Role play !

Nous étions une dizaine à avoir tenté l'aventure.
Tous pour des raisons différentes.
La plupart étaient des mercenaires qui recherchaient uniquement la gloire ou l'argent.
D'autres avaient des motivations plus... Originales.
Nous comptions dans notre groupe un tavernier bavarois qui voulait s'offrir un immense tonneau de bière, un être sylvestre indéterminé désirant plus que tout un immense sac d'or, une déesse de la nature nommée assez présomptueusement Gaïa, dont le dessein était tout simplement de détruire le monde, et moi, guerrière des ombres, qui voulais juste me dégourdir les jambes.

Nous étions partis vers dix heures du matin, et arrivâmes au donjon à midi. Après un repas frugal, nous nous préparâmes à entrer dans ce lieu réputé pour être le plus dangereux du pays, et qui renfermait notre but à tous : la Perle légendaire.
Celui qui la possédait pouvait formuler un vœu, n'importe lequel.
Autant dire que nous n'étions pas les seuls à avoir tenté de s'emparer du précieux artéfact, et que très peu étaient revenus en un seul morceau !

Les hommes les plus massifs défoncèrent la porte déjà bien abîmée par les précédents visiteurs, et nous pénétrâmes dans un long couloir sombre. Deux portes se situaient à gauche et à droite de l'entrée, et la majorité du groupe continua tout droit, sauf Gaïa et deux jeunes mercenaires.
Nous avançâmes dans le noir total de peur de déclencher un piège en allumant une torche, mais grâce à mon pouvoir de nyctalopie je voyais comme en plein jour.
Une vingtaine de mètres plus loin, nous nous retrouvâmes devant un escalier de pierre. Et devant celui-ci, un immense golem de granit aux yeux rouges.

Je lançai un sort d'aveuglement, malheureusement cet imbécile de gnome le dévia avec sa hache et tout le monde en subit l'effet, aussi bien le golem que les mercenaires présents. Bien sûr, moi seule gardais l'usage de la vue.
L'un des jeunes guerriers lança une grenade sur le golem. Elle explosa, détruisant l'escalier devant lui et arrachant quelques jambes au passage. J'avais heureusement pu m'écarter à temps.
Ce golem et l'incompétence de mes camarades commençaient à me taper sur le système.
Et lorsque celui-ci prit possession de la hache enflammée de cet incapable de lutin, devenant un golem de lave et de métal surpuissant, avec une hache magique ardente greffée à son bras, je décidai de repartir seule en arrière, laissant mes compagnons à demi estropiés et en très fâcheuse posture, et de prendre la porte de gauche.

J'arrivai dans une salle de dix mètres de haut. Des pans de murs se détachaient et l'on devinait des débris de ce qui devaient être des meubles dans un proche passé.
Mais ce qui sautait le plus aux yeux était une gigantesque forme humanoïde, sûrement une femme au vu de sa morphologie, me tournant le dos, et en train de vociférer des menaces à l'encontre d'un jeune mercenaire encastré dans le plafond.
Seules ses jambes et la moitié de son buste dépassaient, et il agitait vivement les jambes.
J'essayai de ne pas me faire remarquer et me fondis dans les ombres.
Malheureusement, la géante me repéra.
"QU'EST-CE QUE TU FAIS ICI ?! hurla-t-elle.
- Heu... Bonjour ?
- Aaah... C'est bien. Tu veux une pâtisserie ?"
Elle me tendit un plateau rempli de petits fours appétissants en me souriant chaleureusement.
Je pris un éclair à la framboise.
"Merci beaucoup madame !
- Tout le plaisir est pour moi ! Si tu veux monter, tu peux passer par cette trappe.
- Merci et bonne journée !
- Bonne journée ! MAINTENANT REVENONS À TOI."
Elle se retourna vers sa victime toujours coincée dans le plafond, et lui envoya une droite qui le fit voler à l'étage supérieur.
Je montai l'échelle et passai la trappe menant au deuxième étage.
J'arrivai dans un autre couloir, en bois cette fois-ci, et avançai sans encombre.
Je passai sous Gaïa, enfermée dans une cage, qui me somma de la libérer. Je passai mon chemin.
Apparemment certains avaient réussi à passer derrière le golem, car je croisai le tavernier à moitié carbonisé et avec une jambe en moins, qui aidait un jeune guerrier à ramasser une centaine de micro-ondes, qui quelques instants plus tôt, étaient des fourmis géantes anthropophages.
Je trouvai un monte-charge et arrivai directement au cinquième étage.

Un gigantesque serpent gardait la sortie.
J'essayai de traverser sans le réveiller, mais je marchai sur un os humain et il m'engloutit.

De l'intérieur du serpent, j'entendais le raffut que faisaient les autres, qui en train de s'entretuer à cause d'une épée maudite, qui aux prises avec d'étranges créatures.

Je me décidai à sortir malgré le confort de cet hôte, et le transperçai d'un coup d'épée.

À ce moment-là, tous étaient arrivés au dixième et dernier étage, je ne sais par quel moyen, et j'assistais à leur confrontation par les innombrables trous dans le plafond.
Gaïa "mourut" engloutie dans le néant, et les autres guerroyaient dans une mare de sang, des membres éparpillés un peu partout, se repassant encore et encore la perle.
J'entrepris la confection d'un sac en peau de serpent.
Je venais de terminer mon ouvrage et la plupart des mercenaires avaient perdu la moitié de leur corps, quand l'un d'eux utilisa son pouvoir le plus puissant : transformer n'importe quel objet en arme.
Il changea la perle tant convoitée en cure-dent.
Leur but détruit, tous les guerriers repartirent, et je rentrai chez moi indemne, un magnifique sac en peau de python sous le bras, et satisfaite de ma journée.

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Ceci est inspiré de faits réels !
C'est à dire d'un jeu de rôle qu'on a fait en colo. Ça s'est passé exactement comme ça, même si j'ai omis quelques détails, faute de place et de souvenirs.
Je n'ai pas besoin de préciser que cette veillée était géniale, et que j'avais l'impression d'être dans Aventures, les youtubeurs en moins !

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