Elle est assise dans une pièce blanche,une main sur son œil et la peau recouverte de trous sombres.
Des milliers de vides de toutes tailles dont la profondeur obscure et infinie contraste avec les restes de sa peau laiteuse aussi terne que son regard.
Seul son œil droit fut épargné.

Elle se lève et laisse sa main protectrice glisser découvrant un trou noir béant à la place de son deuxième œil puis marche doucement vers la fenêtre.
Celle-ci donne sur un groupe de jeunes gens à la fois divers mais tous différents d'elle et jouant ensemble au milieu de l'herbe verte.
Ils ne peuvent la voir mais elle les observe ses mains pâles contre la vitre froide et invisible les séparant.
Comme si elle allait passer à travers...

Elle cligne des yeux plusieurs fois afin de retenir les larmes obscures brouillant sa vue.
À la place quelque chose tentant de s'échapper gronde à l'intérieur d'elle.
Elle plaque ses mains sur ses lèvres incolores mais malgré tout un cri perçant traverse la pièce immaculée pendant qu'une autre lamelle de sa peau lactée tombe découvrant un nouveau trou noir laissant échapper le son mordant de sa douleur.