Chapitre 5: Bonjour célibat, je m'appel Mike
Récemment, Livai m'a appelé en pleine nuit pour me dire une phrase que je n'aurais jamais cru entendre de sa bouche : « Mike, j'ai un problème... Je crois que je tombe amoureux ». Au début, je n'ai pas su quoi dire, croyant qu'il se moquait du pauvre moi-même toujours endormi, mais non, il semblait sincèrement paniqué.
Dans la soirée, il a dû aller étudier chez une fille de sa classe, Hansi Zoe. Cette fille à lunette est d'ailleurs aussi sa collègue au dépanneur où il travaille et cela fait longtemps qu'il m'en parle en me disant comme elle l'agace avec son trop-plein d'énergie. Jamais je n'aurais pensé qu'il puisse tomber amoureux d'une personne qu'il qualifie lui-même de folle. Je suis heureux pour lui!
Hansi a commencé à venir s'assoir avec nous pendant les pauses et je l'ADORE. Elle est très drôle et ensemble, on peut se moquer gentiment de celui qui est désormais son petit ami. C'est très agréable de ne plus être l'unique mec casé de la bande.
La fin de l'année va bientôt pointer le bout de son nez et notre équipe est plus soudée que jamais pas les liens de l'amitié. Presque chaque samedi, nous nous retrouvons au chalet d'Eren afin de nous amuser ensemble et jouer à des jeux vidéo. Jamais je n'aurais cru pouvoir avoir une vie sociale aussi comblée.
Même à l'école, il y a de plus en plus de gens qui viennent s'assoir à notre table. Chaque membre de l'équipe amène leurs autres amis, ce qui fait grandir le groupe. Nous avons même un nouveau joueur appelé Marco. C'est Jean qui l'a forcé à joindre l'équipe, mais ce dernier semble bien aimer ce sport malgré sa grande timidité. Il est très gentil avec son visage rond couvert de taches de rousseur.
L'unique personne à cette table que je ne porte pas dans mon cœur doit être Marie, une fille de terminal qui colle toujours Erwin et Nile. Je ne sais pas pourquoi, mais elle m'agace au plus haut point.
Assis au pied de mon lit, nous sommes dimanche et je joue à Counter Strike avec Nanaba, qui elle, est assise sur mon matelas. Nous ne suivons pas vraiment le jeu, préférant faire un concours pour savoir qui tuera le plus d'ennemis. Avec honte, j'avoue que je perds.
Quand son équipe remporte une nouvelle fois la victoire, ma copine lève les bras en l'air d'un geste fier qui me fait grogner. Comment puis-je toujours perdre contre elle !?
-Tu veux qu'on change de jeu? Proposai-je, peut-être qu'à un autre, je vais être meilleur?
Je sens Nanaba passer ses bras autour de mon cou pour me serrer contre elle avec un sourire. Qu'est-ce que ça veut dire? Elle embrasse affectueusement ma joue.
-C'est un oui ou un non? Demandai-je, je peux te nommer les jeux que j'ai.
-J'ai envie de faire autre chose, Mike. Tu sais, ta famille est partie au cinéma, donc nous sommes seuls... Ça fait très longtemps qu'on ne s'est pas retrouvé totalement seul dans une chambre.
-Ah. Et parce qu'on est seul, tu ne veux plus jouer?
Sans répondre, elle descend du lit pour venir s'assoir devant moi et ainsi commencer à m'embrasser sur les lèvres. Je lui rends ses baisés, bien que ceux-ci prennent vite en intensité sous son contrôle. Nanaba caresse mon torse sous mon gilet, descendant toujours plus bas sa main avant d'éloigner sa bouche.
-Ça doit faire près de deux mois qu'on n'a rien fait, affirme-t-elle, j'ai vraiment envie de toi, maintenant.
-Maintenant? Tu es certaine? Je ne sais pas trop si...
Elle replonge sur mes lèvres pour me faire taire. Sérieusement, je n'en ai pas envie. Je n'avais même pas remarqué que cela faisait si longtemps. Ma petite amie retire mon chandail pour avoir mieux accès à mon ventre musclé, puis sous ses ordres, nous montons sur le lit. Je la laisse faire pour lui faire plaisir, bien que l'excitation ne soit pas au rendez-vous, même quand elle me touche.
-Tu ne sembles pas très réceptif, remarque-t-elle avec inquiétude, je ne t'excite plus?
Oh merde, je ne veux pas qu'elle croie ça. Pour la rassurer, ma main va caresser sa joue délicate.
-Bien sûr que non. Tu sais que tu es belle, Nanaba, ce n'est pas le problème. Promis, je vais me forcer pour te satisfaire. Je suis simplement un peu fatigué.
La fille ne semble pas très rassurée, mais je l'embrasse de mon plein gré pour la calmer et ainsi mieux lui montrer qu'elle se trompe. Quand elle recommence à prendre le dessus, je ferme rapidement la lumière, puis je la tourne sur le ventre.
J'aime beaucoup ses courts cheveux blonds...
***
Nous sommes mercredi et ce soir, nous avons une pratique de baseball. Ce sport me plait de plus en plus, même si nous perdons chaque partie depuis le début de l'année. Nous nous amusons, mais je dois l'avouer : nous sommes terriblement nuls. Même Erwin et Nile nous le disent, mais il est facile de comprendre qu'ils sont amusés dans leurs reproches. Pour eux, la victoire n'est pas ce qui compte le plus et je le sais.
Dès que la cloche annonçant la fin du dernier cours sonne, je sors retrouver Livai qui doit attendre à mon casier. Je m'arrête un peu plus loin pour lui laisser le temps d'embrasser une dernière fois Hansi avant qu'elle rentre chez elle. Ils sont adorables ensemble. Quand ils ont eu assez de temps, je m'approche en souriant.
-Hey, les amoureux, trouvez-vous une chambre!
Livai rougit en éloignant les lèvres de sa douce dans un grognement de colère. Il doit commencer à s'habituer à mes blagues. Mon meilleur est si facile à gêner que c'est tout simplement plus fort que moi. Le nain n'a toujours pas pris l'habitude d'offrir de l'affection à sa petite amie en public. C'est continuellement cette dernière qui fait les premiers pas.
Hansi nous salue de la main avec un large sourire avant de partir. Beaucoup plus grande que Livai, elle reste assez jolie avec sa longue tignasse brune continuellement attachée et ses lunettes rectangulaires. Son large sourire reflète une joie de vivre contagieuse qui contraste drôlement avec le caractère grognon de celui qui est désormais son amoureux.
-Vous êtes trop mignons, affirmai-je.
-Ta gueule. Tu as tes vêtements?
À titre de réponse, je lève le sac de sport que je tiens. Nous nous apprêtons à partir lorsque j'entends une voix féminine m'interpeller :
-Mike? Je peux te parler.
Nanaba se tient derrière moi, sans aucun de ses amis pour l'accompagner. Qu'est-ce qu'il y a? Ses grands yeux bleus semblent refléter une inquiétante tristesse. Ou est-ce de l'embarras?
-Ouais? Qu'est-ce qu'il y a?
-J'aimerais te parler en privé, si possible.
Livai comprend le message, puis dans un grognement il continue son chemin sans moi. Qu'est-ce que ma petite amie peut-elle avoir d'important à me dire? L'expression sur son visage m'inquiète atrocement... J'espère qu'il ne s'est rien passé de grave. Si quelqu'un a osé la blesser, alors je vais tout faire pour la consoler et prendre sa défense.
Je fais quelques pas vers la blonde afin d'effacer la distance qui nous sépare.
-Est-ce qu'il s'est passé quelque chose? M'enquis-je en passant ma main sur son épaule.
-En fait, je veux te parler de quelque chose à quoi je pense depuis un bon moment déjà. Tu sais, c'est très difficile pour moi de me tenir ici, mais je le dois... Est-ce que tu m'aimes? Je veux que tu sois honnête, Mike.
J'ouvre grands les yeux, surpris. C'est quoi cette question?
-Bien sûr que je t'aime, Nana. Tu le sais.
Je me force à lui sourire, mais elle se contente de pincer les lèvres. Est-ce des larmes qui remplissent lentement ses yeux? Non, impossible. Elle ne pleure jamais. Sa force émotionnelle est l'une de ses grandes qualités... Pourtant une goutte d'eau coule le long de sa joue délicate.
-Je ne te crois pas, souffle-t-elle.
-Hein? Mais pourquoi tu ne me crois pas? Je pensais que tu savais que je t'aimais...
-C'est pourquoi tu ne me le dis jamais? Car tu croyais que je le savais? Mike je... j'ai bien réfléchi et je pense sincèrement qu'on ne partage pas les mêmes sentiments l'un pour l'autre. Peut-être que tu ne l'as pas remarqué, mais tu me traites toujours comme une simple bonne amie... Tu ne me colles plus, ne me dis plus de mots doux... Je n'arrive même plus à t'exciter! Ce n'est pas normal.
Je ne sais pas quoi répliquer à ces accusations. Il est vrai que je ne suis plus très démonstratif, mais c'est parce que je n'ai jamais cru que c'est ce qu'elle voulait. Surtout que ces temps-ci, elle me réprimande toujours pour des riens.
Récemment, nous sommes allés faire une marche sur notre temps libre du midi. Nanaba s'est fâchée parce qu'il parait que je parle trop de mon équipe de baseball. Selon elle, seul le prénom d'Erwin sort de ma bouche en ce moment. N'est-ce pas normal puisqu'il est mon capitaine? Sa colère est un mystère pour moi.
-Où veux-tu en venir? Demandai-je.
-Je sais qu'il te plait, Mike... Tu le regardes tout le temps. Tu en parles tout le temps. Tu ne m'as jamais regardé comme tu le regardes et je t'interdis de le nier. Tu t'es même coupé les cheveux pour lui! Honnêtement, je veux que tu me dises... Est-ce que tu me trompes avec Erwin?
-Quoi? Bien sûr que non! Erwin n'est pas gay! Comment peux-tu insinuer ce genre de chose?
-Désolée... je ne voulais pas t'insulter. Mais toi tu ne nies pas que tu le trouves de ton gout?
J'ouvre légèrement la bouche, mais aucun son ne parvient à en sortir. Cette question ne m'avait jamais effleuré l'esprit avant. Je baisse les yeux, finalement incapable de nier l'évidence. Oui, Erwin me plait.
-Et alors?
-Écoute, Mike, moi je t'aime beaucoup, mais je ne peux plus continuer comme ça dans une relation qui n'est pas réciproque. Je ne veux pas perdre ton amitié.
Ça fait mal... Oui, j'ai l'impression qu'elle vient tout juste de me gifler avec ses mots. Incapable de parler, je la laisse m'offre un dernier câlin avant qu'elle me tourne le dos, me laissant seul comme une vielle chaussette abandonnée au fond de la laveuse. Nanaba vient de me larguer? Je viens de me faire laisser?
D'un pas lourd, je pars retrouver Livai qui m'attend au vestiaire, les bras croisés.
-Alors, elle te voulait quoi? S'enquiert-il.
-Je suis célibataire.
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