D'or et de sang
"-Promis ma petite symphonie, je serais de retour bientôt. Personne n'osera monter jusqu'ici, tu es en sécurité. Mais si, par malheur, quelqu'un venait, caches-toi dans le double fond de l'armoire, on ne t'y retrouvera pas.
-Je sais tout ça mère, vous me l'avez répété deux fois déjà. Vous ne partez que deux semaines, je saurais me débrouiller seule."
L'agacement perceptible dans la voix de l'adolescente est sans doute ce qui pousse Lilith à la serrer une dernière fois dans ses bras avant d'enjamber la fenêtre et de se laisser glisser en bas de la tour le long d'une corde prévue à cet effet.
Raiponce reste un long moment devant la vitre ouverte, jusqu'à ce que le cheval de sa mère (adoptive, elle n'a jamais connu sa génitrice) ait disparu à l'horizon.
Alors elle s'autorise à cesser de sourire, le masque rassurant qu'elle s'était forcée à afficher en présence de sa protectrice se fissurant pour laisser place à son vrai visage, inquiet des semaines à suivre. Rien de plus normal après tout. Dame Lilith ne s'était jamais absentée plus d'une journée et la tour peut sembler bien sombre à une jeune fille de 14 ans.
Mais ce n'est, en vérité, la solitude qui l'effraie tant. Elle craint surtout que des rebelles décident de s'attaquer à sa tour. Serait-elle assez forte pour les repousser? Saura-t-elle vaincre sa peur et utiliser les armes de la salle d'entrainement?
Raiponce soupire : ses questions n'ont aucun sens, elle est une arme à elle toute seule. Pourquoi la reine aurait-elle demandé à sa sœur d'élever le bébé qu'elle était, à part pour exploiter sa formidable particularité?
Car c'est bien une particularité qui fait d'elle un être aussi spécial.
La plupart des habitants d'Ephoria sont des non-magiques et les autres reçoivent des dons à la naissance, devenant des sorciers, guérisseurs, mages, gardiens et tellement d'autres noms pour décrire la même chose. L'adolescente, quant à elle, n'entre dans aucune de ces cases, sa particularité étant physique: elle peut faire bouger ses longs cheveux (3 mètres 74, elle a mesuré) par la pensée et les durcir, jusqu'à ce qu'une mèche soit plus tranchante que n'importe quelle arme et plus solide que l'acier.
Pour s'éviter de penser à tous les éventuels (et inexistants) meurtriers qui pourraient arriver, Raiponce s'assied à la longue table en chêne, entourée de sept chaises assorties (beaucoup trop pour deux personnes), bien décidée à étudier.
Ce n'est qu'après deux heures de tentatives infructueuses pour retenir ses leçons qu'elle décide que non, définitivement, la science n'est pas sa matière de prédilection.
Elle repousse les piles et les piles de bouquins, fiches, papiers, stylos et autres jusqu'à trouver ce qu'elle cherche: un énorme livre, en cuir relié, avec pour titre "chronologie d'Ephoria, un empire de conquêtes, victoires et défaites". D'apparence ennuyeuse, le livre est en vérité un incroyable puis de savoir. Enchanté, il se met à jour seul et chaque jour est susceptible de voir s'écrire d'une nouvelle page.
Sautant les préfaces ennuyeuses, l'adolescente va directement à son passage préféré, celui qui explique le pourquoi du comment de sa vie : la guerre des espions.
L'histoire, passionnante (et véridique) est celle d'un minuscule pays, subissant la pression de ses voisins.
Une guerre se préparait et la toute petite nation n'avait aucune chance face à ses puissants ennemis. De plus le roi ne s'en souciait absolument pas, préférant dilapider l'argent de la couronne à tort et à travers plutôt que se préoccuper de son peuple et de ses terres. Heureusement, une femme, droite et juste, réussi, à la suite d'un coup d'Etat, à prendre sa place. Grâce à la ruse de la nouvelle reine la guerre fu évitée et, peu à peu, le minuscule royaume grignota les contrées voisines, s'agrandissant toujours plus, devenant finalement l'empire qu'il est aujourd'hui.
Ce ne fut pas une guerre à proprement parler, plutôt un jeu de pouvoir et d'espionnage, dont la reine gagnait chaque partie, ce qui lui valut son nom.
Aujourd'hui, le royaume attire la convoitise de ses ennemis et des querelles internes le ravagent, notamment avec les rebelles qui menacent le pays. C'est pourquoi la reine fait, en ce moment même, former 7 jeunes femmes, venant des 7 districts du pays afin d'en faire des guerrières, négociatrices et espionnes formidables, à même de protéger le peuple grâce à leurs incroyables capacités.
Dans un claquement sec Raiponce referme le livre et décide de se préparer manger, la nuit allant bientôt tomber. Alors qu'elle met l'eau à bouillir elle se rend compte que plus aucune question ne la perturbe. Son esprit est ouvert et calme. Elle sourit, rassurée de voir que ses craintes se sont apaisées grâce à sa lecture. Le livre lui procure toujours un sentiment de stabilité, expliquant ce qu'elle fait là et ce qu'elle fera, ce à quoi son existence est vouée.
Car c'est pour cela que Raiponce vit sous la tutelle de Lilith, dans une tour éloignée de tous village.
Elle est destinée à devenir l'une des sept, sauvant la veuve et l'orphelin des griffes de terribles monstres grâce à ses cheveux. Cela peut paraitre risible comme ça, sauver des gens grâce à des cheveux.
Tout en se faisant cette réflexion l'adolescente s'attable et s'apprête à commencer son souper lorsqu'un bruit lui parvient, une sorte de discret frottement provenant de l'extérieur de la tour : quelqu'un y grimpe, via l'échelle de corde.
Sa mère? Impossible, elle s'annonce toujours. Et puis, quand bien même ne l'aurait-elle pas fait, la jeune fille aurait entendu son cheval. C'est donc quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui ne lui veut pas forcément du bien.
Soucieuse, la jeune fille se hisse dans la haute charpente du toit et se place juste au-dessus de la fenêtre, attentive au moindre son.
Après un long moment de silence, à l'instant où elle s'apprête à redescendre, un bras passe dans l'encadrement de la fenêtre et s'y accroche. Il est aussitôt suivi par un buste et c'est enfin un corps tout entier qui s'écrase sur le plancher du dernier étage. La silhouette se relève et Raiponce peut la détailler.
C'est une jeune fille, brune, de quinze ans tout au plus, menue et d'apparence inoffensive. Mais, puisqu'il ne faut pas se fier aux apparences, l'adolescente continue d'étudier la nouvelle venue. Celle-ci est vêtue d'une longue robe à capuche d'un blanc depuis longtemps passé, un sac en bandoulière pend à son épaule et des dizaines de perles mauves parsèment ses cheveux. Sa tenue est indéniablement celle d'une sœur de l'oubli. Ce sont elles qui préparent les morts pour leur dernier voyage ce qui leur confère un statut très particulier dans la société. Les sœurs, dès leur entrée au couvent avalent une décoction spéciale, qui les prive de leurs yeux. Elles se fient dons uniquement à leurs autres sens.
Et, de fait, la fille ne scrute pas la pièce mais penche la tête d'un côté, puis d'un autre, hume l'air et tâtonne devant elle, sans doute à la recherche d'un meuble. Quand, enfin, ses doigts rencontrent la table, elle les fait glisser sur le bois jusqu'à l'assiette abandonnée. Elle tâte son contenu de l'index et se met à sourire en le sentant chaud, signe d'une présente récente dans la pièce.
Raiponce se ratatine un peu plus dans sa cachette alors que la fille demande doucement, brisant le silence surnaturel qui s'est établi:
"-Est-ce qu'il y a quelqu'un?
Comme seul le silence lui répond elle revient à la charge:
-L'assiette est chaude, je sais que vous êtes là. Ecoutez, je suis une sœur de l'oubli et je cherche seulement mon chemin. Je me suis égarée et je ne peux pas lire une carte. Indiquez-moi seulement où se trouve la route la plus proche et je partirais tout de suite."
Raiponce l'aurait sans doute cru si la fille n'avait pas fait ce geste étrange: elle plonge la main dans son sac et en ressort un long objet, que l'on pourrait prendre pour une carte, et le cache dans son dos. Laissant à Raiponce le loisir de l'admirer: un poignard. Décidément, cette fille n'a pas de bonnes intentions.
Ni une ni deux, l'adolescente saisit le premier objet à sa portée, une poêle à frire (on se demande bien ce qu'elle fait là) et se jette sur l'intruse. Celle-ci se retourne aussitôt et esquive le premier coup. Elle roule hors de portée et lance son poignard. Alors que l'arme file vers elle, les réflexes de Raiponce se réveillent, résultat de mois d'entrainement avec Dame Lilith. Elle se jette au sol et, par la pensée, fait bouger ses longs cheveux. Deux mèches durcissent en pointes et se jettent vers l'inconnue. Celle-ci évite la première mais la seconde se plante dans sa cuisse et en ressort de l'autre côté. Submergée par la douleur, l'étrange fille s'évanouit et, par précaution, son adversaire la frappe à la nuque, assez fort pour éviter un réveil intempestif mais pas assez pour la tuer. Elle la traine ensuite, à l'aide de sa chevelure, jusqu'à une armoire, cachant en vérité la porte pour la salle de torture.
Raiponce marche de long en large, passant devant la chaise où est attachée la fille inconsciente. Que faire? Le plus simple serait de la tuer et de la jeter au bas de la tour. Mais l'adolescente en sera-t-elle capable? Et, est-ce vraiment la bonne solution? Non, elle a peut-être des informations. La voix de Dame Lilith lui souffle soudainement la réponse à ses interrogations: apprend ce qu'elle venait faire ici et, si elle ne te veut pas de mal, fait semblant de sympathiser avec elle en la retenant ici jusqu'à ce que je revienne ma petite symphonie.
Soudain, la fille se met à bouger et Raiponce plonge dans l'ombre, même si sa prisonnière ne peut pas la voir.
"-Vous pouvez rêver pour que je vous dise quoi que ce soit, grogne la fille, tremblante de douleur. La seule chose que vous devrez retenir c'est que vous avez failli vous faire tuer par plus petit que vous, traitresse!
-Vous étiez donc envoyé pour tuer dame Lilith? demande doucement Raiponce en essayant de chasser des images de sa mère morte de son esprit.
-Qui êtes-vous? ajoute-t-elle
La fille se détend immédiatement en entendant la voix douce et rassurante que s'efforce de prendre pour ne pas l'inquiéter.
-Vous n'êtes pas la sœur de la reine.
-Non
-Qui êtes-vous dans ce cas?
Après un moment d'hésitation Raiponce décide de jouer le tout pour le tout et de mettre en œuvre son idée.
-Je suis Raiponce, la fille adoptive de Dame Lilith.
Contre toute attente l'étrange brune crache par terre. Beurk.
-Une fille? Dis plutôt une arme! C'est quoi ton pouvoir? Endormir les gens? Les empoisonner? Te transformer en loup comme l'autre gamine complètement folle?
-Tu connais mes sœurs?
L'exclamation est sortie toute seule et, mortifiée, Raiponce plaque ses mains sur sa bouche alors que l'autre éclate d'un grand rire.
-Tu n'as pas grand-chose d'une interrogatrice pas vrai? Ni d'une guerrière en tout cas. Tu n'es qu'une pâle copie de ta mère "adoptive". Quel âge?
-14 ans. Et mes cheveux sont une arme, ils peuvent devenir très durs et....
-Oui, j'ai senti ça oui. T'as quatre ans de moins que moi fillette. Détache-moi tu veux?
Les rôles sont comme inversés, la prisonnière donne les ordres et sa geôlière obéit.
-Pourquoi je ferais ça?
-Peur de te faire gronder fillette? T'as jamais rêvé de sortir de ta tour?
Que répondre à ça? Déjà, éviter de la gifler à cause du surnom serait un bon début. Ses cours remontent dans sa mémoire : "donne lui ce qu'il veux entendre mais en plus nuancé où ce sera trop visible". La jeune femme décide donc d'apitoyer son interlocutrice et de voir ce qui se passera. C'est comme une partie d'échecs pour débutants: elle ne sait pas ce qu'elle fait et où tout ça la mènera mais elle vise la victoire et improvise pour l'atteindre.
-Je ne suis... jamais sortie. J'aimerais en connaître plus sur le monde qui entoure ma maison, déclare-t-elle lentement, comme on avoue un secret longtemps gardé.
-Ta "mère" est partie?
-Oui. Pour... trois semaines.
Mensonge. Pur mensonge destinée à se mettre son adversaire dans la poche. Et d'un certain côté l'adolescente a honte de mentir. C'est pour le bien du pays, tente-t-elle de se rassurer.
-Tu pourrais me détacher. M'aider à reprendre des forces parce que la blessure de ma cuisse m'a tout l'air d'être une vraie saleté. Dès que je pourrais, dans une ou deux semaines, redescendre à votre foutue corde on pourrait, disons... partir toutes les deux? Je connais le pays comme ma poche, ta reine ne nous retrouvera pas. Je connais certaines poches de résistance, ils pourraient nous cacher. Tu serais à l'abri et je te ferais voir le monde.
Des poches de résistance? Enfin une information intéressante!
-Où ça?
En réponse la fille éclate de nouveau de rire et s'écrit:
-Je ne suis pas née de la dernière pluie, je te le dirais bientôt. Si tu fais tes preuves.
-C'est-à-dire... madame?
-Commence par me détacher... comment tu t'appelle déjà? Ah oui, Raiponce! C'est vraiment moche, je t'appellerais Ré, comme la musique. Et pas de madame avec moi, c'est pour les crétins prétentieux.
-C'est d'accord, mademoiselle, acquiesce Raiponce en défaisant les liens qui maintiennent l'étrange fille, maudissant par la même occasion son nouveau -et affreux- surnom.
-Mademoiselle? Encore moins! Moi c'est Dolorès, mais appelle-moi Do. Do et Ré, comme les notes. J'ai vu -enfin j'ai senti- que vous aviez un piano, tu sais en jouer? Parce qu'il va bien falloir meubler ces deux semaines fillettes. Je pourrais t'apprendre mais vu le tas de partitions soit c'est toi soit c'est la Démone qui en joue. Et je ne pense pas qu'elle ait un cœur assez tendre pour jouer du piano. Bon. C'est pas tout ça mais je peux pas me lever, il va falloir que tu m'amènes des bandes et deux baguettes de bois. Et de l'eau, ça saigne peu mais faudrait pas que ça s'infecte.
-D'accord mad- Do."
L'adolescente court chercher ce que lui a demandé sa nouvelle "alliée", perplexe.
Pourquoi a-t-elle appelé sa mère "la Démone"? Comment a-t-elle senti le piano juste en effleurant le haut? Ne va-t-elle pas la poignarder dans le dos? Comment se fait-il qu'elle parle si vite et en avalant tant de mots?
A côté Dame Lilith ne parle que pour dire des choses essentielles ou donner des ordres et d'un langage chantant et clair. Mais il y a plus important. Comment obtenir assez d'informations pour rendre sa mère fière? Comment obliger la fille à rester jusqu'au retour de celle-ci?
Tourmentée par ces questions Raiponce effectue différentes tâches sans même y réfléchir. Elle soigne Dolorès sans y pensez, toutes les deux mangent puis, après une longue discussion, elles finissent par s'endormir dans le salon, épuisées par les évènements de la soirée.
Les jours passent et Dolorès se remet progressivement de la blessure infligée par celle qu'elle a désormais pris sous son aile. Contrairement à ce que celle-ci craignait, la jeune femme n'est pas désagréable ou invivable, elle est juste... envahissante.
Selon elle cela lui vient de son enfance, qu'elle raconte chaque soir à Raiponce. Elle a grandit dans la région de Nadir, à l'est de l'empire, un endroit déchiré par la guerre, ravagé par la famine, souillé de sang et abandonné par les grands du pays. Elle est née dans une famille immense, avec trois oncles, deux tantes, autant de belles-sœurs et beaux-frères et ses grands-parents et arrière-grands-parents vivent avec eux, en plus de ses deux frères, trois cousins et cinq cousines. La famille survit bien mais elle n'a pas beaucoup d'attention. Elle n'est pas l'ainé qui travaille à la mine, les filles qui se marient, les garçons devenus apprentis, les ancêtres dont il faut s'occuper ou le bébé qui pleure en permanence, non, elle est la cadette, tout juste bonne à l'école, jolie mais sans plus, celle à qui, en somme, personne ne prête vraiment attention.
Ce qui, au final, ce révèle être très pratique. Elle peut sortir tard ou rencontrer des garçons sans que personne ne lui dise rien.
Avec un tempérament de feu, un vocabulaire très fleuri et peu de manière, la Dolorès de 13 ans se constitue une solide bande d'amis, deux filles (jumelles) et six garçons, tous aussi bagarreurs qu'elle et à qui leurs familles ne prêtent pas tellement attention, ce qui leur vaut leur nom de groupe, les invisibles.
N'étant pas aveugle de naissance, seulement malvoyante, elle n'est pas mise en pension chez les sœurs de l'oubli (dont elle ne fait d'ailleurs pas vraiment partie) et continue ses jeux au fil des ans. Malheureusement sa cécité gagne du terrain et ses amis deviennent peu à peu ce qu'est leur surnoms: invisibles, caché par le voile devant ses yeux. Loin de la rejeter, ceux-ci l'aident à apprendre à "voir" par d'autres moyens. Seulement voilà, les années passent et le temps les rattrape, la vie grignote leur innocence. La guerre appelle trois des garçons et une des jumelles. L'autre se marie, de même que Lucas et Lucian. Ne reste qu'elle, Dan (son meilleur ami) et un autre garçon, qui finit par s'enrôler également.
Au début, les deux derniers, les plus jeunes, reçoivent régulièrement des nouvelles et puis, progressivement, les lettres s'espacent, jusqu'à disparaitre complètement, le courrier étant mis en pause au cœur de la guerre. Lorsque vient l'heure de leurs 16 ans, pour échapper à l'enrôlement, les deux amis décident d'entrer dans la Résistance. Et voilà que, 2 ans plus tard, après la mort de son compagnon, Dolorès se lance dans une mission suicide pour tuer l'une des femmes les plus dangereuses du pays.
Progressivement, Raiponce se surprend à apprécier cette drôle de jeune femme et à tirer des plans sur la comète. Et si elle partait vraiment? Pourquoi pas après tout? Dolorès n'a pas tort, l'empire prévoit vraiment de l'utiliser.
Dès que ce genre de pensées la traverse, Raiponce se glisse devant son plateau d'échecs à l'image de l'empire et se rappellent que tous voudront toujours utiliser ses capacités, alors autant choisir au mieux qui en profitera.
Deux semaines plus tard, cependant, Dame Lilith rentre, comme prévu. Sans céder à la panique, Dolorès se glisse dans une armoire et Raiponce fait rentrer sa mère.
Celle-ci sent tout de suite que quelque chose ne va pas et entraîne sa fille dans une pièce à l'écart pour lui parler.
Lorsqu'elle prend la parole sa voix est implacable et ses mains serrées et glacées autour des poignets de sa fille.
"-Tu caches quelqu'un dans ton placard jeune fille.
Ce n'est pas une question. Juste une affirmation.
Raiponce lui déballe toute l'histoire et la femme reprend doucement et fermement:
-Tu t'es attachée. Tu aurais dû tuer cette fille dès que tu en avais l'occasion. Je venais t'annoncer que la reine ordonnait que tu rentres au palais pour servir ton pays. Mais visiblement il nous faudra décliner cette offre puisque tu n'es pas digne de confiance.
S'en est trop pour l'adolescente, qui éclate en sanglots et se met à hoqueter:
-Je suis désolée mère! Je voulais... je voulais juste vous rendre fière. Je ne savais pas.
Dame Lilith a un moment d'hésitation puis elle déclare doucement, en essuyant les larmes de sa fille:
-Oh, ma chérie, je suis désolée. Je devrais te le dire plus souvent mais je t'aime. Je t'aime plus que tout, tu es ma plus grande fierté, je t'aime autant que si je t'avais donné la vie.
-Comment me faire pardonner?
-Il y a une solution, chuchote la femme. Fais le et tout sera effacé. Personne n'en entendra parler, je te le jure. Mais sache que quoiqu'il arrive je t'aimerais toujours. Je pars tout de suite, je serais là ce soir pour voir ce que tu as décidé. Bonne chance ma petite mélodie."
Et la femme se lève, dépose un baiser sur le front de sa fille et un objet sur ses genoux puis s'en va.
Raiponce observe l'objet un long moment, hésitante, puis le jette à l'autre bout de la pièce en pleurant. Elle sait ce qu'elle doit faire. Mais elle ne veut pas. Elle est déchirée entre deux choix, la solution du problème est impossible. Pourtant elle le fera. Pour l'amour d'une mère, une fille décrocherait la lune.
"-Raiponce ??? Tout va bien! Je viens d'entendre ta mère partir, qu'est-ce qui se passe? Pourquoi est-elle revenue plus tôt?
-Il n'y a rien Dolorès, rien du tout. Prend ton sac, il faut partir, maintenant.
-Je respecte ta décision. Vraiment."
La brune lui tapote doucement la main et toutes deux prennent leurs affaires.
En passant dans le salon Raiponce a une illumination:
Elle n'a jamais montré cette salle à son amie. Ce qui veut dire que Dolorès l'a suivie. Qu'elle a entendu la conversation. Qu'elle sait ce qui va se passer
Comment en réponse à ses pensées, la fille déclare:
"-J'étais venue mourir tu sais. Je savais que tuer Dame Lilith n'était pas possible. Pas en s'en sortant vivant. Ma famille est morte pendant une prise d'otages de guerre. Mes amis sont partis. Mon amour est mort. Je suis la dernière. C'est bête mais c'est comme ça.
Et soudainement elle se met à hurler.
-Je suis la dernière! Tu comprends??? La dernière! Et je savais que tu serais là! Je devais te tuer toi aussi! Et puis, et puis, tu me fais tellement penser à ma sœur. Nin. Six ans et demi. Morte. Ils sont morts. Tous morts. Par la faute de ta putain de reine! Je veux la voir mourir aussi, tu m'entends? Je veux plus voir personne souffrir. Alors vas-y. Je veux au moins choisir qui le fera.
-Non... Tu peux pas me demander ça...
Raiponce s'est mise à pleurer, en même temps que Dolorès.
-C'est pas juste, je sais. Mais ta mère m'a vue. Elle aurait pu le faire. Mais c'est à toi qu'elle le demande. C'est comme ça. La vie nous avale, d'un coup. Il fallait se rendre à l'évidence fillette! Fallait le faire dès le début! Mais dis-toi que c'est un service. Pas un devoir ou un ordre. Un service. Tu voulais sauver quelqu'un. Fais-le. Sauve-moi, moi. Parce que je te le demande.
Avec un sanglot Raiponce se jette dans les bras de son amie. Celle-ci la berce doucement et chuchote:
-Tout va bien se passer. Je serais heureuse. Je serais avec eux. Et je veillerais sur toi, promis. Do et Ré, tu te souviens? Parce qu'il faudra te souvenir, pour être juste et droite. Tu me promettras de te souvenir?
-Oui".
Et sur cette promesse, Ré enfonce le poignard dans le cœur de son amie Do. Une mort rapide, sans douleur, comme elle le souhaitait.
Dégouttée, du sang plein les mains, Raiponce s'enfuit dans sa chambre devant son jeu d'échecs.
Elle manipule sa pièce, une petite tour en or. Et soudainement elle la repose et renverse le plateau puis se roule en boule et se met à pleurer.
Et au milieu des autres, sur le carrelage de la vie, une tour en or demeure. Une tour d'or tachée de sang.
Explication sur le nombre de mots plus bas!
Alors alors.
Oui, je suis de retour après... voyons voir... deux mois d'absence dis donc!
Et j'ai même pas écris la partie sur ma méthode de travail, je m'améliore pas moi °-°
Mais il y a des circonstances atténuantes, vacances, perte d'inspi, tout ça tout ça.
Par contre j'ai pas arrêté d'écrire! Je me suis inscrite pour le "carnet des dieux" de Aidons_nous (petite pub pour le compte en passant par là, ils sont très sympa, proposent plein de trucs géniaux, passez voir!) où il y a une histoire d'équipe avec des dieux (gloire à Eris, où discorde passe, raison trépasse) et chaque jour (de lundi à vendredi) on à une contrainte d'écriture, c'est vachement sympa. Je vous montrerais mes texte quand ce sera fini :)
(Y a même un serveur, maintenant que j'ai Discorde, les gens sont géniaux).
Bref. Ce texte, dont je suis très fière, est celui que je propose au concours "rewind the classic" pour le concours de WattpadFantasyFR sur le thème de... comment ça la belle et la bête ? (C'était mon idée de base mais c'est parti en batailles spatiales, donc...). Raiponce! Bien sûr.
A la base je me suis dis "ok. On pense pas au Disney (moi j'ai un rêve! Elle a un rêve!). Rappelle toi du conte de base et regarde ce que tu peux changer.
Alors déjà, je voulais que la mère ne soit pas foncièrement méchante (elle est pas cool mais ça passe). Ensuite, le prince, c'est une fille, qui vient tuer Raiponce (parce que y en a marre des gentils princes qui embrasse sans demander l'avis des princesses). Ensuite, je me suis rappelée qu'à un moment le prince devient aveugle. J'ai donc fait une fille aveugle de base. Ensuite, le prince est aveugle mais Raiponce le guérit en pleurant (ce qui est vachement pratique mais pas franchement possible). Donc maintenant ma chère petite fillette (elle est plus âgée que moi vais je vais rien dire) pleure en tuant son amie. Et ses cheveux ont des pouvoirs, c'est tiré d'un brouillon où j'ai imaginé un monde avec les princesses en guerrières, ça verra peut-être le jour.
Et moi j'ai pleuré en écrivant la tirade de Dolorès (parce que c'est pas franchement impressionnant comme ça mais dans ma tête c'est dramatique et tout).
J'ai aussi casé des références à Disney:
-Dolorès est une rebelle, comme Eugène. Je me suis trop attachée à ce personnage (et je l'ai tué TwT)
-Raiponce utilise une poêle.
Et... c'est tout. (Ah si, la mère est une psychopathe qui fait faire des trucs pas bien à sa fille).
Je suis hyper fière de mon texte, qui est à ce jour mon plus long (3820 alors que la limite est à 3000, oups.) Rectification, maintenant que je passe, mon texte le plus long le 27/08/2020 c'est "hors-saisons" dans les 4300.
D'ailleurs, si un examinateur passe par là et lis tous ça, pour commencer bravo, et ensuite je suis vraiment désolée. Enfaite j'avais peur de pas faire 2500 et j'ai fait un truc super long. Et à la moitié, ça faisait déjà 2000 donc j'ai fait le plus vite possible la fin (ça se voit d'ailleurs) et j'ai supprimé le plus possible de mots (il faisait 4600 avant que je recoupe). Voilà, j'espère ne pas être éliminée pour ça parce que j'ai pris beaucoup de temps à l'écrire :/
C'est mon premier concours comme ça, je suis hyper excitée (j'ai quasiment aucune chance mais je suis excitée quand-même!)
J'en profite pour faire une autre pub pour une amie, EdeneMontagnol qui a écrit une nouvelle à partir de Roméo et Juliette (et elle écris un autre roman génial, dont je suis la bêta lectrice, et qui va bientôt sortir, il y a le prologue je crois, je vous invite à aller voir.)
Je vais aussi supprimé certaines parties du livre pour regrouper chaque nouvelle :)
En média vous avez une des nombreuses musiques de Game of thrones que j'écoute quand j'écris (ça aide vachement), celle que je préfère et
Voilà!
Qu'avez-vous pensé du texte? De mes idées? Du blabla?
De la nouvelle cover?
Promis, je fais bientôt la partie sur mes habitudes et mes conseils!
Et je commence vraiment à réfléchir à mon idée de défis lectures (bonne nouvelle pour certaines choses, mauvaise nouvelle pour mon rythme de sommeil).
Je vous laisse tranquille maintenant!
Voici donc la cover et son décryptage:
Nous avons donc un fond violet foncé parce que c'est la couleur que je vois pour Raiponce (j'ai des couleurs pour chacun de mes personnages).
La tour et le sang, toujours pour elle.
En arrière plan (il faut mettre la luminosité au max pour voir) on a des sortes d'ombres pour représenter Lilith et le choix qu'elle représente, ainsi que des notes de musiques pour Dolores! (J'aime trop ce personnage, pourquoi je l'ai tué? 😭)
Voilà! Vous en pensez quoi?
Miss_Paillettes
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