Momo

⚠️ Attention propos choquants ✋
Sinon, lisez la note de l'auteur en fin de texte: c'est très important!
Sinon, bonne lecture ^^

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- Allez Anaïs ! T'es la plus courageuse, fais-le !

- Non... j'ai trop peur, dis-je en tenant mon téléphone d'une main tremblante. Regarde sa tête, j'ai pas envie de lui parler.

- Mais c'est sûrement un fake, me rassura Loane.

- Alors pourquoi je devrais le faire ? demandai-je agacée.

- Écoute, il y a pleins de monde qui l'a fait, m’expliqua Jane. Il ne va rien t'arriver tu sais.

Mes deux meilleures amies étaient assises à mes côtés, sur mon lit, prête à avoir la peur de leur vie. Nous étions un vendredi soir, et je les avais invités à dormir. Depuis que je leur avais parlé du fameux "Momo challenge", elles tenaient absolument à la faire.

Le Momo challenge était un challenge à la base asiatique, qui consistait à parler sur WhatsApp avec un dénommé "Momo". Celui-ci serait un démon, avec un pouvoir infini. Il ferait apparemment du chantage, et connaîtrait tous nos secrets. L'histoire est devenue populaire suite à la disparition de personnes ayant fait ce challenge. Personnellement, j'avais regardé des vidéos la dessus la veille et tous ceux que j'avais vu, n'étaient pas mort.

D'habitude, je ne croyais pas aux entités malfaisantes, mais j'avais tout de même peur de le faire. Mais mes amies insistaient réellement pour que je le fasse. Je soupirai alors un grand coup et décidai de passer à l'action. J'étais déjà sur la page de discussion avec Momo, et les filles se rapprochèrent pour mieux voir. Avant que j'envoie le premier message, Jane me prévint:

- Surtout fait attention, il y a des règles à respecter. Tu ne dois pas envoyer deux fois le même message, tu ne dois pas...

- Oh ça va, râla Loane, c'est des bêtises. On s'en fout de ça. On le fait à notre manière, point barre.
J'étais d'accord avec Loane. C'était probablement un fake en plus, alors autant le faire à notre façon. C'est alors que le cauchemar débuta.
Je commençai alors avec un message de salutation, un simple "Salut" quoi. J'avais vu qu'il nous répondrait en anglais mais heureusement, Google Traduction existait. Bon, j'avais 13 ans, donc je savais quand même un peu parler anglais. Après une minute, on vit un "Momo écrit..." sous le profil du "démon". Nous tressaillirent toutes les trois en même temps et je commençais à me mordre les ongles, avec une certaine boule dans le ventre qui contenait de l'excitation et de la peur. Puis on vit apparaître un onglet qui disait:

- Bonsoir, les filles.

Aussitôt, Jane lâcha un hoquet de surprise. Comment Momo pouvait-il savoir que nous étions trois ? Effrayant. Puis un nouveau texto arriva:

- Vous voulez jouer ?

J'avalai avec difficulté ma salive. Je jetai un coup d'œil à mes amies qui commençaient sérieusement à avoir peur. Moi, je ne savais pas quoi faire. On est restées à s'observer pendant quelques minutes, puis je reçus autre chose. C'était une photo d'un réveil. Avec un message en dessous disant :

- Une chose que je déteste...

Et pas de suite. Nous restâmes bête, jusqu’ à ce que mon téléphone vibra. C'était une vidéo. On pouvait revoir le réveil, et soudain, un couteau jaillit de nulle part et se planta violemment dans l'objet. Ce geste nous arracha un petit cri de peur. Petit, mais bruyant. Et il avait ajoute:

-... c'est attendre.

Tout à coup, la porte de notre chambre s'ouvrit en grand et laissa entrer un amas de lumière, étant donné que nous nous étions plongés dans le noir. Prises de surprise, nous criâmes toutes les trois en même temps. Je regardais l'entrée, c'était ma petite sœur Lily. Elle nous regarda de ses 1m40, et nous dévisagea lorsqu'elle nous vit trembler de peur.

- Qu'est ce qui se passe ?

- Toque la prochaine fois ! m'exclamai-je.

- Qu'est-ce que vous faites ?

- On regarde un film, répond rapidement Loane.

- Sur le téléphone ?

- Ben oui, tu sais, Netflix peut être regardé sur mobile.

- Mais t'as pas...

- Sur mon compte, ajouta Jane.

- Alors, pourquoi vous criez ?

- De quoi tu te mêles ? crachai-je.

Ma sœur leva les yeux au ciel et repartit, en laissant la porte ouverte, rien que pour m'énerver. Il y a des moments où j'avais une envie irrésistible de l'étrangler.

Loane eut le courage de se lever et d'aller fermer la porte. Une fois fait, elle soupira et demanda:

- Vous voulez pas qu'on arrête de jouer?

- Déjà ?! On vient à peine de commencer, protesta Jane.

- C'est peut-être du pipo, mais je suis plus d'humeur à me faire peur. »

Je regardais Jane qui soupira bruyamment, mais qui finalement, haussa les épaules. Moi cela ne me dérangeait pas de continuer, après je n’allais pas forcer les filles à jouer. Je supprimais donc la conversation avec le fameux Momo, et fermer mon téléphone. La soirée passa à une vitesse ahurissante, tellement nous rigolâmes et nous amusâmes. Nous nous couchâmes finalement vers les deux heures du matin.

Une heure plus tard,  mon téléphone émit une courte sonnerie, mais assez forte pour me réveiller. J’eus du mal à ouvrir les yeux et quand j’y arrivai, je jetai un coup d’œil autour de moi : les autres dormaient. Je pris l’engin briseur de rêves et observai l’écran tant bien que mal. Quand ma vue parvint enfin à la normale, mon sang ne fit qu’un tour. C’était un message WhatsApp, plusieurs même. Tous au même nom : Momo. Mon cœur se mit à battre de plus en plus rapidement. Prise de panique, je décidai de sortir en douce de ma chambre et de m’enfermer quelque part où personne ne pourrait me voir discuter avec cette chose.

Je me levai doucement de mon lit, et traversai la pièce en faisant très attention à ne pas faire de bruit. Pour le moment, j’avais mis mon smartphone en silencieux, histoire de sortir secrètement. Une fois dans le couloir, je me dirigeais au pas de course dans les toilettes qui étaient heureusement libres. Aussitôt dedans, je m’enfermai en tournant le verrou. Je sortis mon téléphone de ma poche d’une main tremblante et ouvris les messages. Une horreur.

« Je vous avais dit de ne pas me faire attendre. »

« Je vous tuerais toutes. »

« Ta petite sœur est mignonne à croquer, et surtout à tuer. »

« Ma lame me chuchote qu’elle aimerait bien se planter dans ton cœur. »

Et pleins d’autres menaces, parfois avec des mots qui je ne comprenais même pas, et que je ne cherchais pas à comprendre. Une boule se forma dans mon ventre. Je me sentais mal, et j’avais peur. Peur que ce qu’il dise devienne vrai. Peur qu’il s’en prenne vraiment à ma famille. Puis, je pris du recul. Il devait être à des kilomètres, il ne pouvait pas savoir où j’habitais. Suite à cela, je répondis :

- Tu ne sais pas où je suis. Tu ne sais pas qui est ma famille. Tu ne sais pas qui je suis. Tu ne sais rien moi.

J’étais plutôt fière de ma réponse. Sur le coup, j’avais hate de montrer comment j’avais eu du répondant face à ce démon, qui n’était probablement un hacker. Mais une minute plus tard, Momo écrit quelque chose. J’eus un petit rictus : qu’est-ce qu’il allait trouver comme excuse ? Je reçus soudain :

- Tu habites à Paris, dans le 16ème arrondissement, dans une petite maison paumée et ta chambre se trouve à gauche des toilettes où tu te caches actuellement.

Non… c’est pas possible… pensai-je.

Je lâchais d’un coup le téléphone qui tomba par terre. Je m’en foutais si je réveillais mes amis ou ma famille, j’étais observée. Puis un autre message arriva :

- Ton père est John Mayco, ingénieur en informatique dans une entreprise parisienne. Ta mère est Sarah Mayco, couturière de prestige ayant une fois participée à la création d’une robe Victoria’s Secret. Ta petite sœur est Lily Mayco, élève de l’école Victor Hugo, élève en classe de CM1.

Il savait tout. Le métier de mes parents, les études de ma sœur. Il pouvait les retrouver, les pister et les traquer.  Complètement déboussolée, je me laissais tomber sur le sol, appuyée sur le bas des toilettes, avec l’appareil à ma gauche. J’étais allée trop loin. Jamais je n’aurais dû faire ce challenge. A cause de moi, ma famille mourra. Mes amies mourront. Je mourrais !

- Tu es Anaïs Mayco, étudiante au collège St Exupéry, en classe de quatrième. Tu as toujours été une bonne élève, aux yeux de tes professeurs. Mais tu n’as jamais dit à tes parents que tu trichais à chaque contrôle. Que tu avais déjà touché un garçon dans les toilettes de l’établissement, avant de te rendre compte que tu préférais les filles. Et ça, personne ne le sait. A part moi.

Là, c’était trop. Je me mis à respirer de plus en plus vite, et avec difficulté. J’avais l’impression qu’on m’étranglait. Je sentais comme un couteau sur ma gorge, prêt à la trancher d’un moment à l’autre. Je ne pouvais plus rien faire. J’étais déstabilisée. Le pire, c’était que je ne savais plus quoi faire. Momo pouvait débarquer chez moi d’une seconde à l’autre et assassiner tous les gens présents ici.

Enfin, mon téléphone sonna. Mon cœur s’accéléra. Il battait tellement fort que j’ai cru qu’il allait exploser. Quelqu’un m’appelait. Et ce n’était pas un numéro ordinaire. Sur l’écran était affiché un nombre : 666. Le chiffre du Diable, comme disait ma grand-mère. Je ne voulais pas répondre. Je ne voulais pas. Mais je voyais en arrière-plan, la photo de Momo. Il m’appelait vraiment. Puis, un détail me frappa. Ce n’était pas qu’un simple appel : il me demandait de répondre en Facetime. Peut-être était-ce le hacker qui s’apprêtait à me faire des excuses pour toutes ses menaces.

Je fus prise de panique. Sans réfléchir, j’appuyais sur le bouton répondre, et pris l’engin pour me cadrer. Sur l’écran inverse, se trouvait Momo. Il portait un sweat-shirt noir. Il avait son grand sourire. Et lentement, il sortit le couteau de tout à l’heure. Quand je fus capable d’ouvrir la bouche, je dis :

- Laissez-moi tranquille.

Je pleurais. Des larmes coulaient sur mes joues. Tout mon corps tremblait. Je tentais de regarder le démon dans les yeux, mais ils étaient exorbités et cela le rendait encore plus flippant. Il dit alors d’une voix grave :

- Tu… Vas… Mourir.

Tout à coup, écran noir. L’appel n’était pourtant pas terminé. Mais il n’y avait plus aucune image. Suite à cela, un son strident résonna. Un long cri très aigu. Je jetai l’appareil et me bouchais les oreilles : c’était insupportable. Ca continua alors pendant cinq minutes, avant que ça ne s’arrête net. J’étais toujours face à un écran noir. Momo se mit alors à parler, en français pour la première fois. Il avait une voix qui m’était très familière :

- Je vais venir vous étrangler. Tous. Un par un. Puis je vous démembrerais, et je prendrais un grand plaisir à manger chacun de vous, à la petite fourchette.

C’était la voix de ma sœur ! Il avait pris la voix de Lily pour me parler. Quelle horreur…

- Arrêtez…

- Anaïs, tu vas mourir. Lily va mourir. John va mourir. Sarah va mourir. Vous allez tous mourir.

- Stop… suppliai-je avec mes larmes qui triplaient de volume à chacun de ses mots.

- Tu sais, tout le monde va savoir que tu préfères les filles.

- Non…

- Ils ne retiendront que ça de toi : la lesbienne obsédée.

- LAISSEZ-MOI ! » criai-je avant de raccrocher subitement.

J’avais mis fin à l’appel. Je n’arrivais encore moins à respirer. Je pleurais encore et encore sans pouvoir m’arrêter. La voix de Momo résonnait sans cesse dans ma tête. Elle ne voulait pas partir. Ses mots étaient scotchés au tableau de mes pensées et ses remarques, écrites en rouge. C’était infernal. Je devais tout stopper. Je savais comment, mais je n’avais pas tout à fait le courage. Mais je restais au toilettes cinq, dix, quinze, vingt minutes. Je devais le faire. La voix était toujours là. Je ne m’y habituerais jamais. Elle me torturait. Je devais arrêter, maintenant.

Une fois ma décision prise, je sortis des toilettes et passai plus d’une heure à chercher les bonnes affaires. Puis dix minutes à tout installer. Enfin, sept minutes à partir.

Point de vue omniscient :

Sarah, la mère de Lily, préparait les crêpes. Une bonne odeur de sucrée et de sirop d’érable se répandit dans toute la cuisine. La petite fille, elle, mit la table et s’installa à sa place habituelle, impatiente de s’attaquer à son petit-déjeuner favori. Puis quelque chose attira l’attention de la gamine. Depuis sa chaise, elle vit dépassée des branches de l’arbre de leur jardin. De grandes branches, épaisses et assez étranges. Lily se leva et se dirigea vers la fenêtre. Elle dit alors :

« Maman, pourquoi il y a Anaïs pendue à notre arbre dans le jardin ? »

FIN

Voilà ! J'espère que cette histoire vous a plus, et vous a fait un peu peur (c'était le but XD).

Alors que l'on soit clair: ne faites pas le Momo challenge ! Parce que oui, c'est réel! Bon, j'ai raconté une histoire vraie, plus romancée. Effectivement, une jeune fille s'est suicide à 12 ans, au Mexique je crois.

Donc oui, on ne plaisante pas avec ça. A l'heure actuelle, on n'a toujours pas démasqué ce monstre (mais apparemment ça avance 🙏)

Sinon, merci d'avoir lu. N'hésitez pas à me dire si vous avez aimé ou non dans les commentaires et à la prochaine ! 😊❤️

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