Des retrouvailles heureuses... ou presque

Tout en fouillant la gare des yeux à la recherche de Jacques, Madeleine se répéta sa discussion avec le trentenaire du train:
Le trentenaire se nommait Mathieu. Il était médecin depuis tout juste quatre ans, et se lassait déjà.
Il avait repris la clientèle de son père. C'était, en effet, pour ce dernier qu'il était devenu médecin. S'il avait écouté son cœur, Mathieu aurait fait les Beaux-Arts.
Il n'avait aucun regret cependant, car, ses parents, bien qu'enchanté que leur fils suivent les traces de son père, n'avait toujours voulu que son bonheur, et ne lui avait pas (du moins consciemment), imposé de suivre un cursus scientifique, puis de faire médecine.
De plus, Mathieu prétendait ne pas exceller en dessin. Mais ça, parce qu'il n'avait pas encore eut affaire au raisonnement de Madeleine:
« -C'est bien beau de savoir dessiner, avait-elle déclaré, mais dès lors que tous les artistes savent dessiner, ça n'a plus d'intérêt !
Et songez à ce cher Picasso ! Ce pauvre homme n'a jamais su dessiner ! Et pourtant ! Dieu sait qu'il est célèbre ! Et pourquoi ? Parce que tous ces confrères de l'époque savaient dessiner... résultat: Picasso s'est démarqué sans effort et le voici précurseur et figure emblématique d'un mouvement artistique... dont j'ai oublié le nom...
- le Cubisme, l'avait sauvé Mathieu, qui se retenait tant bien que mal de rire.
- Oui ! C'est ça ! Merci. Le cubisme...
Les peintures de Picasso sont certes odieuses, mais elles ont le mérites d'avoir été marginales ! avait-elle conclu.»
Elle débordait alors de fierté, tandis que Mathieu pleurait de rire...

Madeleine fut tirée de ses pensées par la voix de Jacques.
Son fils était là, devant elle, plus beau que jamais après quatre ans ! (Elle essaya d'ignorer au mieux les quelques rides qui avaient creusées son front...)
Cependant, malgré leur joie commune de se retrouver, il s'observèrent un moment en silence, ne sachant trop comment réagir. Ce fut finalement Jacques qui pris les devants, ouvrant grand ses bras. Madeleine vint s'y blottir, sans hésitation cette fois.
Ils restèrent ainsi un moment; dans les bras l'un de l'autre, s'avouant par le geste qu'ils s'étaient terriblement et mutuellement manqués.

Les retrouvailles avec Francesca furent nettement moins heureuses. Celle-ci exécrait Madeleine, et c'était réciproque. Ce n'était pas un secret ! Les deux femmes, toutes deux très (trop) franches, et au caractère bien trempé, avaient fait part à l'autre de ses quatre vérités, dès leur première rencontre !
Aussi, Madeleine ne cachât-elle pas, entre autre, sa déception que son fils et elle n'aient pas encore divorcé.

Quant à César et Victoria, ils étaient à cet heure encore à l'école... Madeleine devrait attendre un peu avant de pouvoir les prendre dans ses bras.

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Hey !
J'espère que vous allez bien, et que ce chapitre vous a plu malgré sa brièveté !😅🙃
...
Par curiosité, appréciez-vous l'œuvre de Picasso ?
Et que pensez-vous de l'explication de Madeleine quant à la célébrité du cubiste ? 😂🙃

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