Mélodie du bonheur... ou presque

Au milieu du salon ensoleillé de Madeleine, un nouveau monde avait surgi: un ailleurs enchanteur, paisible, ondoyant, liquoreux. Un ailleurs éphémère cependant, temporel; mais que Madeleine avait le pouvoir de faire durer, cesser, précipiter, alentir, proroger, mesurer, tempérer, accentuer. Un ailleurs, en sommes, entièrement à sa merci.
Cette univers vaste, faste, tenait dans le Concerto n°2 de Chopin, que les doigts arthrosiques, mais encore agiles, de Madeleine, interprétaient avec aisance sur un vieux piano Schiedmayer demi-queue.
Redoutant de mettre fin à ce monde à part, unique, libérateur; à se cocon vaporeux dans lequel elle flottait, notre soixantenaire répéta, improvisa, et répéta encore, deux heures durant ce même morceau. Elle aurait bien encore continuée si ses doigts n'étaient pas douloureux.
Alors, elle atténua, alentit, progressivement... les dernières notes furent à peine audibles, mais toujours maîtrisées.
Alors régna à nouveau le silence, ramenant Madeleine à sa solitude, sa lassitude, ses remords, ses regrets, son âge... à sa famille... Jacques, César, Victoria... José. Oui, José.
Cet homme qui avait dit l'aimer, l'avait abandonné.
Cet homme qui lui avait promis « forever », qui avait été la cause de son plus grand malheur.
Cet homme avec lequel elle avait tant de projets, mais qui ne semblait apparement pas l'inclure dans les siens.
Cet homme, enfin, à cause duquel elle s'était mariée précocement, à un homme qu'elle n'aimait pas, mais qui avait eut la bonté de l'accepter dans son état...

_______________________________

Voyons par un petit quiz si vous êtes des lecteurs attentifs:😉
1. Qui est cet homme que Madeleine a épousé sans pour autant l'aimer ?
2. Pourquoi José est-il parti ?

Par curiosité:
3. Jouez-vous du piano ou d'un autre instrument ?
4. Connaissez-vous Chopin😅? Et si oui, appréciez-vous son œuvre ?

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top