prologue (2)




Je me retrouve à Foxfire et me dirige vers le grand hall, où tous les élèves sont déjà rassemblés. Juste à temps ! Le visage de dame Alina apparaît à l'écran :

-Bonjour, Chers prodiges !

Et Bla, et Bla, et Bla.

Je n'écoute plus, dans la lune, comme d'habitude. C'est alors qu'une annonce attire mon attention :

-Je m'adresse maintenant aux niveaux 5. Pour ceux qui n'ont pas encore manifesté de talents particuliers, les toutes dernières sessions de détectage de talent se dérouleront aujourd'hui. Après quoi, si vous n'avez pas manifesté de talent avant demain, nous serons désolés de vous apprendre qu'il sera considéré que celui-ci ne se manifestera jamais.

Cette phrase semble m'être adressée.

Car je n'ai pas encore manifesté de talent.

Et qu'à ce stade, il est rare d'en manifester un.

J'inspire, expire et remet mon sourire habituel en place. Je viens d'apercevoir Castella, ma précieuse amie. C'est la seule, d'ailleurs.

Mes parents étaient mal assortis.

Mon père avait un talent.

Pas ma mère.

Rajoutez à cela le fait que je sois la seule de mon niveau à ne pas en avoir manifesté un...

Je m'apprête à appeler Castella quand je vois qu'elle parle à ma cousine. Je ne comprends pas, elle la déteste ! Je me reprends. Elle doit avoir ses raisons. Dès qu'elle a fini, je m'approche.

-Bonjour, Castella !

-Oh, bonjour ! ça va, tu ne t'inquiète pas trop pour ton talent ? tu risques fortement de ne pas en manifester...

Ce n'est pas ce que j'appellerais des encouragements, mais je ne vais pas me plaindre. Le reste de la journée passe très vite. On nous teste pour voir si nous sommes vociférateurs en nous mettant dans une pièce pleine d'élèves bavards, pour voir si on s'agace et qu'on les fait taire d'un hurlement.

Résultat :

Rien.

Je rentre, dépitée. Je ne veux pas inquiéter ma mère, aussi je monte directement dans ma chambre.

Je ne prends même pas la peine de me changer. J'éteins la lumière et m'effondre dans mon lit.

Ce que j'aurais aimé avoir un talent !

Tellement aimé !

Tellement...

Et je m'endors.

J'ai l'impression de ressentir un fourmillement dans ma poitrine, qui s'étend dans tout mon corps. Tellement rassurant...

(:...:)

Je me réveille, engourdie. J'ai encore oublié de fermer les rideaux. Je ne me souviens plus de ce qui m'est arrivé hier. Je me redresse, et, prise de migraine, je me souviens. Morose, je me lève...

Et ne trouve pas ma jambe droite.

Littéralement.

Un hurlement s'échappe de ma bouche.

Je sens que je m'appuie dessus, mais je ne la vois pas.

Et là, elle reparaît, comme si de rien était.

Je me dis que j'ai rêvé. Je me dirige vers le miroir spectral... et hurle à nouveau.

Cette fois, c'est ma tête qui a disparu.

C'est alors que je comprends.

J'entends ma mère qui tambourine à la porte.

Je gémis. Opale s'inquiète. Mais tout tourne autour de moi.

J'ai bien manifesté un talent.

Je devrais être contente.

Mais la nausée m'envahit.

Je suis éclipseuse.

Comme mon père l'était.

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