Le 22 mars au soir, Madeleine se coucha tôt, en espérant trouver le sommeil, contrairement aux nuits précédentes. En effet, cette histoire d'âge l'angoissait, et ce d'autant plus que son anniversaire approchait.
Ce soir là, veille de ses 60 ans, elle était au paroxysme de l'angoisse; se rassurant tant bien que mal par le fait que pas une seule fois n'avait été évoqué l'approche grandissante de la date fatidique, depuis le début de son séjour chez Jacques.
Peut-être que son fils avait finalement pris exemple sur sa mère, et n'attachait plus guère d'importance au temps ? Peut-être respectait-il simplement le choix de Madeleine ?
Peut-être angoissait-elle pour rien ? Ou peut-être avait-elle raison d'appréhender autant ce que lui réservait le lendemain ?
Peut-être... que des suppositions, aucune certitude ! Et ça, Madeleine ne le supportait pas ! Alors, lorsqu'elle estima le reste de la maisonnée endormie, elle se leva, quitta sa chambre et longea le couloir sur la pointe des pieds, à la recherche d'une certitude.
Jacques avait laissé son téléphone sur la table de la cuisine. Elle le pris sans hésitation, et tenta de le déverrouiller. Elle y parvint, à son malheur, en combinant les âges de César et Victoria. Cela lui suffit: Madeleine pris ses jambes à son coup.