~ Le Bal ~

Je sais j'avais dit que j'arrêterais de vous bombarder mais ces nouvelles attendent depuis si longtemps dans un coin de mon téléphone que je n'arrive pas à me retenir de vous les faire partager ^^'

J'espère que vous me pardonnerez...

============================

« Faut qu'on lui demande.

- C'est vrai, ça fait une éternité qu'on est pas allés au bal !

- Vous pensez qu'elle acceptera ?

- Aucune idée mais ça ne nous coûte rien d'essayer. »

Ce dont parlaient Briac, Ernest et Léa qui se reposaient à l'ombre d'un arbre du jardin était un évènement qui, bien que quotidien, ne leur était que très rarement accessible.

En effet, la boucle du 8 juin 1703 s'étendait sur une surface assez grande qui comprenait une petite portion de la ville de Paris. Et dans cette portion, il y avait un petit café qui organisait chaque jour qui se répétait un bal très sympathique avec des musiciens et de nombreux danseurs.

Malheureusement, Miss Ramier ne donnait pas souvent son approbation à ses pupilles pour les laisser s'y rendre, bien qu'elle sache l'endroit sans danger. Les plus grands soupçonnaient que cela était pour éviter qu'ils ne s'en lasse et que cela reste un plaisir pour eux lorsqu'ils s'y rendaient.

Il n'empêchait que cela faisait presque un an et demi que les enfants n'avaient pas eut l'autorisation de s'y rendre et ils commençaient à trouver le temps long. Ils décidèrent donc d'aller parler avec la directrice.

***

L'Ombrune capable de se transformer en pigeon ramier était dans la cuisine lorsque Briac, Ernest et Léa vinrent la trouver en compagnie de tout ceux qu'ils avaient réussit à motiver, c'est à

dire la quasi-totalité de la boucle. Seuls Boris et Océane ne montraient aucun enthousiasme en apparence pour cette fête et n'avaient pas souhaité aller revendiquer le droit à ce petit extra avec les autres.

« S'il vous plaît, supplia Azilis. On sera sages, promis !

- Et on ne rentrera pas trop tard, renchérit Gabin.

- On surveillera Jérémie, promit Ernest en désignant un geste de la main le petit garçon téléporte.

Sentant qu'on parlait de lui, ce dernier gloussa puis courut se cacher derrière les jambes de Dorothy qui lui sourit avec tendresse.

- Et si jamais il fait des bêtises lorsque nous auront le dos tourné, on s'arrangera pour tout remettre en ordre grâce à nos particularités, assura Briac, bien que son pouvoir à lui ne soit pas des plus utiles pour « tout remettre en ordre ».

- Je vais y réfléchir, finit par dire Miss Ramier. Mais pour l'instant j'ai du travail, donc du balais ! »

Elle repoussa ses pupilles hors de la cuisine et lorsqu'Azilis demanda quand ils pourraient avoir leur réponse, elle répondit qu'elle n'en savait rien avant de leur claquer la porte au nez. Déçus, les enfants allèrent trouver refuge dans le salon en attendant que leur Ombrune ne prenne sa décision.

« Eh bien, vous en faites de ces têtes ! On dirait que vous sortez d'un enterrement, fit aimablement remarquer Boris qui était déjà enfoncé dans l'un des fauteuils près de la fenêtre. Elle a dit non, c'est ça ?

- Elle ne s'est pas encore prononcé, lui rapporta Briac.

- Moi je suis sûr qu'elle va refuser, déclara le garçon au chant hypnotique avec fermeté. Ce ne serait pas drôle autrement ! »

***

Boris avait tord : Miss Ramier avait finit par céder sous les supplications de ses pupilles et avait décrété qu'ils pourraient se rendre au bal, mais à condition qu'ils soient rentrés avant minuit.

Azilis, toujours aussi fine, lui avait demandé si c'était pour faire comme dans Cendrillon et si, au cas où ce serait vrai, ce pourrait être elle qui épouserait le Prince, ce à quoi l'Ombrune avait déclaré qu'elle ne voyait pas d'inconvenant mais qu'elle n'était pas certaine qu'il y en ai un, de Prince. La jeune particulière avait assuré qu'il y en aurait un mais avant de le rencontrer, il fallait se trouver un cavalier.

Les enfants, réunis dans le salon, discutaient de cela, justement.

Ce fut pour Briac que la démarche d'inviter quelqu'un fut la plus simple. Il se contenta de demander à Charline et de la couvrir de baisers une fois qu'elle eut accepté en riant.

Suivant cet exemple, Dorothy se pencha vers Jérémie qui jouait sur le tapis et lui proposa de l'accompagner. Le petit garçon, bien qu'il n'eut pas tout saisit dans le concept, lui adressa son plus beau sourire avant de reporter son attention sur ses jouets. La particulière capable de se cloner en déduisit qu'il voulait bien venir avec elle et se calla confortablement dans son fauteuil pour regarder ses camarades plus jeunes se débattre.

« Alors Boris, qui vas-tu inviter ? Ne me dis pas que tu vas te rendre au bal tout seul quand même ! Un beau garçon comme toi, railla Briac à l'adresse de son cadet qui, l'air revêche, ne semblait pas décidé à faire le premier pas.

Voyant que le garçon au chant hypnotique ne répondait pas, le jeune homme ours reprit sur le même ton :

- Tu n'as qu'à aller demander à Azilis : je suis certain qu'elle serait ravie de se pavaner à ton bras !

A ces mots, les deux intéressés se tournèrent d'un pareil mouvement vers lui et s'exclamèrent en chœur, horrifiés :

- Non mais ça va pas la tête ? Pas avec cet abruti !

- Eh bien alors, prouvez-moi que j'ai tord ! »

Briac sourit de toutes ses dents, impatient de voir comment ils allaient s'en sortir.

« Ernest, tu veux bien être mon cavalier pour le bal de ce soir ? » s'empressa de demander Azilis au garçon assis à ses côtés sur le canapé.

Boris soupira puis, sentant que son tour était venu, regarda tour à tour Léa, Océane et Élisa avant de se tourner vers cette dernière pour lui poser la même question que Briac, Dorothy et Azilis avant lui. La jeune métisse accepta sans problème.

Ne restait plus que Gabin, Léa et Océane. La fille aux cheveux de feu croisa secrètement les doigts dans l'espoir que le garçon fusée lui demanderait mais malheureusement, il préféra se tourner vers Léa.

En entendant la jeune fille blonde accepter en riant d'accompagner son ami, Océane n'en puis plus et se leva d'un bond avant de monter s'enfermer dans sa chambre au pas de course et de se laisser tomber sur son lit, écumante.

« Mais qu'est-ce qui lui prend ? demanda Gabin, sincèrement étonné.

Élisa et Dorothy échangèrent un regard. Ce garçon n'était décidément pas très clairvoyant.

- Je pense que tu devrais y aller Gabin, lui dit lentement Dorothy sur le ton qu'elle employait pour parler à Jérémie.

- Pourquoi ? interrogea le particulier blond cendré. J'ai fait quelque chose de mal ?

- Non mais tu devrais quand même y aller. »

Après un dernier coup d'œil d'incompréhension à ses camarades, le garçon fusée hocha la tête puis fila rejoindre son amie à l'étage.

***

Les yeux rouges et la gorge nouée, Océane ne voulait voir personne. Malheureusement, ses abrutis de camarades ne semblaient pas d'accord pour lui accorder ce qu'elle voulait.

« Je peux entrer ? demanda timidement quelqu'un de l'autre côté de la porte quelques secondes plus tard.

- Non » vociféra la jeune fille rousse, mais l'autre n'en tint pas compte et pénétra tout de même dans la pièce.

La particulière se retourna, furieuse et prête à envoyer balader cet enquiquineur de première mais s'arrêta tout net : c'était Gabin.

« Qu'est-ce qui ne va pas ? l'interrogea-t-il gentiment. Si quelque chose t'a contrariée tu peux me le dire, tu sais.

- Il n'y a rien

- Tu en es sûre ?

- Oui je n'ai pas de problème, lâcha-t-elle plus vivement qu'elle ne l'aurait voulu.

Confuse, elle tâcha de se rattraper en ajoutant plus calmement :

- Je t'assure. »

C'était faux. Tout n'allait pas. Et c'était en partie la faute du garçon fusée. Mais elle ne pouvait pas le lui dire. Comment aurait-elle pu assumer qu'elle était en vérité horriblement jalouse et triste qu'il se rende au bal avec Léa plutôt qu'avec elle, Océane ? Autant lui dire clairement qu'elle était folle amoureuse de lui.

L'adolescente enfouit son visage dans son oreiller pout ne plus avoir à contempler le visage inquiet de son ami. Il était tellement attentionné... Pourtant, voyant que la jeune fille n'était pas disposée à discuter avec lui, il finit par bafouiller :

« Bon, je vais te laisser... Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis en bas avec les autres. »

Puis il disparu dans un coup de vent. En entendant la porte claquer derrière lui, Océane se maudit une fois de plus de ne pas avoir su le garder plus longtemps auprès d'elle.

Mais de toutes façons, à quoi cela aurait-il servit ? Il la considérait comme il considérait tous les autres enfants de la boucle, c'est à dire tel une petite sœur à protéger.

***

Pendant le reste de l'après-midi, tout le monde ne parla plus que de la fête à venir, Océane mise à part. Les filles avaient déjà décidé de la façon dont elles se vêtiraient et les garçons trépignaient à l'avance à l'idée de voir ça, soit pour se moquer, comme Boris, soit pour pouvoir les admirer ou juste par simple curiosité, comme Briac ou Gabin.

Enfin, après un repas copieux, le moment tant attendu arriva. Mais pendant que tout le monde se hâtait pour être fin prêts pour partir, dans l'agitation générale, Gabin remarqua que quelqu'un ne semblait pas partager l'enthousiasme collectif. Discrètement, il s'approcha du canapé sur lequel Océane broyait du noir.

« Tu ne viens pas ? lui demanda-t-il.

- A quoi bon, lâcha-t-elle amèrement. Je n'ai personne pour m'y accompagner.

- C'est donc ça ce qui te tracasse depuis ce matin ? Mais il fallait me le dire, je vais trouver un moyen d'y remédier !

La jeune fille rousse leva des yeux pleins d'espoir vers lui mais il se contenta de déclamer :

- Tu viendras avec Léa et moi : nous dirons que vous êtes toutes les deux mes cavalières et si ça ne leur va pas, tu les pétrifiera tous sur place, ça te va ?

Océane hocha la tête. Avait-elle vraiment le choix ?

- Parfait, se réjouit le garçon. Vas te préparer maintenant. »

Il força son amie à se lever et la poussa vers Dorothy en criant à l'adolescente blonde de s'occuper d'elle. Celle-ci ne se le fit pas dire deux fois et entraîna sa camarade à l'étage pour passer en revue toutes les tenues qu'abritait sa garde-robe.

***

Une fois que Dorothy se fut chargée de vêtir Océane, la jeune fille se retrouva métamorphosée. Son amie lui avait fait enfiler une longue robe rouge qui, selon elle, « se mariait parfaitement avec ses cheveux de feu ». Elle l'avait également forcée à se maquiller, ce qui n'avait pas été simple étant donné le dégoût qu'éprouvait la particulière envers tout le superficiel et l'apparat. Par contre, il lui avait été impossible de toucher à une seule mèche de la chevelure de l'adolescente qui préférait mille fois la sentir couler sur ses épaules plutôt que retenue en un chignon ridicule.

Quand les deux jeunes filles entrèrent dans le salon, tout le monde retint son souffle. Elles étaient tout simplement sublimes. Dorothy était parée d'une robe rose pâle assez simple assortie d'un châle doré.

Gênée d'être le centre de l'attention générale, Océane tira sur son vêtement tout en essayant en vain de camoufler son décolleté qu'elle trouvait un peu trop plongeant à son goût.

Ce fut donc dire son mécontentement lorsqu'elle vit les yeux de Gabin, Briac, Ernest et Boris glisser vers sa poitrine.

Elle les fusilla du regard puis se détourna en tâchant tant bien que mal de dissimuler le rouge qui lui montait aux joues et alla prendre place dans le fauteuil où se trouvait Boris qu'elle avait préalablement fait dégager.

***

Ensuite, Élisa, Léa, Charline et Azilis firent leur entrée dans le salon et connurent le même succès que leurs camarades auparavant. Il fallait dire qu'elles étaient toutes très belles dans leurs tenues du dimanche et leurs cheveux soigneusement coiffés.

Les garçons, vêtus de costumes semblables, même Jérémie, se levèrent pour aller leur proposer leurs bras.

Quand tout le monde fût prêt à partir, les pupilles de la boucle du 8 juin 1703 dirent aurevoir à leur Ombrune puis sortirent dans l'air frais de la nuit.

***

Sur le chemin, chaque couple resta relativement ensemble, à part Jérémie qui courait dans tous les sens en braillant tandis que Dorothy essayait sans grand succès de lui faire entendre raison.

Océane, elle, restait à la traîne. Même si elle en mourrait d'envie, elle refusait de tenir le bras de Gabin tant que Léa serrait agrippée de l'autre côté.

La jeune fille n'avait jamais eut de sentiments vraiment négatifs pour la particulière blonde, bien que ce ne soit pas celle qu'elle préfère dans la boucle.

Pourtant en cet instant, elle se surprit à la haïr du plus profond de son âme, elle qui se pavanait et riait avec Gabin - son Gabin - comme si tout était normal. Océane avait juste envie de l'étrangler.

Heureusement, avant qu'elle n'ai eut le temps de mettre ses projets de meurtre à exécution, le petit groupe arriva devant le bar dans lequel le bal avait lieu.

Un homme en haillons et à moitié saoule les arrêta devant la porte mais les enfants savaient exactement quoi lui dire pour qu'il les laisse passer et cela ne leur posa pas plus de problèmes que ça.

***

A l'intérieur, la fête battait son plein. Un orchestre plutôt talentueux faisait courir dans la salle une valse de toute beauté sur laquelle des couples d'amoureux se dandinaient.

Charline, des étoiles dans les yeux, entraîna Briac vers la piste de danse, bientôt suivie par Gabin et Léa puis par Ernest et Élisa qui avaient été obligés de se mettre ensemble s'ils ne voulaient pas se retrouver seuls, Boris et Azilis les ayant abandonnés pour se rendre au bar.

Océane, boudeuse pour changer, partit s'asseoir sur une chaise à l'écart tandis que Dorothy allait rejoindre Boris et Azilis à l'endroit où le patron servait des boissons en attendant de se trouver un nouveau cavalier, Jérémie étant parti jouer au milieu des jambes des danseurs.

***

Au milieu de la piste, Gabin faisait tournoyer Léa en riant. La jeune fille semblait s'amuser comme une petite folle mais au bout d'un moment, les deux cavaliers commencèrent à être un peu essoufflés.

Rouges et ébourrifés, ils allèrent donc prendre un verre au bar.

Ce fut à se moment que Gabin remarqua Océane à demi dissimulée dans l'ombre qui le regardait. En bonne âme qu'il était, il alla à sa rencontre.

« Ça ne va pas ?

- Non. Cette fête est atroce. J'aurais mieux fait de ne pas venir si c'est pour rester assise sur cette chaise.

- Tu veux faire quoi ? Danser ? Tu veux que je vienne avec toi ? »

Océane s'apprêtait à refuser sèchement puis elle réalisa ce qu'il lui proposait. Elle ne pouvait quand même pas refuser une danse avec lui !

La jeune fille sauta donc sur ses pieds et le suivit vers les autres couples qui se trémoussaient tout en marmonnant que c'était bien pour lui faire plaisir.

Sans prendre garde à ses jérémiades, Gabin plaça ses mains sur les hanches de son amie et celle-ci cala les siennes autour de son cou. L'orchestre entama un morceau plus lent que le précédent et ils se mirent à danser.

***

« Elle te va bien cette robe, lâcha Gabin au bout d'un moment pour briser le silence pesant qui régnait entre eux.

- Traduction : tu es ravissante ce soir Océane » intervint avec un clin d'œil à la jeune fille rousse Dorothy qui passait par là au bras de son nouveau partenaire.

Gabin marmonna quelque chose d'incompréhensible et Océane laissa tomber ses cheveux devant son visage pour cacher son trouble tout en se serrant un peu plus contre le garçon.

Finalement, avoir laissé Dorothy la transformer en poupée vivante n'avait peut-être pas été si inutile que ça.

Ils continuèrent un moment à bouger au rythme de la musique, leurs deux corps en parfaite harmonie. Océane ne s'était pas sentit aussi bien depuis très longtemps.

Elle avait l'impression d'être sur un nuage. Tout autour de Gabin et elle devenait flou, comme si plus rien n'avait d'importance excepté cet instant.

Et soudain elle le sentit. Cet élan de courage qui grandissait en elle. Elle sentit qu'elle allait le faire.

Elle allait enfin lui dire ce qu'elle ressentait pour lui depuis si longtemps. Elle allait...

Lentement, Océane se dressa sur la pointe des pieds jusqu'à ce que sa bouche se retrouve au niveau de l'oreille de son ami et...

« ARRÊTEZ ÇA TOUT DE SUITE BANDE DE GARNEMENTS ! »

***

Pendant que tous leurs amis s'amusaient sur la piste de danse, Boris et Azilis eux avaient trouvé un centre d'occupation autrement plus intéressant selon leurs critères. En effet, ils avaient prit en étau le fils du patron qui traînait pas là et le faisait tourner en bourrique en lui racontant toutes sortes de choses désagréables. 

S'ils avaient vécus normalement, ils auraient peut-être eut plus de scrupules à faire cela mais dans la boucle, les deux enfants savaient que toutes leurs actions seraient effacées le lendemain et ils en profitaient. 

« Et donc nous, ont est des espèces de sur-hommes  et on pourrait t'arracher les ongles des pieds un par un avant de le les faire avaler si nous le voulions, disais Boris.

- Je...

Azilis se saisit d'une des oreilles du garçon - qui ne semblait pas avoir plus de dix ans - et la tordit violemment tandis que Boris continuait de déblatérer.

- Je disais donc qu'une fois que nous t'aurions réglé ton compte, on irait s'occuper de ton père, que l'on égorgerait avant de le pendre au dessus de ton lit, puis de ta mère que l'on raserait et à qui on couperait les bras. Ensuite, on la réduirait en esclavage. »

À ces mots, le petit garçon se mit à pleurer. Alerté par des reniflements, son père arriva au pas de course et, voyant ce que les adolescents étaient en train de faire, leur hurla :

« ARRÊTEZ ÇA TOUT DE SUITE BANDE DE GARNEMENTS ! »

Sa grosse voix, amplifiée par la colère, résonna dans toute la salle. Tout le monde stoppa son activité pour se tourner vers lui, et donc accessoirement, vers Boris et Azilis.

Le silence se fit dans la salle. Personnages de la boucle et particuliers attendaient la suite des événements. C'est ce moment que choisit Jérémie pour se téléporter juste sous le nez de ses deux amis.

Les spectateurs restèrent d'abord silencieux puis d'un coup, tous se mirent à parler en même temps, exigeant que l'on arrête cet enfant du diable.

Les enfants particuliers de la boucle de Miss Ramier se décrochèrent de la foule paniquée et vinrent rejoindre leurs amis en les inondant de reproches.

Seul Jérémie ne semblait pas inquiété par la situation. Il souriait de toutes ses dents en adressant de petits signes de la main à une femme qui en tomba dans les pommes. Son mari la rattrapa un instant avant qu'elle ne touche le sol puis, après l'avoir laissée aux bons soins d'un camarade, remonta ses manches et s'approcha du petit particulier, bien décidé à en découdre.

« Je vais te faire la peau espèce de sale petite vermine !

Lorsque l'autre se précipita vers lui, Jérémie paru en fin comprendre le danger et courut se cacher dans les jupes de Dorothy qui pointa un doigt accusateur vers le moustachu.

- Si vous touchez à un seul cheveu de cet enfant, je vous jure que vous allez m'entendre

L'homme se tourna vers elle.

- Hou j'ai peur ! Et qu'est-ce que tu vas me faire ? Me tirer les cheveux ? »

La jeune fille serra les poings et d'un coup, ses quatre clones apparurent autour d'elle. Son adversaire fit un bon en arrière en criant comme une fillette de trois ans.

Ensuite, ce fut le chao.

***

Tout le monde courait sans savoir vers où à travers la salle, se bousculant, tombant, se relevant, recommençant. Les enfants particuliers ne savaient plus où donner de la tête. Ils auraient volontiers prit leurs jambes à leur cou sur le champ mais il fallait qu'ils remettent de l'ordre dans tout cela.

Gabin se chargea de prendre la tête des opérations et ordonna à ses amis de mettre hors d'état de nuire chaque personne présente dans la pièce, autrement dit de les assommer.

Ni une, ni deux, tout le monde se mit au travail avec plus ou moins d'enthousiasme.

Océane, qui paraissait très énervée, au point que ses amis en venaient à se demander si cela était uniquement dû à la situation présente, pétrifiait quiconque se trouvait à la portée de son regard de méduse. Malheureusement, au bout de six victimes, elle se retrouva elle-même immobilisée.

Dorothy, aidée de ses clones, coinçait des gens dans les angles pour permettre à Briac de les mettre KO.

Azilis avait pour sa part avait posé chacune de ses mains sur le torse d'un homme différent et s'appliquait à aspirer leur chaleur corporelle jusqu'à ce que l'hypothermie les fasse s'écrouler par terre. Ensuite, elle recommença l'opération avec deux nouveaux marioles.

Gabin passait en courant à la vitesse de la lumière derrière les anciens fêtards et leur fauchait les jambes, les faisant tous tomber.

Ernest, les mains effectuant des mouvements lents semblables à ceux d'un chef d'orchestre, suspendait la gravité dans un espace défini, maintenant cinq danseurs à plus d'un mètre cinquante au dessus du sol.

Charline, Léa et Elisa, dont les pouvoirs ne leur étaient pas d'une grande utilité en cas de combat rapproché, s'étaient saisit des premiers objets qui leur étaient tombés sous la main et les abattaient avec force sur la tête de leurs adversaires. 

Resté seul en arrière, Boris soupira.

« Bon, je pense que je vais devoir m'y mettre. Ça ne m'enchante pas plus que ça mais je crois que je n'ai plus le choix. Vraiment, je ne sais pas ce qu'ils ferraient sans moi. »

Il ouvrit la bouche et inspira un grand coup, s'apprêtant à lâcher dans la salle son chant hypnotique. Il n'en eut pas le temps car à cet instant précis, Léa se précipita vers lui et lui hurla :

« Laisse tomber, on a enfin finit de les mettre à terre !

Boris referma la bouche.

- Eh bien c'est un miracle, ma parole ! Vous avez réussit à vous en sortir sans mon aide ? C'est du jamais vu dans l'histoire de la boucle de Miss Ramier !

- Arrête de dire n'importe quoi et suis-moi : on doit évacuer les lieux avant que ces imbéciles ne se réveillent et ne décident de nous courser ! »

Le jeune particulier marmonna mais lui obéi tout de même. Il était un peu déçu et, il fallait bien l'avouer, peiné que ses amis soient venus à bout des habitants de Paris sans son aide. Il aurait aimé avoir été leur sauveur et profiter d'un petit moment de gloire. De n'être rien que pour une heure autre chose que le garçon trop fier et imbu de lui-même que les autres détestaient. Mais bon, il n'allait pas se plaindre : après tout, c'était lui qui s'était taillé ce costume de personnage détestable.

***

La route pour rentrer jusqu'à la maison parut infiniment plus longue aux enfants que celle pour en partir. Ils couraient tous à perdre haleine afin de s'éloigner le plus possible du bar et, mis à part Gabin, ils n'étaient pour la plupart pas de grands sportifs. 

« Je n'en peux plus ! lâcha Charline entre deux halètements lorsqu'ils furent enfin en sécurité dans l'enceinte du jardin. Ne nous refaites plus jamais ça !

- Qu'est-ce qu'on va dire à Miss Ramier ? demanda quelqu'un.

- Sûrement pas la vérité, répliqua Boris. Elle nous tuerait. On va se contenter de rester vagues et de lui faire croire que tout s'est passé pour le mieux. »

Les autres acquiescèrent. Ils se laissèrent tous tomber dans l'herbe froide et attendirent patiemment minuit tout en tâchant de reprendre leur souffle.

***

Quelques heures plus tard donc, ils se relevèrent et rentrèrent dans la maison où Miss Ramier patientait en tricotant dans un fauteuil. En les entendant arriver, elle releva la tête.

« Ah , vous êtes là ! Je vous attendait. Monsieur Blanc, allez vous mettre dans le coin là-bas je vous prie. Oui, oui, celui-ci. Monsieur Raynal et Mademoiselle Guérin, vous êtes de corvée de vaisselle jusqu'à la fin du mois. Les autres, vous me ferrez le plaisir de nettoyer cette maison qui en a bien besoin de fond en comble demain et vous êtes évidemment tous privés de sortie jusqu'à nouvel ordre.  

Les pupilles de la boucle du 8 juin 1703 regardèrent leur Ombrune avec des yeux de merlan frit.

- Mais... Pourquoi sommes-nous punis ? demanda Ernest qui ne comprenait plus rien.

- Vous ne croyiez quand même pas que je n'était pas au courant de ce que vous avez fait à la fête tout de même ? Je ne suis pas née de la dernière pluie. »

Léa, Océane, Boris, Briac, Azilis, Charline, Gabin, Jérémie, Ernest, Elisa et Dorothy soupirèrent. Il était tout simplement impossible de cacher quoi que ce soit à cette femme.

============================

Et voilà. Alors, qu'en dites-vous ? Les shippeurs de Gabocéane, avez-vous été satisfaits ? Quoi ? Comment ça non ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Ah, vous ne vouliez pas que la scène de la danse entre Gabin et Océane se termine comme ça ? Eh bien, c'est la vie.

.....................

..........

........................................

Naaaaaaaaan, c'est une blague (j'vous ai fait rire, pas vrai ? ^^) ! Je suis quand même pas cruelle à ce point ! Moi-même j'ai été frustrée d'écrire ça. Donc, pour me rattraper, je vous ai rédigé une petite fin alternative durant laquelle ses abrutis de Boris et Azilis ne font pas des leurs. Pour ceux que n'en ont rien à faire de ce couple, vous pouvez passer, les autres, c'est maintenant ! (Par contre je préviens, c'est un peu gnangnan !)

Ils continuèrent un moment à bouger au rythme de la musique, leurs deux corps en parfaite harmonie. Océane ne s'était pas sentit aussi bien depuis très longtemps.

Elle avait l'impression d'être sur un nuage. Tout autour de Gabin et elle devenait flou, comme si plus rien n'avait d'importance excepté cet instant.

Et soudain elle le sentit. Cet élan de courage qui grandissait en elle. Elle sentit qu'elle allait le faire.

Elle allait enfin lui dire ce qu'elle ressentait pour lui depuis si longtemps. Elle allait...

Lentement, Océane se dressa sur la pointe des pieds jusqu'à ce que sa bouche se retrouve au niveau de l'oreille de son ami et...

elle chuchota : « Je t'aime. »

A ces mots, le garçon sursauta et son corps tout entier se raidit. Anéantie, la jeune fille se laissa retomber au sol. Il ne l'aimait pas.

Les sentiments si forts qu'elle éprouvait à son égard n'étaient pas réciproques. Et c'était pour le lui apprendre qu'il ouvrait la bouche.

Océane ferma les yeux, s'attendant aux paroles glacées qui allaient ruiner tous ses derniers espoirs.

Pourtant, il se contenta de dire : « Quoi ? »

Le cœur de la particulière fit un bon dans sa poitrine. Il lui restait peut-être une chance, rien qu'une que...

« Je t'aime », répèta-t-elle. Depuis longtemps. Trop longtemps pour que je puisse encore le cacher. Je suis amoureuse de toi Gabin. Et si tu me rejette je ne pense pas que j'y survivrais.

Gabin fit un pas en arrière et se passa une main dans les cheveux. Il avait l'air perdu.

- Je ne sais pas quoi tu dire... Je ne m'attendais tellement pas à ça...

- Tu ne veux pas de moi, c'est ça ?

- Je n'ai pas dit ça, c'est juste que...»

Océane avait les larmes aux yeux. Elle sentait déjà la fin calamiteuse de cette histoire arriver.

Et puis son regard croisa celui de Gabin et elle comprit. Il ne savait pas comment faire.

Alors la jeune fille prit les commandes et l'attira à elle avant de plaquer ses lèvres contre les siennes dans un geste rempli d'amour.

D'abord surpris, Gabin finit par lui rendre son baiser. Et le cœur d'Océane explosa de bonheur.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top