Chapitre 14
PDV Wilda:
Je me laisse entrainer par Chaïna. Tout à coup retentis derrière moi une voix que je n'ai vraiment pas envie d'entendre:
-Eh, salut! Tjazy, Kaïcen, Chaïna, Doren et... ah, t'es là aussi, Wilda?
Je me retourne et croise le regard de ma cousine, Daïla. Je ne crois pas vous l'avoir décrite...
On ne se ressemble absolument pas. Elle porte toujours magnifiquement bien ses cheveux bruns foncés ondulés, aujourd'hui détachés et tombants sur ses épaules fines. elle est assez mince, fais une demi-tête de moins que moi. Ses yeux sont d'un beau bleu glacier et son petit nez est assez fin, sa peau claire.
Un visage d'ange cachant une vraie peste.
-Ah, euh... salut Daïla. Je répond.
-Ouais ouais. Sérieusement, elle est dans votre groupe? Je voulais venir avec vous!
C'est alors que Kaïcen dis quelque chose à l'oreille de ma cousine. Un peu surprise, Daïla regarde la jeune fille pendant un instant, puis tourne les yeux vers moi et m'adresse un sourire narquois.
-Ah ok! Je comprends, dit-elle.
Je n'ai aucune idée de ce que Kaïcen a dit, mais je ne sais pas pourquoi j'avais l'impression que cela me concernait, de près ou de loin.
-Mais... tu peux rester dans notre groupe! Dis kaïcen. On a qu'a exclure quelqu'un d'autre! Comme... hum, Tjazy?
-Hey, pourquoi moi?! plutôt Doren!
-Ouais, appuie Chaïna, on exclue Doren!
-Hein? Mais pourquoi moi?
-C'est a deux contre un Doren. Tu pars, on reste, dis Kaïcen.
Je ne sais pas pourquoi mais je descelle plus de gentillesse dans les propos de la jeune fille que dans ceux des deux autres. Doren finit par partir, un peu en colère, mais un peu triste aussi. Je le comprends, mais je ne vois pas vraiment comment je pourrais m'y opposer.
Je vois alors que presque tous les autres groupes se sont déjà former, et qu'il ne reste qu'un groupe à qui il manque une personne; celui qui comporte Wylie, Tam, Linh et Nevin.
Oh oh. Cela ne va pas faire bon ménage.
En repensant à Wylie et aux autres, le doute m'envahit. Ai-je fais le bon choix? Ou aurais-je dû rester avec Linh, Tam, Nevin et Wylie?
Non, je me fais des idées. Ce n'est pas si grave ce qu'ils ont fait. Il y en a qui souffrent plus que moi. Peut-on appeler cela souffrir d'ailleurs? Non, j'ai bien fait. Je ne dois pas m'a^ppitoyer sur mon sort, alors qu'il n'y a sans doutes pas de raison...
-Votre attention, s'il vous plaît!
La voix de la gnomide me tire de mes pensées.
-L'épreuve va commencer! Je dis, toute excitée.
-Ouais ouais, me répond Kaïcen.
Elle est occupée à regarder je ne sais où. Je tourne la tête dans la même direction et voit Doren avec Wylie et les autres. Si es regards noirs étaient des lasers, alors Doren serait transpercé de part en part et mort sur le coup.
Je me tourne a nouveau vers Kaïcen. Ses yeux expriment... de la jalousie? destinée a Doren? Pourquoi? Et quelle est cette autre émotion que je vois dans son regard? En tout cas, sans savoir pourquoi je ne pense pas qu'elle soit destinée à Doren.
-L'épreuve suivante, dis la gnomide, sera inspirée d'un jeu de balle humain, appelé football.
-Quoi, un jeu humain?! C'est une blague!!! Scandent Tjazy, Chaïna et Daïla.
Doren, toujours foudroyé de multiples yeux rageurs, n'a rien dit, de même que Kaïcen, mais leurs expressions choquées en disent long. Mais qu'est ce que cela a de si alarmant?
-Je ne participerais pas à un jeu venant de ces STUPIDES HUMAINS!!! Clame Kaïcen.
-Nous non-plus!!! Disent Tjazy, Chaïna et Daïla.
Un certain jeune garçon encore et toujours dans la ligne de mire de quatre adolescents enragés ne semble pas en penser moins.
-Attendez, Cela n'est pas si grave! Pourquoi semblez-vous si choqués?
Les jeunes gens rebelles me lancent un regard noir, excepté Doren pour une raison a présent évidente et Kaïcen, regardant plus loin, avec dans les yeux cette émotion que je n'arrive toujours pas a identifier mélangée a un peu de peur.
-C'est hors de question!!! Disent-ils.
-Eh bien vous n'avez pas le choix, dis la gnomide, les foudroyant du regard. C'est une épreuve collective, pour apprendre à se connaître! Et si vous persistez a être aussi belliqueux, n'allez pas vous plaindre après si vous êtes renvoyés de Foxfire!!!
Les jeunes gens se taisent, les yeux lançant des éclaires.
-Bien. En fait, aujourd'hui ne s'affronteront que deux groupes sur six. Nous continueront demain, le matin deux autres groupes, de même que pour l'après-midi. Quels groupes veulent participer maintenant?
Tous lèvent la main, sauf mon groupe. Ou plutôt je lève la main mais la baisse aussitôt, me sentant bête toute seule et sous le regard noir des autres.
-Tu es ridicule, me dis Chaïna en ricanant. Comme toujours. On ne participera pas.
-M... mais on doit...
-Oui, et bien on le fera DEMAIN!!! Et en DERNIERS!!! dis Tjazy en appuyant bien sur les derniers mots de ces deux phrases.
je ne proteste pas. Ils ont le droit de ne pas vouloir participer, et c'est vrai, j'ai toujours été ridicule. Je gêne tout le monde.
Les deux groupes sont sélectionnés, des groupes dans lesquels je ne reconnais que quelques têtes, de vue, qui étaient dans ma classe en niveau 6. C'est alors que je remarque deux élèves à côté de la gnomide, qui n'ont pas de groupes.
-Parfait! Dis la gnomide. à mes côtés, il y a Daïken et Solann qui se sont portés volontaires pour être les arbitres. Deux car déjà, cela correspondait plus au nombre d'élèves, et ensuite pour plus d'impartialité. Les règles sont les suivantes...
Je me suis déjà documentée sur ce sujet, un jour, comme ça, alors je connais les règle de ce "football". Ici elles sont à peu près pareilles, simplement la lévitation, limitée à deux mètres entre le corps et le sol, et la télékinésie, sont autorisées. Déjà, des gnomes s'affairent à délimiter le terrain et à poser les cages.
-Les autres, ajoute la gnomide, vous avez quartier libre. Vous pouvez rester supporter les équipes, retourner au dortoir, ou vous balader tant que vous ne dérangez pas les classes de niveau inférieur qui sont, je le rappelle, en cours.
"Quartier libre? Super!" je pense.
Mais quand je me retourne pour demander ce que l'on fait à mon groupe, ils ont déjà disparu.
Bon? après tout ce n'est rien...
Je marche, perdue dans mes pensées, sans vraiment regarder où je vais. Et quand je m'arrête enfin pour regarder où je suis, je vois autour de moi les saules pleureurs et le lac que m'a montré Wylie, cet endroit... féerique.
Oh. Je n'ai même pas fais exprès de venir ici.
L'inconvénient c'est que je ne sais pas par où on repart.
Enfin, je trouverais bien. Si Wylie était là, ce serait mieux.
"si il était là pour me guider..."
Sans que je le veuille, une larme roule sur ma joue.
Puis une autre.
Et encore une autre.
Alors je m'écroule, au bord du lac, la tête entre les genoux, et je pleure sans savoir pourquoi.
"Arrête. Il faut que tu arrêtes", je penses. "Tu n'as pas de raisons de pleurer. C'est trop égoïste, tu ne penses qu'a toi."
à grande peine j'arrête mes pleurs, malgré tout je reste sans forces, fatiguée, même en ayant aussi peu pleuré. je tremble. Je dois avoir une tête affreuse, enfin plus que d'habitude.
à ce moment là je sens une présence tout près, juste a côté de moi, comme si quelqu'un venait de s'assoir. Mais je ne lève pas la tête, je ne peux pas, je ne peux plus.
J'ai l'impression d'être dans un état de demi-conscience, un poids au ventre, une migraine horrible, les yeux rouges et gonflés, une boule dans la gorge...
Mais pourquoi?
Je ne dois pas. Je suis ridicule, comme toujours. Je gêne tout le monde.
-Mais pourquoi n'ai-je pas le droit d'être quelqu'un?
Cette question qui date d'il y a longtemps, celle que je me posais souvent, me revient en mémoire. Je penses même l'avoir dit à voix haute.
Pourquoi? Je ne sais pas.
à cette époque j'étais égoïste, je ne pensais qu'a moi. Je pensais être mal, je pensais que j'avais des problèmes. Mais non. Je dois penser à ce que les autres peuvent ressentir, pas qu'a moi.
Peu à peu, j'ai l'impression de sombrer. Je tombe sur le côté et reste là, dans l'herbe, roulée en boule.
Je sens comme une main se poser sur ma joue.
Et une voix qui me dis:
-Tu a le droit. Tu as le droit d'exister.
"C'est vrai?"
-Tu as le droit de penser a toi.
"j'ai le droit?"
-Maintenant tu peux te reposer sur quelqu'un. tu as des gens pour te soutenir. Tu as le droit de le faire. Tu as des gens pour te guider.
sans que je sache pourquoi, mais le visage de Wylie s'affiche dans mon esprit.
La voix est douce, presque un chuchotement.
Et à ce moment précis j'ai envie de la croire.
Et dans un souffle je m'endors. Un souffle qui ressemblait à un soupir de soulagement, comme si j'attendais ces paroles depuis toujours.
'(',",')--__--(',",')'
J'entre ouvre les yeux. Je suis dans mon lit. à la fenêtre on peu voir la lumière de fin d'après-midi.
-Ah, tu es réveillée!!!
Quelqu'un se jette a mon cou. C'est Linh, avec ses longs cheveux noirs.
-Tu t'es endormie! C'est Wylie qui me l'a dis. Il t'a ramenée et t'a confiée a moi. Il a dis de ne pas te réveiller, que tu avais un visage si paisible... et il avait raison! Que s'est-il passé au fait?
Je ne répond pas tout de suite, l'esprit embrumé. Petit à petit je me rappelle.
Le lac, les saules pleureurs, mes larmes douloureusement retenues...
et la voix...
Je me redresse doucement, Linh s'étant assise sur le lit près de moi.
Je murmure:
-... Wylie... ?
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