~17 alternatif~ Bagarre générale

Vous connaissez quelques parties de ce chapitres, mais il est important pour la suite! ^^

Quelques jours se sont écoulés depuis que j'ai accepté de devenir l'ami à bénéfice de Thomas.

Si au début, je craignais que cette liaison secrète me cause du tort, je me suis fourvoyé. Le blond est loin d'être aussi insensible que je l'aurais cru. Il respecte mes demandes, il est délicat et surtout, il ne laisse pas paraitre la vérité devant nos amis. Je lui en suis reconnaissant. Jamais je n'oserais regarder Reiner dans les yeux s'il venait à découvrir le pot-aux-roses. Au fond, c'est pour éviter de lui briser le cœur que son meilleur ami a tenté ce qu'il croyait impossible.

Je ne suis qu'un test prolongé, bientôt prêt à être retourné au magasin. Voilà ce que je vaux.

-Marco, tout va bien? s'inquiète Jean alors qu'il est assis du côté passager. Tu ne dis rien... Si tu préfères, on peut dire que tu es malade? De toute façon, Erwin et Mike seront absents aussi.

Je sors de mes pensées, ramené à la réalisé par mon meilleur ami. Nous sommes en route vers le bar où travaille Thomas à temps partiel, bien que ce soir, il ne soit pas derrière le comptoir. Je n'ai mis qu'une fois les pieds dans un tel lieu et je n'en conserve pas de bons souvenirs à cause du « bad trip » de Reiner. J'espère que cette fois, les garçons n'auront pas l'idée idiote de consommer ce poison. Les gens qui ont besoin de planer pour se sentir heureux sont à mes yeux impossible à comprendre. Même au plus bas, je n'ai jamais songé à m'enfermer dans un bonheur factrice.

Jean ignore tout de ma liaison avec Thomas. Peut-être est-ce parce-que j'ai honte? Avant récemment, il n'a jamais été le genre d'homme pour lequel j'éprouve de l'attirance. Je jugeais même ses conquêtes et plus d'une fois, mon meilleur ami et moi en avons discuté, critiquant ses choix désastreux. S'il apprend la vérité, je crains qu'il se moque de moi. Il en aurait raison.

Que n'aurais-je pas donné pour passer la soirée devant un anime, emmitouflé dans un épais pyjama? C'est Thomas qui m'a forcé à accepter cette sortie, me harcelant de messages à toute heure de la journée. Il est lourd. Comme je ne suis majeur qu'au mois de juin, je dois encore utiliser la fausse carte d'identité qu'il m'a fourni. La crainte d'être démasqué et jeté derrière les barreaux me tord le ventre, pouvant presque me faire faire des cauchemars.

-J'ai juste peur que le vigile remarque qu'il s'agit d'une fausse carte, mentis-je. Tu me connais.

-Ne t'en fais pas, Thomas a des contacts louches, mais fiables. Tu vas trouver ça stupide, mais pour ce genre de chose, c'est en lui que je fais le plus confiance.

-Tu n'as pas tort, mais je déteste ça.

Je stationne la voiture dans le stationnement le plus près du bar, puis nous quittons le véhicule pour suivre la pancarte à moitié illuminée du bar. Il faut monter un étroit escalier et le vigile qui surveille l'entrée demande à voir nos pièces d'identité qu'il scrute avec minutie, l'air sévère. Il est aussi gros qu'un gorille. S'il le voulait, il pourrait me broyer la tête de ses immenses mains.

Essayant de cacher mon angoisse pour ne pas sembler suspect, je joue avec mes doigts tout en mordillant ma lèvre inférieure. L'homme semble méfiant, mais il nous laisse finalement passer. Mon cœur était sur le point de lâcher!

Les membres de l'équipe sont agglutinés à une table près de la scène où joue un groupe amateur. Bien plus petit que la majorité de ses congénères, j'apprécie qu'il n'y ait pas une foule monstrueuse pour me bousculer. Les tables sont intimes et il y a même des tables de billards où se distraire en cas d'ennuie. Jean et moi ne tardons pas à les rejoindre pour attendre nos amis retardataires.

***

La soirée est ennuyante. Assis à la table pour déguster mon cocktail sans alcool, je me sens plus seul que jamais même si Armin est resté près de moi. Pour me distraire, je regarde le groupe de musique qui reprend des classiques des années 80. Leurs choix musicaux sont bons, mais le chanteur est tellement ivre que ça se ressent dans sa voix. Il peine à tenir debout, se retenant parfois sur le pauvre guitariste. Je rêve de rentrer à la maison...

Jean discute depuis un moment avec une jolie brunette dont le visage est parsemé de tâches rousses. Les cheveux séparés en deux couettes, son sourire attire la sympathie. Comme je sens le stress de mon ami, chaque fois qu'il regarde en ma direction je lui fais un pouce en l'air pour l'encourager. J'espère pour lui que ça fonctionnera, même si ça me fait bizarre de le voir draguer. Depuis son histoire romantique avec Hitch, il est resté célibataire. Cette dernière l'a laissé pour l'ami de Floch, un certain Marlowe, et ces derniers semblent vivre le parfait amour.

-Marcooo! Qu'est-ce que tu bois? Fais-moi gouter!

Une masse s'écrase sur la chaise voisine à la mienne et sans attendre ma réponse, Thomas agrippe mon cocktail pour y gouter. Ses cheveux en bataille, il revient d'une partie de billard acharnée contre Reiner et il empeste l'alcool à plein nez. Le blond est incapable de sortir en boite sans s'enivrer.

-Pas mauvais, remarque-t-il. Je ne goute pas l'alcool.

-Parce qu'il n'y en a pas, répliqué-je en reprenant mon cocktail. Je suis chauffeur désigné. Tu le sais.

-Tu es tellement sage que ça en est mignon! T'es à croquer.

En parlant, Thomas agrippe mes joues rondes qu'il pince telle une vieille tante agaçante. Je rougis, essayant de le repousser, mais il se contente d'approcher sa bouche de mon oreille. Son souffle chaud me fait frissonner, très sensible lorsqu'il effleure mon cou.

-Tu sembles t'ennuyer, susurre-t-il. Si tu veux, on peut faire un tour à la salle de bain? J'ai très envie de toi.

-Pervers!

J'ai parlé un peu trop fort en le repoussant, les joues en feu. J'espère qu'Armin n'a rien entendu. Paniqué à l'idée qu'il ait écouté la conversation, je lui jette un regard craintif. Heureusement, il fixe encore le groupe de musique, la joue contre sa main et les paupières tombantes. Je tousse d'embarras.

-Sois plus subtile, chuchoté-je. Les gens vont finir par se douter de quelque chose. De toute façon, tu es saoul.

-Et alors? Perso, je me fiche qu'on sache que t'es mon sex friends. Ça ne me gêne pas. T'es tellement sexy.

-Je ne suis pas comme toi. En plus, tu ne penses pas à ce que pourrais penser Reiner! Il va me détester.

Thomas ouvre la bouche avant de la refermer, ne trouvant rien à répondre. C'est bien ce que je pensais. Ma date d'expiration est sur le point d'arriver à son terme. Nous en sommes tous les deux conscients, retardant comme des imbéciles l'inévitable.

Reiner ne tarde pas à nous rejoindre, heureux de discuter avec son meilleur ami. Je me sens de trop lorsqu'il est là. Peut-être est-ce à cause de la culpabilité, mais je n'arrive plus à croiser son regard, ni à entretenir une discussion. Il est pourtant sympathique, ce garçon. Je n'en ai jamais été proche, mais je ne l'ai jamais détesté. Ça me tue d'être l'antagoniste dans l'histoire de quelqu'un.

-JE PEUX SAVOIR CE QUE TU FOUS AVEC MA COPINE?

Surpris par cette voix forte, je tourne la tête vers Jean. Un homme imposant dont le crâne est rasé se tient devant lui, le torse bombé sous la colère. Trois autres garçons restent derrière lui, tous prêts à sauter sur mon meilleur ami. Qu'est-ce qui se passe?

-Franz, ce n'est pas ce que tu crois, soupire la fille en lâchant la main de Jean.

-Ah non? J'ai pourtant l'impression que ce mec te drague. Hannah, éloigne-toi de lui. Je ne voudrais pas que tu sois blessée.

-Ne lui fait pas mal. Il n'a rien fait sauf me parler.

Dans un grognement, la dénommée Hannah quitte son tabouret pour s'éloigner, les bras croisés. Jean les regarde tour à tour sans comprendre, inquiet pour la suite. Avec un sourire se voulant rassurant, le garçon se lève à son tour.

-Écoute, mec, commence-t-il. Je te jure que j'ignorais que Hannah a un amoureux. Avoir sus, je... AH!

Sans lui laisser le temps de terminer sa phrase, le poing de Franz frappe le visage de Jean avec force. Ce dernier tombe le sol sous la douleur, retenant le sang qui coule de son nez avec abondance. Tout s'arrête. La musique, les voix... Toute l'attention du bar se tourne vers cette scène alors que je reste figé. Lorsque je réalise l'horreur de la situation, je cours vérifier l'état de mon meilleur ami. J'agrippe son visage entre mes mains pour noter les dégâts avec inquiétude. Mon cœur bat à un rythme effréné, paniqué à la vue de tout ce sang sur son long visage.

-Ça va aller, soufflé-je. On va aller à l'hôpital.

Jean s'apprête à répondre, mais son regard se pose par-dessus mon épaule. Il ouvre grands les yeux avant de crier :

-LES GARS, NE FAITES PAS ÇA!

Derrière moi, Thomas, Eren et Reiner viennent juste de joindre le combat. Sans chercher à discuter, ils frappent les acolytes de Franz, créant une bagarre générale dans le bar. Jamais je n'ai assisté à quelque chose de semblable. Le monde semble tourner au ralenti alors que je tire Jean sous une table pour le protéger. Le sol est collant à cause de l'alcool renversé, mais je me moque que ce soit répugnant. Mon corps tremble sous la peur et je serre Jean contre moi avec force.

Les vigiles tentent de disperser les bagarreurs, cependant, c'est difficile d'arrêter des gens saouls. Mon cœur bat à tout rompre. Si Thomas s'attire des ennuies à cause de cette bagarre, il risque une fois de plus les problèmes judiciaires! Je ne peux pas laisser ça arriver. Il faut que l'arrête.

Laissant Jean dans sa cachette, je quitte la sécurité, l'esprit embrumée par le stress. Thomas est en plein combat contre un homme de sa taille, la lèvre déjà enflée alors que je le vois cracher du sang sur le sol. Le voir ainsi m'inquiète et sans réfléchir, je m'élance entre les deux :

-Tom, arrête, le supplié-je. Si la police arrive tu... AH!

Une vive douleur parcourt mon visage et engourdis, je m'écrase sur le sol, la tête qui tourne. Mes mains se posent en tremblant sur ma joue, là où le poing de l'adversaire de Thomas m'a fauché avec brutalité. Je n'ai pourtant rien fait de mal! Mes yeux s'embrument sous les larmes, détestant ressentir de la douleur. C'est la première fois que quelqu'un me frappe.

Mon amant s'accroupie face à moi, inquiet. Il agrippe mon menton pour en noter les dégâts, les yeux rougis par la colère. Les dents serrées, il pose son regard sur mon bourreau.

-TU VAS ME LE PAYER, CONNARD!

Gagné par la rage, Thomas se jette à nouveau sur sa proie, le ruant de coups comme une furie. J'essaie de l'arrêter avec ma voix brisée, mais c'est seulement lorsque les sirènes de police résonnent à l'extérieur que le groupe d'amis à Franz court hors du bar pour fuir le combat.

-VOUS AVEZ PEUR, BANDE DE MAUVIETTES? ÇA VOUS APPRENDRA À FRAPPER NOTRE POTE!

Ne réalise-t-il pas le merdier dans lequel nous sommes? Le blond se retourne vers moi, plus calme. Il se penche pour essuyer mes larmes du bout de ses doigts avant de m'étreindre avec force. Sa voix n'est plus celle d'un gars ivre.

-Tout vas bien aller, me rassure-t-il. Je suis là, d'accord?

Les policiers entrent dans le bar.

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