Chapitre 11 - Le beau-père parfait

« Chère Anya,

Je n'ai pour le moment pas trouvé les tenues que vous me réclamez. Je crains fortement que la robe LAvende maUve et son chapeau Rose et Argent soient encore loin de nous, j'en suis désolé. Je me suis toutefois intéressé au cas d'un MANteUau blEu et bLanc, qui vous siérait à merveille. Je vous en avais déjà parlé lors de notre dernière entrevue, et je pense qu'il mériterait notre intérêt. Il ne coûterait que sept cents pièces d'or, j'ai suffisamment pour l'acheter si vous me donnez votre accord.

En espérant que vous vous portez bien et que nous nous reverrons bientôt,

— Rodolphe »

Anya poussa un léger soupir de déception. La dernière fois que le Neutre lui avait écrit, il pensait être proche de Laura, sa plus chère amie disparue. Malheureusement, cela ne devait être qu'une fausse piste.

Elle sortit un morceau de parchemin de son bureau et s'appliqua à lui fournir une réponse.

« Cher Rodolphe,

Ce n'est pas grave pour la robe lavande, notre patience finira sûrement par payer. Vous avez mon approbation pour le manteau bleu et blanc. Contactez-moi dès que vous dénicherez de nouvelles trouvailles, ou si vous êtes à court d'argent.

Tout va pour le mieux, je vous remercie.

En espérant qu'il en soit de même pour vous,

— Anya »

Elle apposa un joli sceau sur sa lettre et la posa près de son encrier. Elle la donnerait au prochain domestique qui viendrait frapper à sa porte, puis le courrier partirait dans quelques heures. Rodolphe le recevrait rapidement et il pourrait ainsi acheter le pauvre Manuel, un Neutre à la situation préoccupante.

En quatre mois de recherches, Rodolphe n'avait pas ménagé ses efforts. Deux semaines plus tôt, il avait réussi à retrouver un premier ami d'Anya, prénommé Erik. Celui-ci avait travaillé comme palefrenier sur la Terre du Saphir, chez les voisins d'Ingvar et Charlotta. Anya avait eu l'occasion de sympathiser avec lui, avant que ses propriétaires ne s'en débarrassent l'an dernier, du jour au lendemain. La jeune fille savait simplement qu'il avait été vendu à un vampire exilé sur la Terre de l'Émeraude, ce qui avait permis à Rodolphe de savoir où débuter ses recherches.

Une fois Erik retrouvé, Rodolphe avait pu proposer une jolie somme à son nouveau propriétaire, qui avait consenti à le lui vendre. Désormais, il appartenait officiellement à Anya et continuait les recherches avec Rodolphe. La louve avait été obligée de révéler sa véritable identité à son associé, étant donné qu'Erik la connaissait déjà.

Néanmoins, ils ignoraient pour l'instant qu'elle avait épousé le futur Grand Alpha. Elle s'était imaginé qu'ils lui feraient une remarque à ce sujet, surtout après avoir donné l'adresse du palais, mais ils avaient simplement semblé surpris. Peut-être croyaient-ils qu'elle jouait un simple rôle de dame de compagnie, ou une occupation de ce genre.

Ils découvriraient probablement la vérité dès le lendemain, lorsque le monde apprendrait qu'un potentiel héritier au titre suprême serait bientôt là. Rodolphe et Erik savaient déjà qu'elle était enceinte, puisque son ventre arrondi devenait bien visible. Elle ne pouvait également plus se rendre au bureau de poste pour envoyer ses lettres. Anya avait raconté à Erik avoir épousé un loup du Diamant, sans préciser qu'il s'agissait de Clark. Ils n'auraient pas de mal à faire le lien entre sa grossesse et celle de la femme du prochain Grand Alpha.

Quelqu'un frappa à sa porte et elle lui demanda d'entrer. Elle s'attendit à ce que ce soit l'une de ses servantes, qui venait prendre de ses nouvelles presque toutes les heures. Tout le monde la surveillait de près, à l'affût du moindre signe de fatigue ou d'une quelconque complication.

Le battant s'ouvrit toutefois sur le Grand Alpha, droit comme un balai.

— J'ose espérer que je ne vous dérange pas, déclara-t-il en s'avançant dans la pièce.

Elle se leva par réflexe, étonnée de sa visite. Ils se voyaient bien sûr régulièrement, mais il ne cherchait jamais sa compagnie. Elle crut d'abord qu'il voulait lui transmettre un document, tel qu'une liste d'invités à étudier, cependant rien n'encombrait ses mains.

— Absolument pas, répondit-elle poliment. En quoi puis-je vous être utile ?

N'ayant besoin d'aucune invitation, il s'installa sur la chaise face à son bureau. Anya se rassit à son tour, quelque peu tendue.

Depuis que Rowan lui avait suggéré de se méfier de lui, elle le considérait sous un oeil mieux éclairé. Plus elle avait l'occasion de le côtoyer, plus elle trouvait que quelque chose clochait chez le dirigeant. De ses sourires forcés à ses plaisanteries au rire nerveux, tout incitait à le croire moins aimable qu'il ne le prétendait.

— En rien du tout, sourit-il, les jambes croisées avec une fausse décontraction. Vous m'êtes déjà utile en assurant l'avenir de la Terre des Loups.

Elle passa discrètement une main sur son ventre, agacée par cette remarque. Chaque jour qui s'écoulait renforçait le lien qu'elle tissait avec son bébé. Elle avait d'abord eu du mal à se réjouir de sa venue, mais elle était désormais impatiente qu'il montre son nez. Dès que quelqu'un le considérait comme un simple "héritier", cela réveillait presque ses griffes de louve.

— Nous ne sommes pas encore certains qu'il ou elle sera un loup du Diamant, devança-t-elle le Grand Alpha.

Il eut un drôle de rictus, mais ne perdit pas son sourire.

— Certes. Toutefois, la Lune fait toujours bien les choses. Elle m'a élu pour assurer mon devoir, alors je n'ai aucune raison de douter d'elle.

Anya se força à acquiescer, puis enchaîna :

— Si vous venez à propos de l'annonce officielle, votre secrétaire est déjà venu me la faire lire. Vous souhaitez finalement modifier quelque chose ?

La tradition exigeait d'attendre au minimum cinq mois de grossesse avant d'en informer le peuple. Des domestiques avaient déjà fait courir la rumeur, alors ce n'était plus qu'à moitié un secret.

— Non, aucun problème de ce côté-là. Si je viens vous voir, c'est à propos de mon fils.

La jeune fille se tendit, ce que remarqua forcément le loup.

— Je suis navré que Clark soit une telle déception pour vous, déclara-t-il en examinant ses ongles. Il en est une pour moi aussi.

Anya en resta bouche bée. S'agissait-il d'une forme de test ? Le Grand Alpha savait que les jeunes mariés ne partageaient plus leur chambre, toutefois il ne lui avait encore fait aucun reproche à ce sujet. Pas plus qu'il ne lui avait évoqué son escapade dans son bureau, quelques mois auparavant.

— Je... Clark n'a rien d'une déception. Nous avons échoué à développer des sentiments l'un pour l'autre, mais ce n'est absolument pas de sa faute.

Elle s'exprimait avec toute la politesse dont elle était capable, même si elle n'appréciait guère la tournure prise par cet échange.

— Vous avez "échoué", comme vous dites. Un échec a toujours un responsable, n'est-ce pas ?

Effectivement. Et dans le cas présent, cette responsabilité n'incombait qu'à la louve.

— Si l'avenir de la Terre des Loups est assuré grâce à notre bébé, c'est bien que nous n'avons pas complètement échoué.

Il hocha la tête, comme impressionné qu'elle ose se défendre.

— Je dois le reconnaître. Malgré tout, si vous vous êtes débarrassée de lui aussi vite, c'est bien que mon fils vous a déçue, non ? Car je doute qu'il soit à l'initiative de votre séparation.

Anya ne sut que dire. Pourquoi cherchait-il à enfoncer Clark ainsi ? À moins qu'il veuille l'entendre avouer que le problème venait d'elle ? La renverrait-il sur la Terre du Saphir une fois que le bébé serait né ? Ses yeux perçants l'empêchaient de réfléchir et de voir clair dans son jeu.

— Je ne me suis pas débarrassée de lui, répondit-elle en marchant sur des oeufs. Je suis désolée si vous espériez un mariage d'amour pour votre fils, mais ce sentiment ne s'est pas développé entre Clark et moi. Je ne peux pas feindre de l'éprouver.

Il esquissa un nouveau sourire, dénué de joie.

— Vous savez, mon mariage avait aussi été arrangé par mes parents. Cela ne nous a pas empêchés de tomber follement amoureux, ma femme et moi.

Anya sentit son bébé remuer, phénomène auquel elle n'était pas encore totalement habituée. Son grand-père l'exaspérait-il autant qu'elle ?

— Eh bien, je suis désolée que Clark et moi n'ayons pas connu la même chance que vous, rétorqua-t-elle un peu trop froidement.

Il fallait relativiser cette "chance", puisqu'elle soupçonnait Arthur de ne pas être innocent dans la mort de sa femme. Elle n'avait rien découvert de plus à ce sujet, mais Rowan n'avait pas démenti ses soupçons.

Le Grand Alpha la toisa d'une drôle de manière, comme s'il ne s'était pas attendu à ce qu'elle puisse répliquer ainsi. Un frisson inexplicable s'empara d'elle, et elle eut soudain extrêmement hâte de le voir s'en aller. Elle savait déjà qu'il guettait les comportements de chacun, ce qui l'obligeait à coder sa correspondance. Elle ne pouvait faire autrement que de l'expédier depuis le palais, alors Rodolphe et elle s'étaient mis d'accord pour un système secret.

Ils utilisaient des modèles de vêtements pour évoquer les Neutres, afin de la faire passer pour une simple jeune fille intéressée par la mode. S'il venait à l'idée d'Arthur d'ouvrir ses lettres et de mettre le nez dans ses comptes, il verrait que les sommes de chaque transaction concordaient parfaitement.

— Je ne pensais pas que...

Il fut interrompu par de nouveaux coups portés contre la porte. Cette fois-ci, ce fut Clark qui apparut. Sa surprise de trouver son père ici égala le soulagement d'Anya.

— Tout... Tout va bien ?

Sa question s'adressait à la louve, qui hocha discrètement la tête. L'inquiétude qu'elle lisait derrière ses lunettes n'avait cependant rien pour la rassurer.

— On ne peut mieux ! répondit Arthur. Je passais simplement voir comment se porte ta femme. Je suis heureux que tu aies pris la même initiative.

Il se leva de sa chaise et son fils se décala pour le laisser sortir.

— Je vous souhaite une bonne journée, Anya, fit-il sans jeter un seul regard à Clark.

La jeune fille le salua en retour et il s'éloigna. Clark referma aussitôt la porte derrière lui et vint vers sa femme.

— Qu'est-ce qu'il te voulait ? Ce n'est pas toi qui l'as convoqué, si ?

— Il est venu pour me parler... de notre mariage.

Elle se refusait à lui rapporter ses propos sur la "déception" que représentait Clark. Comment avait-il pu le dénigrer ainsi devant elle ?

— Il t'a présenté ses excuses pour avoir engendré un fils aussi minable ? devina-t-il sans la regarder.

Elle voulut démentir, avant de comprendre que cela aurait été vain. Lorsqu'il reprit la parole, son sérieux attisa la défiance que lui inspirait déjà Arthur :

— Cela fait un moment que j'hésite à t'en parler, mais plus le temps passe et... Même si tu es rarement amenée à te retrouver seule avec lui, je... Je crois que tu ferais mieux de savoir certaines choses.

Pour qu'il décide de s'ouvrir à elle de cette façon, il fallait vraiment que la situation en vaille la peine. Depuis leur séparation, ils ne se parlaient que pour échanger des banalités. Clark prenait de ses nouvelles chaque fois qu'il le pouvait et se montrait très attentionné, mais une certaine gêne pesait entre eux.

— Nous pouvons aller faire un tour dans les jardins, lui proposa-t-elle.

Il approuva et la précéda dans le couloir. Anya se trouvait dans son bureau depuis un moment et ressentait le besoin de se dégourdir les jambes. De plus, le loup ne paraissait pas encore tout à fait prêt à se confier.

Au moment où ils allaient se rendre sur l'une des terrasses, Rowan apparut derrière la porte-fenêtre. Il tenait un vestige de cigare entre ses doigts, qui fit grimacer la jeune fille.

— Oh, vous ici ! s'exclama-t-il avec un grand sourire exagéré. Madame du Saphir, voilà longtemps que je ne vous avais pas vue !

Elle prit sur elle pour rester digne et ne pas lever les yeux au ciel. Si ses rapports avec Clark se faisaient cordiaux, la hache de guerre demeurait brandie entre elle et Rowan.

— C'est fou de constater à quel point la perception du temps peut différer, répliqua-t-elle avec un mince sourire. Ces trois jours sans vous croiser ne m'ont guère paru longs.

Il fit mine de s'esclaffer, alors que Clark baissait la tête, désemparé par leur petit jeu.

— Êtes-vous toujours certaine qu'il ne s'agit pas de jumeaux ? lança Rowan en désignant vaguement le ventre d'Anya. Je ne plaisantais pas en vous disant qu'il y en a dans la famille de Clark, Arthur et Hilda en sont la preuve ! Dans mes cauchemars, j'imagine deux versions miniatures de vous-même en train de me hanter et...

— Rowan, cesse un peu d'être impoli, l'arrêta son ami. J'aimerais parler à Anya quelques minutes.

Sa gravité l'astreignit au calme et Rowan l'interrogea du regard. Clark secoua la tête pour lui signifier de ne pas s'en occuper, puis invita Anya sur la terrasse.

— Je regrette que ton entente avec Rowan ne soit pas meilleure, avoua-t-il dès qu'ils furent de nouveau seuls. J'ai conscience qu'il a pu se montrer assez dur avec toi, j'en suis désolé...

— Tout le monde ne peut pas s'entendre, le rassura-t-elle. Et j'ai mes torts aussi.

Cela lui coûtait de le reconnaître, or elle ne pouvait dire que son comportement envers Clark avait été exemplaire. Il lui arrivait de songer qu'ils auraient peut-être pu poursuivre leur relation, cependant elle se raisonnait assez vite. Elle avait agi pour le bien de tous et sur le long terme, chacun s'en porterait mieux.

— S'il te fatigue trop, je réessayerai de lui faire entendre raison. Je t'assure pourtant que c'est la personne la plus gentille que je connaisse. C'est le seul ami sur qui je peux vraiment compter...

Ils s'installèrent sur un banc en bois noir, près d'un muret en pierre. Clark perdit son regard sur les diverses plantes vertes de la terrasse, qui resplendissaient sous l'éclat du ciel bleu.

— J'imagine qu'être le futur Grand Alpha est tout sauf facile, déclara-t-elle. Trouver des personnes de confiance doit presque être un luxe.

Même si la vision de Rowan lui donnait de l'urticaire, il fallait admettre que ses agissements étaient uniquement mus par le souhait d'aider son ami.

— J'ai de la chance de l'avoir, confirma-t-il. Avec ma tante Hilda, il est un peu ma seule famille.

Anya saisit l'allusion – ou plutôt l'absence d'allusion – à son père. Elle attendit patiemment qu'il soit prêt à développer.

— Je... J'ignore si cela est dû à une forme de maladie, mais... Disons que mon père peut... Il peut se montrer violent.

La jeune fille avait déjà envisagé cette possibilité, pourtant cela ne l'empêcha pas d'être choquée.

— Il s'est calmé depuis quelques temps, malgré tout... Une fois que le bébé sera là, j'ai peur qu'il reproduise sur lui ce qu'il m'a fait, alors... Je préfère que tu sois au courant.

Il ne cessait de se triturer les mains nerveusement, tout en guettant l'entrée de la terrasse. Anya ne parvint pas à réagir immédiatement, incapable d'assimiler ses propos.

— Tu... Tu veux dire qu'il te battait ?

Sa question manquait cruellement de tact et elle faillit s'en excuser. Il hocha toutefois la tête avant qu'elle ne dise quoi que ce soit.

— Je n'ai pas vraiment envie d'en parler, mais... Il est capable de se montrer beaucoup plus méchant qu'il en a l'air. Quand j'étais petit, il se défoulait sur moi chaque fois que je le décevais trop. Il se contente désormais de me gifler quand l'envie lui prend et...

— Te gifler ? Mais comment peut-il oser...

Dans son esprit, une telle violence ne pouvait provenir que de sauvages, n'ayant reçu aucune éducation. L'idée qu'un dirigeant, à la tête de six meutes, soit capable de choses si horribles lui paraissait inconcevable.

— Est-ce dû à... son pouvoir d'alpha ? s'enquit-elle un peu maladroitement.

Elle ignorait quelle réaction convenait face à de telles révélations. Peut-être allait-il la trouver trop pragmatique, or elle supposait qu'il ne voulait pas non plus de sa pitié.

— Je pense qu'il a toujours eu une part assez sombre. Mais j'imagine aussi qu'hériter du pouvoir n'a rien arrangé. Ses pulsions doivent lui monter à la tête et...

Il ne termina pas, peu de mots pouvant justifier cette attitude. Anya détourna le regard, ayant du mal à envisager la vie avec un individu pareil. Son père, quoique assez impressionnant, avait toujours été bon avec elle. Lui et sa mère la traitaient comme une petite princesse, qu'ils ne grondaient presque jamais.

— Quoi qu'il en soit, je ne te dis pas ça pour que tu t'inquiètes pour moi, reprit-il. Je crois simplement qu'il est plus juste de te mettre au courant, surtout si mon père côtoie le bébé lorsqu'il sera là. Je préférerais que nous puissions vivre loin de lui, mais... C'est impossible.

La louve eut soudain très envie de retourner sur la Terre du Saphir, où tout le monde serait en sécurité. Malheureusement, les héritiers au titre de Grand Alpha étaient tenus de vivre au palais.

— Je suis... désolée que tu aies à supporter un père pareil.

En acceptant ce mariage et le statut qu'il impliquait, elle n'aurait pas pensé devoir composer avec un beau-père violent. Cela allait l'obliger à redoubler de méfiance quant à ses agissements. Si le Grand Alpha surprenait ses activités avec les Neutres, il pourrait se montrer encore plus sévère qu'elle ne l'avait pensé.

Et lorsque son bébé naîtrait, elle devrait aussi s'assurer qu'il ne lui fasse pas de mal. Aucune raison que les choses t'échappent...

— Je n'ai jamais rien connu d'autre, répondit-il en haussant les épaules. Je sais que cela peut paraître horrible à dire, mais... J'avais toujours eu espoir qu'il ne soit plus là quand j'aurais des enfants.

Anya n'allait certainement pas l'en blâmer.

— Je te remercie de m'en avoir parlé. Maintenant que je suis au courant, nous serons deux à pouvoir faire attention.

Elle faillit prendre sa main, posée non loin de la sienne sur le banc. Elle chassa toutefois cette idée, tout comme elle exclut celle de lui parler de sa mère. S'il avait voulu s'épancher sur ce sujet, il l'aurait sûrement abordé de lui-même.

— Rowan a aussi toujours été au courant de tout. Il sera de notre côté.

La jeune fille réprima une remarque cinglante, qui aurait été fort malvenue.

Rowan serait peut-être du côté de Clark, mais pas du sien. Et même s'il considérait leur bébé comme son neveu, elle ne lui accorderait jamais plus d'importance qu'il ne le méritait.

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