Il était une fois, un être humain

Il était une fois, un être humain, un enfant de la Terre, un enfant de Dieu, un enfant d'Adam et Eve, un enfant d'un autre être humain, l'enfant d'un chômeur, l'enfant d'une mère au foyer, l'enfant d'un réfugié, l'enfant d'un immigré, l'enfant d'un noir, l'enfant d'un blanc, l'enfant d'un asiatique, l'enfant d'un Européen, l'enfant d'un meurtrier, l'enfant d'un travailleur, l'enfant d'un mort, l'enfant d'une pute, l'enfant d'un voleur, l'enfant d'un être contre-nature, l'enfant d'un handicapé, l'enfant d'un soldat, l'enfant d'un malade, l'enfant d'un blogueur, l'enfant d'un écolo, l'enfant d'un végétarien, l'enfant d'un chrétien, l'enfant d'un musulman, l'enfant d'un juif, l'enfant d'un athée, l'enfant d'un trans, l'enfant d'un gay, l'enfant d'un vieux, l'enfant d'un mineur, l'enfant d'un anorexique, l'enfant d'un boulimique, l'enfant d'un sans-papiers, l'enfant d'un sans abris, l'enfant d'un roux, l'enfant d'un nain, l'enfant d'un fou, l'enfant d'un dépressif, l'enfant d'un être bon, l'enfant du Mal, l'enfant du Bien, l'enfant de l'homme, tout simplement.

La rage l'habitait, une rage incontrôlable, il voulait faire payer pour toute cette misère. Faire payer l'injustice, le sexisme, l'homophobie, le racisme, l'antisémitisme, l'islamophobie, la pauvreté, le fascisme, le harcèlement, l'intimidation, la moquerie, l'ignorance, la souffrance, la douleur, l'indifférence, tout il voulait faire payer tout ça. Pour dénoncer la vérité accablante de ce monde à ces êtres naïfs, égoïstes, riches, imparfaits, vaniteux. Pour soutenir tous ces êtres touchés par cette misère injuste. Mais au fond d'où venait le problème ? Ces injustices ? N'était-ce pas l'homme qui était responsable de tout ceci ? Certainement. Mais que faire contre cet être imparfait et égoïste ? L'homme était-il mauvais de nature ? Dès la naissance ? Qui le rendait ainsi ? La société ? L'argent ? Les autres ? La Vie ? Oui. La Vie, la Vie avec u grand V. Cette salope de Vie. Qui donne le bonheur et la misère à qui bon lui semble, à ceux qui ne le méritent pas parfois, même souvent. Mais cet être humain plein de rage, que pouvait-il faire contre Elle ? Cette force si puissante, immortelle. Qu'est-ce qui pouvait bien être plus puissant que la Vie ? Qui stoppait la Vie ? Serait-ce...la Mort ? C'est ce qu'il pensait. Quand la Mort venait, n'était-ce pas pour nous délivrer parfois ? Alors la Vie était imbattable ? Le seul moyen était donc de fuir ? Si le seul moyen de se délivrer de la Vie était de rejoindre la Mort, autant rejoindre la Mort le plus tôt possible. Au fond la Mort acceptait tout le monde, des êtres les plus mauvais aux êtres les plus bons. Elle accueillait tout le monde, sans distinction de race, de religion, d'attirance ou politique. Alors la Liberté était donc là. La Mort ne faisait qu'un avec la Liberté. Et oui, la seule façon de baiser la Vie c'était le suicide. Alors cet être plein de rage se tua. La Vie ne le suivit plus jamais et la légende dit même qu'il demeurait enfin en paix, la main dans celle de la Liberté.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top