Chapitre 17: Marco à la rescousse
C'EST LA DEUXIÈME FOIS QUE JE FAIS CE CHAPITRE!! >~< il était censé être publié hier, mais j'ai perdu tout mon travail vers la fin.
En quittant le terrain, je tourne une dernière fois la tête vers l'arrière, croisant le regard surpris de Reiner. J'ai espoir qu'il viendra me voir et qu'il me serrera dans ses bras musclés pour se faire pardonner. Cependant, c'est impossible. Si ça se trouve, le blond m'a déjà oublié et il ne voudra plus jamais que je fasse partie de sa vie. Je n'en vaux pas la peine.
J'agrippe au passage mon gant sur le banc, puis je vais rejoindre les autres déserteurs qui sont attroupés près de la voiture de Mike. Ce dernier semble terriblement en colère alors que les deux autres tentent de le calmer.
-Mike, tu devrais nettoyer ton genou, recommande Livai, tu mets du sang partout et c'est dégoutant.
-C'est la faute de ce connard! J'étais bien depuis qu'il était parti, donc pourquoi est-il revenu? J'ai décidé de l'ignorer, mais cet enfoiré DOIT se faire voir.
-Calme-toi, Mike, ajoute Auruo avec séreux, la colère donne des cheveux blancs.
Les deux autres lui lancent un commun regard pour le faire taire, ce qu'il fait, légèrement vexé. C'est à ce moment qu'ils remarquent ma présence parmi eux. Ils me dévisagent avec surprise, stupéfaits de me voir incrusté dans leur petite meute. J'aurais peut-être dû continuer mon chemin? Je ne suis pas leur ami.
-Tiens Bert, je ne t'avais pas vu, s'étonne Mike, toi aussi tu en as marre de Thomas et de ses blagues de merde?
-Oui... J'ai trouvé que ce qu'il t'a fait était déplacé.
-J'étais certain que tu allais rester avec Reiner pourtant, réplique Auruo, depuis un moment tu sembles être pour lui le remplaçant de Thomas.
Le remplaçant? Mon cœur se serre à cette réflexion qui est peut-être un peu vraie. Je suis impatient d'arriver chez moi et de me jeter sur mon lit pour me blottir dans un cocon de draps. La douleur sous ma cage thoracique me vide de toutes mes forces et j'arrive enfin à comprendre ce qu'est une peine d'amour. C'est une torture.
Livai frappe l'arrière de la tête à Auruo en le traitant de « connard ». Pourtant, il a simplement dit la dure vérité.
-L'entrainement a été annulé, déclare une voix grave derrière moi, j'ai dit à Thomas de ne pas revenir la prochaine fois. Il devrait sagement écouter.
Le visage de Mike s'illumine lorsqu'il regarde par-dessus mon épaule. Un large sourire se dessine sur ses lèvres, remplaçant ainsi sa rage. Erwin me contourne pour avancer vers le blessé et regarder de plus près son genou écorché qui le fait grimacer.
-Il ne t'a pas manqué, remarque-t-il, tu devrais venir chez moi pour que je te nettoie ça. Il y a peut-être des petites roches à l'intérieur.
-Oui docteur, sourit Mike.
L'entraineur soupire avant de partir vers sa voiture, suivis par un Mike trop heureux qui boite légèrement. Avant qu'il soit trop loin, Livai le retient par le bras :
-Mike... dois-je te rappeler que c'est ta voiture qui ramène Auruo et moi chez nous?
-Ah oui! C'est vrai.
Le grand blond fouille dans ses poches et il en sort un petit trousseau de clés qu'il lance à Livai.
-Je te fais confiance pour ramener ma voiture saine et sauve. Je passe la prendre chez toi demain.
Sur ce, il court rattraper Erwin qui ne l'a pas attendu. Déjà assis derrière son volant, il semble sur le point de partir même si le bond n'est pas encore arrivé. Ce dernier s'empresse d'embarquer du côté passager, puis la voiture ne tarde pas à disparaitre de mon champ de vision. Serait-ce possible que Mike ne nous ait pas menti au sujet de sa relation avec l'entraineur? Même si cette perspective me parait saugrenue, certains détails commencent à me faire douter.
Près de moi, les deux garçons s'apprêtent à partir, mais je les retiens :
-Dites, est-ce que ça vous dérangerait de me reconduire chez-moi? Je n'ai pas de véhicule et préfère ne pas appeler mes parents.
-Pour qui tu nous prends? S'étonne Livai, c'est l'essence de Mike, donc tu peux embarquer si tu veux.
-C'est moi qui le ramène, fait la voix de Marco, j'ai quelques mots à lui dire.
Surpris d'entendre cette voix, je me retourne vers le garçon qui me sourit gentiment en faisant tourner son trousseau de clés autour de son indexe. De quoi souhaite-t-il me parler? Même si nous nous entendons très bien, nous n'avons jamais eu l'occasion de discuter en tête à tête, sans personne pour aider à animer la discussion. Me retrouver seul en sa présence risque d'être gênant.
Livai hausse les épaules, puis il part avec Auruo, me laissant seul avec le tacheté qui me guide jusqu'à sa Honda Civic bleu poudré. Je n'y avais jamais fait attention, mais la voiture de Marco est décorée par de nombreux accessoires, dont des autocollants de My Hero Academia et d'autres références à des animés Japonais célèbres. Pour diversifier les styles, je reconnais même au bas de la vitre arrière la réplique culte dans Harry Potter : « After all this time?... .... Always ». J'ignorais que ce garçon est un geek!
-Je ne savais pas que tu aimais à ce point les animes et les films, remarquai-je en prenant place du coté passager.
-Ah? Tu parles de tout ça? Jean dit que je suis un peu trop intense, mais moi, j'aime avoir quelque chose de différent. J'adore le cinéma. Si j'avais les moyens, j'aurais une immense collection de figurines. Je travaille dans un magasin de manga, celui dans le centre commercial de la ville. Ça me donne plein d'idées.
-Tu travailles? Je l'ignorais.
-Oui, depuis trois ans déjà! En fait, avant, nous étions deux employés, mais depuis que mon collègue est... hum... parti, le patron refuse d'engager quelqu'un d'autre. Je commence à avoir peur qu'il mette les clés sous la porte. Je vois bien qu'il met moins d'effort dans son commerce.
J'écoute Marco, surpris par tout ce qu'il me dit. C'est dans ce genre de moment qu'on réalise à quel point les gens qui nous entourent sont un mystère. Même si je le côtoie chaque jour, j'ignorais tout ça au sujet du garçon si gentil et attachant. Je n'avais vu que la couverture de son livre sans chercher à l'ouvrir.
J'indique à Marco le chemin vers ma maison, enchainant timidement les sujets plus banals. Mon regard se pose soudainement sur une photo accrochée à la radio. Représentant un garçon aux cheveux roux en bataille, son visage pointu me rappelle un élève qui a déjà fréquenté notre école. Serait-ce possible qu'il s'agisse du mystérieux ex au brun? Si c'est le cas, garder ainsi sa photo est un immense manque de respect envers Jean...
Mon ami arrête sa voiture dans la cour de ma maison. Je descends, suivi par Marco qui semble déterminé à s'inviter. Il aurait eu amplement le temps de me parler de ce qu'il voulait pendant le trajet, mais les gens semblent aimer s'incruster chez moi. Nous entrons dans la bâtisse.
-Maman, j'ai invité un ami, déclarai-je en entrant dans la cuisine où cette dernière prépare le souper.
Mon ami leur sourit poliment sous le regard curieux de ma mère qui me questionne avec ses yeux. Afin de chasser ses soupçons, je hoche négativement la tête, les joues rouges. Pourquoi pense-t-elle que chaque garçon que j'invite est mon petit ami ?! Elle sait que je suis en couple avec Reiner, pourtant, mais elle m'a longtemps interrogé lorsque Jean m'a rendu visite. Je ne suis pas un tombeur.
-Tu nous présentes ton ami? Sourit ma mère.
-Voici Marco. C'est le petit ami de Jean, le gars qui était venu ici la dernière fois. On joue au baseball ensemble.
-C'est toujours un plaisir de rencontrer des amis de Berthy. Il en a si peu. Tu aimes la croustade aux pommes, Marco?
Ma propre mère vient réellement de dire que j'ai peu d'amis? Marco acquiesce joyeusement en s'approchant de la femme qui est justement en train de préparer le dessert. Fasciné par la cuisine, il se met à lui parler des recettes qu'il fait chez lui et cette dernière embarque en échangeant des conseils. Pourquoi tous mes amis sont-ils étranges? Un qui s'invite au souper, l'autre qui rit avec ma mère au sujet de recettes... C'est triste.
-Hey, Marco! Qu'est-ce que tu fais ici? S'enquiert mon frère en entrant dans la pièce.
Marcel sourit en fonçant vers l'invité à qui il tape joyeusement dans la main. Ils se connaissent? Réaliser que mon petit frère est même connu auprès de mes amis, c'est démoralisant. Ma fierté de cadet en prend tout un coup.
-Vous vous connaissez? M'étonnai-je.
-Je lui donne des cours de rattrapage en math, sourit Marco.
-Si j'ai de bonnes notes, il me paie une glace, ajoute Marcel, j'ai le meilleur tuteur. Je ne savais pas que vous étiez amis.
Ils discutent avec entrain tous les trois, m'oubliant rapidement. Je pourrais partir et ils ne le réaliseraient même pas.
Marco finit par me suivre jusqu'à ma chambre après s'être excusé à ma mère et à mon frère de devoir les abandonner. J'entre dans la pièce avec ennui, puis je me laisse tomber sur mon lit en étoile. Ma journée m'a épuisé, tout comme cette douleur qui refuse de quitter mon corps.
-Est-ce que c'est Reiner? Demande Marco devant mon bureau, tu dessines vraiment bien.
Oh non! Je m'élance d'un bond vers mon bureau pour retourner mes dessins que j'ai laissé trainer. Pourquoi n'y ai-je pas pensé avant de le laisser pénétrer dans mon intimité?
-Tu n'as pas à avoir honte de le dessiner puisque c'est ton amoureux. Si j'avais du talent, je ferais surement pareil avec Jean. Ses yeux en amandes sont adorables.
-Hum...
Je ne me sens pas d'humeur à entrer dans le sujet de mes dessins qui sont privés. Une fois toutes preuves bien cachées, je m'installe à nouveau sur mon lit. Marco s'assoit en tailleur face à moi, l'air sérieux.
-Jean m'a dit que tu l'avais aidé à faire son choix quant à notre relation, avoue Marco, il m'a dit que tu lui avais été d'une grande aide, c'est pourquoi je suis ici. Je vois bien que tu souffres, donc je veux t'aider comme tu l'as fait pour nous.
-Est-ce que tu es Reiner?
-Non...
-Donc tu ne peux pas m'aider.
J'ai peut-être été un peu brusque, mais c'est sorti tout seul. En pensant à mon petit ami qui quelques jours plus tôt m'a crié dessus dans cette pièce, je me sens mal. Une larme coule le long de ma joue sans que je puisse la retenir. Ma fragilité me fait pitié.
-Bertholdt, souffle Marco, j'aimerais savoir ce qui s'est passé avec Reiner pour que vous soyez en dispute. C'est parce que tu étais jaloux de Thomas? Tu n'as pas à l'être, car Thomas a rejeté la lettre d'amour que lui avait écrite Reiner, il y a un an. Il est totalement hétéro.
-Il lui avait écrit une lettre d'amour?
Marco pince sa lèvre en voyant qu'il a trop parlé. Je savais qu'il avait déjà eu quelque chose entre eux! Peu importe, cette histoire est du passé et c'est le présent qui compte. L'envie de me confier à mon nouvel ami grandit en moi. Peut-être est-ce une bonne idée d'évacuer la douleur?
Avec une petite voix, je raconte à Marco toute l'histoire. Je lui dis comment Reiner a réagi, comment il est parti. Le brun m'écoute dans un silence religieux jusqu'à ce que je me taise. Il pose sa main sur mon dos d'un geste rassurant.
-Bert, ce gars-là t'aime, même s'il ne le montre pas vraiment. Thomas est simplement une très mauvaise influence quand il est question d'amour. La preuve, c'est la seule personne au monde à pouvoir réveiller la colère de Mike! Tu vas voir, quand il va partir, Reiner réalisera qu'il a été con.
Étrangement, me confier à quelqu'un m'a fait un bien fou. Est-ce possible que j'ai un véritable ami, autre que Annie? Je sens que je peux avoir une confiance aveugle en lui et que Marco ne la piétinera jamais.
Après un moment, nous laissons tomber le drame pour jouer une partie d'échecs. Il me donne du fil à retordre avec ses coups imprévisibles! Mon téléphone vibre dans ma poche. Curieux, je le sors et je me fige devant le message :
Reiner
|J'ai envie de te voir. Rejoins-moi à notre banc.
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