Course Poursuite dans Montpellier

Si vous vous étiez promené ce soir là à Montpellier ,lors du festival "Cœurs de ville en lumière", vous auriez pu être témoins d'une scène bien étrange, aux alentours de la cathédrale Saint-Pierre.

Depuis plusieurs mois la police recherchait un voleur sévissant dans les rues de la ville. Après des heures de recherches infructueuses et avoir suivi plusieurs pistes érronnés, les policiers s'étaient résolus à faire appel à un détective privé.

C'est pourquoi le détective Defontaine se promenait en ce moment même devant la Cathédrale Saint-Pierre, son téléphone à la main; il parraisait très faché de ne pouvoir s'arrêter plus de quelques instants pour admirer le spectacle.

C'était un homme grand et légérement bedonnant, possédant une incroyable masse de courts cheveux bruns. Matchiste, il était persuadé qu'une femme ne ferait jamais mieux qu'un homme.

Alors qu'il s'apprétait à changer de quartier pour poursuivre sa ronde, son téléphone sonna: on l'informait que des témoins avaient vu une silhouette escalader la façade d'une maison dans son périmètre de surveillance.

Ni une ni deux, Jean (car c'était ainsi qu'il se prénommait) se précipita à l'endroit indiqué, deux rues plus loin. Effectivement, une des fenêtres de ladite maison était ouverte mais il savait que cela ne prouvait rien et pouvait n'être que le fruit d'un oubli malheureux. Comme la procédure le préconisait, le détective attendit en bas de l'habitation en croisant les doigts pour que le suposé voleur ne passe pas par une porte de service.

Cette enquête était l'occasion rêvée pour lui de faire décoller sa carrière et il ne voulait la rater pour rien au monde. N'étant ni le plus fort ni le plus brillant de sa promotion, Defontaine n'avait dû son admission dans une école de détectives d'excellence que grâce à son père, connu dans le milieu pour avoir résolu de façon incoyable (trop incroyable, diraient certains) d'innombrables mystères.

Le jeune homme, qui se faisait viellisant, fut tiré de ses pensées par un bruit sourd dans la ruelle où il se tenait. Un individu avait atterit à quelques pas de lui. A peine étonné, le détective sortit de sa poche une carte d'identité et la brandit en déclarant:

"-Inspecteur Defontaine, de la police, je vous pris de bien vouloir poser votre sac au sol et de me donner vos papiers!

-Cours toujours, ricanna la silhouette, qui s'avérait être une femme, avant de tourner les talonts et de s'élancer dans la rue Saint-Pierre."

Après quelques instants d'étonnement (une femme? Vraiment?), il se jeta à la poursuite de la voleuse, bousculant tout et tout le monde sur son passage, et dieu sait s'il y en avait du monde!

Un soir de grande affluence comme ce jour là, impossible de sortir son arme pour la sommer de s'arrêter. Pas possible non plus pour lui d'appeler un collègue à la rescousse, son téléphone étant tombé en cours de route. Surtout ne pas la perdre de vue car se serait rater une occasion de boucler l'enquête.

Devant lui, Julie, la voleuse, tout en se morigénant de s'être faite repérer aussi facilement, accéléra sa course, repoussant les passants et bondissant au dessus des obstacles, invisibles jusqu'au dernier moment dans la nuit qui était tombée sur la ville.

Après avoir parcouru toute la rue et alors qu'elle s'apprêtait à prendre une des ruelles adjacentes, un homme la percuta de plein fouet, répandant sa glace sur le blouson noir de la jeune femme.

Encore sous le choc, elle se remit à courir sans réfléchir à la direction qu'elle prenait.

Arrivée place des Martyrs-de-la-Résistance (à l'opposé de là où elle voulait aller!), elle hésita quelques secondes, le temps de réfléchir.

Des pas la ramenèrent à la réalité: c'était le détective. Sans attendre elle repartit en ayant cette fois bien conscience de sa destination: la place de la Comédie.

Tout en courant dans la rue de la Loge, avec ses bas immeubles d'habitation, la jeune femme, simplement éclairée par la lueur des réverbères et des décorations de Noël, passa son plan en revue: atteindre la place de la Comédie et se perdre dans la foule, si dense que ce gros balourd de détective ne pourrait jamais l'y retrouver.

A peine arrivée, la jeune femme se mêla à un groupe de jeunes en espérant passer inaperçue. Ceux-ci se dirigeaient vers le musée Fabre en commentant joyeusement les illuminations. Pour l'invisibilité, c'était raté : en jetant un coup d'œil derrière elle, Julie avait aperçu Defontaine qui marchait à grand pas vers elle, jouant des coudes dans la foule.

Furieuse, la jeune femme quitta le groupe et accéléra le pas vers le marché de Noël. A proximité de plusieurs illuminations et de la grande roue, celui-ci était l'endroit parfait pour disparaitre.

Plusieurs mètres derrière elle, le détective agrandit sa foulée. Si cette petite peste le distançait, c'en était fini de lui et de sa carrière! Retour en bas de l'échelle!

Ruminant ces sombres pensées, il ne vit pas arriver une femme tenant une énorme barbe à papa et se la prit en plein visage.

Julie, jetant un dernier coup d'œil vers le détective, étouffa un rire en le voyant tenter de repousser la mousse rose qui recouvrait son visage, ses cheveux et une partie de ses vêtements. Elle se fondit dans la foule, serrant contre elle le butin de son vol.


Ceci est (encore) pour une rédaction dont le sujet est: "rédigez une course poursuite dans Montpellier à la troisième personne du singulier et au passé."

Elle est pour lundi et je voudrais votre avis: Sincérement, est-elle bien? Respecte-t-elle la consigne? Combien m'auriez-vous mis?

Vous a t'elle plu?

Miss_Paillettes


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