Chapitre 18 - Partie 3 - Derniers jours

Elle ne voulait pas entendre les excuses aujourd'hui. Elle voulait profiter de l'instant présent. De toute façon, ils auraient encore des années pour se parler. Elle lui adressa un sourire qu'il lui rendit avant de l'enlacer avec douceur. La sensation d'être aimée, choyée, cela lui avait tellement manqué. Elle l'aimait tant.

— Je veux rester avec toi Kyle... S'il te plaît...

— Oui, moi aussi j'aimerais rester avec toi...

***

Lorsqu'Elena se réveilla, elle se sentit envahie par un horrible sentiment d'anxiété. Elle se retourna vers Kyle qui était endormi à côté d'elle. Endormi seulement, elle l'espérait de tout cœur.

— Je t'en prie, Kyle...

Elle effleura de sa main la joue du dieu avant de l'appeler doucement. Elle sentit la chaleur de son visage, son cœur se gonfla de bonheur, encore plus lorsqu'il ouvrit les yeux. Sublime euphorie. Elle fondit sur lui pour le serrer fort dans ses bras. Elle laissa couler ses larmes de joie. La libération de tant de jours passés dans l'anxiété.

— Elena... je... je suis désolé... pour toutes mes remarques désagréables envers toi... tu avais raison... je...

Elle ne voulait plus en parler, tout n'était que du passé, et elle s'empressa de le couper tout en déposant un baiser dans son cou :

— Ça n'a plus d'importance maintenant, Kyle, tu es vivant...

Le dieu esquissa un sourire, refoulant à son tour ses regrets pour profiter de l'instant présent.

— Je t'aime, Elena...

Nouvel élan de joie. La jeune femme redressa la tête pour poser brièvement ses lèvres sur celles de Kyle. Le dieu passa sa main droite dans les cheveux d'Elena, avant de l'embrasser longuement. Ce fut cet instant que quelqu'un choisît pour frapper à la porte. Les deux aimants sursautèrent, d'autant plus que la voix de Sinistra retentissait :

— Je peux entrer ?

— Non...

Mais la porte s'ouvrit et surgit sur le seuil de la pièce Sinistra qui abordait un grand sourire.

— J'ai dit non ! s'indigna Elena en se laissant retomber sur le dos.

— Comment vas-tu, Kyle ?

— Bien, du moins, avant que tu ne nous déranges...

Il lui adressa un sourire malicieux, avant de soupirer. Les remords étaient de retour.

— Merci, Sinistra, pour tout ce que tu as fait, finit-il par annoncer, sur un ton empli de bienveillance. Et excuse-moi d'avoir douté de toi et d'avoir été aussi odieux hier... et même avant... Tu viens de sauver notre vie à Kurt et moi. Je te serai redevable à jamais...

— Ce n'est rien. C'est plutôt moi qui devrais te remercier d'être toujours vivant : cela prouve ma supériorité incontestable ! s'amusa la jeune femme aux cheveux violets, le visage rayonnant de joie. En tout cas, malgré cette supériorité incontestable, j'étais loin de prévoir que je te retrouverai, ma sœur dans tes bras, en train de l'embrasser, alors que cela fait trois mois que vous ne cessez de vous disputer. Et tout ça, le jour de ta mort ! Mais bon, je te le pardonne !

— Tu me le pardonnes ? Trop aimable ! ironisa Kyle.

— Je te remercie aussi Sinistra, déclara alors Elena. Tu as été formidable pour la potion, tous tes efforts et le temps que tu y as consacré...

— Arrête les louanges, Elena. J'en ai eu suffisamment pour aujourd'hui : gardes-en pour demain. Et je te remercie aussi de m'avoir aidée, car sans toi je n'aurais pas réussi... Et bravo également pour ta force de persuasion hors du commun pour inciter Kyle à prendre la potion. Mon petit doigt me souffle que tu n'as pas utilisé beaucoup d'arguments rationnels pour parvenir à cette fin.

Sinistra adressa un clin d'œil à sa sœur puis elle reprit après un petit instant d'hésitation :

— Bon, je crois que je vais vous laisser maintenant... En tout cas, même si je ne suis pas une grande admiratrice des manifestations d'amour, je préfère vous voir vous embrasser que vous disputer ! Et, je trouve que vous êtes mignons, tous les deux ensemble. Prenez-en note car jamais je ne vous le redirai...

Elle se dirigea vers la porte avant de se retourner vers Elena et Kyle et d'effectuer une révérence exagérée :

— Je vous souhaite une bien bonne journée. Et n'oubliez pas l'heure du petit-déjeuner.

Elle sortit de la pièce avec un grand sourire, tout aussi vite qu'elle n'était rentrée. Perdus dans leurs pensées, Elena et Kyle fixèrent longuement la porte en silence. Nostalgie, regret, gratitude, tant d'émotions contraires qui luttaient en eux. Mais surtout, ils avaient reçu une nouvelle chance de vivre ensemble.

***

J'entrai avec joie dans mon ancienne maison sur Moons et me rendis dans le salon où Angie et Kurt étaient assis, l'un à côté de l'autre, sur le canapé. Ils abordaient tous les deux un air soucieux et parurent soulagés en me voyant. Kurt se leva avec précipitation et demanda :

— Kyle ? Il va bien ?

— Il est en pleine forme, répondis-je avec un sourire.

— Nous devons absolument aller le voir !

Il commença à se diriger vers la porte du salon, Angie l'imitant, mais je les interrompis avec malice :

— Il est occupé et ne risque pas de vous recevoir de très bonne humeur si vous allez le voir maintenant... J'en suis la première témoin.

— Ce n'est pas parce qu'il n'a pas apprécié ta visite qu'il me jettera dehors ! protesta Kurt en sortant du salon. Je suis son frère après tout !

— Faites comme vous voulez, mais je le répète... Il est occupé... avec Elena... rajoutai-je avec un sourire malicieux.

Kurt s'arrêta net et rebroussa chemin, tandis qu'Angie se rasseyait sur le canapé. Ma jumelle abordait à présent un sourire éclatant, et Kurt déclara, d'un ton joyeux également :

— Très bien, nous irons le voir cette après-midi.

Il se rassit aux côtés de son épouse qui s'exclama :

— Ça fait du bien de les revoir ensemble !

— C'est ce que je leur ai dit ! m'amusai-je.

— Et je suis sûre qu'ils ont été ravis de l'entendre de ta part, Sinistra ! ironisa Kurt.

Je pris un air faussement désolé et Angie sourit, tandis que Kurt demandait :

— Tu voulais nous dire quelque chose d'autre ?

Qu'aurais-je pu bien leur dire d'autre de plus important que cette bonne nouvelle ? Je répondis simplement, rien ne pouvant atténuer la joie de la victoire :

— Oh... rien : simplement que j'ai réussi un trouver le remède à la maladie et que ça m'emplit de bonheur !

— Merci Sinistra... coupa Angie en m'adressant un sourire de reconnaissance. Tu...

— Non... c'est bon, j'ai suffisamment eu de louanges pour aujourd'hui : celles de Kyle et Elena étaient déjà suffisantes. Tu attendras ton tour demain.

Ma jumelle leva les yeux au ciel et Kurt déclara :

— J'imagine donc qu'il est inutile pour moi de te remercier, même si, pour une fois, j'accepte de bon cœur ta victoire. Je te pardonne même ce T-shirt de très mauvais goût. Enfin juste pour aujourd'hui...

Je souris devant sa remarque et enchaînai :

— « Les dieux ne sont que des incapables » ! N'est-ce pas un slogan parfaitement adapté pour cette merveilleuse journée ? Ils sont obligés d'être sauvés par une pauvre humaine... quelle humiliation !

Kurt leva les yeux au ciel tandis qu'Angie esquissait un sourire, posant ses mains sur son ventre rebondi. Je remarquai qu'il avait légèrement grossi depuis la dernière fois où j'avais vu ma jumelle – ou alors elle avait mangé trop de gâteaux, ce qui n'aurait pas été très étonnant de sa part –, et je m'enquis :

— C'est pour quand votre prétendu demi-dieu ? Ou votre prétendue demi-déesse...

— Demi-dieu, affirma Angie avec un nouveau sourire.

— Comment le sais-tu ? m'étonnai-je.

— Instinct maternel... Tu le sauras, Sinistra, quand tu auras des enfants.

Je fronçai les sourcils face à cette affirmation qui me faisait plus vomir que sourire et rétorquai :

— Je n'aurai pas d'enfants, Angie.

— Ne dis pas ça, Sinistra ! Ça doit être génial d'être maman !

— Ça ne m'attire pas, Angie. Mais alors pas du tout. J'aime trop ma vie paisible pour envisager de la perturber avec des petites créatures à quatre pattes.

— Tu es incorrigible... soupira Angie.

— De toute façon, il me faudrait d'abord un mari, et ça n'arrivera jamais ! enchaînai-je, en plaisantant. Aucun ne serait apte à me supporter à longueur de journée.

— Et tu serais bien incapable de te montrer gentille avec lui ! se moqua Kurt.

Il avait tout à fait raison et je ne cherchai même pas à le démentir. Je poussai un soupir avant de secouer la tête et de déclarer d'un ton sérieux :

— Bon, arrêtons de parler de choses aussi stupides. Je vais vous laisser et profiter de ma journée, car je le mérite amplement.

— Tu ne voudrais pas qu'on reprenne nos duels, Sinistra ?

J'arquai un sourcil face à cette proposition, me rappelant le seul entraînement que nous avions réalisé sur Hister. Je devais avouer qu'il m'avait bien plu et je n'étais pas contre y donner suite maintenant que tout était résolu.

— Tu vas ramollir si tu ne fais que paresser, ajouta le dieu d'un ton moqueur, ce qui acheva de me convaincre.

Je dégainai immédiatement ma dague ce qui laissa échapper un râle à Angie, et Kurt se leva du canapé pour filer vers la sortie avec sa délicatesse légendaire. Je me lançai à sa poursuite tandis qu'Angie me remerciait une dernière fois, et Kurt et moi fûmes bientôt dans le jardin. Il s'arrêta dans sa course pour me tendre sa main ; je la saisis et l'Argentus nous enveloppa l'instant d'après. Je souris en me rappelant que la première fois où j'avais vu ce rayon argenté était ici même, à l'exception près que Kurt était à cette époque mon ennemi numéro un. Qui aurait cru qu'un jour je l'emprunterais en sa compagnie, en tant qu'amie ?

Nous arrivâmes à l'observatoire d'Hister et Kurt s'exclama, une lueur de défi brillant dans ses yeux anthracite :

— Le premier arrivé à l'aire d'entraînement a gagné !

Il ne me laissa pas le temps d'approuver qu'il s'élançât à toute allure dans la grande allée pavée de la ville. Sans hésiter, je relevai le challenge, impatiente de commencer cet entraînement.

***

Lorsque je rentrai dans mon laboratoire, dégoulinante de sueur et physiquement éreintée, Aélyia me sauta à moitié dessus. Ce qui honnêtement n'était pas une bonne idée vu mon état. Elle me demanda avec précipitation, l'inquiétude très aisément perceptible sur son visage :

— Alors ? La potion a marché ?

— Oui ! m'exclamai-je en la gratifiant d'un immense sourire avant de rajouter : Merci beaucoup pour toute ton implication, même si j'ai parfois...

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase – mais pourquoi personne ne m'écoute quand je formule des excuses ? – car Aélyia se jeta à nouveau à mon cou, m'étranglant presque. Surprise par ce revirement de situation, je marmonnai :

— Aélyia... !

Elle me relâcha enfin pour claironner :

— Que je suis soulagée !

Puis elle rajouta comme pour elle-même :

— J'ai bien fait de l'écouter...

Comment ? Que venait-elle de dire ? Qui avait-elle bien fait d'écouter ?! Je remarquai alors que son entrain était retombé, comme si elle avait pris conscience de ce qu'elle venait de dire. Je l'interrogeai du regard et elle se contenta de baisser la tête. Décidément, quand on pense que tout est fini, rien ne l'est... N'ayant aucune patience, je décidai de demander plus directement :

— Aélyia ? Que me caches-tu ?

Elle releva timidement ses yeux noirs vers moi, son visage rougissant et honteux. Elle finit par avouer :

— J'ai revu l'homme aux yeux vairons...

— Comment ? Qui ?

Je n'avais pas le moindre souvenir d'un homme aux yeux vairons.

— Tu sais, celui qui nous avait conseillés les plantes des montagnes...

— Ah... lui ! Mais que lui voulais-tu ?

— C'est lui qui m'a retrouvée... Il m'a dit... de rajouter dans la potion... et de faire manger aux souriceaux... des graines... de pavot...

— Des graines de pavot ?

Soudain, tout s'éclaircit dans mon esprit. Voilà pourquoi Elena avait retrouvé ces graines dans mon laboratoire et voilà pourquoi Aélyia avait réagi aussi bizarrement ! Ce n'étaient pas les graines de mes potions énergisantes comme je l'avais pensé.

— Il m'a dit que la potion ne fonctionnerait pas sans ces graines... et je l'ai cru. Mais, il avait raison, Sinistra, non ?

Sa dernière phrase provoqua en moi une immense déception. J'avais échoué finalement. La potion n'avait marché que parce que cet homme, ou même cette femme, dont nous ignorions tout, avait confié à Aélyia les deux ingrédients clé de la potion. Je n'avais aucun mérite à avoir, puisque j'aurais échoué sans cet inconnu. Mes épaules s'affaissèrent et je sentis le bras d'Aélyia se poser autour de mon cou. La colère m'envahit brusquement et je dégageai sa main sans ménagement :

— POURQUOI ? Pourquoi lui as-tu obéi ? Pourquoi ne me l'as-tu pas dit ? Tu aurais dû ! Imagine si la potion avait échoué ! Kyle serait mort et j'aurais pensé que la potion était fausse, alors qu'elle aurait peut-être marché sans les graines de pavot que TU avais ajoutées ! Tu aurais dû me le dire ! Nous aurions essayé sur la moitié des souriceaux avec les graines de pavot et nous aurions pris la potion aux meilleurs résultats ! Mais non, au lieu de ça, tu as préféré faire confiance à un homme dont nous ignorions tout ! Tu lui as confié la vie de Kyle et Kurt, alors qu'il aurait très bien pu les faire mourir !

Le visage d'Aélyia s'était renfermé au fur et à mesure que je déclamais mon discours. Son expression se durcit et elle déclara d'un ton abrupt :

— Tu aurais refusé, Sinistra. Tu n'aurais pas voulu tester avec les graines de pavot, car tu es trop orgueilleuse pour accepter l'aide des autres et pour te remettre en question !

— C'est faux ! m'exclamai-je avec colère, trouvant que ces paroles ressemblaient un peu trop à celles qu'Angie m'avait tenues quelques mois plus tôt quand nous avions été capturées par Arachtus par ma faute. J'ai toujours accepté ton avis et celui d'Elena ! J'ai même suivi les conseils de cet homme et du Sage quant aux plantes des montagnes ! Alors, qu'est-ce qui te dit que j'aurais refusé son aide une fois de plus ?

— Tu étais persuadée que tu détenais la bonne potion, me coupa Aélyia avec froideur. Tu ne te serais pas remise en question à ce moment.

Sa réponse était sans appel et elle se retourna pour quitter mon laboratoire en courant. J'eus le temps d'entendre un léger sanglot, avant qu'elle ne claque violemment la porte, mais je ne m'en préoccupai pas. Mon corps tout entier était envahi par la rage, mais aussi par la déception de n'avoir pu trouver toute seule ce remède. De n'avoir pu trouver toute seule ce remède... Aélyia avait raison, même s'il m'en coûtait de l'admettre. J'étais orgueilleuse... j'aurais voulu réussir seule. Je me laissai tomber sur le sol qui semblait être devenu mon deuxième fauteuil ces derniers temps et soupirai. Aélyia avait en partie raison... Elle avait contribué à sauver Kurt et Kyle... Sans elle, jamais je n'aurais pu faire cette potion. Et j'aurais dû la remercier, au lieu de me montrer aussi détestable. Même si elle aurait dû m'en parler... j'osais encore espérer que j'aurais écouté son avis...

Après avoir poussé un ultime soupir, je me relevai et quittai mon laboratoire pour me rendre aux appartements d'Aélyia. J'arrivai à sa chambre et hésitai quelques instants avant de frapper la porte. Seuls des sanglots me répondirent et j'ouvris la porte de la pièce illuminée. Luttant pour ne pas rabattre ma capuche sur mon visage face à cette détestable couleur jaune, j'entrai dans la pièce.

Aélyia était allongée à plat ventre sur son lit, le visage dans ses mains. Je l'entendais sangloter et un désagréable sentiment de remord m'envahit. Mais quelle journée pourrie ! Alors qu'elle aurait pu être mon moment de gloire... Luttant contre les divers sentiments qui bataillaient en moi, je me dirigeai vers le lit d'Aélyia et m'assis à côté d'elle, ce qui ne manqua pas de faire tanguer l'incommodant matelas à eau. Au bout de quelques instants, je finis par murmurer :

— Aélyia... Je suis désolée... Je n'aurais pas dû me montrer aussi odieuse envers toi... Tu as bien fait d'ajouter les graines de pavot... puisque la potion a fonctionné. Même si j'aurais préféré que tu m'en parles.

Elle releva son visage baigné de larmes et la culpabilité s'enracina davantage au fond de moi. Elle esquissa un léger sourire, pourtant bien moins éclatant que d'habitude, et elle murmura :

— Tu es incompréhensible, Sinistra. Et inabordable.

Inutile de dire que je ne compris pas les allusions et le sens de ces paroles, mais je préférai pour une fois ne pas creuser le sujet, pressentant qu'il ne me mettrait pas de très bonne humeur. Je choisis plutôt de tendre ma main vers elle et de déclarer :

— Tu veux qu'on aille se promener un peu dehors ?

Son visage s'éclaircit et elle saisit ma main avec fermeté. Elle se releva et se dirigea rapidement vers la sortie de sa chambre avant de se retourner et de demander avec entrain, en désignant un objet en forme de losange sur lequel mon portrait était dessiné :

— On peut jouer au cerf-volant ?

Devant mon regard blasé, elle soupira :

— Oui, je sais, je ne suis plus une enfant... Mais j'aurais tellement voulu en être une...

À ses mots, elle saisit son cerf-volant et elle quitta la chambre en riant. Je ne ressentis que davantage de pitié face à ce comportement trop enfantin ; Malefik avait détruit sa vie, au même titre que celles de centaines d'habitants, en la transformant en Ombrale. Et, je pris conscience, pour la première fois depuis mon arrivée sur cette planète, que c'était à moi de réparer ses torts. Je devais être la déesse protectrice de Terrumbra.

***

ENFIN ! Enfin tout (ou presque 😉) est résolu ! Il reste encore 3 chapitres pour conclure ce deuxième tome mais l'intrigue principale est enfin résolue !

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