J'ai pas d'idée de titre, trouvez si le coeur vous en dit




"Un jour j'ai trouvé une fleur,
Pas très grande hein,
À vrai dire, toute petite, elle venait à peine de crever le sol
J'y ai pas fait attention, je me suis qu'elle allait mourir toute seule
Je l'ai laissé, je l'ai ignoré
Comme le pissenlit qui pousse entre les fissures du bitume.
Je pensais qu'elle était complètement inoffensive 
Elle était
Vraiment
Minuscule et toute frêle
Je l'ai oublié. Je l'ai laissé là où elle était et je m'en suis détourné.
Et puis j'ai commencé à être tiraillée,
Une gêne.
J'ai cherché pourquoi, et puis soudain je me souvenu de la fleur.
Elle n'était pas morte elle avait bien grandit.
Elle avait étalé ses feuilles et ouvert sa corolle, planté racine et envahie son coin de jardin.
J'ai voulu m'en débarrasser, mais elle était déjà bien solidement attachée et j'ai eu peur de la douleur
De voir les mottes retournées, le gazon par touffe arraché, la terre éventrée tout autour
J'ai tenté de l'assécher, ne plus l'arroser, qu'elle meurt par manque
Mais elle s'est flétri et n'est pas morte
Elle planté ses racines plus férocement
Vorace
Elle est allée creusant dans la terre chercher la moindre goutte d'eau
Je n'ai pas lâché le combat.
Elle non plus.
Je refusais de la voir posséder mon jardin et ma terre. (Jusque là si bien entretenu)
J'ai voulu la voir céder, et jaunir et brunir et enfin s'effriter au soleil.
Mais il a plut, et elle a retrouvé toute sa force et elle a goulûment avalé l'eau
Venue revitaliser ses feuilles épaisses et brillantes, faire chatoyer la corolle écarlate
Elle s'est installée, paresseusement
Elle s'est épanouie, et elle a exposé nonchalamment ses pétales rouge sanglant
Vers le haut, la gauche la droite, s'étendre
Croître et s'affermir
Prendre force et assurance
Elle s'est vigoureusement approprié tout l'espace
Elle s'est étalée, ses feuilles grasses et ses tiges cherchant à occuper la place disponible
Elle a voracement, aspiré, pompé vidé le sol de ses nutriments.
Elle a bien grossit, sans gêne,
Et je l'ai laissé jusqu'à ce que ça soit trop tard
Parce que je ne savais pas comment l'éliminer, comme s'en débarrasser,
De cette plante affamée et avide,
Sans détruire et blesser ce qu'elle s'était approprié
Et qui m'appartenait
Maintenant ses racines sont entrecroisées, entremêlées, entrelacées
Partout dans mon coeur
Elle s'enroule autour et elle pousse contre mon crâne
Elle le vide de ce qu'il contient
Elle ne veut pas partager, elle veut tout pour elle, c'est une fleur égoïste.
Elle refuse de laisser la place pour les autres idées, elle veut que je ne pense qu'à elle, elle et seulement elle
Quand je coupe l'une de ses lianes, elle la fera repousser moqueuse
"Tu penses vraiment que tu peux y arriver ?"
La grosse fleur affamée qui pousse et qui croisse
Elle s'en fiche de mes efforts elle est sûre d'elle
Déjà chez elle
Déjà installée
"tout m'appartient, tu m'appartiens"
Oh elle est plutôt ordinaire quand on l'observe objectivement
Mais pour moi, elle est énorme et effrayante
Une ombre verte et sans pitié qui recouvre le reste,
Fait périr le moindre bourgeon privé de la lumière, qu'elle s'approprie comme tout le reste
Elle me vole et me dépouille de mon confortable vide.
Elle vient m'étouffer en envahissant mes poumons et ma gorge.
Et bientôt elle se met à répandre son poison.
Elle aime se faire remarquer.
Elle veut qu'on la regarde
Qu'on essaye donc de l'écraser pour voir
elle défit quiconque de l'arrêter.
La raison ? La logique ? Comme si ça pouvait lui faire quoi que se soit.
Elle se complaît dans sa cruauté nonchalante.
Se débattre ne fait que remuer le couteau dans la plaie,
Comme ses racines, déjà bien agrippées à la terre, entortillées autour de chaque nerfs,
Les cisaillent quand je bouge.
C'est déjà bien trop tard, et perdue
Pour ne pas trop souffrir il faut se figer.
Je ne bouge plus, je ferme les yeux, et je l'ignore
Avec obstination.
Et elle hait ça.
Je sais que c'est la seule chose que je puise faire contre elle
La seule manière de me battre
Elle aime attirer l'attention.
Elle la veut, elle la convoite, elle la désire, elle en a besoin pour resplendir
Elle veut tout envenimer.
Elle veut franchir mes lèvres, elle veut me pousser à l'aveu, pour aller insuffler son poison partout où elle le peut.
Pour aller tordre et abîmer même ce que j'ai à l'extérieur.
Je ne dois pas la laisser faire
Même quand le poison imbibe, et déborde, et sature
Jamais ne montrer la fleur
La grosse fleur vorace,
Grasse et moqueuse. Dégoulinante d'assurance.
Qui me nargue et pèse sur ma nuque et mes épaules
Et je ploie
Docilement
Je ne dois pas me débattre
Non, je veux la voir faire ses crises
Quand elle ne peut pas m'arracher de larmes et de plaintes
(Parfois tout de même un soupir)
Mais pas l'aveu.
Non jamais l'aveu.
Ce serait sa victoire
Ce serait lui donner ce qu'elle veut.
Ce serait lui offrir la clef vers ce qu'elle ne peut pas atteindre
Et la laisser détruire les derniers trésors qu'il me reste.
Alors je tombe à genoux et elle me dévore, je ne dis rien et je ferme les yeux
Parfaitement
Absolument
Résignée.
Même quand ses feuilles terribles viennent caresser mes paupières et ses lianes s'enrouler autour de mes bras et mes jambes
Pour me rappeler qui est le maître de nous deux.
Il faut la garder à l'intérieur.
La couper de vivres.
Et espérer qu'elle finira par ployer sous son propre poids,
Et s'affamer elle-même
À force de dévorer voracement tout ce qu'elle trouve.
Si je l'ignore avec assez de force, elle étouffera avant moi.
Je dois juste courber l'échine et ne pas lui accorder la victoire de l'aveu.
C'est le silence qui vaincra."




Je sais pas trop si vous allez comprendre, je pense. j'espère, mais bref j'ai écris ça.
Vous en pensez quoi ?

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