Souvenir nº4: entre une salle de français et d'histoire

46 ans plus tôt...
« Papa, arrête ! Tu voudrais pas me foutre la honte le premier jour quand même ! »
Madeleine esquiva une milles et unième tentative de son père qui refusait de renoncer à se que sa fille l'embrasse même sur le parking du lycée, le jour de la rentrée; et s'extirpa rapidement de la voiture.
« - Bonne journée ma chérie ! lança son géniteur comme s'il s'eut adressé à ses ouvriers, soit à une centaine de personnes; et en cet instant, à tous les lycéens aux alentours.
« Oh ! Et j'aurais mon bisou de gré ou de force ! ajouta-t-il, ignorant le regard noir que lui lançait sa fille, et celui curieux et moqueur des autres. »
Madeleine pesta intérieurement contre son père alors qu'un groupe de filles gloussa à son passage. La journée commençait bien !
Et la jeune femme n'était pas aux bout de ses surprises !
A son entrée dans le bâtiment, les conversations cessèrent, et une centaine de paires d'yeux la dévisagèrent; certains avec envie, d'autres avec mépris.
Madeleine déglutit. Tous ses regards la mettaient mal à l'aise, pourtant elle avait tout fait pour les attirer.
Il fallait dire que la jeune femme était plutôt jolie, pour ne pas dire magnifique, mais s'il ne s'agissait que de cela, moins de regards ce seraient tournés et quelques bruits (autre que celui de la mouche qui était entrée par mégarde lorsque Madeleine avait ouvert la porte) auraient persisté.
La deuxième raison était celle-ci: ce jour là, Madeleine avait revêtu un top bleu turquoise à paillettes, qui s'apparentait plus à une brassière qu'à un tee-shirt; elle avait garni son coup d'un collier en cuir noir qu'on aurait aussi bien mis à un chien; un short taille haute arc-en-ciel lui faisait office de bas; et ses pieds étaient emprisonnés dans de grosses Doc Martens pailletées...
Le tout aurait parut ridicule et vulgaire sur n'importe qui d'autre, mais pas sur elle. D'autant que lorsqu'on apprenait à la connaître, on se rendait vite compte que toutes ces paillettes, ces hauts trop courts... constituaient une façade; et c'est ce que José fit, comme bien d'autres avant lui, mais il fut le seul pour qui Madeleine, le masque tombé, parut plus belle encore.

Le destin les fit se rencontrer ce même jour, après le déjeuné, dans le couloir du premier étage, entre une salle de français et d'histoire.
La sonnerie venait de retentir. José pressé, stressé, bouscula par mégarde notre Madeleine. La jeune femme tomba sous le choque, faisant tomber la pile de livres qu'elle tenait dans ses mains. (Tellement cliché ! Mais que voulez vous !)
Le jeune homme se confondit en excuse et lui tendit une main, qu'elle repoussa en riant... oui, en riant !
« - Si tous mes admirateurs me bousculaient dans les couloirs pour que je les remarquent, je serais sûrement à l'hôpital à cette heure ! Plaisanta-t-elle lorsqu'elle eut finit de rire. »
Elle s'était relevée et José constata qu'elle le dépassait de dix bons centimètres.
« Heureusement, ce n'est pas le cas ! Qui aurait envie de paraître maladroit !
Et surtout, qui se risquerait d'abîmer ce jolie minois ! poursuivit-elle, encadrant son visage de ses mains. »
Sans comprendre ce qui lui arrivait, José rougit. Madeleine s'en rendit compte avant lui.
« - Oh oh ! fit-elle l'air malicieux. On dirait que j'ai visé juste !
-Non non... ce... ce n'est pas... ce n'est pas ça... enfin... je n'ai pas fait exprès de... enfin pardon... bredouilla-t-il. »
Et Madeleine se remit à rire.
José ne s'était jamais sentit aussi ridicule...
Au même moment, un groupe de garçons, à la musculature deux à trois fois supérieure à celle de José, s'arrêtait à leur niveau. L'un d'eux, un grand brun aux dents trop blanches, prit Madeleine par les hanches et la colla contre lui d'un geste vif, presque brusque.
Sûrement son petit ami, songea José. Inexplicablement, cette pensée lui déplu, et l'air exaspéré qu'affichait désormais Madeleine à l'intention du brun le ravi au contraire.
Cependant, son ravissement fut de courte durée car bientôt le brun se penchait vers Madeleine et l'embrassait fougueusement.
José, qui avait une soudaine nausée, tenta de s'éclipser discrètement, mais le brun avait finit de dévorer les lèvres de sa petite amie et:
« -Où tu vas comme ça ? demanda-t-il a son intention, Madeleine toujours serrée contre son flanc. »
La jeune femme semblait beaucoup moins confiante à présent, presque fragile.
« - Je dois... je dois aller en cours... parvint à formuler José.
- Ah ouais ? Tu t'es excusé au moins ? reprit-il.
- Laisse le tranquille Mathias, l'interrompit timidement Madeleine. »
Mais le dénommé Mathias ne lui prêta aucune attention.
« - T'iras en cours quand t'auras ramassé tout ça ! Poursuivit-il. »
Il désigna le tas de livres aux pieds de Madeleine, que José, qui ne tenait pas à être en retard le jour de la rentrée, pour sa première heure de cours en plus, s'empressa de ramasser.
Mais alors qu'il tendait à Madeleine ses ouvrages, la deuxième sonnerie retentit.
« - Et en plus tu nous mets en retard ! lui reprocha Mathias. »
Quelque chose disait à José que Mathias et ses copains n'étaient pas du genre à arriver à l'heure... mais il ne répliqua rien, ne tenant pas à être plus en retard, et surtout à se faire des ennemis le premier jour.
Il lâcha un simple « bonne journée » à peine audible, se précipita vers la salle d'histoire, toqua, s'excusa et entra... Madeleine sur ses pas.

••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Wouah !😱
C'est le chapitre le plus long que j'ai écris jusqu'à présent !👏👏👏 (oui oui, je m'autofélicite (nouveau mot !))
En même temps... comme on dit, la quantité ne garantie pas la qualité !😌
(un truc du genre)

Sinon j'espère que vous n'êtes pas trop déçu qu'il s'agisse encore d'un flash back ! (Je pense particulièrement à OrianeAZL qui m'a reproché, avant même publication, ce nouveau flash back !😛)

Je compte sur vous pour voter et/ou commenter (que vous ayez aimé ou non, je suis ouverte à toutes critiques !)

Voilà voilà !
A bientôt !👋

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top