~11~ Déception amicale
Vos commentaires me font réellement plaisir ^^. Pardon si je ne répond pas beaucoup... je ne sais jamais quoi dire, mais sachez que je lis chacun d'eux et que c'est ce qui me motive!
Un an s'est écoulé depuis ma mise en couple avec Floch et je ne l'ai toujours pas amené au chalet. Même si je sais que certains comme Thomas sont ouverts d'esprit, je ne ressens pas le besoin particulier de crier haut et fort que je suis homosexuel. Ma relation et mon club n'ont aucun rapport, même si le dragueur blond n'hésite jamais à faire des « blagounettes » sur ma sexualité. Les autres doivent penser qu'il est juste méchant, mais ce n'est pas le cas. Il cherche seulement à provoquer le moment où je vais dire à tout le monde que mon roux est l'homme de ma vie. Ils n'ont qu'à me poser des questions.
J'ai trouvé le courage d'en faire l'annonce à ma mère et ma mamie. Même si la femme qui m'a donné la vie a beaucoup pleuré, elles l'ont très bien pris. Mon amoureux est déjà le bienvenu dans la famille et elles l'adorent.
L'état de Floch se dégrade avec une rapidité déconcertante.
Son teint pâle reflète sa faiblesse, tout comme les cernes sous ses yeux démontrent l'immense fatigue qui l'habite. Même s'il mange autant qu'avant, mon amoureux a perdu beaucoup de poids et il n'a plus le droit de faire des activités physiques. Chaque fois qu'il marche un peu trop ou qu'il force, sa respiration devient difficile et son cœur accélère. Il peine à suivre, incapable de continuer à fournir.
Une fois, alors que nous faisions l'amour chez Floch, j'ai cru l'avoir tué. Jamais je n'ai eu aussi peur que lorsque je l'ai entendu chercher son air. Mon collègue s'est figé la bouche ouverte et il a commencé à haleter, les larmes aux yeux. C'est avec un oreiller sur mon entrejambe dénudé que j'ai dû courir chercher ses parents au rez-de-chaussée, totalement paniqué. C'était honteux, mais la peur de perdre l'amour de ma vie a dépassé tout le reste. Depuis, Floch n'a plus le droit de faire le moindre effort.
Le nom de mon petit ami a officiellement été ajouté à la liste des transplantations.
Le roux a espoir de recevoir son cœur pour Noël, mais le médecin prévoit une attente de quatre mois s'ils trouvent un donneur qui correspond au groupe sanguin de mon amoureux. Ce dernier doit d'ailleurs toujours garder un bipeur sur lui afin qu'il puisse rapidement aller à l'hôpital s'ils reçoivent l'organe. Ça me terrifie au point où parfois, je n'en dors pas. Le médecin de Floch a essayé de me rassurer, mais les risques trop grands sont une véritable torture mentale.
Je prévois déjà un avenir avec mon amoureux. Nous en parlons fréquemment et nous avons des projets à deux... L'imaginer en danger, ça me détruit. J'ai même de la difficulté à me concentrer sur mes cours, jonglant sans cesse au pire. Pourquoi suis-je tombé amoureux d'un garçon malade? Si je le pouvais, je donnerais ma propre santé pour qu'il guérisse.
-Marco, est-ce que tout va bien? s'inquiète Jean, on dirait que tu t'ennuies.
Assis à une table dans un bar de style discothèque, je lève les yeux de mon breuvage sans alcool lorsque mon meilleur ami me parle. Malgré ma crainte excessive d'enfreindre la loi, j'ai accepté de suivre l'équipe dans ce lieu où je suis encore mineur. Thomas nous a trouvé de fausses cartes d'identité, surement fabriqués par un de ses contacts louches et nous avons tous pu rentrer. La soirée est sous le thème de la plage, donc Jean et moi portons des colliers de fleurs et de gros chapeaux. Ça pourrait être amusant, mais je pense juste à Floch... Je voulais qu'il vienne, mais il voulait absolument assister à une conférence sur un auteur qu'il aime ayant lieu ce soir. D'ailleurs, il s'endort rarement après 20 heures depuis un moment. Je hais le laisser seul.
-Non, ce n'est pas ça, soufflai-je.
-C'est encore ta peur de l'illégalité? Ne t'en fais pas pour ça! Tu ne bois même pas d'alcool, donc ils n'ont aucune raison de te mettre à la porte.
-Tu vas trouver ça bizarre, mais ça me stress moins que d'habitude. Ne t'en fais pas, tout va bien.
Je me force à lui faire un sourire rassurant, mais Jean n'est pas dupe. Ça me fait mal de lui mentir, cependant Floch refuse que je parle de sa maladie à qui que ce soit. Les gens pensent qu'il est simplement asthmatique, que tout ira bien. Ils ne se doutent de rien. Même si ça me tue de tout garder pour moi, je respecte le choix de mon petit ami en tenant ma langue. Il ne veut aucune pitié, aucun regard compatissant. Pourtant, le roux ne s'en est pas plaint lorsqu'une association caritative nous a payé un voyage au Japon, cet été. Leur but est de réaliser le rêve des mineurs atteint de maladies graves.
Ce fut un magnifique voyage au gout cruellement amer.
Mon téléphone vibre dans ma poche arrière et je m'empresse de décrocher en voyant qu'il s'agit de mon amoureux. Floch essaie de me parler, mais je ne comprends rien à cause de la musique trop forte. J'explique rapidement la situation à Jean, puis je sors hors du bar pour mieux entendre.
-Désolé, il y avait trop de bruit, expliquai-je, alors, cette soirée?
-C'était génial! On n'était pas beaucoup, donc l'auteur a pu répondre à toutes mes questions. J'ai adoré. Il est très gentil et il m'a même donné une affiche signée.
Je souris en écoutant mon amoureux me raconter sa soirée, très heureux de constater qu'il s'est amusé. J'aimerais le prendre dans mes bras, car il me manque déjà. Alors que je m'apprête à répondre, mon attention est attirée par un gémissement de douleur, accompagné par des bruits de pleurs. Mon ventre se tord d'inquiétude, mais je suis aussitôt rassuré lorsque mon regard se pose sur celui qui produit ces sons effrayants. Reiner?
-Floch, je te rappelle dans quelques minutes... je crois qu'il y a un problème avec Reiner.
-Avec Reiner? D'accord... À tantôt et je t'aime.
-Je t'aime aussi.
Je raccroche avant d'approcher du grand blond. Accroupi contre le mur de la bâtisse, il gémit de douleur en tenant la tête entre ses mains et il semble chuchoter des choses. Des larmes ruissellent sur ses joues. C'est la première fois que je vois cette bête de muscle dans un état aussi lamentable... Qu'est-ce qui se passe? D'un geste réconfortant, je pose ma main sur son épaule, mais Reiner me repousse brusquement.
-Je veux Thomas, souffle-t-il.
Son état est inquiétant, sa voix est pâteuse. Le blond est saoul, mais ce n'est surement pas l'unique problème. Quelque chose ne va pas dans sa façon d'agir. Je l'ai déjà vue ivre et jamais il n'a pleuré. Est-il effrayé?
-Attends-moi ici, je reviens avec de l'aide, affirmai-je, d'accord?
Reiner ne répond pas et je cours dans le bar sans attendre. Voir un ami souffrir, c'est terrible à mes yeux J'ai l'impression d'être impuissant. Ma tête bourdonne alors que je fonce vers la table où j'ai laissé Jean, avec lequel se trouve Eren, Armin et Erwin. Ce dernier étudie maintenant en médecine dans une grande université. Même s'il n'est plus au lycée, il a accepté de reprendre le rôle d'entraineur délaissé par monsieur Shadis. Il est sévère, mais bien meilleur.
-Les gars! m'écriai-je, je... venez tout de suite! Reiner ne semble pas du tout aller bien. Il est dehors et il agit de manière bizarre.
Le groupe me regarde curieusement, mais dès que l'information atteint leur cerveau, ils s'empressent de me suivre à l'extérieur de la bâtisse. Reiner n'a pas bougé de l'endroit où je l'ai laissé, toujours aussi déboussolé. Erwin s'accroupit devant lui avec inquiétude, prenant son statut d'ainé très au sérieux.
-Salut, Reiner, comment tu te sens? s'enquiert-il d'une voix douce.
-Arrête de crier... Je veux Thomas.
L'entraineur pince les lèvres avant de se retourner vers nous. Devons-nous appeler une ambulance? Le plus vieux me fait signe d'aller chercher Thomas, ce que je fais sans attendre. Il me faut quelques minutes avant de le trouver. Adossé contre le comptoir, ce dernier discute avec une jolie fille à laquelle il tient la main. Peu importe si je gâche ce moment de drague, Reiner est surement plus important que l'un de ses habituels one night.
-Thomas, tu as une minute? me mêlai-je en touchant son épaule.
Le garçon se tourne vers moi, agacé que j'ose le déranger dans sa conversation. Cette fille semble totalement ivre avec sa jupe en osier et les noix de coco servant à cacher sa poitrine voluptueuse. Il faut vraiment manquer de pudeur pour sortir vêtu de la sorte.
-Tu ne vois pas que je suis en pleine conversation avec mademoiselle? répond Thomas, si tu veux des conseils de dragues, va voir ailleurs.
-Tu sais que je suis déjà en couple. Si je te dis que Reiner va mal et qu'il te réclame, est-ce que ça t'intéresse?
-Mal dans quel sens?
-Dans le sens qu'il pleure et qu'il semble totalement déconnecté! Est-ce que tu lui as donné quelque chose? Ce n'est surement pas juste de l'alcool.
Sans même paraitre inquiet, Thomas rigole, ce qui me fâche. Comment peut-il réagir ainsi alors que je l'informe que son meilleur ami souffre ? En croisant son regard, je comprends aussitôt qu'il n'est pas totalement lui-même. Sans répondre à ma dernière question, il salue la femme et il me suit vers l'endroit où Reiner l'attend.
Dès qu'il voit son ami en larme sur le sol, Thomas continue de rire et il sort son téléphone pour filmer la scène. Il est fou!
-Qu'est-ce que tu fais? demande Jean avec surprise.
-Demain, je vais lui montrer la vidéo et il va en rire! Reiner Braun qui pleurs sans raison, c'est marrant. Je lui avais pourtant dit de ne pas boire trop d'alcool avec ce que je lui ai donné, mais il n'en a fait qu'à sa tête. Mélanger, ce n'est jamais bon.
-Je peux savoir ce que tu lui as donné? crache froidement Erwin.
-Une toute petite pilule d'ecstasy. Du moins, je crois... Le mec à qui je les ai achetés ne semblait pas très net.
Personne n'ose commenter son aveu, tous dégouté. Thomas a toujours été sans moral, mais de là à prendre de la drogue avec Reiner... Ça ne leur ressemble pas. Le pire dans tout ça, c'est qu'il n'a aucunement honte de le mentionner. Pour lui, c'est comme s'il nous avouait avoir pris une simple bière. C'est peut-être cette pilule qui le rend aussi détaché, mais ça me déçoit de sa part.
-Vous auriez pu me dire que vous étiez dehors, grogne Livai en nous rejoignant, je vous ai cherché partout.
-Tu n'étais pas avec Mike? s'étonne Erwin.
-Ouais, mais ça fait dix bonnes minutes qu'il est en pleine séance de roulage de pelle et je commençais à être dégouté. Voir sa langue dévorer celle de quelqu'un d'autre, c'est loin d'être un spectacle qui me plait.
-Sans blague? s'exclame Eren avec un large sourire, elle s'appelle comment?
-Je crois avoir entendu qu'il s'appelait Sieg.
Mike avec un garçon? Depuis qu'il s'est fait laisser par sa petite amie Nanaba l'an dernier, nous pensions qu'il se trouverait une autre amoureuse. Jamais je n'aurais pensé qu'un autre membre de l'équipe serait attiré par la gent masculine! Ils sont beaucoup plus ouverts d'esprit que je l'aurais cru.
Thomas rit davantage sous cette affirmation. Sans un mot, il s'apprête à retourner dans le bar, mais Jean le retient par le poignet :
-Où est-ce que tu vas?
-Je veux voir si c'est vrai que Mickey lèche les amygdales d'un autre mec! Pourquoi tu me retiens?
-Tu ne vas pas t'occuper de Reiner?
-À quoi ça sert que je m'occupe de lui si vous êtes tous là? J'ai confiance en vous pour le ramener chez lui. Ce n'est plus mon problème, rendu là.
Jean le relâche avec dégout alors que je suis choqué par ce que le blond vient de dire. J'ignore si c'est la drogue qui le rend aussi égoïste, mais savoir qu'il se soucie si peu de son meilleur ami est horrible. Si c'était Jean dans cette situation, jamais je ne l'abandonnerais.
Erwin, qui parait soudainement de très mauvaise humeur, s'empresse de faire froidement la morale à Thomas. Par simple obligation, il marmonne et vas s'occuper de Reiner qui se calme lorsqu'il reconnait son ami.
J'ignore quoi en penser...
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