lui ai crié dessus...

-Ironiquement, je pense que tes derniers mots exacts pour elle ont été "sa collection de jouets sexuels de haute technologie" quand elle t'a demandé pourquoi tu étais ami avec Pansy, répondit Draco avec un petit sourire.

Harry ria.

- Ouais. J'avais oublié. Son sourire s'estompa. Et s'ils ne s'en sortaient pas...?

- S'ils ne s'en sortaient pas ? Draco répéta, se demandant de quoi pouvait parler Harry.

-Nos amis...

- Ils sont durs. Ils l'ont fait. Et ils s'en sortiront. Draco serra la main d'Harry. Connaissant Pansy et Felix, ils feront pour nous les funérailles les plus extra de tous les temps.

- Et connaissant Tabitha et Neville, ils se disputeront avec eux, dit Harry en riant.

-Dix dollars que Felix incorporera un canon à paillettes.

- Naaan... Seamus apporte le canon à paillettes à coup sûr.

Draco rit, et Harry réalisa que même s'il ne pourrait plus jamais revoir ses amis, peut-être que l'éternité avec Draco ne serait pas la pire chose au monde.

- Tu te souviens de Paris...?

- Bien sûr, répondit Drago en souriant. Ce fut l'un des meilleurs jours de ma vie. Surtout parce que c'était avec toi.

Les cordes devant eux se formaient dans le coucher de soleil qu'Harry et Draco avaient observé depuis la Tour Eiffel.

- Comment pourrai-je oublier...

- Je voulais tellement t'embrasser, mais j'avais tellement peur de ta réaction.

-Eh bien maintenant tu peux.

Harry sourit, se penchant en avant et embrassant son petit-ami.

Est-ce que tu penses que lorsque les dix semaines seront écoulées et que notre lien sera terminé, nous serons séparés dans deux paradis différent ? demanda-t-il doucement.

Le sourire de Draco s'estompa.

-Harry, quand est-ce que tu es venue me chercher ?

-Le jour même de votre disparition. Pourquoi?

-Nous n'avions que soixante-dix jours... et la c'était le soixante et unième jour.

-Drago, combien de temps nous reste-t-il ? demanda Harry, paniqué.

-Je ne sais pas. Le temps est bizarre ici.

-Draco, regarde.

Draco baissa les yeux sur la ficelle rouge pâle enroulée autour de leur poignets.

-Ce n'est pas le Paradis sans toi, chuchota Harry.

-Peut-être que ça n'a jamais été le paradis du tout. C'est peut-être l'Enfer et c'est ainsi que nous sommes torturés...

-Je t'aime, Draco,

-Je t'aime Harry.

Et puis les cordes s'estompèrent, et Draco était parti.