Mon très cher Nolvis
Résumé:
Je suis attachée à une chaise. Dans le noir.
Ça ne devrait pas m'inquiéter n'est-ce pas? Après tout je fais ça tous les jours (notez l'ironie).
Mais aujourd'hui c'est différent.
Je vais mourir.
Je le sais et rien ne pourra changer cette vérité.
Parce que ma blessure est mortelle.
Mais même si je pouvais modifier le passé, est-ce que je le ferais? Non, sans doute pas.
Parce que grâce à lui, grâce à la liberté qu'il m'a donné, j'ai vécu de belles choses.
Maintenant je vais donner ma vie pour lui.
Car ce n'est que justice.
Mais avant, je vais me replonger dans mes souvenirs.
Savoir ce que j'ai vécu, revoir ceux que j'ai aimé une dernière fois.
Rien qu'une fois.
Et je vous emmène dans ce voyage.
À vos risques et périls
Histoire:
Un souffle. Dans le noir .Ouverture des rideaux, première scène.
"-Alors là, je dois avouer que vous l'avez jouée fine ma chère, déclare-t-il. Franchement, avoir l'idée de passer par un portail de mondes c'est du génie. Mais... nous avons réussi à vous rattraper. Comme toujours. Car l'Alliance est la plus forte. Vous n'êtes qu'une fourmi, une minuscule fourmi et nous vous avons écrasée.
Mon interlocuteur marque une pause. Caché dans l'ombre de la cellule, il évite soigneusement la lumière en me tournant autour. Il fait ça pour me rendre nerveuse et, à mon grand dam, cela marche très bien.
-Bien, reprend-il. J'ai décidé de votre punition. Pourquoi avez-vous l'air surpris? C'est tout à fait normal! Vous avez essayé de nous fuir. Vous serez donc châtiée en conséquence. Nolvis?
-Oui maitre?
-Achevez-la."
Ses pas s'éloignent et une porte claque mais je n'y prête pas attention.
Ce nom...
Cette voix...
Je croyais qu'il était mort!
Un homme sort de l'ombre et s'avance vers moi, un couteau à la main.
Il le lève et l'abat.
Une fois.
Dans mon ventre.
Et il chuchote.
Une chose.
"-Je t'ai pardonné."
Et il me regarde.
Longuement.
De ses yeux bleus.
Ces yeux que je ne croyais jamais revoir.
Et il s'en va.
Très vite.
Me laissant seule avec une blessure mortelle.
Et des souvenirs.
___
"-Court, hurle Nolvis. Il faut que l'on atteigne le portail si on veut survivre! S'ils nous rattrapent on est fichus!
J'écoute son conseil et accélère. Encore plus. Toujours plus.
Ils ne doivent pas nous rattraper. Pas cette fois. Jamais.
Mais les pas se rapprochent. Encore plus. Toujours plus.
Je jure qu'ils ne m'auront pas. Pas cette fois. Jamais
Nous arrivons dans la grotte et mon ami s'empresse de refermer le panneau de pierre, les laissant dehors. Mais pas pour longtemps.
"-On ne peut pas prendre le portail, je gémis. Il ne leur faudra que quelques secondes pour retrouver notre destination. Il faudrait quelque chose pour les distraire le temps que l'on s'en aille et que notre trace énergétique disparaisse.
-On va y arriver, chuchote-t-il. Tu vas y arriver.
-Mais...
-Tu me fais confiance?
Sa voix tremble et il me regarde, les yeux pleins de larmes. Sans hésiter je réponds:
-Oui, évidemment.
-Bien. Ne bouge pas.
Il m'attrape et me jette sur son épaule avant de se diriger vers le portail.
Il me laisse tomber dans la bulle de transport, recule et la referme.
-Qu'est-ce-que... Non! Tu ne peux pas faire ça! Reste avec moi! Ne te sacrifie pas.
Je voudrais rouvrir la bulle et le forcer à entrer avec moi. Mais je ne peux pas. Il me manipule par la pensée. Et moi, avec ma pauvre capacité, je ne peux rien. Connaitre les faiblesses physiques de l'adversaire ne sert à rien quand on ne peut pas bouger.
-Tu avais besoin d'une distraction, chuchote-t-il. Tu l'as. Je vais les retenir jusqu'à ce que ta trace disparaisse. Ils ne te retrouveront jamais.
Je tente (vainement) de me défaire de son emprise psychique. Les larmes roulent sur mes joues en un flot continu. Je ne peux pas le perdre. Pas lui.
-Non! Je t'en supplie, ne fais pas ça! S'ils t'attrapent tu vas mourir!
-Je sais.
Son regard est infiniment triste mais aussi déterminé. Il va le faire.
-Je suis désolée, je hurle. Je ne voulais pas proposer une distraction! Pas comme ça! Reviens! Je t'en supplie, reste avec moi! Si on demande grâce maintenant, ils nous laisseront peut-être en vie.
-Tu sais aussi bien que moi que non. Mais je te..."
Le reste de sa phrase est noyé dans le vacarme de l'explosion de l'entrée de la grotte. Un épais nuage de fumée masque tout mais je sais qu'ILS sont là. ILS ne nous lâcheront pas. Jamais.
Nolvis se jette sur le bouton d'allumage et le portail se met en branle. Ses anneaux tournoient autour de moi, mes atomes se désintègrent et je change de dimension.
Sans lui.
Parce qu'il s'est sacrifié. Pour moi.
___
"-Mademoiselle? Mademoiselle, tout va bien?"
Il y a deux personnes. Penchées au-dessus de moi.
Sans hésiter, je me relève d'un bond et me met à courir.
Je sors de la ruelle à toute allure et m'arrête net. Une immense avenue, bordée d'énormes bâtiments s'étend à perte de vue. Sur les bords, des hommes et des femmes marchent, flânent, parlent et je les comprends. La bonne nouvelle c'est que mon traducteur marche. La mauvaise c'est que, de une, je n'ai aucune idée de l'endroit où je suis et, de deux, les hommes ne sont pas seuls. Au milieu de l'avenue, des monstres métalliques passent à toute allure. Sorte de croisement entre un éléphant et un charriot, ils émettent d'horribles crissements, vrombissements, craquements et d'autres bruits que je ne saurait nommer.
Soudain, je me sens minuscule, dominée par des monstres de glace et de métal. Soudain, j'ai chaud et froid à la fois. Soudain, mes jambes cèdent sous moi et je m'écroule. Soudain... c'est le noir
___
"-Bon écoutez Lisa... Vous souffrez d'une amnésie totale, avec perte de mémoire et tout le tralala. C'est absolument incroyable et fascinant puisque ça ne devrait pas être possible. De plus, vous n'êtes renseignée dans aucune base de données connue. Pourtant ça ne devrait pas être difficile de vous retrouver vu votre... tignasse."
Cela fait plusieurs heures quecette femme me parle. Il est évident que son estime de moi est...disons... très modéré. Ou alors inexistante, à voir. Sa première phrase a été: "Si c'est une teinture, c'est vraiment vulgaire"en désignant mes cheveux blancs. Je n'avais strictement aucune idée de ce qu'était une teinture et je l'ai appris plus tard mais sur le moment je n'ai rien répondu et elle s'est vexée.
Comme j'ai refusé de dévoiler mon vrai nom, j'ai été nommée Lisa, aucune idée de pourquoi. Bref.
Elle m'horripile. Mais heureusement, après six semaines à l'hôpital et un nombre incalculable de rendez-vous pour tenter de déterminer mon identité, je vais enfin pouvoir sortir d'ici. Comme j'ai 16 ans, dans leur monde je suis mineure et vais donc être placée chez une "famille d'accueil" le temps pour moi de retrouver la mémoire et pour eux de retrouver mes parents.
Rien de tout cela n'arrivera évidemment. Je n'ai pas perdu la mémoire, je l'ai juste feint et ils m'ont crue (il faut avouer que le traumatisme crânien que je me suis fait en m'évanouissant m'a un peu aidée). Grâce à cela, les gens m'expliquent tout, sans être étonnés que je ne connaisse rien. Et pour ce qui est de mes parents, je n'en ai pas donc problème réglé. Et même si j'en avais, ils ne les trouveraient pas puisque je viens d'un autre monde.
___
"-Et la nouvelle! Tu sais quoi? T'es vraiment zarbie! Déclare Luka en me barrant le chemin vers ma salle de classe.
Je ne réponds rien et tente de forcer le passage, sans succès. Si je le voulais, je pourrais le mettre à terre en quelques secondes. Selon sa posture et grâce à mon don, je sais où frapper pour le faire tomber. Et même si je ne le savais pas, un bon coup de pied bien placé devrait le faire bouger en un rien de temps. Mais je ne le fais pas (même si j'en meure d'envie car) je risquerais une sanction.
-Et alors tu ne réponds pas? Ricanne l'un de ses toutous de compagnie.
-Hottez vous de mon chemin mécréants, je grimace, points sérés.
-Whaou, tu parles quelle langue toi?
-Va voir ailleur si j'y suis pour ne pas être plus vulgaire, je lui hurle en plein visage avant de le pousser sans ménagement.
Jetant un coup d'oeil à ma montre, je peste: je vais être en retard en maths, tout ça à cause de ces abrutis!
Cela fait une semaine que je suis rentrée au lycée, près de la maison de ma famille d'accueil. Ceux-ci ont d'ailleurs été très accueillants (notez le jeu de mots pourri) même si leur fille aînée n'avais pas l'air ravie de me rencontrer. Après un mois de cours de rattrapage pendant une période qu'ils appellent "vacances", j'ai enfin eu le niveau pour intégrer l'établissement d'enseignement supérieur qui va apparemment me permettre de faire de bonnes études pour avoir un métier et plus tard un salaire. Mais qu'est-ce qu'un salaire? Le mystère reste entier.
La barrière de la langue n'en a jamais vraiment été une d'ailleurs, car mon traducteur fonctionne à merveille. Néanmoins j'essaye chaque jour de parler sans, au cas où il tomberait subitement en panne.
Je me suis faite à ma nouvelle vie mais il ne passe pas un jour, une heure, une minute où une seconde sans que je pense à Nolvis. Est-il encore en vie? Mais surtout: que voulait-il me dire ce soir-là? M'a-t-il pardonné de l'avoir entrainé dans cette idée de fuite? De l'avoir laissé seul là-bas? Ces incertitudes me rongent et je sais que j'y penserais le restant de ma vie.
___
"-Hey! Fait attention!
-Oups, je suis vraiment désolé,répond l'homme qui m'a renversé son verre sur les pieds.
Les années ont passées depuis mon changement de monde. Je me suis intégrée, j'ai rencontré des gens, j'ai un travail, un appartement, une routine mais toujours pas de "mec", ce qui désole mes amies.
Elles me trainent donc de forces dans toutes les soirées dansantes de la région et me présente à de multiples inconnus, tous plus énervant les uns que les autres. Je suis seule, oui, mais je suis forte, indépendante et je n'ai besoin de personne. Je le leur ai dit à plusieurs reprises mais elles n'ont rien lâché et je les accompagne, rien que pour leur faire plaisir. Je suis définitivement trop gentille et ça me perdra.
-Je m'appelle Maxime mais mes amis m'appellent Max, se présente-t-il.
-Sérieux? Il n'y a que dans les films qu'un bel inconnu renverse son verre sur une fille et qu'ils se présentent, échangent leurs numéros et finissent leur vie ensemble, je grogne. Et puis, c'est quoi cette présentation? "Je m'appelle Machin-truc-bidule mais c'est Machin pour les intimes. On est pas dans un roman!
-Tu me trouve vraiment beau?Non, parce que tu as dis "bel inconnu" donc je me disais ,reprend-il en passant la main dans ses cheveux bruns ébouriffés avec soin."
Alors là je suis scotchée: il n'a sérieusement retenu que ça? Non mais quel abruti!
Voyant que je ne réponds pas, il sort de sa poche un carnet et un crayon et, s'accoudant au bar, se met à dessiner.
Après une dizaine de minutes,un homme, un ami à lui sûrement, lui agrippe l'épaule et lui hurle quelque chose ressemblant à "hjbiezhbdkjebdkzn". On dirais Sarah quand elle a trop bu...
Il acquiesce rapidement, arrache la page sur laquelle il griffonnait et me la glisse avant de disparaitre dans la foule.
Je jette un rapide coup d'œil à la feuille en avalant un gorgée d'eau. Ho lune éternelle... je doit être aussi rouge qu'une tomate! Il s'est dessiné main dans la main avec une fille qui me ressemble étrangement et il y a, dans la marge, cette inscription: "Notre rencontre est digne d'un film. C'est peut-être un signe..." suivit de son numéro.
___
"-Bonne journée chérie! Bonne journée les enfants! Crie Maxime depuis la porte."
Avec un sourire, je repense à notre rencontre et aux jours qui ont suivit: je l'ai rappelé et il m'a invité au restaurant. Le reste est digne d'un conte de fées.
Quelques heures après son départ et après avoir déposé Liam et Rosa à la maternelle, je rentre à la maison pour me changer et partir au bureau. Devant la porte, je remarque tout de suite que quelque chose ne va pas: la serrure a été forcée. Prudemment, j'entre dans le vestibule puis m'avance dans le salon.
Une silhouette est nonchalamment allongé dans le canapé.
"-Vous... je réussit tout juste à murmurer.
Puis je sens une douleur sourde à la base de mon crâne et je m'écroule.
___
Je suis attachée à une chaise, dans le noir.
Je ne reverrai jamais ma famille ni mes amies.
Je vais mourir ici et maintenant.
Parce qu'ILS m'ont retrouvée.
Mais, étrangement, je me sens bien.
Parce que je sais qu'il est en vie.
Et qu'il m'a pardonné.
Ce sont les derniers mots qu'il m'a adressés: "Je t'ai pardonnée".
L'incertitude d'une vie s'évapore et je me sens bien. Légère.
Ce n'est peut-être qu'une impression due au sang qui s'écoule de mon ventre mais c'est comme si on m'avait retiré un poids.
Parce que
Nolvis est en
Vie.
Et qu'il
M'a
Pardonnée.
Un souffle. Dans le noir. Fermeture des rideaux, dernière scène. Pour toujours.
Oui, il est 23 heures passées, et alors? Un auteur de mon talent peut se permettre de poster où il veut et quand il veut!
Après la minutes jettage de fleur à soit même:
Je m'excuse pour la qualité de cette nouvelle. Enfaite je l'ai écrite pour un concours de poulpy-styx d'on le thème était :«Un personnage fantastique arrive dans notre monde».
Je suis pas sûre d'avoir bien respecté le thème... 😅
Mais bref, il fallait faire minimum 1500 mots et j'étais en stress à l'idée de faire un truc beaucoup trop long. DONC j'ai raccourcit plein de trucs. Et au final ça fait exactement 2091 mots. Ce qui est bien, mais pas top. Bref.
Qu'en avez vous pensé?
Des avis, conseils, remarques (genre des petites fautes d'orthographe rebelles)?
Miss_Paillettes
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