7. Gaby
J'attends...
Dans l'obscurité, silencieuse et haletante.
Juste un riff de guitare sensuel résonne dans le petit appartement cosy. Une playlist choisie avec soins et espoir.
L'espoir de ne pas le décevoir.
C'est la première fois que je fais ça.
Il me l'avait demandé timidement et je n'avais pas su le lui refuser. Un jeu de rôle entre adultes consentants, un fantasme d'adolescent, les désirs secrets d'un homme tout simplement.
Alors me voilà, appuyée contre la table de salle à manger dans ma minuscule robe noire et moulante. Les sous-vêtements sont un choix réfléchit évidemment, la tenue est mise en valeur par une paire de bas qui remontent jusqu'en haut de mes cuisses. Je sais qu'il va fondre en voyant ça ou du moins, je l'espère. J'ai même pensé à refaire ma coiffure et à retoucher mon maquillage.
J'ai mis la porte de l'appartement contre pour qu'il puisse entrer directement. Le reflet des flammes des bougies parfumées que j'ai allumées quelques minutes plus tôt, dansent sur le mur blanc du salon et me font oublier la réalité quelques secondes.
Soudain, mon téléphone vibre, c'est lui...
Il est en bas de l'immeuble.
Il monte, il arrive...
Je fixe le faisceau de lumière qui passe sous la porte d'entrée en face de moi, je sais que ses pieds vont venir déranger cette luminosité naissante, signe que quelques microsecondes plus tard, la porte s'ouvrira. J'entends le bruit de l'ascenseur. Des émotions m'envahissent, mélange explosif entre excitation, malaise et stress.
Je dois jouer un rôle, je ne suis même pas comédienne.
Vais-je être crédible en soumise pour mon amant ?
Ou notre amitié et complicité de longue date va prendre le dessus pour tout envoyer péter avec un formidable fou rire.
Pire, et s'il me trouvait ridicule dans cette tenue ?
Et si je ne lui plaisait pas ?
Un milliard de questions se bousculent dans ma petite tête...
Comme je l'avais prédit, l'ombre de ses pas est visible sous ma porte. Il l'ouvre délicatement et dépasse sa tête. Ma poitrine monte et descend rapidement, j'essaie de contrôler ma respiration. Une musique de la playlist encore plus sensuelle que les autres démarre au moment où il pénètre dans la pièce, comme pour accompagner son approche.
J'ai révisé mon scénario, mais la gêne est là. Il est maintenant juste devant moi, me dévisageant de toute sa hauteur. Il plonge son regard acier dans le mien, attendant ma première réplique.
— J'ai une mauvaise nouvelle, Dis-je.
— Ah bon ?
— J'ai emprunté ta voiture tout à l'heure pour aller faire des courses et j'ai eu un accident.
— Comment ça ? demande-t-il.
— J'étais distraite et je n'ai pas vu la voiture devant moi freiner subitement, l'avant de la voiture est complétement défoncé.
— Ah ouais ! dit-il sur un ton plus dur
— Ne t'énerves pas, s'il te plait ! je suis désolée, je suis prête à tout pour me faire pardonner, dis-je en me collant contre lui.
Il se recule pour m'examiner de la tête au pied. Une lueur d'excitation traverse ses yeux qui passent lentement sur mon corps comme une caresse.
— Une punition s'impose ! susurre-t-il en laissant trainer le bout de ses doigts le long de ma cuisse.
Il agrippe ma nuque d'une main ferme pour écraser ses lèvres contre les miennes. Mes mains se posent sur son torse et à cet instant tout disparait comme par magie. Je dis au revoir au stress et à la nervosité qui me tétanisait il y a quelques instants.
Son baiser s'approfondit, il force mon corps à se serrer contre le sien et là, ce sont les problèmes du quotidien qui s'envolent en un million d'étincelles. Ses mains soulèvent ma robe pour l'ôter complètement. Il se mord les lèvres en contemplant mes dessous.
— Prête à tout pour te faire pardonner ? me demande-t-il en ouvrant son pantalon.
— à tout ! dis-je en m'agenouillant comme une bonne soumise.
Son membre déjà en érection se présente devant mon visage et je le caresse délicatement d'abord pour ensuite resserrer mes lèvres autour. Sa respiration est beaucoup moins calme qu'au début. Sa main se refermant sur ma nuque m'incite à y aller plus vite et plus profondément. Ma bouche, gloutonne est devenu indépendante de moi et je la laisse faire.
Quand je me redresse devant lui, il me fait comprendre par un petit rictus que ma punition est loin d'être terminée. Ses doigts se promènent entre mes cuisses pour s'attarder sur mon clitoris et c'est avec une divine sensualité qu'il m'arrache mes premiers soupirs. Je dois me tenir au dos de la chaise à côté de moi car mes jambes vacillent de plaisir. Une caresse délicieusement frissonnante de sa part, m'invite à me retourner vers la table pour m'y pencher en avant. Tout mon être le réclame, je me mords les lèvres pour ne pas le supplier de me prendre. D'un geste brusque mais exquis, mon amant retire mon string qu'il fait ensuite délicatement descendre le long de mes jambes. Son bassin se colle contre mes fesses et nos sexes se découvrent, hésitants. Quand il entre enfin en moi, je pousse un gémissement de soulagement, je n'en pouvais plus d'attendre.Au début ses mouvements sont voluptueux et lents, comme s'il voulait savourer chaque seconde de cette entrée en matière. Mais très vite tout change et s'intensifie. il est brutal et une monumentale fessée me rappelle qu'il est là pour se venger d'avoir abimé sa précieuse voiture.
Un petit sourire se dessine sur mes lèvres.
J'adore ses coups de reins violents. J'en veux encore, plus fort et plus vite. Une autre claque, bien plus piquante cette fois me cambre encore plus.
Mon premier orgasme me fait crier.
Il se retire, me met face à lui et m'embrasse sauvagement en me tenant par la gorge. j'ai à peine le temps de reprendre ma respiration, qu'il me soulève pour me déposer délicatement sur le canapé quelques pas plus loin. Il me défi du regard en me pénétrant de nouveau.
Cette fois ses va-et vient sont encore plus affolants. Il ne me lâche pas du regard.
— Touches toi ! m'ordonne-t-il.
Je lui souris alors que ma main descend dans mon soutien-gorge. Je caresse un de mes seins agités par les secousses de ses coups de reins en moi. Je devine à son regard qu'il est en train de vivre un dénouement absolument excitant. Je voudrais que ce moment de parfaite extase ne se termine jamais. Il empoigne mes jambes pour les déposer sur ses épaules. je le ressens encore plus profondément en moi. son front est brillant de petites gouttes de sueur.Sa respiration est à présent un son rauque, signe que la jouissance est proche.
Quand le moment fatidique arrive, je descends mes doigts jusqu'à mon vagin, il est hors de question que nous ne soyons pas unis dans un tel moment. Je veux jouir en même temps que lui. L'orgasme final arrive comme une apothéose de sens qui explosent. Il se crispe, son corps tremble. Ses veines ressortent partout, il se retient comme un homme, un vrai.
Nous essayons de reprendre notre souffle avant de nous parler.Il se laisse tomber sur le divan comme un poids mort.
Nous nous regardons et un fou rire s'impose à nous comme une évidence.
C'était la première fois depuis que l'on se connaissait que nous faisions ça. Bien sûr, nous avions couché des centaines de fois ensemble, mais nous n'avions jamais eu un délire de « jeux de rôles » comme celui-ci.
— Après ça, une bonne clope s'impose !
— Tout à fait d'accord ! répond-il avec un grand sourire.
— C'était vraiment génial ! dit-il en expirant une bouffée de fumée.
— Tout à fait d'accord ! dis-je à mon tour avant de repartir dans un fou rire.
Après notre cigarette, nous nous rhabillons mutuellement, en faisant la chasse aux vêtements dans l'appart.
— Je suis vraiment désolé de partir comme ça et surtout après un moment pareil, mais je dois vraiment y aller.
— Il n'y a pas de soucis, je sais, déclaré-je en fixant son alliance.
— à bientôt pour le prochain jeu de rôles.
Un dernier baiser langoureux qui manque de me faire perdre à nouveau la raison et il sort de l'appartement.
— à bientôt ...
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