Chapitre 29: Le charmant père d'Erwin
Ce chapitre est TRÈS long, mais j'espère qu'il vas vous plaire ^^. Désolée pour le langage cru du père d'Erwin!
PDV Erwin
Allongé dans mon lit douillet, la douce lumière du soleil traverse les rideaux pour lentement me réveiller. J'étire mon bras pour le passer par-dessus le corps de l'homme qui dort habituellement à côté de moi, mais tout ce que je parviens à agripper c'est le vide. Est-il déjà levé?
Je m'étire en ouvrant difficilement les yeux, jetant au passage un coup d'œil au réveille-matin qui me montre que j'ai enfin réussi à faire la grasse matinée. Ça fait tellement longtemps que mon travail ne m'a pas permis de dormir... Cette semaine de vacances n'est vraiment pas de refus.
Après avoir enfilé un jogging et un large t-shirt qui appartient à Mike, je pars vers la cuisine de notre appartement. Il est hors de question que je retire ces vêtements mous, sauf peut-être si mon blond m'y force temporairement. Une faible musique résonne dans la pièce alors qu'une agréable odeur de bacon en pleine cuisson vient chatouiller mes narines.
Un sourire se dessine sur mes lèvres lorsque j'aperçois mon petit ami s'activer devant le four. Portant uniquement un chandail trop long pour cacher son caleçon et son tablier affreux sur lequel trône le visage du célèbre Grumpy Cat, Mike dandine ses fesses musclées au rythme de la voix à Freddie Mercury. Il est mignon.
Je l'admire un instant avant d'aller l'enlacer par-derrière.
-Qu'est-ce que tu prépares? M'enquis-je en l'embrassant sur la joue.
-Sandwich matin spécial Mike pour que tu commences bien ta semaine de vacances! J'ai mis en marche la machine à café et je t'ai sorti deux sucres et un lait, comme tu l'aimes.
Je souris à mon amoureux avant de l'embrasser affectueusement sur les lèvres. Cela fait deux semaines que j'ai osé lui dire les grands mots pour la première fois et que nous nous sommes réconciliés après que j'ai fait le con pour une énième fois. Depuis, j'essaie de me faire pardonner en lui donnant plus d'amour que pendant les cinq années où il s'est montré patient avec moi. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai pris ma semaine de vacances. Je compte amener mon homme en vacances dans un chalet éloigné que j'ai réservé. Ce genre d'activité lui plait, donc ça va lui faire plaisir. Passer du temps à deux nous fera le plus grand bien.
Comme Mike me l'a proposé, je prépare mon café matinal avant de m'assoir à la table pour regarder mon copain œuvrer à la préparation du petit déjeuner. Une fois terminé, il dépose le repas sur la table avant de prendre place sur la chaise voisine. La main sur ma cuisse, il attaque tendrement mes joues de baisers.
-Tu as prévu faire quoi de ta première journée libre? S'enquiert Mike.
-Commencer les valises pour notre séjour au lac. Hier soir, j'ai appelé et notre réservation est toujours prise pour notre départ demain. Je dois préparer le GPS, étudier le chemin et prévoir les lieux d'arrêts.
-Six jours de détentes, seuls tous les deux dans un chalet au bord d'un lac entouré d'arbres. Tu ne sais pas comment j'ai hâte d'être seul avec toi!
Je souris entre deux bouchées de mon sandwich matin. Il a toujours été là pour moi, peu importe comment je le traitais. Il est toujours revenu malgré ma méchanceté et jamais il n'a eu honte de m'aimer. Mon blond mérite amplement ce moment à deux.
Une fois notre déjeuner terminé, Mike ramasse les assiettes et commence à les laver. Ce n'est pas le moment de faire du ménage alors que la journée ne fait que débuter. Avec un sourire carnassier, j'approche de mon amoureux. Ma main sur sa joue, je le tourne délicatement vers moi pour le regarder droit dans les yeux.
-Tu croyais pouvoir m'échapper mon premier jour de congé? Souris-je en glissant ma main le long de sa hanche avec sensualité.
-Ce n'est jamais ce que j'ai voulu, répond Mike en glissant à son tour ses mains sur mes fesses pour me forcer à me coller davantage à lui.
Ne résistant plus, je plonge sur la bouche de mon petit ami pour la dévorer avec fougue et désir. Mike ne résiste pas, répondant aussitôt à ce baiser qui devient langoureux. Le faire dans la salle à manger n'est pas un problème, car le lieu n'a jamais eu d'importance pour nous. Qui a dit que le sexe était réservé à la chambre?
Mike glisse ses mains baladeuses sous mon chandail afin de le retirer. Sensuellement, il fait descendre ses lèvres chaudes le long de mon torse vers le bas, mais le bruit du téléphone met un terme à notre élan. Ce n'est pas vrai! Je grimace en tournant mon regard vers l'objet de malheur.
-Je dois répondre, soupirai-je
-Non, on s'en fiche du téléphone... Je suis certain que c'est juste Bertholdt qui a encore fait cramer son four en essayant de préparer quelques choses à manger.
-Mike... Je reviens dans une minute.
Mike marmonne, mais il me laisse finalement aller décrocher. S'il s'agit uniquement de Bertholdt ou de Hansi, je sens que je vais perdre mon sang froid. Est-ce trop compliqué de vouloir être tranquille pendant une journée? Au moins, au chalet où nous allons, nous n'allons apporter aucun téléphone. Si quelqu'un veut nous parler, il devra nous trouver et faire le très long trajet en voiture!
-C'est qui? Marmonnai-je en décrochant, je n'ai pas de temps à perdre.
-Bonjour Erwin. Je ne t'ai pas appris à mieux répondre au téléphone?
Mon sang se fige quand je reconnais cette voix. Bordel... Qu'est-ce qu'il me veut?
PDV Mike
Adossé contre le comptoir, j'attends que mon petit ami revienne. Moi, je n'aurais pas répondu dans un tel moment. C'était si bien commencé... De là où je suis, je n'entends pas ce que Erwin dit. Devrais-je continuer à laver la vaisselle en l'entendant?
Quand mon amoureux revient, son visage est sombre et dénué de sourire. Sans dire un mot, il agrippe son chandail sur le sol avant de partir en direction de notre chambre. Ça sent la mauvaise nouvelle à plein nez. Il n'aurait vraiment pas dû décrocher ce téléphone.
Un peu inquiet, je pars à la suite de mon blond, me plaçant dans le cadre de porte pour l'observer. Erwin est devant notre commode et il sort mes vêtements qu'il pose sur le lit. Pourquoi s'attaque-t-il uniquement à mes affaires? La panique me gagne.
-Chaton... rassure-moi s'il te plaît. Je garde un très mauvais souvenir de la dernière fois où tu as sorti toutes mes affaires de la chambre.
-Je ne sors pas tout, uniquement le minimum pour faire croire que tu dors dans la chambre d'ami. Tu sais que je ne te laisserai plus jamais.
-Je suis rassuré à uniquement 50%. Pourquoi tu m'envoies dans la chambre d'ami? Le téléphone que tu as reçu était pour t'apprendre que dormir à deux fait tomber les sourcils et tu crains pour leur survie?
-Pire... On devra remettre nos vacances de quelques jours. Mes parents arrivent pour le souper.
***
Erwin m'a forcé à mettre une chemise que je ne porte pratiquement jamais. Je hais devoir m'habiller lorsque j'ai prévu de passer la journée presque nue et me reposer dans les bras de l'homme que j'aime. Ce dernier fait les cent pas en mordillant sa lèvre inférieure. S'il continue, je vais aussi finir par m'inquiéter...
Ses parents ne sont jamais venus ici et ils ne m'ont jamais rencontré. Ils passent tout leur hiver dans le sud et quand ils reviennent pour l'été, Erwin va les visiter en solitaire. Ils sont loin d'être proches. Avec ce que je sais au sujet de son père, je comprends pourquoi mon blond fait des pieds et des mains pour qu'ils ne se rendent pas compte que je suis leur gendre.
Quand on sonne à la porte, Erwin se fige. Comment peut-on autant craindre sa famille? Il me rappelle le plan d'action pour la millième fois, puis il va ouvrir à ses géniteurs avant de revenir au salon. La femme est très grande, svelte et elle a l'air hautaine avec ses cheveux sombres attaché en un chignon serré.
Son père est quant à lui un homme barbu qui porte des lunettes. Ses cheveux couleur blé sont les mêmes que ceux de son fils, même s'ils commencent à grisonner sur ses tempes. Pour quelqu'un de son âge, il semble bien conservé, mais les rides au coin de ses yeux dégagent une froideur intimidante.
-Donc maman, papa, voici mon petit chez-moi, déclare Erwin, lui c'est Mike, mon colocataire et meilleur ami depuis cinq ans.
-C'est un plaisir d'enfin vous rencontrer, souris-je en tendant la main à monsieur Smith.
Ce dernier se contente de la regarder avec dédain avant de tourner les yeux vers son fils, m'ignorant complètement. J'ai l'air d'un bel idiot, la main tendue dans le vide.
-Je ne comprends pas pourquoi tu as encore un coloc à ton âge, crache-t-il, être médecin ne rapporte pas suffisamment?
-En fait, je viens de commencer à travailler pour de vrai. J'essaie d'économiser pour une maison, donc vivre avec Mike est avantageux. Je ne sais pas comment je pourrais m'occuper de l'endroit sans lui.
-Si tu te trouvais une femme, ce serait encore mieux, renchérit sa mère, à ton âge, cela serait la moindre des choses que tu y penses un peu.
-Maman, je n'ai pas le temps et tu le sais.
Cette discussion est loin de me plaire... C'est moi son petit ami et il n'a pas besoin d'une femme pour me remplacer! Je me force tout de même à sourire en allant servir le souper que j'ai préparé pour faire bonne impression. Charmer par l'estomac, c'est ma spécialité.
Les invités viennent s'installer à table alors que j'endosse le rôle du serveur. C'est avec une grande minutie que j'achève de tout préparer et que je pose les assiettes sur la table. Les parents continuent simplement de discuter avec leur fils sans me remercier. Une fois assuré que tout est correct, je m'assois près d'Erwin et la femme me porte soudainement de l'attention :
-Et vous? Que faites-vous dans la vie, Mike? Êtes-vous médecin, comme Erwin?
-Certainement pas! Sans lui pour m'aider, je n'aurais probablement jamais passé mes sciences et mes math au lycée. En fait, je travaille dans une boutique de parfum, mais ce que j'aime vraiment, c'est d'animer des fêtes d'enfants.
-Animer des fêtes d'enfants? Répète monsieur Smith.
-Oui. Les parents m'appellent et je viens la journée de la fête. Je dois me costumer selon le thème que l'enfant a choisi. Parfois, je suis un pirate à la quête d'un trésor, d'autres fois un superhéros. Je leur prépare des activités et...
-Je vois, me coupe l'homme, vous êtes donc payé à faire le clown. Je ne vois pas comment vous pouvez gagner votre vie de la sorte, mais j'imagine que l'ambition n'est pas donnée à tous.
Erwin avale de travers tandis que j'ai l'impression d'avoir reçu une gifle. Ce petit travail est ce que j'aime le plus. Je suis conscient que ce n'est pas beaucoup, mais c'est mon blond qui m'a encouragé à exercer ma passion afin que je sois heureux.
***
Le lendemain, les parents d'Erwin proposent une journée magasinage.
Dans le but qu'ils apprennent à m'aimer, Erwin m'offre de les accompagner, ce que j'accepte joyeusement malgré le stresse que l'idée de passer la journée avec ma belle famille me procure. Mon dos est très douloureux après une nuit passée sur le canapé inconfortable du salon. Par gentillesse, j'ai offert ma fausse chambre à mes beaux-parents, espérant pouvoir me glisser subtilement dans le lit d'Erwin une fois la nuit tombée. Cependant, il s'est fortement opposé à cette idée, craignant que le pot aux roses soit découvert.
Quelle connerie... Tout serait plus simple si Erwin trouvait le courage de dire à ses parents : « Au fait, je suis bisexuel et en couple depuis cinq ans avec le meilleur mec du monde, qui plus est, est un vrai Dieu au lit. » Malheureusement, il n'a pas le courage de le faire. Nous serions censés être dans un magnifique chalet romantique en ce moment!
Nous sommes au centre commercial depuis deux heures déjà et la famille de mon blond m'ignore complètement. Peut-être que je suis devenu un fantôme sans m'en rendre compte? Gagné par l'ennui, je soupire avant que mon regard soit attiré par deux silhouettes qui marchent un peu plus loin. L'un d'eux pousse un carrosse de bébé dans lequel un petit garçon de deux ans à la peau métisse joue avec un hochet. Mes sauveurs!
-Reiner, Bertholdt!
Les deux garçons sursautent en me voyant foncer sur eux. Je leur fais chacun leur tour une accolade amicale, même si je les ai vus récemment.
-Vous me sauvez la vie, les gars, chuchotai-je, je vous en serai à jamais reconnaissant!
-Et comment on t'a sauvé? S'étonne Reiner.
-C'est sans importance... Est-ce que c'est le petit Matias que je vois là? Marco vous a demandé de le garder?
-Oui! En fait, il a demandé à Berthy, car je suis nul avec les enfants tandis que le cher parrain se débrouille. Ils allaient à un party de bureau à Jean, je crois, et ils étaient censés t'appeler, mais comme tu étais censé partir en vacances... Pourquoi tu n'es pas partie, d'ailleurs?
Déjà accroupi devant l'adorable fils de Jean et Marco, je me contente de pointer de la tête vers l'endroit où est resté Erwin et ses parents. C'est fou comme ce gamin est adorable avec sa peau mate reflétant ses origines indiennes. Je sais que je me répète, mais je suis impatient d'être papa!
Erwin vient aussi discuter avec nos amis, laissant ses parents plus loin derrière. Ils regardent le couple avec dégout. En fait, c'est surtout monsieur Smith qui semble répugné... Quand nous retournons malheureusement près d'eux, l'homme lance avec dédain :
-Était-ce des suceurs de queux?
-C'était un couple homosexuel, oui, répond froidement Erwin, mais l'enfant n'est pas à eux.
-Dégoutant.
***
Le soir, je tente de m'endormir sur le canapé, fixant le plafond. Trop grands, mes pieds dépassent d'une manière déplaisante et de plus, aucune position n'est confortable. J'ai tellement hâte que les parents d'Erwin partent! Comment mon petit ami et sa sœur ont-ils pu devenir de bonnes personnes en étant conçus par un monstre pareil?
Une boule se forme dans ma gorge lorsque je me remémore toutes les paroles blessantes que monsieur Smith a dites au sujet de Reiner et Bertholdt. C'était surtout sur les homosexuels en général. Comment peut-on à ce point détester des gens pour leur orientation sexuelle ?! J'aurais aimé le frapper et embrasser son fils sous ses yeux pour qu'il ferme sa gueule. Pourquoi Erwin n'a-t-il pas les couilles de s'assumer ?!
-Tu dors? S'enquiert la voix de mon blond.
-Non...
Je ne tourne même pas la tête pour le regarder, un peu en colère à cause de toutes ces cachoteries. Je le sens s'accroupir près de moi et sa main vient caresser ma joue. C'est méchant d'être aussi mignon quand je suis censé le bouder.
-Je suis désolé pour le chalet... J'ai appelé pour reporter notre séjour. Dès que mes parents partent, on file tout droit là-bas. C'est ça qui te rend triste, pas vrai?
-Non, ce n'est pas pour ça. Oui, ça me déçoit, mais ce qui me fait vraiment chier, c'est que tu n'as pas les couilles de dire à tes parents que je suis ton amoureux et non ton colocataire trop collant qu'on peut envoyer promener dès que désiré.
-Mike... Tu as entendu ce qu'il a dit au sujet de Reiner et Bertholdt quand il les a vus? Imagine s'il savait que son fils aussi est comme il dit : « un suceur de queux ».
-Je croyais pourtant que ton problème d'acceptation s'était réglé avec le temps. Écoute Erwin, je crois que j'ai été plus patient que n'importe quel mec aurait pu l'être. J'ai attendu cinq putains d'années avant que tu me dises que tu m'aimes. J'ai supporté trois ruptures où j'ai dû te reconquérir! Mais là, je n'ai pas envie d'être patient... J'ai juste envie que tu sois fier de moi pour une fois. Toi, quand tu viens dans ma famille, tu es comme le deuxième fils de mes parents. Ma mère t'offre chaque année son horrible chandail de famille et mon beau père dit à quiconque veut bien l'entendre que mon copain est docteur. Donc pourquoi je ne suis qu'une merde aux yeux de tes parents?
Erwin soupire. Je sens que je viens de marquer un point. Je n'aime pas lui reprocher des choses, mais sur ce coup-là, je me sens trop mal. Une fois vidé de ma colère, je tourne le dos à mon blond pour lui montrer que je suis sincèrement déçu.
-Mikounet, tu ne veux pas ton baiser de bonne nuit?
Il sait que je ne résiste pas quand il est mignon et qu'il utilise des surnoms adorables!
-Hum... j'arrête de te bouder uniquement pour ça et parce que tu as utilisé un surnom mignon, mais après, je serai encore fâché!
Erwin sourit, puis il se penche pour embrasser amoureusement mes lèvres. Sa bouche est si succulente.
-Je t'aime, susurre-t-il.
-Je t'aime aussi.
***
Tous assis autour de la table pour le souper, les parents d'Erwin sont toujours présents. Après trois jours, ils devraient songer à enfin nous laisser seuls. Je n'en peux plus et Erwin aussi commence à perdre patience. Après avoir critiqué sans gêne le repas que J'AI gentiment préparé, Monsieur Smith revient sur le sujet de la veille :
-J'imagine que le couple de tapettes rencontré hier était les amis de Max et pas les tiens, Erwin.
-Mike, marmonnai-je pour corriger son erreur.
-Ils sont aussi mes amis, répond avec assurance Erwin, d'ailleurs il y a un autre couple d'homosexuels dans mon cercle d'amis et c'est à eux qu'appartenait le petit garçon.
-Je ne comprends pas comment tu peux apprécier ce genre de personne. Tu sais ce que je pense à ce sujet? Le monde a été fait pour que les hommes fréquentent des femmes et pas d'autre chose. Ce genre d'anomalie ne devrait pas être accepté dans notre société. Je ne comprends même pas comment on peut accepter que des suceurs de queux adoptent un pauvre enfant. Un homme comme ça, c'est dégoutant et ça manque cruellement de virilité.
Je sers avec colère le manche de ma fourchette dans ma paume. Ça y est, je vais exploser... Cependant, avant que je puisse ouvrir la bouche, Erwin prend la parole :
-Papa, j'ai une question pour laquelle je veux que tu répondes sincèrement. Est-ce que tu es fier de moi et est-ce que tu me trouves virile?
-Quelle est cette question? Bien sûr que je suis fier de toi. Tu es un médecin et tu as toujours été très intelligent. Pourquoi je ne trouverais pas viril?
-Est-ce que tu penserais la même chose si je t'apprenais que Mike est mon petit ami depuis cinq ans, qu'il vit avec moi depuis trois ans, qu'il dort en temps normal dans mon lit et que tout le monde est au courant, excepté vous?
Je sens mon cœur faire un agréable bond à cet aveu. Il l'a dit! Le visage de monsieur Smith est impénétrable alors que la femme laisse tomber sa tête entre ses mains.
-Je ne te croirais pas, répond calmement l'homme, je t'ai mieux élevé que ça.
-Ah bon? Et si je fais ça, vas-tu me croire?
La grande main d'Erwin se glisse derrière ma tête pour m'attirer vers lui et ainsi m'embrasser tendrement. D'abord surpris, je ne tarde pas à lui rendre le baiser en comprenant ce qu'il essaie de faire. Mon blond l'a fait! Nous nous éloignons uniquement lorsque le poing de mon beau père frappe la table.
-Comment peux-tu faire quelque chose comme ça devant moi ?! Jamais je n'aurais cru ça venant de toi... Ne t'avise jamais de venir me voir en pleurant quand tu réaliseras que ce que tu fais est une erreur.
-Ce n'est pas dans mes intentions.
-Tu me répugnes... Tu me déçois terriblement, Erwin. Qu'est-ce que j'ai fait pour que mon propre fils devienne ainsi, un putain de pédé!
-Je me considère comme bisexuel, mais ça, tu dois t'en foutre.
L'homme continue à hurler contre son fils indigne pendant que sa femme tente de le calmer avec peur. Je ne croyais même pas que de telles paroles pouvaient être portées envers son enfant. Erwin ne répond rien, restant le visage de marbre comme s'il se fichait de ses mots. Mon blond réplique uniquement quand son père me reproche d'avoir contaminé son fils. Car oui, à ses yeux, l'homosexualité est une maladie.
Une fois qu'il termine de déchainer sa haine, l'homme part vers la porte d'entrée, suivie par sa femme. Madame Smith s'apprête à offrir une étreinte à son fils, les yeux remplis d'eau, mais son mari la ramène à l'ordre. La tête baissée comme un chien battu, elle le suit finalement sans rien ajouter. La porte se ferme brutalement, puis plus rien.
Wouah... je ne m'attendais pas à ça.
Quand je tourne mon regard vers mon petit ami, je suis surpris de découvrir un sourire de fierté sur ses lèvres. Ses yeux brillent de bonheur.
-Jamais je ne me suis sentie si libre, souffle Erwin, on va terminer nos valises et on part sans plus attendre au chalet.
Il ne reste que deux chapitres! Un normal et l'épilogue!
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