Sanglante Cendrillon
J'ai eu envie de réécrire la fin du conte « Cendrillon » des frères Grimm. Pour info, dans la version de Perrault (celle qui a inspiré Disney), Cendrillon est aidée par sa marraine la fée. Je préfère celle de Grimm, où l'âme de sa mère lui envoie des oiseaux et un arbre magique. Mon histoire commence quand le prince frappe à la porte de la méchante belle-mère. TW mutilation.
*
La belle-mère ouvrit la porte, un sourire figé aux lèvres. Le prince entra dans demander la permission et lança :
- Bonjour, Madame. Avez-vous une fille qui aurait entre seize et vingt ans et dont le pied pourrait entrer dans cette pantoufle ?
La dame vit au premier coup d'œil que les pieds de ses filles n'entreraient jamais dans cette pantoufle minuscule. Elle acquiesça, alla chercher ses filles qui se faisaient belles dans leurs chambres et leur expliqua la situation :
- L'une de vous doit se couper le bout du pied pour qu'il entre dans la chaussure.
- Tu n'y penses pas, maman ! répondirent les filles horrifiées.
- Une reine n'a pas besoin de marcher. Maintenant, arrêtez vos enfantillages !
Blême, l'aînée des filles se coupa les orteils et entra dans la pièce en boitillant. Elle essaya la chaussure qui lui alla parfaitement mais le sang coula partout, révélant la supercherie.
- Ridicule ! rugit le prince. Si vous avez d'autres filles, je ne vous conseille pas de leur couper le pied !
- Trop tard ! gémit la deuxième en entrant à grand-peine, laissant derrière elle une traînée de sang.
- Je cherche une fille aux pieds intacts ! Vous avez ça ?
Cendrillon entra, exaspérée parce que ses sœurs avaient mis du sang partout et qu'elle allait encore devoir tout nettoyer. Le prince lui présenta la pantoufle. Elle lui allait parfaitement.
- Voilà ! s'écria-t-il. C'est vous que je cherche depuis ce matin. Mon rêve va enfin se réaliser ! Je n'avais jamais eu un coup de foudre pareil !
- Quoi ?! Mais on se connait à peine ! On ne va tout de même pas se marier ?
- Se marier ? Bien sûr que non ! protesta-t-il. Ce sont vos chaussures qui sont parfaites ! Dites-moi qui les a fabriquées, je veux signer un contrat avec cet artiste phénoménal !
C'était la dernière chose à laquelle Cendrillon s'attendait. Elle s'assit, estomaquée, et désigna la fenêtre de la tête.
- J'ai des oiseaux qui vivent dans mon arbre magique. Ce sont eux qui ont fait mes pantoufles et ma robe.
- Alors je vous les achète ! Ils travailleront pour moi jour et nuit !
- Ça va pas la tête, non ? protesta-t-elle. La maltraitance animale, ça vous dit quelque chose ?
- Pas vraiment. D'ailleurs, je veux que vous deveniez le mannequin vedette de ma collection de chaussures. Toutes les filles voudront avoir exactement les mêmes !
- Exactement ? s'étonna-t-elle. Mauvaise idée. Pourquoi ne pas les décliner dans toutes les tailles ?
- Mais parce que vous avez des pieds anormalement petits ! rugit le prince. En voyant qu'elles n'arrivent pas à faire rentrer leurs pieds dans vos petites chaussures, toutes les filles se sentiront nulles et moches ! Elles iront toutes se faire réduire leurs énormes pieds et mes cliniques de chirurgie esthétique feront fortune !
- Vous voulez vous servir de moi pour foutre la honte à toutes les adolescentes ?!! s'exclama Cendrillon, outrée.
- Parfaitement !
- Et vous croyez que ça va marcher ?
- Ces deux idiotes viennent bien de se mutiler pour entrer dans vos pantoufles !
Il désignait les deux belles-sœurs, qui venaient de s'évanouir dans une mare de sang. Furieuse, Cendrillon empoigna la chaussure et frappa le prince, le tuant sur le coup, puis le frappa encore à plusieurs reprises.
Ensuite, elle se tourna vers sa belle-mère, qui essayait de bander les pieds de ses filles.
- Je neporte pas plainte pour la façon dont tu m'as traitée comme une esclave pendanttoutes ces années, énonça-t-elle. Toi, tu ne me dénonces pas à la police. Je pars pour toujours. Le médecin habite juste à côté, je lui dirai en passant de venir soigner tes deux pétasses. Elles ne marcheront peut-être plus jamais mais elles l'auront bien mérité.
Sur ce, elle sortit. Les oiseaux étaient déjà en train d'enterrer le prince dans le jardin. Cendrillon sentait la rage en elle se mêler à la joie d'être enfin libre. Plus jamais personne ne se servirait d'elle.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top