~ Prisonniers des estres ~
Ceci sera la dernière nouvelle de mon livre. Pour marquer le coup, j'ai décidé de faire se rencontrer les deux boucles, celle de Miss Peregrine et celle de Miss Ramier. J'espère que ça vous plaira. ☺️
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Côté Miss Peregrine :
Ce jour là, les pupilles de Miss Peregrine étaient partis se baigner à la plage.
Il faisait chaud et personne n'avait envie de bouger. Enfin, presque personne...
« Qui veut faire la course avec moi ? demanda Olive pour la millième fois en une demi-heure.
- Pas moi, répondirent en chœur Hugh, Millard, Enoch et Emma.
- Allez quoi ! Vous êtes pas drôles ! Bronwyn ? D'habitude tu aimes bien faire la course.
- Oui mais j'ai pas envie. En plus c'est pas drôle je gagne tout le temps. »
Olive soupira. Elle continua à soudoyer ses amis pendant dix minutes, jusqu'à qu'Hugh finisse par céder pour avoir la paix.
Il se servit de ses abeilles pour l'aider à avancer plus vite et gagna haut la main. Surtout qu'Olive était ralentie par le poid de ses chaussures.
Olive, mauvaise perdante, le traita de tricheur et il lui répondit que personne n'avait précisé que l'usage des particularités était interdit.
Finalement, les enfants en eurent assez et décidèrent de rentrer.
Sur la route, ils discutèrent bruyamment, si bien qu'ils ne se rendirent pas tout de suite compte qu'ils étaient suivis.
En effet, à quelques mètres derrière eux, se tenait une charette remplie de marchandises et conduite par deux hommes aux grosses lunettes noires.
Les enfants ne réalisèrent ce qui leur arrivait que lorsqu'un autre groupe d'hommes encapuchonnés vint se placer en face d'eux.
Ils étaient cernés. Ils n'avaient plus aucune issue. Millard commença à paniquer. Il jura ne jamais avoir vu ces hommes sur l'île et vu sa connaissance en la matière, ses camarades ne furent pas très rassurés.
Olive supplia Hugh d'envoyer ses abeilles à l'assaut mais il refusa sous prétexte qu'elles n'étaient pas assez nombreuses et que cela n'aurait servit à rien.
Les particuliers passèrent fébrilement en revu toutes leurs possibilités.
Bronwyn et Victor se proposèrent pour aller se battre mais les autres refusèrent en vue des armes du présent hypersofistiquées que les hommes venaient de sortir de derrière leur dos.
Emma voulut se servir de son feu mais les autres objectèrent qu'elle ne pouvait pas lancer de projectiles et que tenter le combat rapproché serait suicidaire.
Les autres ne pouvaient rien faire non plus. Leurs particularités étaient soit trop lentes à faire effet soit inutiles pour se battre.
« Les mains en l'air les enfants, ordonna un des hommes à pied.
Les particuliers obéirent tous, à l'exception de Millard qui essaya de s'enfuir discrètement aller chercher de l'aide.
- Même toi, l'invisible.
Le tireur pointa son arme dans la direction exact où se trouvait le garçon. Ce dernier, terrifié, retourna vers ses camarades.
- Maintenant, avancer vers moi. Lentement. Pas de précipitation. »
Les enfants s'avancèrent un à un et les hommes leur passèrent des menottes à chacun avant de les faire monter dans la charette et de démarrer.
***
***
Côté Miss Ramier :
Jérémie s'ennuyait.
Les grands n'avaient pas voulut le laisser jouer avec eux à leur jeu d'action ou vérité et il cela faisait une heure qu'il errait dans le jardin comme une âme en peine.
Il décida alors qu'il n'allait pas se laisser faire. Si les autres ne voulaient pas le laisser s'amuser, il le ferait par ses propres moyens.
Le petit garçon ferma les yeux et se concentra très fort sur l'endroit où il voulait se rendre.
Une seconde plus tard, il était debout au milieu d'un trottoir parisien du présent, son doudou lapin sous le bras.
Jérémie se réjouit une fois de plus d'avoir le téléportation comme particularité et commença à se balader dans la ville.
Il était si concentré dans l'observation des grandes tours d'habitation qu'il ne remarqua pas les deux hommes à l'air douteux qui le fixant du coin de l'œil.
Ces derniers pour leur part, n'avaient rien manqué du spectacle étonnant d'un garçon de six ans se matérialisant au beau milieu de la route. Et ce cas les intéressait très particulièrement.
« Bonjour mon petit, commença l'un des hommes en venant aborder l'enfant. Comment t'appelle-tu ?
- Jérémie et toi ?
- Ça n'a pas d'importance. Jérémie, tu aimes les bonbons ?
- Oh oui, mais les grands ils veulent jamais m'en donner !
- Si tu viens avec moi, tu en auras tout pleins des bonbons !
- C'est vrai ?
- Bon sûr, pourquoi te mentirai-je ? »
Naïf, le garçonnet le cru et le suivi jusqu'à un vieux bâtiment abandonné dans lequel il le fit rentrer.
L'homme installa le petit garçon dans un grand canapé rembourré et lui apporta un saladier rempli de friandises.
Pendant que l'enfant s'empiffrait, l'autre commença son interrogatoire.
« D'où viens-tu Jérémie ?
- De Paris.
- Tu habites à Paris ? Pourtant, je ne t'ai jamais vu avant.
- C'est normal vu que je vis pas à cette époque.
- Comment ça ?
- Ben ma boucle est située en 1703.
- Ta boucle ? Tu vis dans une boucle Jérémie ?
- Oui, comme tous les enfants particuliers.
- Mmmm, intéressant. Et peux-tu me dire qui sont les autres ? Ceux qui vivent avec toi ?
- Alors d'abord, il y a Miss Ramier. C'est notre Ombrune. Je l'aime bien parce qu'elle est gentille et qu'elle fait bien à manger.
- D'accord et ensuite ?
- Heu... Il y a Élisa qui sait tout avec ses mains ; Léa qui voit trop bien ; Charline, elle, elle passe à travers les murs mais après elle est toute nue ; Dorothy... Elle est gentille Dorothy. Elle me gronde jamais et elle dit que je suis trop mignon. Mais des fois elle deviens pleins et ça me fait peur.
- Oui, mais encore ?
- Il y a Boris que faut pas être là quand il chante sinon on peut plus bouger ; Briac qui est un ours des fois et qui dit qu'il aime pas les petits et Océane qui me met toujours paralysé... Eux, je les aime pas. Ils sont méchants avec moi.
- C'est tout ?
- Nan, y'a aussi Ernest qui fait voler les trucs ; Azilis qui brûle des fois et Gabin. Il court trop vite Gabin, après on le voit plus...
- Il y en a encore d'autres ?
- Je crois pas.
- D'accord. C'est bien Jérémie tu es un bon garçon. Mais tu dois être fatigué. Viens, je vais te montrer où tu pourras te reposer. »
Il emmena le petit dans une chambre et le fit se coucher sur un lit. Là, il appela son collègue qui arriva presque aussitôt avec à la main, une petite seringue qu'il approcha du bras de enfant.
« C'est quoi ? demanda ce dernier.
- Rien. C'est juste pour t'aider à dormir. »
Sur ce, il planta sauvagement l'aiguille dans la chaire du petit particulier qui se tût aussitôt. Il dormait.
***
***
Les deux boucles ensemble :
Hugh se réveilla dans une petite pièce aux murs ternes. Sur l'un d'eux, une petite porte équipée d'une fenêtre fermée par des barreaux.
Le garçon se dirigea vers celle-ci. De l'autre côté de trouvait un couloir le long duquel se trouvait des cellules aux portes identiques à la sienne.
Le jeune particulier ne comprenait plus rien. Où était-il ? Pourquoi ?
Comme souvent quand ça n'allait pas, il ouvrit la bouche pour faire sortir quelques abeilles. Seules deux ou trois répondirent à l'appel.
Il eu alors un flashback d'un épisode survenu quelques heures plus tôt. Lui, allongé sur une table d'opération et deux hommes penchés au dessus de lui qui appuyait sur son ventre pour en faire sortir ses insectes. Insectes qu'ils enfermaient ensuite dans une cage de verre.
Hugh sentit la colère monter en lui. Comment avait-on pu le séparer ainsi de se qui faisait de lui sa personne ?
Soudain, un quinte de toux retentit derrière lui. Il se retourna vivement.
Là, se trouvaient trois personnes qu'il n'avait pas remarqué avant car elles étaient couchées par terre. Parmi elles se trouvait Fiona et deux autres filles qu'Hugh ne connaissait pas.
L'une d'elles se redressa en position assise et toussa une nouvelle fois. Elle avait un bandeau noir sur les yeux.
« Est-ce que tout va bien ? lui demanda le garçon aux abeilles en s'avançant vers elle.
Elle sursauta violement mais se reprit rapidement et lui répondit, sur la défensive :
- Qui es-tu ? Qu'est-ce que tu me veux ?
L'inconnue s'exprimait en français mais heureusement, Miss Peregrine s'était fait un devoir d'enseigner tout un tas de langues étrangères à ses pupilles et parmi elles, celle que parlait la fille.
- Je m'appelle Hugh Apiston, dit-il, en français donc. Je viens de la boucle de Miss Peregrine et je viens d'être capturé par des Estres, ce qui est aussi ton cas apparemment. Et toi, comment t'appelle-tu ?
- Mmmm... Océane. Boucle de Miss Ramier. Tu as vu les autres ? Ceux de ma boucle.
- Non, désolé.
- Raaaah, bordel de merde ! C'est toujours pareil de toutes façons ! Rien ne peut jamais se passer normalement ! Il faut toujours qu'il nous arrive un truc !
- C'est drôle, j'aurais pu dire la même chose de nous. Dis, pourquoi tu as un bandeau sur les yeux ?
- J'en sais rien. Sûrement pour m'empêcher d'utiliser ma particularité.
- Quelle est-elle ?
- Je peux paralyser les gens que je veux par la seule force de mon esprit. Malheureusement, il faut que je les ai dans mon champs de vision... Mais comment ces enfoirés d'estres peuvent savoir ça !?
- Je ne sais pas. Moi, ils m'ont carrément fait un massage cardiaque pour m'enlever les abeilles qui vivent habituellement dans mon estomac.
- Ah bon ?
- Oui mais heureusement, ils n'ont pas pu toutes les avoir.
Sur ce, il tira la langue pour lui montrer la petite créature noire et jaune qui y était logée.
- J'espère qu'elle ne va pas venir vers moi : je déteste les insectes.
Hugh rit.
- Aucun problème, je les contrôle totalement !
Fiona poussa un grognement puis se redressa. Hugh se précipita vers elle.
- Fi, ça va ?
- Oui mais où sommes-nous ?
- Je vais t'expliquer.
- Qui êtes-vous ? demanda alors une voix derrière eux.
- Léa ? interrogea Océane.
- Oui, c'est moi. Océane, qu'est-ce qu'ils t'ont mis sur les yeux ?
- Ils ne veulent pas que je puisse utiliser ma particularité.
- Mais pourquoi ils ne m'ont rien mis, à moi ?
- Sûrement parce qu'ils ne peuvent rien contre ton pouvoir. Ou alors ils ont estimé qu'elle ne te servirait à rien contre eux.
- Et bien ils se trompent.
- Je sais mais les Estres eux, non.
- Si je puis me permettre, intervint Fiona. Quel est ta particularité Léa ?
- Mes sens sont accrus. Par exemple, je vois un grain de terre croisé dans ta veste, juste sous l'épaule. Ou encore, je sens une odeur de fleur sur toi qui me permet de deviner que ta particularité est en rapport avec celles-ci, je me trompe ?
- Non en effet, je peux les faire pousser à la guise. »
Pendant que les filles discutaient, Hugh retourna vers la porte. Il fit sortir une de ses rares abeilles et lui souffla un ordre avant de la lâcher dans le couloir. Il suivit ensuite son trajet par le biais des yeux de l'insecte.
Il la vit passer devant une demi-douzaine de cellules vides avant d'arriver dans celle où était retenue prisonnière Olive. Elle était avec un garçon et une fille inconnus que Hugh supposa venir de la boucle de Miss Ramier.
Chacun des particuliers était équipé d'un système sensé bloquer leur particularité. Olive par exemple, avait des cadenas fixés sur ses chaussures pour ne pas qu'elle puisse les retirer.
En voyant l'abeille venir bourdonner sous son nez, la jeune fille plume ouvrit de grands yeux. Elle s'empressa de la prendre dans ses mains et la caressa du bout de doigt.
« Hugh ? Tu m'entends ? demanda-t-elle.
L'insecte battit des ailes comme pour lui indiquer que oui.
- D'accord. Hugh, je suis enfermée dans une sorte de prison avec Millard et deux autres particuliers que tu ne connais pas. Gabin et Élisa. Je suppose que toi aussi tu es prisonnier. Il faut trouver un moyen de s'échapper.
- Qu'est-ce que tu fais ? interrogea le garçon qui se prénommait Gabin.
- Elle discute avec l'un de nos amis, lui expliqua Millard.
Olive le fit taire d'un geste.
- Hugh, il faut que tu trouves un moyen de communiquer avec nous. Autre que par tes abeilles. Et vite. J'ai vu des gardes armés patrouiller dans le couloir. Je ne sais pas se qu'ils ont l'intention de faire de nous mais ça ne me dit rien qui vaille. »
A ce moment, la porte de la cellule s'ouvrit et un estre apparut sur le seuil.
« Toi, la fille plume et toi, le garçon fusée, vous venez avec moi. »
Olive relâcha l'abeille qui s'enfuit à tire-d'aile hors de la prison pour aller rejoindre son maître.
Hugh coupa le contact entre lui et son insecte.
« Olive ! s'écria-t-il.
- Quoi !? lui répondirent en chœur les trois filles.
- Olive. Ils sont venus la chercher. Ils vont... »
Une voix et résonna dans le couloir.
« Allez avance toi ! Et plus vite que ça. J'ai pas toute la nuit. »
Les quatre adolescents se précipitèrent à la porte pour regarder ce qui se passait.
Trois hommes - des estres plus vraisemblablement - escortaient Olive et le dénommé Gabin.
Hugh cria le nom de son amie. Elle tourna la tête vers lui et lui jeta un regard affolé avant qu'un de ses geôliers ne lui hurle de regarder devant elle.
« Océane ! Léa ! s'écria Gabin en apercevant ses camarades.
Un estre lui envoya un violent coup dans le ventre. Le garçon poussa un gémissement de douleur.
- Gabin ! Gabin, c'est toi ? s'exclama Océane en se pendant aux barreaux. Qu'est-ce qui t'arrive ? Il faut qu'on sorte d'ici ! Gabin !
- Ferme la où je lui explose le cran » la coupa un homme en pointant le canon de son arme sur la tempe du prisonnier.
La jeune fille obéi sans protester, consciente qu'il était parfaitement capable de mettre sa menace à exécution.
Bientôt, le petit groupe disparu du champs de vision des adolescents.
Océane se laissa tomber par terre, la tête dans les mains.
« Mais où les emmènent-ils ? se lamenta-t-elle, des sanglots dans la voix.
- Je n'en sais rien, lui répondit Hugh. Mais si jamais ils font du mal à MA Olive, je m'arrangerai pour les rattraper et leur faire regretter d'être nés !
- On s'en fou de ta Olive ! Tout ce qui compte, c'est que MON Gabin aille bien ! Parce que sinon, ça va pas le faire !
- Ton Gabin, il peux se défendre au moins alors qu'Olive, elle, ne peut rien faire toute seule !
- Peut-être mais...
- STOP ! hurla Léa, coupant cour à la dispute entre les deux amoureux. Ce n'est pas comme ça qu'on va avancer. Il faut qu'on fasse quelque chose.
- D'accord, tu propose quoi alors ?
- Je ne sais pas mais il doit bien avoir une solution. C'est pas possible à la fin, on est toute une armée de particuliers contre une poignée d'estres sans pouvoir, on doit bien arriver à faire quelque chose ! »
***
Malheureusement, ils eurent beau se creuser la tête, ils ne trouvèrent pas cette fameuse solution.
Pendant les jours qui suivirent, ils virent passer Azilis et Enoch, Claire et Dorothy, Emma et Briac, Millard et Élisa, Boris et Jérémie, Horace et Charline et enfin, Ernest.
Bronwyn et Victor étaient maintenus dans des cellules individuelles. Apparemment, les estres les considéraient comme les plus dangereux de tous car ils avaient multiplier les protections pour les empêcher de s'échapper.
Tous les enfants étaient emmenés dans la même direction. Plusieurs fois, Hugh avait tenté d'envoyer une abeille à leur suite mais il avait rapidement perdu tout contact avec elle et aucune n'était jamais revenue.
***
Ce n'est qu'encore plus tard qu'ils comprirent ce que les estres avaient derrière la tête.
Ces derniers virent les chercher en ce qui leur sembla être la fin de matinée, selon leurs estimations car ils ne voyaient pas le ciel.
Ils les conduisirent à travers un dédale de pièces uniformes aux murs blancs et aux lumières aveuglantes, jusqu'à une petite chambre munie de trois lits superposés. Elle ressemblait furieusement aux dortoirs où dormaient les soldats.
L'un des murs était équipé d'une grande baie vitrée donnant sur une salle quasiment identique dans laquelle se trouvaient leurs amis, assis en tailleur sur leurs lits, droits comme des I.
Hugh et Océane se précipitèrent vers la vitre en hurlant le nom de leurs amours respectifs. Fiona et Léa pendant se temps, tâchaient d'entendre discrètement la conversation qu'avaient les deux estres chargés de leur surveillance.
L'ouïe surpuissante de Léa leur permit d'apprendre que les rénégats avaient trafiqué le cerveau des particuliers dans le but d'en faire une armée docile et dénuée de toutes volontés dont ils se serviraient pour combattre les Ombrunes.
Eux, c'est à dire les quatres particuliers présents dans la pièce, étaient les sujets « cobayes » d'une autre expérience visant à soumettre les enfants par la torture mentale.
En réalisant cela, les ados commencèrent à paniquer.
Ils voulurent se barricader dans la pièce après le départ des estres mais cela n'aurait servit à rien. Ils laissèrent donc tomber l'idée.
Grand bien leur en fut car personne de vint les voir, mis à part pour leur porter à manger. Par contre, leur amis derrière la vitre, eux, recevaient souvent la visite d'hommes habillés comme des militaires qui leurs hurlaient des ordres muets auxquels les autres obéissaient immédiatement.
***
Trois jours passèrent. Les ados restaient pourtant sur leurs gardes. Ils avaient raison car un matin, la porte de leur prison s'ouvrit et une escorte d'estres les fit sortir.
Il les conduisirent jusque dans une salle toute blanche dans laquelle se trouvait un petit bureau et des chaises, alignées le long d'un mur.
« Asseyez-vous, ordonna l'un des estres.
- Pourquoi ? s'enquit Hugh. Qu'est-ce que vous voulez nous faire ? Vous croyez vraiment qu'on va vous aider ? Et bien vous vous mettez le doigt dans l'œil jusqu'au coude.
- La ferme ! Pose ton petit cul sur cette chaise et ferme là !
- Je n'ai pas d'ordres à recevoir d'un ennemi, et encore moins s'il s'agit d'un estre !
- Hugh ! Tais-toi et obéi, ton attitude ne nous servira à rien, intervint Océane.
- Toi, laisse-moi. Si tu veux te soumettre à ses... Ses choses, libre à toi mais moi, je ne m'abaisserais pas à ce niveau !
- Je ne te permet pas ! hurla la jeune fille rousse. Je ne me soumets à personne ! Personne, tu m'entends !?
- Bon, quand vous aurez fini de vous engueuler, on pourra peut-être appeler le patron, s'agaça un homme. Il veut vous voir et c'est pour ça qu'on vous a emmenés ici. »
Hugh et Océane se turent aussitôt. Ils prirent chacun place sur une chaise, de part et autre de Léa et Fiona, en fusillant l'estre du regard.
Ce dernier sortit en coup de vent de la pièce et revint en compagnie d'un homme d'une quarantaine d'années aux cheveux grisonnants et à l'air cruel.
« Alors c'est eux, l'expérience D.36 ?
- Oui chef.
- Parfait. Emmenez-les là où vous savez. Je veux votre compte rendu dans une heure.
- Bien chef. Est-ce que l'on doit faire de même avec les sujets de la B.15 ?
- Non, pas la peine. Par contre, j'aimerais que vous les fassiez assister au spectacle, histoire de bien les dissuader de nous désobéir.
- D'accord chef. Nous y allons. (Puis se tournant vers les enfants :) Venez vous autres. »
***
Une nouvelle fois, ils durent traverser une multitude de couloirs avant d'enfin arriver à destination.
Par « là où vous savez », le chef entendait en faite « salle de torture ».
Des instruments de toutes sortes, pleins d'épines et de chaînes s'étendaient contre les murs. Les estres firent encore avancer leurs prisonniers. Ils les attachèrent à des chaînes pendues aux murs puis sortirent de la salle.
Ils reviennent en compagnie des autres particuliers de leurs boucles, ceux qui avaient subis le lavage de cerveau.
***
L'attente paru interminable. Pourtant, elle ne dura que quelques minutes avant que les estres ne commencent la séance.
Ils firent se redresser les prisonniers en tirant sur leurs menottes puis l'un d'entre eux commença à les interroger.
« Acceptez-vous de faire partie de notre armée ? De devenir de gentils petits soldats obéissants ?
- Dans tes rêves, gros porc, cracha Hugh.
- Mmmmm, Martin ?
Un homme vêtu qu'une cagoule noire ne laissait voir que ses yeux au regard cruel s'avança vers eux. Il avait à la main un long fil de cuire.
Les enfants hurlèrent quand l'instrument vint gifler leur peau, déchirant leurs vêtements et laissant une traînée de chaire à vif.
Leur bourreau nettoya le sang qui perlait le long de son fouet sur son pantalon d'un air blasé.
- Je vous repose la question. Souhaitez-vous entrer dans nos rangs ?
Océane le fusilla du regard.
- Je vais prendre ça pour un non. Martin, remet en une louche histoire de voir s'ils sont aussi têtus qu'ils en ont l'air. »
Le fouet claqua une nouvelle fois mais les quatre particuliers restèrent obstinément opposé à la proposition des estres.
Les coups s'enchaînèrent, devenant de plus en plus violents à mesure que le temps passait.
Hugh, Océane, Léa et Fiona étaient au bord de l'évanouissement quand soudain, quelqu'un s'écria :
« Lâchez-les !
Le tortionnaire tourna la tête de droite à gauche, cherchant à qui appartenait la voix qui avait parlé.
Ce fut lorsqu'il se tourna vers les particuliers en rang derrière lui qu'il remarqua le jeune homme aux cheveux blond cendrés qui se tenait bien droit devant les autres.
« Qu'est-ce que tu fais là, numéro 2 ? Retourne dans le rang illico !
- Vous croyez ça ? Désolé de vous décevoir monsieur mais je ne suis plus sous votre emprise. »
Sur ce, Gabin laissa tomber son arme par terre et piqua un sprint en direction de l'homme, hébété par la tournure que prenaient les évènements. Il le faucha au passage et le laissa s'écraser contre une planche pleine de piques.
Les autres estres, paniqués, se mirent à tirer au hasard sur les particuliers qui semblaient reprendre peu à peu le contrôle de leurs corps.
Gabin appela Victor à la rescousse pour qu'il vienne casser les menottes des prisonniers encore attachés au mur.
Le jeune hercule s'exécuta sans discuter. Il récupéra les corps d'Hugh et Léa dans ses bras pour les emmener dans un endroit protégé des balles. Il cria à Bronwyn de s'occuper des deux autres mais la petite était trop occupée à protéger Claire et Jérémie des tires ennemis.
Sans réfléchir, Gabin se saisit d'Océane et l'emmena à l'abri. Il revint presque aussitôt chercher Fiona.
Une fois qu'il eu fini, il s'apprêtait à revenir se battre mais constata avec stupeur qu'il m'y avait plus rien à faire : les autres avaient réduit les estres en bouillie.
Il s'approcha d'Ernest, qui s'était prit un balle dans la cuisse et le conduisit hors de la salle. Il fit de même avec tous les autres blessés. Bronwyn et Victor vinrent lui prêter main forte.
***
Quand ils furent tous rassemblés dans une pièce adjacente, ils se permirent enfin de souffler.
Olive se précipita vers Hugh et le serra dans ses bras en lui chuchotant des mots de réconfort dans le creux de l'oreille.
Briac et Charline tombèrent dans les bras l'un de l'autre et Charline se mit à pleurer.
Azilis et Dorothy examinèrent les blessures de Léa et Fiona en fronçant les sourcils. Emma se proposa pour les cautériser.
Ernest poussa un cri de douleur lorsqu'Élisa lui retira la balle fichée dans sa chaire.
Jérémie, déjà remit de ses émotions, ne cessait de se téléporter aux quatre coins de la pièce, pour le plus grand plaisir de Claire et Bronwyn qui le regardaient faire en applaudissant.
Enoch boudait dans un coin, en compagnie de Boris qui lui tenait un long discours sur je-ne-sais-quoi.
Millard et Victor examinaient le cas d'Horace, inconscient, qui gémissait dans son sommeil.
Seule Océane restait seule, souffrante dans sa robe déchiquetée. Gabin s'approcha d'elle.
« G... Gabin ? murmura-t-elle se tournant vers lui.
Il acquiesça et s'assit à côté d'elle. Il souleva la tête d'Océane et la posa sur sa jambe.
- C... Comment as-tu fait p... pour...
- Depuis l'opération que les estres nous avaient fait subir, nous ne contrôlions plus notre corps mais notre esprit, lui, était toujours dans un coin de notre tête, attendant son heure. Je crois que le fait de vous voir souffrir sous les yeux m'a donné la force qu'il fallait pour me retrouver maître de mes actes. »
Elle ferma les yeux. Gabin lui caressa les cheveux dans le but de la réconforter.
« Gabin ?
- Oui ?
- Embrasse-moi. »
Le garçon paru surpris. Il ne s'attendait pas à une telle demande mais s'exécuta tout de même, de peur de blesser la jeune fille mais aussi parce qu'il était curieux de voir à quoi cela ressemblerait.
Il posa ses lèvres sur celles au goût métallique de son amie. Contre toutes attentes, c'était plutôt agréable.
Il resta collé à elle jusqu'à ce que Boris les interpelle, venant comme toujours, gâcher les meilleurs moments.
« Au lieu de lui rouler des pelles, tu pourrais pas nous la ramener qu'on l'attache sur le dos de Bronwyn ? »
Gabin lui obéi en rougissant et dix minutes plus tard, tous les enfants étaient sortis du laboratoire infernal des estres.
***
Ils retrouvèrent leurs Ombrunes qui les cherchaient depuis tout ce temps, mortes d'inquiétude et chacun rentra dans sa boucle.
Mais mine de rien, les enfants avaient tissé des liens étroits pendant leurs deux semaines de captivité et ils insistèrent pour se revoir.
Les directrices acceptèrent, à condition que cela n'influe pas sur le bon déroulement de leur quotidien.
Les enfants promirent et c'est ainsi qu'ils purent se rendre visite les uns aux autres de façon assez régulière.
***
Olive et Hugh se sont enfin officiellement mis ensemble, pour le plus grand bonheur de leurs camarades qui n'attendaient que cela.
Horace devint très ami avec Dorothy, qui aimait son côté galant et un brin coincé.
Fiona et Léa sont devenues les meilleures amies du monde et s'envoient des montagnes de lettres entre chaque visite.
Emma passe la plupart de son temps à courir après Bronwyn et Claire mais cela ne la dérange pas plus que ça.
Ces dernière pour leur part, continuent à faire bêtises sur bêtises, au grand damne de leur Ombrune qui aimerait qu'elles se montrent un peu plus civilisées et rêvent de leur futur mariage avec Jérémie.
Enoch pour sa part, n'a rien changé à ses habitudes. Il continue ses expériences, seul dans son atelier.
Millard a reprit l'écriture de son livre et l'a bien avancé. Malheureusement, son travail n'est toujours pas reconnu par ses amis.
Victor, lui, passé beaucoup de temps avec Élisa, qui ne semble pas le laisser indifférent, quoi qu'il en dise.
Depuis leur baiser dans le laboratoire, Gabin et Océane se tournent autour, aucun n'osant faire le premier pas, même s'ils aimeraient bien.
Charline et Briac sont toujours ensemble et tout se passe pour le mieux entre eux.
Ernest reste apprécié de tous. Sa blessure à la jambe a du mal à cicatriser et il boitera sûrement quelques temps mais il s'en sortira, d'après le diagnostic de Miss Ramier.
Boris est aussi insupportable qu'avant leur enlèvement mais il sais qu'on fond, tout le monde l'aime bien et que personne ne voudrait qu'il change.
Azilis continue d'embêter ses aînés mais cela ne semble plus autant les impacter et ils se montrent beaucoup plus à l'écoute envers elle. Enfin, tous sauf Briac qui continu de répéter encore et toujours qu'il n'aime pas les petits.
Et enfin, Jérémie est toujours le même, mis à part qu'il se plaint maintenant régulièrement qu'il voudrait voir Bronwyn et Claire...
En bref, tout va bien et les enfants particuliers ont encore de longues années devant eux.
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