Le matin sur l'île était plutôt frais, car on se prenait l'air marin en pleine gueule. C'était pour ça que j'installais toujours à côté de mon lit une seconde couette que j'utilisais le matin. Bien au chaud dans cette même couverture, je fixais le plafond en silence. Ça faisait trois jours que j'étais ici. Et jamais je n'avais autant détesté ce voyage. Quoi que, aujourd'hui, Cassie était occupée avec sa famille. Je l'aurai pas dans les pattes.
Soudainement, mon père entra dans ma chambre, un sourire plaqué aux lèvres.

Papa: Hey, ma chérie.

Moi: Comment tu as su que j'étais réveillée?

Papa: Qu'est-ce que tu crois? Tu es ma fille, je te connais.

Moi: Ah ouais...

Papa: Peu importe. On va au café avec les adultes pour le petit déjeuner. Je t'ai laissé de l'argent sur la table, si tu veux aller te chercher quelque chose à la boulangerie.

Moi: D'accord, merci beaucoup.

Papa: À plus tard.

Mon père ferma la porte, me laissant seule dans cette pièce seulement éclairée par quelques rayons de soleil qui passaient à travers les volets. Plus tard, j'entendis la porte d'entrée claquer, signe que les "adultes" étaient partis. Je décidai donc de me lever. J'entrai dans le salon, m'installai sur le canapé et allumai la télé. Hélas pour moi, les chaînes d'ici étaient celles d'Amérique, et je ne parlais pas tellement l'anglais... J'éteignis donc la télé, pris mon manteau et mes chaussures et me dirigeai vers la boulangerie.

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Moi: Une tartelette citron-meringue et un donut chocolat s'il vous plaît.

Je pensai qu'à la fin de ce petit déjeuner j'aurai gagné trente kilos. Mais bon...

Moi: Mieux vaut rester ici...

Rentrer chez mes grands parents, c'était la merde. Je préférais dévorer mon encas sur les tables de la boulangerie. Je ne me préoccupais pas de ce qu'il se passait autour de moi, jusqu'à ce que j'entende une voix familière.

???: Bonjours madame, deux baguettes traditions s'il vous plaît.

Vendeuse: Tout de suite monsieur.

Je tournai la tête vers ce client que j'avais l'impression de connaître, et vit que d'une certaine manière, j'avais raison.

Moi: ...Mais...

Le jeune homme qui attendait patiemment son pain avait des cheveux gris/violets plutôt courts, et une boucle d'oreille assez distinguée.

Takashi Mitsuya.

Depuis le début de ma vie, je n'avais jamais vu le moindre personnage d'animé. Jusqu'à aujourd'hui. J'adorais Tokyo revengers, et mon envie d'aller parler à Mitsuya était bien présente.

Mais je n'en avait pas eu le courage. Parce que débarquer comme ça face à un mec fictif en disant qu'on l'aimait bien c'est chelou. Tellement gênée, je me décidai à partir à ce moment là. Il me restait encore mon donut, alors je m'étais dit que j'allais le terminer sur la route. En passant la porte, je l'ai tamponné. Franchement, si j'étais pas dans un shojo à la con, je voyais pas où je serais d'autre. Surtout que dans l'histoire, c'est moi qui suis tombée.

Moi: Oh, excusez moi.

Mitsuya semblait surpris. Puis il sourit et me tendit sa main.

Mitsuya: Ce n'est rien, c'est moi qui suis désolé.

Je pris sa main et me relevai. Il me sourit encore une fois avant de partir, en me faisant un signe de la main. Je n'avais plus aucune raison de rester ici, alors je me dépêcha de rentrer et de m'enfermer dans des fanfics de mitsukkai pour me convaincre qu'il était bel et bien gay. Des fois j'avais envie d'aller voir des psy, sérieux...

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Shéa: Eh, la nulle.

Moi: Oui?

Shéa: Les parents veulent qu'on fasse une sortie.

Moi: Ça se voit que t'as pas envie...

Shéa: Ouais, mais j'ai pas le choix de toute façon...

Shéa était très différente de Cassie. Cass je ne l'aimais pas parce qu'elle était une personne horrible, et Shéa je ne m'entendais pas avec elle parce que nous étions deux opposés.

Shéa: Alors, t'es en couple?

Moi: ...Non...

Shéa: Ah...

Moi: ...Et toi?

Shéa: Ouais... D'ailleurs, j'aimerais aller le voir, là, maintenant.

Moi: Bah tu peux juste aller le rejoindre une fois que nous entrons dans la ville. On se fixe un point et une heure de rendez vous et ça passe crème.

Elle me regarda, étonnée.

Shéa: Vraiment?

Moi: Bah ouais, qu'est-ce qu'on a à faire d'autre?

Shéa: Et toi, qu'est-ce que tu vas faire, du coup?

Moi: ...Je sais pas, je vais juste faire du repérage pour de éventuelles activités.

Elle éclata de rire.

Shéa: Des activités? Sur cette île pourris? Tu as bien raison de ne pas aimer cet endroit.

On arriva aux portes de la ville, alors on se sépara.

Shéa: Ici à quatre heures, ok?

Moi: Ça roule.

Je continuai donc ma route, et fus surprise d'entendre un bruit de coups dans une ruelle paumée.

Moi: Il y a un crime ou quoi?

Je décidai d'aller voir ce qu'il se passait et pris la ruelle sombre. J'arrivai devant un dépôt d'ordures, où un mec cassait la gueule d'un autre mec. Plus loin, il y avait deux autres personnes qui regardait juste. Mais les "bourreaux", je les reconnu tout de suite: Taiju Shiba frappait cet homme inconnu, et les deux autres étaient Koko et Inui. J'hésitai à faire demi tour, car je ne pensais pas que ma rencontre avec eux se passerait comme avec Mitsuya ce matin. J'allais partir quand soudain, une voix m'interpela.

Koko: Hey, t'es qui, toi?

Taiju arrêta de casser la gueule du mec et me regarda, comme les deux autres.

Moi: Euh... Une vulgaire passante?

Taiju: Te fous pas de nous, on est loin des regards ici. Tu cherches la merde?

Pov: j'étais dans la merde.

Pov: Ceci n'était pas un pov.

Moi: Bon! D'accord, j'ai entendu du bruit donc je suis venue voir. Mais vous allez rien faire à une petite fille insignifiante, si?

Mon ego avait prit un coup critique, là...

Inui: On fait quoi, boss?

Taiju s'approcha de moi, et je sentis que mes derniers instants allaient arriver. J'aurais peut être du rester avec Shéa finalement... Mais à ma grande surprise, Taiju s'arrêta à un mètre de moi.

Taiju: C'est quoi ton nom?

Moi: Euh... Oceka.

Taiju: Oceka comment?

Moi: ...Rimeos.

Taiju: Jamais entendu parler...

Moi: Je vis pas ici couillon.

... Je venais de dire quoi là?!

Moi: Euh... Nan je déconne, tout le monde me fait la remarque c'est tout.

Mais c'était trop tard, le visage de Taiju se crispa. Plus loin, j'entendis quelqu'un rire aux éclats. C'était Koko.

Koko: Hahaha! Je l'aime bien, cette gamine.

Nan mais là fallait arrêter de se jeter sur mon ego enfaite.

Moi: La gamine elle a un nom, et elle a bientôt quatorze ans! Donc ferme là au lieu de dire des conneries!

J'entendis Taiju ricaner, alors je me retournai vers lui.

Taiju: Allez ouste, on se reverra plus tard.

Moi: ...Hein?

Taiju: J't'aime bien aussi, file.

Moi: Euh... D'accord?

Je partis timidement de la ruelle sans trop comprendre, en regardant tout de même derrière moi pour m'assurer que personne ne me frappera de derrière.

Moi: Bah...A plus?

Taiju: Ouais c'est ça, bye.

Je parti, pour de vrai cette fois. Deux secondes après avoir regagné le passage piéton, je réalisai ce qu'il venait de se passer.

Moi: Putain! J'ai parlé à des mecs d'animés!

Cette troisième journée sur cette île était certainement la première bonne journée que je passais ici. Maintenant, il serait peut être mieux pour moi que je retrouve Shéa...

Juste, pour ceux qui ne connaissent pas les personnages :

Mitsuya :

Taiju:

Kokonoi:

Inui: