Bonsoir !

On se retrouve pour le chapitre 3 de His Soul Bond corrigé  !

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En média, retrouvez Estella !

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Comme chaque soir où la Lune est entière, Daeron vient dans ma chambre pour s'assoir sur le fauteuil. Comme à chaque fois, il attend mon approbation pour ne pas m’effrayer. Il m’appelle souvent le petit sauvage à cause de ma frayeur.

Ses jambes sont écartées tandis qu'il s’accoude sur un bras, laissant l’autre sur sa cuisse à griffer du bout des griffes la toile fine de son pantalon. Il se force pour ne pas me regarder. Notre relation est si particulière qu’il nous est impossible d’être proche.

Tout comme la nuit, je suis solitaire et Daeron l’est encore plus.

— Claude m’a fait un rapport sur ta santé. Il y a beaucoup de progrès.
— T-Tu trouves ?

Même si physiquement, il ne peut pas sourire à cause de sa gueule de loup, je sais qu'il est content intérieurement. Daeron est le premier à voir mes efforts et même si je le fais patienter, je peux toujours compter sur lui. Il est le seul à qui je peux me rattacher. Chaque fois qu’il vient me rendre visite pendant ces nuits particulières, je me sens bien. Au point où je ne crains pas la nuit noire. Tout comme le sombre pelage de mon époux.

— Tu as bien grandi, Estel.

Même si au fond de moi je ne le veux pas, je me mets à rougir face à ce compliment. Sa voix me fait vibrer jusqu'à dans mon âme. Comment peut il être aussi attentionné alors que je le fuis en permanence depuis que je le connais ?

— Tu es sur la bonne voie mais ne relâche pas tes efforts.

Alors que je suis recroquevillé, je me mets sur le rebord du lit, me plaçant à quelques centimètres du fauteuil.

— J’ai décidé de faire des efforts.

Il me lance un regard tout en restant de profil, gardant sa tête parfaitement droite. J'entends sa respiration qui est plus forte que la mienne. Daeron est la définition parfaite de la force et de l'élégance. Un rien le rend magnifique. Il est courtois, gentil et ce, malgré son comportement distant.

— Comment te sens-tu par rapport à ton père ?
— Mon père n'en a plus que pour quelques jours.

Si j’avais eu le choix, je ne serai pas tombé amoureux de lui. Je ne le déteste pas lui, mais sa race. Même si Daeron me montre ses bons côtés, il reste une bête. Puis nous sommes liés éternellement. S'il venait à mourir, je partirai automatiquement en dépression. Cela serait une réaction normale de mon corps et de mon âme.

— Sa Majesté va me manquer.
— Estel, je ne te comprends vraiment pas. Tu me fuis comme la peste parce que j’appartiens à la même race que celui qui t'a agressé. Mais tu parles de mon père si facilement...

Je gonfle mes joues. Évidemment que son père me fou les chocottes ! Mais il est en train de mourir pour rejoindre sa promise. Dans son état actuel, sa Majesté me fait plus de peine qu'autre chose. Je ne veux pas sa mort. C'est une manière tragique de quitter ce monde.

— Peu importe. Notre conversation est terminée. Je n'ai pas besoin d'entendre ta réponse.

Il se lève, déçu par mon attitude. Les rares fois où l'on se retrouve seul, je ne parle jamais de lui ou de nous. Je trouve toujours un moyen d’échapper à la conversation mais je dois me battre contre mon ombre pour avancer. Daeron a besoin de moi, de mon soutien. Dans un geste incontrôlé de ma part, je le rattrape par le bout de sa manche. Je n'ai pas besoin de le dire pour qu'il comprenne que je veux de sa présence ici.

Quatorze ans se sont écoulées depuis notre première rencontre et jamais, je n’ai réussi à lui faire face.

Daeron n'est pas comme ce loup argenté qui a abusé de moi pour me prendre ce que j’avais de plus précieux.

— Estel, tu joues à un jeu dangereux.

Mon cœur me fait mal. C’est mal d'aimer à ce point. Je crois en ces légendes. Les bêtes sont dangereuses.

J'ai peur que Daeron me séduise dans le seul but de me faire encore plus de mal.

Je ne connais rien à l’amour. J’ai une idée très malheureuse de la chose avec ce que j’ai vécu.

— J-Je veux que tu restes ici ce soir !  J'ai peur de la nuit et des cauchemars. Reste ici pour me surveiller, le temps que je m'endorme. S'il te plaît...

Ma voix est si faible que je doute de ma propre compréhension.

— Dans ton lit ?
— Daeron !

Je rouspète et il rit. Il tente à sa manière de me remonter le moral. C’est la première fois que nous avons un tel échange, fait de plaisanteries et de rires. Pour la première fois, nous semblons plus proche que jamais.

— Pourquoi veux-tu que je reste ici alors que je pourrais m'en prendre à toi dans ton sommeil ?

Il a raison. Mais il ignore une chose importante...

— Je sais. Mais quand tu es là, je peux dormir en paix. Laisse moi rêver de quelque chose de bien juste pour cette nuit.

je m'allonge dans mon lit en me mettant sur le ventre. Le visage dans sa direction. Je tiens toujours sa manche et avant de m'en rendre compte, je m'endors déjà.

Sans cris, sans pleurs, sans peurs.

— Tout ce que tu veux, Estel. Tout ce que tu veux.

Daeron reste assis sur le fauteuil, une main dans ma chevelure blonde, à me caresser. À aucun moment, pendant ses caresses j’ai senti ses griffes. Juste un geste doux pour m’aider à rêver de quelque chose de meilleure.

— J’espère que tu joueras de ton violon à nouveau, tendre Estel.

Dit il une dernière fois, avant de se taire pour ne pas me réveiller. Même inconscient, je sens sa présence grâce au lien qui nous unit. Notre relation qui au départ semblait ambiguë, évolue doucement.

La confiance se perd facilement mais se gagne difficilement. Alors même marié à lui, il reste une bête qui doit faire ses preuves pour me prouver que j’ai tord.

Pour me séduire complètement.

Je veux laisser une chance à Daeron pour le futur que j’imagine. Un futur où mes ombres du passé auront disparues...

Au petit matin, sa main est toujours glissée dans ma chevelure. Daeron a gardé la même position toute la nuit, accoudé au siège. Je rougis devant cette vue qu’il m'offre de lui et pour la première fois, je prends vraiment conscience qu’il est à moi.

Je me redresse sur les genoux, complètement nu. J'ai pris cette habitude car le soir, j'ai l'impression d'étouffer dans mes vêtements. Cependant, j'ai oublié un détail de taille.

La présence de Daeron.

Je fixe son visage endormi. Une expression animale qui lui va si bien. Daeron a beau être un loup, il est terriblement sexy et c'est difficile à admettre quand on sait qu’il est une bête. Je glisse une main sur son visage, aussi discrète que curieuse. Malheureusement pour moi, je perds mon équilibre dans un cri aigu. Pris par la peur de me faire mal dans ma chute.

Plusieurs instants après, en ouvrant mes yeux, je me rends compte que je suis tout contre Daeron. Je peux sentir son bras me tenir contre lui. Son bras encercle ma taille si fortement qu’il me marque ma peau en une poignée de secondes. Je rougis en comprenant que je suis tout nu contre son corps et qu'il peut tout sentir de moi. Mais il se contente de me regarder à l’aide de ses yeux rouges.

— Tu ferais mieux de t’habiller.
— Euh ?

Je le regarde et je commence à regretter mon œil droit.

— Je reste une bête avant tout. Savoir que mon jeune époux est complètement nu contre moi ne me laisse pas indifférent.

Je sens mes joues chauffer. La vue de mon corps dénudé lui fait quelque chose. Je suis gêné mais heureux en même temps. Savoir que je lui plais me fait sourire. Et ce petit jeu de séduction ne me laisse pas indifférent. J'ai l'impression de le charmer alors que ça devrait être le contraire. UN agréable jeu de séduction entre nous. 

Même si la chance s'offre à lui, Daeron retire sa longue veste pour la mettre sur mes épaules et ainsi recouvrir chaque centimètres de peau que je lui montre accidentellement.

— Je reste un monstre Estel. Ne tente pas le diable.
— Tu n’es pas un monstre.

Car je viens d'en avoir la preuve. Malgré les cicatrices sur mon corps, il ne m'a pas regardé pas avec des yeux de dégout. Je suis content qu’il ait mis sa veste sur autour de mon corps. En plus de pouvoir sentir son parfum, il n'a pas abusé de moi en prenant le contrôle de la situation.

Sous cette apparence de bête, se cache un grand cœur. Daeron est un grand homme.