Potentiel chapitre d'une potentielle histoire qui ne sera sûrement jamais publié
(Je sais qu'il y a une faute dans le titre *publiée* mais le dernier -e a été zappé par manque de place)
À cette heure-là, tout le monde dormait au palais de Myridell. Il était tôt, seuls quelques rayons de soleil doré s'étaient glissées entre les rideaux en velours des fenêtre Est du château. Les fleurs étaient colorées, l'herbe bien verte, quelques oiseaux chantaient, le printemps flottait dans l'air. Un grognement soudain troubla la tranquillité du palais. Tout le monde dormait, sauf Piggy évidement. Le pauvre chou se tournait et retournait sur son petit matelas de plume, cherchant désespérément le sommeil. Un ronflement disgracieux se fit entendre dans le lit de sa maîtresse. Dieu qu'il la détestait cette maîtresse! Surtout depuis le jour où la merveilleuse idée de l'affubler d'un immense nœud d'un vert à vomir lui était venu. Un nouveau ronflement retentit. Elle ronflait vraiment fort, les tympans de Piggy en firent les frais. Il se redressa brusquement sur son petit lit à barreau, il avait la furieuse envie de faire ses besoins. Malheureusement, il devait attendre que sa maîtresse se réveille car il ne pouvait pas sortir de son lit tout seul. Il essaya d'escalader, en vain. Saloperie de barreaux.
Plic, ploc. Plic, ploc.
Non! Le robinet qui fuyait, il devait s'occuper l'esprit avant de faire pipi dans son lit, ce qui était formellement interdit. Il jeta un cou d'œil circulaire. Un inventaire. Il allait faire l'inventaire de la chambre de sa maîtresse, et accessoirement la sienne. Ce n'était l'idée du siècle, mais ça avait le mérite d'être long. Il s'assit sur le matelas.
À côté de lui, un immense lit à baldaquin se dressait. Les rideaux avaient été arrachés, suite aux multiples tentatives de sa maîtresse pour en faire des balançoires. Les draps et les défunts rideaux étaient d'un beau bleu turquoise, ainsi que l'oreiller. Sur le coussin reposait une tête qui avait la bouche grande ouverte, c'était de là que s'échappait les ronflements sonores qui horripilaient tant Piggy. Des longs poils bruns, appelés cheveux par sa maîtresse, étaient tressés sur cette tête, les yeux, que Piggy savait d'un marron banal, étaient fermés et dans l'antre noire de sa bouche étaient rangées des petites dents blanches, bien alignées sur la gencive. Un filet de bave coulait le long de sa joue, Piggy se détourna bien vite de cette vision et reporta son attention sur le reste de la chambre. Des fringues. Partout. Sur le bureau, dans l'armoire, accrochés à la poignée de porte, au porte-manteau, aux chaises. Des culottes, des robes de soirées, de bal, des pantalons troués, en soie, en jean, en coton, des T-shirt bleus, marrons, verts, roses, jaunes canari, dont une bonne moitié étaient pleins de terre et d'herbe sèche. Des fringues et des livres. Sa maîtresse lisait de tout. Des romans, des BD, des livres pour enfants, des magasines poeple, de voitures, de jouets, de programmes télé, des livres d'action, d'aventure, d'amour, d'humour, de Dora, de princesses, d'animaux, de fées, de Oui-Oui, de Victor Hugo, de recettes. Surtout de recettes. Elle adorait la cuisine, mais la cuisine ne l'aimait pas. Ses parents lui avait interdit lui en avait interdit l'entrée depuis le jour où celle-ci avait été fortement détériorée à cause d'une malheureuse erreur de la part de sa maîtresse.
Dans la chambre, il y avait aussi de la nourriture en abondance. "On sait jamais, disait-elle, si des extraterrestres débarquent, on aura de quoi manger pour un certain temps, juste au cas où." De le nourriture, des livres et des fringues trouées. Et de l'imagination. Plein d'imagination. Un peu trop même. Mais personne n'est parfait.
Piggy trouvait que sa maîtresse n'était vraiment pas très belle et ça le désolait. Il aurait pu être adopté par une de ses cinq sœurs mais non, c'était sur elle que le pauvre chou était tombé. La petite dernière, la plus jeune, et la plus moche. Il faut savoir qu'à Myridell, toute personne qui n'était pas blonde et qui n'avait pas les yeux bleus était considérées comme des erreurs de la nature. Et sa petite maîtresse n'avait aucunes des deux "qualités" requises pour être acceptée en tant que princesse. Ses parents, tous deux blonds aux yeux bleus, étaient désespérés. Leur propre fille était une erreur, ils lui avaient alors assigné une bonne fée, pour la remettre dans le droit chemin. Tout les matin, la petite princesse prenait un bain jaune, mangeait un petit déjeuner jaune, dans de la vaisselle jaune, mettait des vêtements jaunes pour que ses cheveux deviennent blonds. Mais tous les jours, la fillette échappait à la surveillance de la fée. Elle enfilait un jean et passait ses journées avec Piggy dans la forêt, elle ne revenait que le soir, une fois le soleil couché. Durant leurs longues promenades, la princesse se parlait beaucoup à elle-même, enfin, elle parlait à Piggy mais puisque celui-ci ne l'écoutait pas, elle parlait toute seule.
Plic, ploc. Plic, ploc.
Encore ce foutu robinet. La prochaine fois qu'il le voyait, Piggy allait lui mettre une bonne raclée. Voilà son envie pressante qui revenait. Il s'efforça de penser à autre chose. Comme ce qu'il allait manger ce matin! Il en salivait d'avance.
Soudain, la porte s'ouvrit et un tourbillon rose bonbon entra dans la pièce en hurlant d'une voix aiguë. Sa maîtresse sursauta et lança son oreiller à la tête de la chose rose. La chose rose claqua des doigts et toutes les fenêtres s'ouvrirent en même temps.
S'en était trop pour Piggy, la vessie du pauvre petit cochon lâcha brusquement.
~Pixy~
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top