— Rowan, je crois que nous devrions parler.

L'interpellé se tendit et serra les poings. S'il fermait les yeux, est-ce qu'il deviendrait invisible ?

— Je n'ai pas vraiment le temps, regretta-t-il en pivotant vers Clark. Ma mère m'a demandé de l'accompagner faire quelques courses, elle m'en voudra si je suis en retard.

Ce piètre mensonge ne réussit pas à berner son ami, qui baissa tristement la tête. Rowan se maudit pour son comportement et se souhaita de mourir dans d'atroces souffrances.

— Écoute, j'ai bien compris que tu cherchais à m'éviter et... Je ne t'en veux pas, lui dit le Grand Alpha. Après ce que j'ai fait, il est normal que tu ne me considères plus de la même façon.

Rowan vérifia si personne ne se trouvait dans le couloir, surpris que Clark ose parler avec une telle franchise.

— Cela n'a rien à voir avec ce que tu crois, lui assura-t-il en soutenant son regard. C'est juste que...

Les mots se retrouvèrent bloqués dans sa gorge et il résista à l'envie d'envoyer son poing sur le mur. Voilà plus d'un mois que les choses allaient ainsi avec son meilleur ami, et il ne supportait plus cette situation.

Il avait cru prendre la bonne décision en rompant avec Anya et en tentant d'agir comme s'il ne s'était rien passé, or ce n'était qu'une cruelle erreur.

— Juste quoi ? insista Clark, les yeux remplis d'incompréhension. Je ne pense pas être fou en affirmant que tout est étrange depuis la mort de mon père. Anya est étrange, tu es étrange... Il n'y a que Marcus qui a un comportement normal !

Pour seule réponse, Rowan tourna les talons et s'enfuit à grandes enjambées. Sauf que cette fois-ci, il ne prenait pas vraiment la fuite.

Il avait assez joué les lâches, et devait à présent affronter ses erreurs.

Sans tenir compte des appels de son ami, il gravit les escaliers et prit la direction de la salle de jeux de Marcus. Il ne frappa même pas et tourna la poignée, ce qui fit sursauter Anya. Il savait qu'elle s'y trouvait à cette heure-ci, pour amuser le louveteau après sa sieste. Elle afficha une mine contrariée dès qu'elle vit Rowan, mais s'adoucit quand elle se retourna vers son fils.

— Maman va te laisser avec Tonton Rowan, mon trésor. Vous allez jouer et...

— C'est toi que je viens voir.

Elle lui jeta un drôle de coup d'oeil, tandis que Marcus s'amusait à empiler des cubes en babillant des mots incompréhensibles.

— Je suis occupée, répliqua-t-elle froidement. Passe à un autre moment.

Il avait presque oublié à quel point elle pouvait se montrer horripilante. Néanmoins, après l'avoir traitée comme il l'avait fait, il aurait même mérité pire.

— Je sais que tu n'as pas envie de me voir, mais... C'est vraiment important.

Elle l'ignora et continua de jouer. Avec son petit bras, Marcus envoya valser les cubes de bois qu'elle avait mis en place.

— Anya, je t'en...

— Je t'ai dit de ne plus m'appeler comme ça ! lui rappela-t-elle en faisant volte-face. Maintenant, pars.

S'il n'avait pas été à deux doigts d'imploser, il aurait sûrement capitulé.

— S'il te plaît, l'implora-t-il.

Têtue comme elle était, il savait qu'elle ne changerait probablement pas d'avis. Il espérait cependant qu'une intervention divine la pousserait à lui accorder deux minutes de son temps et...

— Une minute, pas plus.

Elle se leva avec une raideur qui aurait fait pâlir un poteau, puis le rejoignit dans le couloir. Les bras croisés, elle resta près de la porte entrouverte, afin de garder un oeil sur Marcus.

— Qu'est-ce que tu as à me dire, cette fois ? Si tu es en manque et que tu veux remettre le couvert, tu peux aller te faire voir.

Il ne fut pas étonné par cette pique bien sentie et fit comme s'il n'avait rien entendu.

— Je vais tout dire à Clark.

Elle écarquilla les yeux et devint encore plus blanche qu'en temps normal.

— Pour quoi faire ? Je t'ai déjà dit que je ne voulais pas qu'il l'apprenne, il va...

— Je sais, la coupa-t-il. Mais cela fait des semaines que je suis incapable de le regarder dans les yeux et... Je ne peux plus le supporter.

— Encore une fois, je t'ai déjà dit que tu aurais dû y penser avant ! Tu es pire qu'un enfant qui n'assume pas les conséquences de ses actes, je...

— Justement, je vais assumer. Je vais tout dire à Clark et ensuite, je quitterai le palais. Tu n'auras pas à divorcer.

Elle se figea et le considéra comme s'il était devenu fou. Au fond, peut-être qu'il devait l'être un peu.

— Tu mens, affirma-t-elle en secouant la tête. Tu serais incapable de faire une chose pareille.

— Je suis très sérieux. Cela fait un mois que je ne dors presque pas, que la culpabilité me ronge jusqu'à l'os... Il est temps que Clark soit au courant de tout. Mais je ne veux pas que tu te retrouves au coeur d'un scandale par ma faute.

Elle resta interdite quelques secondes, avant de reprendre la parole :

— Et depuis quand te préoccupes-tu de mon sort ? Tu m'as traitée pire qu'une...

— Depuis que je t'aime.

Ces mots eurent le mérite de lui couper le sifflet. Ses si beaux yeux scrutèrent les siens un instant, jusqu'à ce qu'elle laisse échapper un rire nerveux.

— Ce ne sont que des paroles en l'air, répliqua-t-elle. Tu dois dire ça à toutes les filles que tu mets dans ton lit et que tu veux réutiliser deux fois de plus.

— Je te jure que non. Je ne l'ai jamais dit et je ne l'ai jamais ressenti pour personne d'autre. Mais je comprends que tu ne me croies pas. Je ne te demande pas d'éprouver la même chose, ni de me pardonner pour ce que je t'ai fait. Malgré tout...

Il esquissa un minuscule pas et elle ne bougea pas d'un millimètre.

— Si tu as envie de t'enfuir avec moi, je te promets que plus jamais je ne t'abandonnerai. Tu n'as aucune raison de le faire et je n'exigerai jamais ça de toi, mais... Je voulais au moins que tu le saches. Je te laisse réfléchir jusqu'à demain, puis j'irai parler à Clark.

Elle le fixa avec une expression indéchiffrable et il s'en alla aussi vite qu'il était apparu. Peut-être venait-il de tout empirer, or il ne voyait pas tellement comment cela aurait pu être le cas.

Il attendit le lendemain avec une impatience mêlée de crainte, conscient que son avenir, son amitié avec Clark, ainsi que sa relation avec Anya se joueraient ce jour-là.

Dès que deux heures de l'après-midi eurent sonné, il se rendit dans le bureau d'Anya. Il savait qu'elle y venait presque toujours en début d'après-midi, juste après avoir couché Marcus pour sa sieste. Il le trouva vide et attrapa un morceau de papier, afin d'y inscrire quelques mots.

« Si tu as pris ta décision, rejoins-moi dehors.
Quoi qu'il arrive, je ferai ce que je t'ai dit. Ça ne peut plus continuer. »

Jamais il ne s'était senti gouverné par une telle volonté. Même si sa conscience lui hurlait de continuer à jouer les autruches et à choisir la facilité, il s'y refusait.

Il se mit ensuite en quête de Clark. Naturellement, celui-ci était occupé avec des conseillers, ou il ne savait trop qui.

— Pourriez-vous dire au Grand Alpha de me rejoindre dans les écuries quand il aura fini ? demanda-t-il à son secrétaire.

Rodrick du Diamant, qui avait toujours perçu Rowan comme un batifoleur trop insouciant, fronça les sourcils.

— Un Grand Alpha n'a rien à faire dans les écuries. Et il doit s'entretenir avec des personnes plus importantes que vous.

Le loup leva les yeux au ciel. Au moins, une fois qu'il aurait quitté le palais, il n'aurait plus à s'encombrer de tout ce protocole stupide. Comme si tu t'en étais déjà encombré, ironisa-t-il intérieurement.

— Je vous rappelle que je suis le futur capitaine de la garde, j'ai bien le droit de dire certaines choses à notre dirigeant, non ?

Il mentait, puisqu'il s'apprêtait à renoncer à son futur titre. Il voulait attendre d'avoir parlé à Clark avant d'annoncer ses projets à ses parents, mais son père devrait bientôt se trouver un autre successeur.

Le secrétaire finit par soupirer et promit de transmettre sa demande à Clark. Satisfait, Rowan prit la direction des écuries, où quelques palefreniers s'affairaient. Afin de les faire déguerpir, il prétendit que le Grand Alpha leur ordonnait de prendre une pause.

Il s'adossa ensuite à la porte d'un boxe et attendit de voir qui allait venir en premier. Dans l'idéal, il espérait que ce serait Clark. Pour une fois, la Lune dut entendre ses prières, puisque son meilleur ami ne tarda pas à franchir la porte qui menait dans la cour.

— Pourquoi veux-tu me parler ici ? s'enquit-il en regardant tout autour de lui.

Voilà une bonne question. Rowan n'y avait pas vraiment réfléchi ou plutôt, il avait fait semblant de ne pas y songer.

— Parce que c'est là que s'est joué notre avenir à tous les trois et... C'est encore ici qu'il va se jouer.

Il s'éloigna du boxe pour se tenir bien droit et ne pas fléchir face au regard de Clark.

— Tous les trois ? répéta ce dernier. Rowan, de quoi parles-tu ?

Le loup l'avait rarement vu aussi perdu. Il regardait les chevaux qui les entouraient, comme s'ils allaient lui expliquer ce qu'il faisait ici. La tête passée dans l'ouverture de leur box, les animaux se contentaient d'observer le spectacle, la fleur aux dents.

— Tu m'as demandé pourquoi j'agissais bizarrement depuis la mort de ton père. Il est temps que tu saches la vérité.

Toute l'attention de Clark se concentra sur lui. Sûrement devait-il être peu habitué à le voir aussi sombre et sérieux.

— Il y a quelque chose qu'Anya et moi ne t'avons pas dit, commença Rowan. Quand nous...

— Qu'est-ce que vous faites ?

Anya apparut dans la cour et Rowan en fut satisfait. Même si elle risquait de l'empêcher de parler, elle allait être là pour entendre ce qu'il avait à dire.

— Rowan, ce n'est pas la peine de tout compliquer, bredouilla-t-elle en venant vers lui. Clark n'a pas...

— Je suis désolé, Anya, mais j'en ai assez d'être mis de côté et de ne rien comprendre à ce que vous racontez, l'interrompit son mari. Continue, s'il te plaît.

Il se tourna vers Rowan, qui faillit hésiter face au regard suppliant de la louve. Néanmoins, ce fut Clark, ainsi que son propre sens du devoir – s'il en possédait vraiment un – qu'il choisit d'écouter.

— Le problème n'est jamais venu de toi, déclara-t-il à l'intention du dirigeant. Si tu as trouvé nos comportements changés depuis quelques temps, cela n'avait rien à voir avec la mort de ton père. Tout est lié à... ce qui s'est passé quand Anya et moi étions sur la Terre du Saphir.

Il se prépara à ce que la concernée tente une nouvelle fois de l'interrompre, or elle resta parfaitement muette. L'air perplexe, Clark attendait désespérément des précisions.

— Nous nous sommes rapprochés et... Nous avons fini par...

Lui qui était habituellement si à l'aise pour parler de ce genre de choses, voilà qu'il n'y parvenait pas. Heureusement, son ami n'eut pas besoin d'un dessin, puisqu'une mine incrédule ne tarda pas à se peindre sur ses traits.

— J'ai été rattrapé par la culpabilité dès que nous sommes rentrés au palais, enchaîna Rowan. Je me suis comporté pire qu'un lâche, comme je le fais toujours, et j'ai dit à Anya que je voulais tout arrêter. Je pensais que mettre un terme à notre relation m'aiderait à me sentir moins coupable, à pouvoir te regarder en face, mais... Au final, je n'arrive même plus à voir mon reflet dans une glace.

Il regarda Anya en prononçant ces derniers mots, conscient de tout le mal qu'il lui avait infligé. Ne pas l'approcher, l'éviter sans arrêt et supporter son mépris avaient été des punitions cruelles, mais méritées, pour ce qu'il avait fait.

— Je n'ai jamais eu l'intention de te tromper, ni de m'immiscer dans ta famille. Malgré tout, je ne supporte plus cette situation. C'est pour ça que j'ai pris la décision de quitter le palais.

Clark n'aurait pas tiré une meilleure tête s'il lui avait annoncé son intention d'épouser un cheval.

— Mais... Je ne comprends vraiment rien, bafouilla le Grand Alpha. Vous n'êtes pas censés vous détester ?

S'il lui en fallait une preuve supplémentaire, Rowan prit conscience de toute l'absurdité de la situation.

— On se détestait, avoua le loup. Depuis le premier jour où elle a commencé à user de ses manières de petite fille bien élevée, en passant par votre mariage où elle est partie se réfugier dans cette grange, sans parler de votre rupture au bout de trois semaines... Pour être franc, je crois qu'à part ton père, je n'ai jamais autant détesté quelqu'un.

Anya lui adressa un regard qui voulait en dire long. Il ne doutait absolument pas que leur haine avait été réciproque.

— Je crois que ce que je détestais le plus chez elle, c'était sa capacité à tout gâcher. Lorsque je l'ai vue arriver au palais, j'étais sincèrement heureux que tu sois fiancé à une demoiselle aussi belle, charmante... Magnifique. Mais il a fallu qu'elle trouve le moyen de se rendre insupportable.

Son discours ne paraissait pas vraiment éclairer Clark et à vrai dire, Rowan n'était pas sûr de ce qu'il racontait non plus. Cependant, il continua :

— Malgré toutes les choses négatives qu'elle m'inspirait, j'ai fini par la voir différemment. Je crois qu'au début, je ressentais juste une attirance comme je n'en avais jamais éprouvée, mais... Après avoir passé des semaines à faire semblant de la détester, j'ai réalisé que je ne la détestais plus du tout. Au contraire, je crois que je suis... Complètement amoureux d'elle.

Ne plus rien cacher à qui que ce soit le libérait d'un poids énorme et en même temps, il craignait que Clark ne le considère plus jamais de la même façon. Il se força à le regarder dans les yeux, afin d'y lire un quelconque signe de déception, ou pire, de mépris pur et simple. Or il semblait encore trop abasourdi pour afficher autre chose que de la surprise.

Quant à Anya, il ne parvenait absolument pas à déceler ce qu'elle ressentait.

— Je sais que même si vous n'êtes plus ensemble depuis deux ans, elle reste ta femme, ajouta-t-il. Et plus important encore, c'est la mère de ton fils. Pourtant, je ne peux pas m'empêcher de penser à elle, ni de vouloir être avec elle à chaque instant. C'est pour cette raison que je refuse de continuer à vivre ici et passer mon temps à te mentir. Je lui ai proposé de partir avec moi, mais je sais qu'elle refusera. Elle aura raison de le faire, d'ailleurs.

La louve n'acquiesça pas, pas plus qu'elle ne le détrompa. Sauf s'il se méprenait, il avait l'impression que ses mots la touchaient.

Chacun était toutefois trop à l'affût de la réaction de Clark. Celui-ci demeura muet un long moment, les yeux perdus sur les pavés des écuries. Rowan craignit de le voir tourner les talons et de simplement les planter là. Personne n'aurait pu lui en vouloir.

— Je... Je ne sais pas quoi vous dire, souffla Clark en se passant une main derrière la tête. J'ai toujours senti que tu ne détestais pas Anya autant que tu le prétendais, mais... De là à imaginer qu'il se passait quelque chose entre vous...

Il se tourna ensuite vers la louve, qui restait résolument silencieuse.

— Est-ce que tu... l'aimes aussi ? l'interrogea-t-il.

Aucune once de méchanceté, ni de dédain ne perçait dans sa question. Elle réussit malgré tout à faire tressaillir Anya.

— Je... Je ne...

Des larmes commencèrent à rouler sur ses joues et Rowan baissa la tête. Il avait cru qu'ils étaient animés par les mêmes sentiments, or il avait très bien pu se tromper. Sans compter qu'après ce qu'il lui avait fait, il n'avait rien à attendre d'elle.

— Elle ne m'aime pas, déclara-t-il à l'intention de Clark. Elle n'a aucune raison de...

— Bien sûr que si ! intervint-elle d'une voix cassée. Tu crois que je t'en aurais autant voulu si je ne ressentais rien ?

Cet aveu parvint un peu à réjouir son coeur, mais ni les larmes d'Anya, ni la situation n'appelaient à de grandes effusions. 

— Je ne veux juste... pas divorcer, regretta-t-elle. Je sais que...

— Pourtant, c'est ce que nous allons faire, la coupa Clark. Je ne vois pas quelle autre issue il pourrait y avoir.

Sa dureté, si rare qu'elle méritait d'être soulignée, la fit reculer d'un pas.

— J'y pensais déjà depuis un moment, se radoucit-il. Je savais que tant que mon père était là, nous ne pouvions pas l'envisager. Maintenant qu'il ne peut plus s'en mêler, c'est la meilleure chose à faire pour tout le monde. Même s'il ne s'était rien passé avec Rowan, je te l'aurais proposé.

Les deux loups en restèrent muets d'étonnement. Rowan avait bêtement pensé que Clark s'était accoutumé à son drôle de ménage avec Anya et qu'il n'avait pas l'intention d'y mettre un terme.

— Tu as toi aussi... rencontré quelqu'un ? suggéra son ami, alors que cette idée lui paraissait jusque-là insensée.

— Non, je ne vois pas comment j'en aurais eu le temps, répliqua-t-il un peu sèchement. Mais j'espérais que tôt ou tard, Anya et moi puissions être libérés de ce simulacre de mariage.

Ces mots semblaient affecter sa femme, qui resta quelques instants sans rien pouvoir dire.

— Si nous divorçons, je... Je serais obligée de quitter le palais. Je ne pourrais plus voir Marcus et...

La voyant à deux doigts de le supplier et d'éclater en sanglots, Clark s'empressa de la rassurer :

— Ça ne changera quasiment rien. En tant que mère du potentiel héritier, tu pourras continuer d'exercer les mêmes activités que maintenant. Tu seras libre de vivre où bon te semble, que ce soit au village ou au palais. Palais que personne ne va quitter, d'ailleurs, ajouta-t-il avec un regard appuyé vers Rowan.

Le concerné ne répondit rien, suffisamment honteux pour ne pas en rajouter.

— Il va me falloir du temps pour assimiler tout ça, soupira finalement Clark. Afin de respecter la période de deuil et de ne pas faire jaser, nous devrons attendre au moins un an avant de divorcer. Vous pourrez être ensemble en attendant, mais je vous demande juste de rester discrets. Et d'éviter qu'elle tombe enceinte, accessoirement...

Cela allait sans dire, s'ils ne voulaient pas se retrouver au coeur du pire scandale de la Terre des Loups.

— Vous m'excuserez, je ne peux pas rester plus longtemps, déclara le Grand Alpha en s'éloignant. J'ai des ambassadeurs qui m'attendent et surtout, j'ai besoin de réfléchir à... tout ce que vous venez de me dire.

Même s'il témoignait d'une certaine froideur, il ne semblait pas non plus vouloir leur souhaiter une mort lente et douloureuse. Compte tenu des révélations qui s'étaient abattues sur lui, personne ne lui en aurait voulu si cela avait été le cas.

Quand il passa la porte et revint dans le palais, Rowan songea qu'il ne méritait pas un ami pareil.