Les yeux du loup
point de vue: Yann
La fille devant moi ralentit progressivement et intérieurement je jubile. Et oui ma belle, il ne fallait pas partir si vite! De toute façon elle n'a strictement aucune chance de me battre à la course. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir une foulée incroyable car cela fait tout de même deux heures, deux heures que je lui cours après, les yeux fixés sur sa fourrure grise, tous les sens en alerte et mon sac dans la gueule.
Si je ne la rattrape pas avant qu'elle ait franchit la frontière, je vais avoir de très très gros ennuis. A cette seule pensée, j'accélère puis me force à ralentir pour ne pas m'essouffler. Tout ça, cette course stupide ne serai pas arrivée si je n'avais pas commis cette erreur stupide, cette erreur de débutant, qui lui a permis de s'enfuir.
Alors que je rumine ces sombres pensées, une détonation retentit derrière les fourrés où la louve a disparu.
Merde! Des chasseurs (de surnaturel)!
Je pose mon sac au sol, me transforme et traverse les buissons, trouant au passage mon tee-shirt noir, seul vêtement avec mon jean ne disparaissant pas avec la transformation. Je m'approche avec méfiance de la fille. Peut-être n'était-ce que des chasseurs normaux, pas loin d'ici et, ayant senti qu'elle avait perdu, elle fait semblant pour m'assommer dés que je serais à côté d'elle...
Non. Une tache rouge commence à s'étendre sur sa robe noire, son sac a roulé plus loin et ses yeux sont fermés. Ses longs cheveux noirs cachent une partie de son visage mais je peux tout de même voir qu'elle s'est bien écorchée en tombant. Rapidement je vérifie son pouls. Si elle est morte, l'alpha de la meute ne me le pardonnera jamais (tout comme si elle s'enfui, d'ailleurs). C'est bon, elle respire. Faiblement mais elle respire.
Je vais ramasser mes affaires et retourne la voir.
Après un moment d'hésitation, je prend aussi son sac et la soulève, puis marche jusqu'à une clairière, environ un kilomètre plus loin. Les chasseurs pourraient venir voir s'ils n'ont pas touché quelque chose et alors il ne fait pas bon de rester dans les parages.
Tout en analysant les risques de rester là, j'allonge la fille sur le sol et bande sa blessure au ventre puis nettoie ses écorchures au visage.
Je fais ensuite un feu et dispose une bouteille d'eau et une couverture à côté d'elle.
Après une longue réflexion, je griffonne une mot sur un bout de papier et le pose sur la bouteille puis m'éloigne en direction de la forêt.
Si elle suit mes conseil, elle ne bougera pas et restera bien sage.
Si elle préfère partir, je la rattraperais sans problème. De toute façon, elle n'ira pas bien loin avec sa blessure.
Au court de mon heure de chasse, j'attrape un lièvre et un lapin. J'ai fait mieux.
A mon retour dans la clairière, je trouve la louve, sous forme humaine, assise près du feu, enroulée dans une couverture noire brodée de deux yeux verts, le regard plongé dans les flammes.
Je m'assieds et pose mes proies à côté de moi. Après avoir mangé, j'installe deux lits de fortune pour la nuit. Elle me suit du regard, un regard étrange, déstabilisant et en même temps rassurant.
Lorsque j'ai finit, elle s'allonge et me laisse changer son bandage.
Je m'allonge à mon tours, de l'autre côté du feu.
Je me rappelle qu'à ce moment, elle a tourné la tête vers les étoiles et elle a prononcés ces deux mots: "C'est magnifique". Je revois encore son sourire, triste et résigné mais aussi lumineux et rieur.
Après une heure passé à regarder le ciel, elle a finit par s'endormir et moi aussi.
A mon réveil, la seule chose qu'il restait d'elle était sa couverture, et un mot, tracé dans la poussière. Merci.
Fin
Miss_Paillettes
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