Ici, on pense sanglier

Machin machin avant J.-C.  
Toute la Gaule est occupée par les Romains... Toute ? Non ! Un petit village d'irréductibles gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur.

Bon, on connaît tout ça. Allez, avance rapide. 

"...se fait entendre"

Ah non, on est allés trop loin, là !

Retour ! Voilà, c'est bien.

...Tenez, écoutez justement ! Le jour se lève et notre petit village s'éveille dans le calme et la paix grâce au chant mélodieux du coq.

- Cocorico !

- Par Toutatis, qui fera taire ce [texte censuré par l'auteur] de coq ?!?

- Cocoricooooooooooo ! Co... BOUM.

Plus de coq.

Une deuxième voix prend alors le relais. Hélas, elle est moins mélodieuse.

"Ah ! Je ris de voir Cybèle dans son mi..." [texte à imaginer écrit de manière tordue, incompréhensible, aussi pénible pour les yeux qu'il l'est pour les oreilles]

Deuxième BOUM. Brillamment exécuté par Obélix, le porteur de menhirs en gros.

- QUI EST GROS, ICI ?

Euh, personne, personne !

Mais voilà qu'Obélix lâche malencontreusement le tronc de l'arbre d'où il avait jeté bas le barde barbu.

Et l'arbre en question, un beau et jeune sapin de la trente-troisième année qui abritait un nid de hibou et quatre familles d'écureuils, s'effondre dans un grondement de tonnerre - le ciel va-t-il nous tomber sur la tête ? - déclenchant d'ire d'Idéfix, le chien d'Obélix.

WaouhhhhHHHHHHHHHHHHH !!!!!

Ces cris entraînent un concert d'imprécations, lamentations, gémissements, hurlements... et tout un tas d'autres mots en -tion et en -ment.

- Kaï !

- Bim !

- Crac !

- Qui veut mes poissons ? Bien frais, mes poissons !

- Splash !

...

Ah, je reconnais ce bruit-là ! C'est le signe qu'une saine petite bagarre générale éclate ! Quoi de mieux pour commencer la journée ?

Obélix fond sur Cétautomatix, qui se lui-même se précipite sur Ordalfabétix. Le village entier se jette dans la mêlée. 

Baissons-nous ! Mieux vaut éviter ce poisson à la fraîcheur douteuse...

Mais voilà qu'Astérix et Panoramix accourent.

- Voyons, ne nous faites pas honte ! Les invités vont bientôt arriver ! Que diront-ils s'ils vous voient vous battre comme des chiffonniers ? Allez, chacun à son poste, courez à vos stands !

En effet, commence aujourd'hui le premier festival international du sanglier ! De toute la Gaule, du monde entier même, affluent les visiteurs.

[S'en suivait une énumération de peuples et de noms qui aurait pu être jugée homérique si elle n'avait pas été FatalPicardesque et qui a donc été retirée, par respect pour le lecteur innocent.]

Ils viennent assister aux nombreux spectacles proposés par les Gaulois, admirer leurs productions : robes en peau de sanglier, coupe en défense.

... 

Mais voici venu le temps des rires et des chants... 

Pardon, je me laisse emporter. Ce n'est pas du tout ce que je voulais dire. 

Voici venu le temps de s'éloigner du petit village gaulois et d'entrer dans la verte forêt pour découvrir les autres acteurs de cette histoire. 

Bien loin de là, dans un autre espace-temps, Barbapapa joue au ballon mais il glisse sur une haltère oubliée par son fils et roule, roule inexorablement... 

JackieCassieTobbyAxieJohnnyRichieNancyTommyBarbieBobbyMaddieLizzie chassent le Yirk, une espèce d'extraterrestres très vilains. Mais le fourbe et perfide Vysserk III, leur roi, a une idée diabolique... Quand Rachel glisse dans la bave visqueuse qui tapisse le sol de la forêt, elle sent un flash qui l'aveugle. Elle a seulement le temps de saisir la main de Jack avant de disparaître à la vue de ses compagnons éberlués.

A plusieurs années-lumière, dans une galaxie très, très lointaine, Luke râle et peste, les mains toutes poisseuses. Le Jedi cherche à réparer son vaisseau mais on ne s'improvise pas mécanicien. Le résistant recule et dérape dans une flaque d'huile. Sa tête cogne le tableau de bord.

Barbapapa se redresse tant bien que mal sur le sol jonché de feuilles mortes. Il fait bon et doux, dans la petite forêt gauloise, encore épargnée de toute pollution.

***

Rachel lâche la main de Jack, un peu gênée et rougissante.

"Où sont passés les autres ? Tu crois que les Yirks les ont capturés ?"

Jack regarde autour de lui, vaguement inquiet.

"Je ne sais pas. Tout cela est si étrange. Viens, cherchons-les."

***

Stoïque sous les cris de Bonnemine qui lui reproche de l'avoir empêchée d'accueillir les visiteurs, Abraracourcix lave noblement ses pieds. 
Tout à coup, le toit de sa hutte est emporté par un objet volant non identifié qui vient s'écraser au beau milieu de la place. Les participants s'approchent, curieux de cette nouvelle animation qui leur est proposée par le village gaulois.

Astérix se précipite et tire du vaisseau le malheureux inconscient.

- Monsieur ? Vite, portons-le dans la hutte de Panoramix. Il saura le remettre sur pied.

***

Barbapapa gambade gaiement dans la forêt, sans savoir que sa prochaine rencontre changera le cours de l'histoire (avec un petit "h".) Vous voulez savoir qui va-t-il donc rencontrer ? Jack ? Rachel ? Obélix ? Vous n'y êtes pas du tout, mes amis !

Voyons, réfléchissez ! C'est le festival international du... du... ?

Du sanglier ! Tout à fait !

Qui Barbapapa rencontre-t-il ? Un sanglier !

Que fait-il donc ? Il se transforme en sanglier ! Très bien !

Hip hip hip ! Barbatruc ! (Pardon, c'est sorti tout seul.)

Et que fait Obélix qui passe par là et veut à tout prix gagner le trophée de meilleur chasseur de sanglier ? Il l'attrape !

Et que fait le sanglier originel ? Il continue sa route !

Qui croise-t-il ? Obélix ? Ah non, pas Obélix ! Evidemment pas !

Qui croise-t-il ? Rachel ! Exactement !

Et que fait-elle ? Elle se transforme en sanglier ! Parfaitement, en sanglier, messieurs-dames !

Et que fait Obélix ? Il l'attrape et la cale sous son autre bras ! C'est bien, vous avez compris !

Tandis que le vaillant chasseur rentre au village, entouré d'une cohorte d'admirateurs, l'étranger recueilli par les Gaulois se réveille, grâce aux bons soins de Panoramix.

- Qui es-tu ? D'où viens-tu ?

Et Skywalker commença à raconter son histoire.

Mais des cris commencent à résonner dans le village. 

... 

Obélix ne peut agir, encombré par les sangliers affolés. 

... 

Bon, j'avoue que je commence à avoir la flemme de raconter cette histoire.

Il vous suffit de savoir que chacun rentre chez soi, bien content et que la journée se finit dans banquets, rires et chants tandis que le barde interroge timidement : "je pourrais vous chanter quelque chose..."