Chapitre 6

Le soleil du matin me réveille. J'ouvre les yeux et regarde autour de moi.

- Kiria, tu es...

Hein ? Où est-elle ?

Aucune trace d'elle aux alentours. Je me lève. Que faire ?
Je décide de me rendre dans le centre du village, là où la population se concentre le plus. Je me presse. Arrivé à l'endroit où se trouve la stèle, je m'arrête. Je promène mon regard sur la place. Elle n'est pas là !

Qu'est ce que je peux faire ? Je n'ai aucune idée de l'endroit où elle se trouve, aucune piste.

Je cherche, je réfléchis mais rien ne vient. Elle a disparu.
Soudain...

La grotte ! Elle est peut-être là bas !

Je cours en direction de la forêt qui entoure le village. Je ne me rappelle plus exactement du chemin que nous avons emprunté. Je m'enfonce dans la forêt.

Je cherche depuis une trentaine de minutes déjà. J'ai l'impression de tourner en rond, tous les chemins se ressemblent...

Comment faire ? Je n'arriverait à rien comme ça !

Je cherche désespérément une solution. Dans ma tête, tout s'embrouille. Je n'arrive plus à réfléchir correctement, j'ai du mal à me souvenir des jours précédents.

Pourquoi ? C'est maintenant que j'ai besoin de ma mémoire !

J'essaie de me calmer, en vain.

Pourquoi ? Je ne comprends pas... Je m'étais promis que je ne laisserai plus personne partir... Mais... une promesse, ça ne sert à rien... Je n'ai pas la force de le faire... C'est comme ça...

"Pas la force ?"

Hein ? Encore cette voix ?

"Tu n'as pas besoin d'être fort pour tenir ta promesse."

Hein ? Mais... sans force, on ne peut rien faire...

"Tu en es convaincu ?"

...Oui.

"Alors, tu vas abandonner ?"

Que pourrais-je faire d'autre ? Je suis trop faible...

"As-tu la preuve qu'elle est en danger ?"

Hein ? ...non...

"Alors, que dois-tu faire dans cette situation ?"

Je dois...

- La retrouver !

Bon... oui, j'ai eu une conversation avec une voix dont je ne connais pas l'origine mais je ne suis pas du tout avancé...

Je regarde autour de moi. La forêt s'étend à perte de vue, elle semble infinie...

Je ne pourrai jamais fouiller toute le bois à la recherche de la grotte. Je ne suis même pas sûr qu'elle soit là bas. Voyons... Je dois trouver une piste... Me rappeler de ses moindres faits et gestes. Il y a peut-être un indice sur l'endroit où je pourrais la trouver... même si j'en doute...

Je me remémore ses gestes, ses expressions, ses paroles...

Ses geste... elle a beaucoup ri... elle souriait souvent... qu'est-ce que ça peut vouloir dire ?
Ses paroles... on a beaucoup parlé... il y aurait un indice ? Qu'a-t-elle dit ? Quelque chose qui m'aurait marqué ?

Rien ne me vient. Je cherche au plus profond de mes souvenirs. Rien ne vient.

Ses faits et gestes, ses paroles... elle a dit...

"Ton odorat surdéveloppé"

Ah ! C'est ça... mon odorat...

Visiblement, je peux sentir des odeurs qu'elle ne perçoit pas.

Si je suis son odeur... son odeur... oui, je m'en rappelle... cette odeur... Je ne pourrai jamais l'oublier.

Je ferme les yeux.
Je me concentre au maximum pour essayer de percevoir tous les parfums qui m'entourent.
Je sens l'odeur des fleurs, celle de l'herbe, des arbres. Je sens les écureuils, les oiseaux. La rivière, les poissons... ils ont tous une odeur bien singulière.
Je ne m'étais jamais attardé là dessus... on peut percevoir tellement de choses en se concentrant un peu...
Je cherche son odeur.

Où est-elle ? Elle n'est pas là ?

Mon odorat ne parvient pas à couvrir toute la forêt. J'essaie de le pousser à ses limites, en vain. Je désespère.

Hein ? Là c'est...
UNE ODEUR DE SANG !!

Je me rue vers les émanations. Aucun doute possible, ce parfum, je le reconnaîtrais entre mille.

Je dois me dépêcher !

Je cours. Parfois, je marque une pause pour reprendre mon souffle ou vérifier que je suis sur la bonne voie.

Ah !

Je m'arrête. J'ai perdu l'odeur.
Je décide de monter dans un arbre pour avoir une vue d'ensemble sur la forêt.
Mais... grimper n'est pas aisé avec mes bras fins comme des brindilles.
Plusieurs fois, je manque de me blesser. Certaines fois, je n'arrive pas à éviter la blessure.
Finalement, après beaucoup d'efforts, je réussis à me hisser au sommet de l'arbre.
Je regarde aux alentours. Rien.
Quand, soudain, des oiseaux s'envolent d'un arbre un peu plus loin.

C'est là bas !

Je descends de mon perchoir sans trop m'écorcher.
Puis, je reprends ma course.

J'y suis presque !

Après quelques minutes de marche, j'arrive aux bords d'une clairière. Un horrible spectacle s'offre à moi.

Un loup gigantesque dévore un enfant. Il le déchiquette, le met en morceaux. Le sang du petit recouvre l'herbe verte de la plaine. Je suis horrifié. Je n'arrive plus à bouger tant la peur m'a empli. Je ne peux que contempler cette scène qui se déroule sous mes yeux. Plus aucun son n'arrive à sortir de ma bouche.
Le loup engloutit un à un les membres de l'enfant qui sont disséminés à différents endroits.
Je le regarde, incapable de faire autre chose, en proie à la peur.

L'odeur de sang me brûle les narines.
La vue d'un spectacle aussi sanglant me brûle les yeux.
Le son produit par les crocs du l'immense bête me perce les tympans.
L'atmosphère morbide qui a envahi la clairière me pèse sur tout le corps.
Je reste immobile. Les minutes me semblent être des heures.
Le loup croque les os de l'enfant qui n'est plus qu'un tas de chair à moitié déchiqueté.
Je le fixe. Je n'arrive plus à cligner des yeux, j'ai l'impression que la moindre seconde d'inattention pourrait me coûter la vie.

Le loup n'a pas laissé un seul morceau du corps de l'enfant, il n'en reste que les os et le sang étendu sur l'herbe.
Je suis pétrifié.
Tout à coup, le loup tourne la tête vers moi.
Mon coeur s'arrête. Des sueurs froides parcourent mon corps. Je ne bouge pas.
Il avance dans ma direction. Je suis tétanisé. Il s'approche de plus en plus. Je vois ma vie défiler devant mes yeux.
Le loup est vraiment très près de moi maintenant. Ses énormes crocs pourraient me broyer en un instant. J'ai peur. Pourtant, je ne bouge pas.
Je sais que je dois fuir, pourtant j'avance.
Je me lève, j'avance vers lui.

Pourquoi ?

Je m'approche de lui. Je ne comprends pas. Mes pensées et mes actes sont dissociés.
Soudain, je sens mon énergie me quitter. Mes jambes ne soutiennent plus le reste de mon corps. Je tombe au sol, incapable de bouger.

Ça y est, c'est vraiment la fin. Personne ne viendra me sauver, cette fois.

Je perds conscience. Mon corps pèse si lourd... Je m'effondre.
Dans ma chute, je crois apercevoir une ombre qui balaye la bête. C'est comme...

Bonjour ! (Un jour, j'arrêterai les "bonjour" 😂)
Merci d'avoir lu !
Ce chapitre est peut-être un peu plus gore que les précédents alors j'espère qu'il vous aura quand même plu. 😊
En fait, mon histoire sera vraiment centrée sur le combat alors ce genre de scène risque de se répéter. ❤
Pour l'instant, vous avez peut-être l'impression que l'histoire n'avance pas mais, en réalité, je suis en train de poser les bases pour pouvoir avoir une oeuvre complète à la fin.
Il va falloir patienter encore un peu mais les révélations ne se feront pas trop attendre. Elles arrivent bientôt !

Rendez-vous au prochain chapitre !

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