Chapitre 6 - Partie 2 - Le prince de Flamea
Il esquissa un large sourire et se rapprocha d'Elena. La jeune femme eut un léger mouvement de recul, avant de finalement laisser le dieu poser doucement ses doigts sur ses tempes. Ses membres se contractèrent et elle se força à expirer lentement pour se détendre. Elle ouvrit son esprit et elle sentit celui d'Arachtus se mêler au sien pour commencer la transmission...
***
J'entrai dans la salle du trône de Flamea où se trouvait déjà Maman, assise sur son prestigieux fauteuil en acajou. Comme à son habitude elle était resplendissante dans sa longue robe rouge feu soigneusement ajustée dont le col, les manchettes et la ceinture étaient ornés de petits rubis scintillants. Un diadème aux multiples pierres précieuses reposait sur sa chevelure rousse flamboyante ce qui lui conférait l'allure d'une reine. Qu'elle était d'ailleurs. Son visage était parfait et brillait d'un éclat sans pareil ; n'importe qui faisait pâle figure à côté d'elle.
Mais malgré ses manches longues, j'apercevais toujours la cicatrice encore récente sur son poignet qu'elle s'efforçait de cacher : j'ignorais comment elle avait récolté cette blessure et elle refusait catégoriquement d'en parler. Elle tourna la tête vers moi, me sourit et me salua avec éclat :
— Bonjour, Ardalis. Je suis heureuse de te voir de si bon matin ici. Que veux-tu ?
— Je viens t'aider, répondis-je en lui rendant son sourire, même si je me sentais toujours intimidé par sa prestance hors du commun que je ne savais reproduire.
— Bien sûr, comment aurais-je pu douter des talents de mon cher petit prince ?
Ces mots me vexèrent et je rétorquai d'une voix que je forçai plus grave – ce qui ne fut pas une grande réussite :
— Je ne suis plus un petit enfant. Je suis grand et je veux t'aider dans ta tâche divine.
— Si seulement c'était aussi facile... Mais soit : il faut bien que tu apprennes. Viens t'asseoir sur ton petit trône à ma gauche.
— Un jour, je serais assez grand pour m'asseoir sur ton trône !
— Je n'en doute pas un seul instant mon petit prince.
Si seulement elle pouvait abandonner cette appellation ! Je m'abstins de maugréer car ce n'était pas une attitude digne d'un véritable souverain et je vins m'asseoir à ses côtés. Je me sentais ridiculement petit à côté d'elle si bien que je me redressai du mieux que je pouvais et me mis à imiter la posture royale de Maman. Nous ne pûmes entamer une nouvelle discussion car la grande porte noire et rouge de la salle du trône s'ouvrit. Du coin de l'œil je vis Maman se redresser légèrement et rajuster soigneusement sa couronne, tandis que deux gardes en armure entraient dans la vaste pièce.
À leur suite apparurent un homme en armure et une fillette rousse d'une dizaine d'années. Dès qu'ils furent entrés les gardes se retirèrent, refermant les portes derrière eux. Nous fûmes alors seuls, en face à face, et l'homme déclara avec politesse tout en s'inclinant :
— Majestés.
La jeune fille l'imita et Maman ordonna gentiment aux visiteurs de se relever. Ils s'exécutèrent alors et l'homme lui soutint son regard. Je connaissais le général Hector depuis déjà cinq ans, depuis le jour où il était devenu le capitaine de l'armée de Flamea. Revêtu d'une armure impressionnante, il était un guerrier talentueux, respecté par ses hommes et craint par ses ennemis. Sur le gantelet droit de son armure était peint le symbole de Flamea, un aigle aux yeux enflammés qui tenait dans ses serres un serpent essayant désespérément de se débattre. Un signe que j'affectionnais particulièrement et que j'avais passé de longs moments à contempler étant petit sur les armoiries du château. Un lourd casque en métal surplombé de majestueuses plumes rouges recouvrait la tête du général, dissimulant ainsi ses cheveux d'un blond ambré, ce qui lui conférait une allure de meneur.
Quant à la fillette, elle regardait Maman timidement, son regard oscillant souvent entre le sol et sa reine. Ses yeux vert émeraude brillants contrastaient merveilleusement bien avec ses bouclettes d'un roux aussi chatoyant que celui de Maman. Elle était vêtue d'une prestigieuse robe verte assortie à la couleur de ses prunelles, ce qui laissait supposer un haut rang social. Je ne l'avais cependant jamais vue, mais ce n'était pas le cas de Maman qui les salua joyeusement :
— Hector, quelle est la raison de ta visite ? Et, pourquoi avoir amené ta fille ?
— Votre Altesse, vous connaissez bien les enfants : ils veulent toujours imiter leurs parents.
Je vis du coin de l'œil Maman esquisser un sourire amusé alors que je me sentais visé, et le général poursuivit :
— Quant à la raison de ma visite, il s'agit de notre armée.
— Je m'en doutais, mais encore ?
— Je ne suis pas sûr qu'il soit prudent d'en parler devant les enfants, Votre Altesse...
Je me redressai d'un bond, et tournai mon regard vers Maman. Mais celle-ci ne m'accorda pas la moindre attention et elle approuva simplement en se levant :
— Très bien. Suis-moi.
Je dus faire preuve d'une contenance phénoménale pour ne pas protester face à cette décision ; je voulais connaître le sujet de cette discussion ! Mais Maman et Hector avaient déjà quitté la salle du trône par la porte de derrière, me laissant alors seul avec la fillette. Ravalant ma frustration, je me redressai fièrement sur mon petit trône, désireux d'imiter tous les gestes de Maman à la perfection. Ce fut à cet instant que je remarquai que la jeune fille ne daignait même pas me regarder, et quelques instants s'écoulèrent en silence, jusqu'à ce que je prenne la parole :
— Qui es-tu ?
— Je m'appelle Selina, répondit-elle en me jetant très brièvement un regard avant de rajouter : Et toi, tu es Ardalis, prince de Flamea, n'est-ce-pas ?
Je crus percevoir du dédain dans son ton, mais j'en fis abstraction, demandant simplement :
— De quoi parlent-ils ?
— Nous ne sommes pas autorisés à le savoir, comme ils l'ont annoncé. Mais, ta mère acceptera sûrement de tout te dévoiler, puisque tu es prince.
Elle insista fortement sur le mot « prince » sur un ton méprisant et je fus cette fois sûr de ne pas l'avoir imaginé. Cette seconde réponse hautaine m'insupporta : pour qui se prenait-elle pour me parler ainsi ?! Selina continua de me toiser d'un air insolent, si bien que je répliquai avec froideur :
— Il vaut mieux être un « prince » qu'une odieuse gamine pourri-gâtée.
— Comment ?! Pff... Tu ne sais rien de moi.
Je la foudroyai du regard, puis elle haussa les épaules et se retourna pour contempler une colonne. Comment pouvait-elle se montrer aussi irrespectueuse envers moi, le futur dieu protecteur de Flamea ? J'expirai profondément, espérant que cela parviendrait à calmer ma colère grandissante, et me désintéressai d'elle. Heureusement, Maman et Hector ne tardèrent pas à revenir, puis Selina et son père nous saluèrent et quittèrent le palais. Je demandai alors :
— De quoi s'agissait-il, Maman ?
Devant son absence de réponse, je persistai :
— Maman, dis-le-moi ! Il faut que je sache ce qu'il se passe sur ma planète ! Comment veux-tu que je devienne un bon roi, si tu ne m'aides pas ?
— Nous allons rendre visite à ton père et nous en discuterons tous les trois.
— Papa ? Mais pourquoi Papa ?
— Certaines décisions doivent se prendre à plusieurs.
— Mais, je suis là, moi : je peux t'aider...
Elle ne me répondit pas et son silence me chagrina. Ne me faisait-elle pas confiance ? Je ne comprenais pas pourquoi elle avait besoin de l'avis de Papa ; il était le dieu protecteur de Laïa et eux deux ne se voyaient pas très souvent.
Après être demeurée quelques instants pensive, Maman se leva pour quitter le palais et je la suivis en silence. Pour apaiser ma frustration, je me mis à observer ma planète que j'aimais tant, tout en profitant de la chaleur revigorante de l'air. Les chemins de Flamea étaient faits de cendres et de braises refroidies, tandis que le reste du sol était rouge orangé, ce qui formait un contraste sans pareil.
Si aucune plante ne poussait sur notre planète, des cratères de volcans éteints ou encore actifs étaient en revanche présents et réchauffaient sans cesse l'atmosphère torride. Nous étions tous habitués à cette haute température, ce qui n'était guère le cas des visiteurs d'autres planètes qui ne s'aventuraient ici que pour des affaires très urgentes. Les murs et les cloisons des maisons étaient tous en brique, pour refroidir légèrement l'intérieur des demeures et surtout pour éviter que les incendies assez fréquents ne les détruisent. Le palais royal était également fait de brique, ce qui lui conférait une merveilleuse teinte rougie qui s'accordait parfaitement avec l'atmosphère de la planète. De nombreuses pierres précieuses ornaient ses portes et fenêtres, le rendant encore plus majestueux.
— Ardalis, tu viens ?
Je sursautai en entendant la voix de Maman qui me tendait sa main. Sans réfléchir je la saisis et une lueur argentée éblouissante nous entoura. Quelques instants plus tard, nous fûmes sur Laïa et je plaçai instinctivement ma main devant mes yeux pour éviter l'éblouissement. Lorsque je la retirai lentement, je clignai des yeux face à l'intense lumière et il me fallut un certain temps pour m'habituer à ce changement brutal de luminosité. Maman aussi eut besoin de quelques instants d'adaptation, si bien que j'en profitai pour m'attarder sur l'esthétique de la planète qui me stupéfiait toujours autant. Laïa était bien différente de Flamea, non seulement en raison de ses allées de marbre blanc jonchées de petits arbustes aux boules rouges, mais également de ses maisons faites en pierres polies blanches, dont les toits étaient également peints en cette couleur. Tout y était beaucoup plus organisé et c'était une vision que j'appréciais aussi beaucoup.
Tandis que nous nous dirigions vers le palais royal, je constatai que la planète regorgeait d'animation, comme à chaque fois : nombreux étaient les habitants qui se promenaient dans la ville ou bien travaillaient dans leur jardin. Tout le contraire de Flamea où nous restions majoritairement dans nos maisons pour profiter d'une atmosphère moins torride. À notre passage, tous les habitants de Laïa nous saluaient avec bienveillance et Maman répondait par un geste de main amical.
Nous finîmes par arriver au château et y pénétrâmes. L'architecture du palais était fort différente de la nôtre : des piliers blancs en marbre s'élançaient jusqu'aux voûtes très élevées, provoquant une étrange sensation de vertige. Il n'y avait pas le moindre garde royal et cette absence me procurait toujours un sentiment d'insécurité.
Dès que nous entrâmes dans la salle du trône, Papa se leva pour rejoindre Maman et l'embrasser chastement.
— Flora, je suis heureux de te revoir. Et je crois que je ne suis pas le seul.
À ces mots, nous entendîmes une petite voix fluette derrière lui :
— Mama !
— Oh ! Mylena, comme tu as grandi ! s'exclama Maman, tandis que Papa s'écartait pour laisser passer une ravissante petite fille souriante aux bouclettes blondes et aux yeux turquoise. Tu sais même parler ! Je suis si fière de toi !
Perdant sa prestance de reine autoritaire, Maman se baissa et souleva la toute petite fille de trois ans qui venait de parler. Cette dernière serra le cou de Maman tout en rigolant et enfouit sa tête dans son épaule. J'esquissai un sourire en voyant la petite si heureuse mais j'étais trop tendu pour aller vers elle. Elle était ma petite sœur, mais je ne l'avais quasiment jamais vue ce qui creusait un gouffre difficile à combler entre nous. Elle était élevée par Papa sur Laïa, car elle deviendrait la future déesse protectrice de la planète. Au fond de moi je le regrettais... avoir une petite sœur sans jamais la voir. C'était dommage, mais je comprenais aussi que l'intérêt des planètes passât avant tout le reste.
— Que viens-tu faire ici, Flora ?
— Adanit ! s'exclama Mylena en me montrant du doigt.
Ses yeux turquoise étaient envoûtants et une part de moi avait envie de me diriger vers elle. Pourtant je restais statique alors que Maman répondait :
— Un très mauvais pressentiment...
Mon attention se tourna immédiatement vers Maman, délaissant Mylena, et je remarquai que le regard de Papa s'était voilé.
— Terrumbra... souffla Maman ce qui me préoccupa encore plus.
— Adanit ! répéta Mylena.
Elle me pointait toujours de son petit doigt et elle accapara toute l'attention.
— Adanit ? Qu'est-ce que c'est ma chérie ?
— Adanit !
Impossible de ne pas comprendre qu'elle s'adressait à moi et je soufflai :
— C'est à moi que tu parles, Mylena ?
— Adanit !
— Oui, c'est Ardalis, ton grand frère, expliqua Maman avant d'ajouter avec un regard espiègle en ma direction. Mais tu peux l'appeler Ardi, si tu veux.
— Maman ! protestai-je, détestant par-dessous tout ce surnom stupide.
— Adi ! Adi ! Adanit !
— Non, pas Adanit : Ardalis, corrigeai-je avec amusement.
— Adanit !
— Flora, viens, nous coupa Papa. Nous devons parler maintenant... Emilia s'occupera des enfants.
À peine avait-il terminé sa phrase qu'il appelait Emilia, une jeune femme d'une vingtaine d'années que Papa avait nommée gouvernante de Mylena.
— Je voudrais qu'Ardalis participe à la discussion, déclara Maman. Il est en âge de savoir ce qu'il se passe sur sa planète.
Papa approuva d'un simple geste de la tête ; ces paroles qui me comblèrent de bonheur et j'adressai à Maman un sourire fier et reconnaissant. Emilia ne tarda pas à arriver et Mylena se précipita vers elle en gazouillant gaiement :
— Emina ! Emina !
Emilia prit alors doucement Mylena dans ses bras avant de s'éloigner avec elle, nous laissant seuls tous les trois. Nous nous rendîmes dans le salon des appartements royaux de Papa. La pièce était richement meublée : un grand tapis en fourrure blanche reposait sur le sol en marbre nacré et des nappes en dentelle couvraient toutes les tables et le buffet en bouleau, tandis que le canapé couleur crème et les fauteuils en velours étaient confortablement rembourrés. Il ne faisait aucun doute que Laïa était une opulente planète.
Maman avait pris place sur le canapé à côté de moi alors que Papa s'était assis en face de nous sur un fauteuil.
— Hector trouve que Flamea manque terriblement de défense, commença Maman.
— Ce n'est pas très important, interrompit Papa. Laïa n'a pas la moindre armée et elle ne s'en porte pas plus mal. Nous en sommes en paix, Flora... Aucune guerre ne se profile à l'horizon.
— Détrompe-toi, les temps commencent à changer. Les dieux et déesses des autres planètes ne nous parlent plus.
— Nous ne faisons pas non plus grand-chose pour remédier à ce problème, objecta Papa.
— Eh bien, moi j'essaye. Il y a quelques jours, je suis allée sur Terrumbra et...
— D'un autre côté, tu as choisi la pire planète qui existe... commenta Papa.
— Maurice axe sa population sur la guerre, reprit Maman sans tenir compte de la remarque précédente. Les habitants, aussi bien adultes que jeunes enfants, s'entraînent avec acharnement à se battre. J'ai remarqué au cours de ma visite à quel point leurs armures et leurs armes sont sophistiquées et perfectionnées...
— Tu as vu beaucoup de choses en une petite visite.
Cette nouvelle intervention de Papa me tendit, contrarié qu'il ne lassât pas Maman s'expliquer.
— C'était justement très simple de le remarquer ! s'exclama Maman avec ferveur. À peine étais-je arrivée et fait quelques pas sur cette détestable planète que j'ai observé ce changement radical !
— Calme-toi, Flora... interrompit inutilement Papa.
— Et puis, le comportement de Maurice n'a fait que confirmer mon hypothèse, enchaîna Maman plus calmement. J'ai tenté d'aborder avec lui une conversation pacifique, mais il s'est tout de suite montré irrespectueux et agressif. Il m'a rapidement chassée de sa planète, mais j'ai persisté, à tort, voulant mettre fin aux relations froides entre nos deux planètes.
Nul doute que Maman faisait référence aux nombreuses guerres fratricides qui avaient opposé mon grand-père Fulminus et son frère jumeau Morior ; celles-ci n'avaient pris fin qu'à la mort de mon aïeul, très certainement dans les pires circonstances qui fussent. Même si les conflits s'étaient arrêtés, les relations entre Flamea et Terrumbra étaient demeurées très froides.
— Voyant que je ne m'apprêtais pas à quitter sa planète, Maurice m'a attaquée et m'a infligé cette blessure au poignet, me menaçant au passage de mort si j'osais lui faire l'affront de revenir sur Terrumbra. Doutes-tu donc toujours de l'agressivité de certaines autres planètes ?
— Ce n'est pas vraiment une preuve... il était peut-être de mauvaise humeur. Tu connais le caractère de mon frère.
J'oubliais très souvent que Papa avait un frère, qui était lui-même le cousin éloigné de Maman. Maurice et Papa étaient opposés en tout, et ce dès leur plus jeune âge. Maurice avait été élevé pour la guerre par son père, contrairement à Papa éduqué par sa mère, et ils s'étaient rapidement divisés pour mener leurs vies respectives sur leurs planètes. De toute façon, c'était le cas de presque toutes les familles divines. Les frères et sœurs étaient séparés dès la naissance, pour être formés en tant que dieux et déesses protecteurs de planètes très différentes.
— Mais même : cette menace est bien réelle ! protesta Flora. Je suis allée quelques jours auparavant sur Moons pour voir ma sœur et elle partage mes inquiétudes quant au danger de guerre qui plane au-dessus des planètes. N'oublie pas que son mari s'est disputé avec sa sœur et ne se parlent plus depuis déjà vingt ans.
Je fronçais les sourcils pour raccorder tous les morceaux ; il fallait avouer que les liens familiaux entre les dieux n'étaient pas des plus évidents. Maman parlait de sa sœur Natalia qui avait épousé Christophe, veillant alors tous les deux sur Moons. Ce dernier avait pour sœur Christine, veillant sur Hister, et leurs relations s'étaient visiblement dégradées.
— Si même Hister et Moons ne communiquent plus entre elles ! s'exclama Maman.
Moons et Hister avaient effectivement toujours été les deux planètes les plus proches car leurs premiers dieux respectifs, Natura et Chronos, ne s'étaient jamais querellés, au contraire de tous les autres.
— Tu t'inquiètes peut-être pour rien, Flora. Hister et Moons ne vont pas entrer maintenant en guerre, juste parce que Christophe et Christine ne se parlent plus depuis une éternité !
— Viven... Je sais que tu détestes la guerre, mais il faut voir la vérité en face.
— Admettons, finit par lâcher Papa, sentant que la discussion devenait vaine. Quel est le projet d'Hector ?
— Réarmer Flamea. Remplacer les soldats humains par des robots.
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