Chapitre 22: Un simple jouet?

Dans ce qui me sert de maison, je fredonne en lavant la vaisselle que ma mère m'impose de faire. Cette corvée ne me dérange pas aujourd'hui, car je suis de bonne humeur! Il y a seulement deux heures, moi et Erwin avons fait l'amour. Mon blond était consentant et même s'il le nit, il finira par me succomber à nouveau. Personne ne peut me dire non après m'avoir gouté. Qui sait, peut-être même qu'avec un peu de chance, il me laissera dominer la prochaine fois?

Pour être honnête, je n'aime pas beaucoup jouer le rôle du soumis... Si mon partenaire n'était par Erwin, jamais je n'aurais accepté. J'ai un instinct de mâle dominant, donc me faire contrôler par quelqu'un est très étrange.

-Tu sembles de bonne humeur, remarque ma mère en s'approchant, comment il ou elle s'appelle?

Je lance un grand sourire à ma mère en rangeant les ustensiles que je tiens dans leur tiroir. Elle me connait bien, ma maman.

-Il, répondis-je fièrement, et son nom est un secret pour l'instant, petite curieuse.

-Je vois. Donc tu comptes inviter ton petit ami bientôt? Tu me préviendras d'avance, cette fois, pour que je prépare un bon souper et que fasse le ménage.

-Ce n'est pas encore mon petit ami, maman, mais je sens que ça va venir. Comme indice, sache que c'est quelqu'un que tu as déjà vu et qui est très mignon.

-Et il est gentil avec toi? Il te traite bien?

-Oui, ne t'inquiète pas. De toute façon, je sais me défendre. Ce n'est pas parce que sors avec un mec que je suis plus fragile, tu sais?

Ma mère parait rassurée. Depuis qu'elle m'a vue pleurer après ma rupture avec Sieg, sa vigilance envers les hommes que je peux fréquenter a augmenté. C'est une femme qui tient beaucoup au bonheur de son petit garçon et qui ferait tout pour le protéger. Si elle savait qu'en vrai, Erwin ne me traite pas si bien, elle ne lui donnerait aucune chance de montrer sa vraie valeur... Il a un caractère déplaisant, mais je sais qu'il va finir par évoluer pour le mieux.

***

Encore un entrainement de baseball.

Durant les trois heures que nous passons sur le terrain, mon beau blond ne cesse pas de m'observer, détournant les yeux quand je lui souris. Lorsqu'Erwin est timide, il est adorable, surtout quand c'est moi qui lui fais cet effet.

-Cesse de le dévorer des yeux. On dirait que tu veux lui sauter dessus, marmonne Livai en me lançant une balle que j'attrape de justesse.

-Et si c'était le cas?

-Il ne te laisserait jamais faire. Mets-toi ça dans le crâne.

Je souris devant cette remarque. Trop tard, il m'a déjà laissé faire une fois et il va surement me laisser recommencer bientôt. J'ai beau dire à Livai que Erwin est intéressé par moi, il continue de croire que je me fais des films. Devra-t-il assister à un baiser langoureux pour enfin me croire?

Quand l'entrainement se termine, je vais au banc afin de ramasser mes affaires et partir. Cependant, je suis retenu par mon bel Erwin.

-Tu peux venir me voir seul à ma voiture, s'il te plaît?

Je hoche la tête avec un sourire, puis je continue mon chemin. Afin que personne ne me voie rejoindre l'entraineur, je flâne un peu en parlant avec Reiner et Bertholdt. En fait, le brun reste seulement un peu derrière en entendant son « ami ». C'est certain qu'il y a quelque chose entre eux. Mon instinct de Cupidon ne se trompe pas!

Ma batte et mon gant en mains, je vais finalement rejoindre Erwin à sa voiture. Ce dernier se gare toujours à l'écart des autres, comme si être entraineur l'obligeait à laisser toute la place aux joueurs. Mon ami m'attend, les mains dans ses poches et le regard perdu je-ne-sais-où. Il ne réalise même pas que je suis là, jusqu'à ce que je passe une main devant son visage, le faisant sursauter.

-La Terre appelle Erwin, déclarai-je, tu sembles pensif.

-Oui... je réfléchissais.

-À quoi?

-Tu as envie de venir faire un tour chez moi? Demain, il n'y a pas d'école.

Il a semblé hésiter à me faire cette offre, mais je ne peux la refuser. Comment dire non à de si beaux yeux? Je savais qu'il finirait par céder à nouveau, mais le court délai avant son abandon est surprenant. Quand nous serons chez lui, je vais devoir lui emprunter sa douche, car l'entrainement m'a beaucoup fait suer. Puer, ça n'a rien de sexy.

Durant tout le trajet, Erwin reste muet comme une carpe. Même si j'aimerais trouver un sujet de conversation, sa froideur m'empêche de réfléchir correctement à un mode de communication. Avec la radio forte et son regard sérieux, j'ai le sentiment d'être en présence d'un extraterrestre qui ne parle pas ma langue.

Mon blond descend de la voiture et il va ouvrir la porte de l'appartement sans le moindre sourire :

-Va prendre une douche, tu sens la sueur et je déteste cela, déclare Erwin.

-Après une demi-heure de route, tes premiers mots sont d'une très grande douceur.

-S'il te plait?

-C'est déjà beaucoup plus tentant!

Un minuscule sourire se dessine sur les belles lèvres de mon amant qui baisse les yeux timidement. C'est la première fois que le vois dans cet état. J'aimerais bien qu'il vienne se doucher avec moi, cependant, je doute qu'il accepte.

J'écoute les conseils de mon beau blond en me faufilant sous la douche. Au début, je ne comprends pas comment le robinet fonctionne et je me retrouve ébouillanté, mais après plusieurs essais, je parviens à ajuster l'eau convenablement. Son savon que j'emprunte sent très bon, tout comme lui.

Je sors de la douche après dix bonnes minutes, agrippant la première serviette que j'ai trouvée pour l'entourer autour de mes hanches. Le problème, c'est que j'ai oublié de m'amener des vêtements de rechange. Suis-je censé remettre ma tenue puante?

La serviette toujours pour cacher ma nudité, je sors de la salle de bain à la recherche d'Erwin. Ce dernier est dos à moi, devant le four et il semble préparer des nouilles.

-Euh, Erwin? Tu m'as demandé de ma laver, mais je n'ai pas d'autres vêtements. Tu pourrais m'en prêter?

Le blond se retourne avec curiosité vers moi, mais il se crispe étrangement à ma vue. Il m'a déjà vu en tenu d'Adam, donc pourquoi serait-ce gênant de me voir avec une simple serviette? Mon corps doit lui faire de l'effet. Erwin se reprend vite et me fait signe de le suivre à sa chambre où il sort de sa commode un chandail et un jogging qu'il me lance.

-Ils sont trop grands pour moi, donc ça devrait faire, affirme-t-il.

-Merci.

Sans attendre, je laisse tomber ma serviette pour enfiler les vêtements.

-Tu fous quoi? S'étonne avec colère Erwin, tu n'as pas honte de te mettre nu devant moi, comme ça?

-Je ne pensais pas que c'était un problème. Dans les vestiaires à l'école, je me mets toujours à poil. Je suis fier de mon corps.

-Tu te promènes nu à l'école?

Erwin semble très choqué par cette affirmation. Il est préférable que j'omette de lui dire que j'aime vraiment être nu. La liberté et le vent qui caresse agréablement ma peau à découvert sont quelque chose d'exquis.

Je hausse les épaules comme réponse à sa question. Le regard dur du blond semble lentement s'adoucir. Sans dire un mot, il s'avance vers moi jusqu'à ce qu'on se retrouve presque collés. Mon cœur s'accélère lorsque sa main se glisse derrière ma tête pour me forcer à me baisser. Ses lèvres rencontrent les miennes dans un nouveau baiser succulent. Sa langue se glisse dans ma bouche alors que mes mains caressent son dos sous son chandail. Je savais qu'il recommencerait!

Erwin me pousse gentiment afin que je valse sur le lit, l'emportant dans ma chute. À quatre pattes au-dessus de moi, il est bien plus à l'aise que la dernière fois.

-Tu n'as pas des nouilles sur le feu? Demandai-je entre deux baisers.

-Je les ai sorties avant de venir, donc on s'en fiche.

***

Je passe finalement la nuit chez mon amant, ce qui signifie qu'il ne me jette pas à la porte après avoir fini de jouer. En fait, il s'endort contre mon corps avant d'avoir le temps de faire son Erwin... Je profite de cette situation en le laissant se cramponner à moi comme la première nuit que nous avons passée ensemble. Quand il dort, mon entraineur parait si gentil et mignon. Je caresse ses cheveux blonds jusqu'à ce qu'il s'en aperçoive et enfouisse son visage au creux de mon cou. Il est craquant. Je finis par aussi m'endormir.

Le matin, quand j'ouvre les yeux, je vois Erwin fixer le plafond d'un air pensif. Un sourire sur les lèvres, je me penche pour déposer plusieurs baisers sur son magnifique visage et il me laisse faire.

-Bien dormit mon beau? Demandai-je en l'embrassant sur les lèvres.

-Hum... j'ai faim.

C'est vrai qu'hier soir, nous n'avons pas mangé et mon ventre aussi cri famine. Cependant, je n'ai pas envie de me lever. Je préfère profiter de ce moment paisible avec l'homme que j'aime. Mes bras se passent autour de son corps musclé que je sers affectueusement contre moi en respirant sa merveilleuse odeur.

-Erwin, j'ai une question? Toi et moi, nous sommes quoi, au juste? Est-ce que je peux dire que tu es mon petit ami?

-Non.

Sa réponse est si froide que je regrette d'avoir posé cette question.

-Ah... donc je suis juste ton jouet?

Erwin baisse les yeux avant de se relever. Pourquoi ne répond-il pas? Le visage de marbre, il enfile son caleçon, puis il quitte la chambre.

-Je vais faire à déjeuner, souffle-t-il froidement.

Vous inquiétez pas, Erwin vas devenir moins chiant😂

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