Chapitre 6
Camille
- Non ! me défendis-je outré par ses propos. Lisa et moi... elle et moi, on est amis. C'est tout.
- Je m'occupe de toi depuis six ans. Je t'ai vu devenir l'homme que tu es maintenant. Alors je me pose des questions. Il y a des sujets qu'on devrait peut être aborder...
- Non, mais t'es sérieux ! je le coupe, je ne sais plus où mettre. Si tu veux me parler de capote et de pilule, t'as un train de retard, voir dix. Le prof de bio est passé avant toi ! Je me gère très bien tout seul.
Je dois être rouge comme une tomate. Comment il peut me faire le coup maintenant ? Je pensais qu'il avait oublié d'être un bon tuteur à propos de ça. Ça m'arrangeait, à vrai dire. Je ne suis plus puceau depuis un certain temps déjà. Donc pas besoin de leçon, on est assez bombardé de prévention à ce sujet que ça soit au lycée ou ailleurs.
- Ok, si tu le dis. Mais en cas de besoin, viens me voir.
Sur ceux, il sort de la pièce et part vers sa chambre.
- Et Ju ! Merci ... dis-je doucement.
Julien est mon tuteur depuis mes douze ans. Mes parents sont décédés dans un accident de la route. J'étais chez Lisa quand ça s'est passé. J'y suis resté le temps qu'on trouve une personne de ma famille pour s'occuper de moi. Eloïse, ne voulait surtout pas que je sois placé dans un foyer, depuis, elle est une seconde mère pour moi.
Ma grand-mère aurait dû obtenir ma garde. Mais elle a fait une crise cardiaque, trois jours après le décès de mes parents. Lisa m'a soutenue dans cette épreuve. Puis, Julien est arrivé. Je ne l'avais encore jamais rencontré.
L'avocat m'a dit que c'était un cousin de mon père. J'ai trouvé ça étrange de me confier à lui, alors que je ne le connaissais pas. Mais personne d'autre n'était en mesure de me garder. C'était ça ou la famille d'accueil. Je n'avais jamais vraiment connu ma famille à part ma grand-mère maternelle. Julien a donc plaqué sa vie bordelaise pour s'occuper de moi. Je ne le remercierais jamais assez pour ce qu'il a fait pour moi. Je fais tout pour lui être agréable.
Je débarrasse la table et part sous la douche. Je prépare mes affaires pour l'entraînement et met mon sac dans la voiture.
Je fil chez Maxime. Dans la voiture, j'écoute le CD que Lisa m'a fait pour Noël. Une playlist spéciale pour aller aux entraînements et aux matchs. We are The champion, de Queen, résonne dans l'habitacle. Je m'imagine le moment où on gagnera le match de ce soir, du moins je l'espère.
Puis la chanson suivante commence, Eye of the tiger, du film Rocky 3. Je suis en transe quand j'arrive devant chez max et klaxonne deux fois. Il installe son sac dans le coffre et monte à côté de moi.
- Salut mec ! lui dis-je.
Maxime a pris du muscle grâce à l'entrainement ces dernier mois, ci bien qu'il est étriqué dans son t-shirt. Il va falloir qu'il pense à investir dans une nouvelle garde robe. Faut dire qu'avec sa nouvelle carrure, il fait tomber les filles comme des mouches.
Ses cheveux mi-long blonds et ses yeux bleus azure les rendent hystérique quand on sort. Il en joue, d'ailleurs, et rentre rarement seul.
- On va se chercher un casse dalle avant d'aller à l'entraînement ?!
- Ok.
- On va la faire bosser un peu ! me dis Max en riant.
Cinq minutes plus tard, on se gare devant une boulangerie à l'ancienne. La devanture rose et grise attire l'œil de loin.
On entre et une sonnette retentit. Une petite femme arrive, c'est le sosie de Lisa avec vingt-cinq ans de plus.
- Bonjour les garçons ! nous dit elle, enjouée. Élisabeth !!! appelle-t-elle.
- J'arrive !! Et moi, c'est Lisa !
Je la voie passer la porte avec son tablier rose. Ça lui va bien. Quoi qu'elle porte, elle est toujours. Son sourire est toujours là.
- Salut les gars !
- Il nous faut deux sandwich poulet spécial Lisa, s'il te plaît.
Elle s'apprête à aller dans l'arrière-boutique les préparer mais sa mère la devance.
- Attend ! Il faut que tu rajoutes ...
Lisa chuchote un truc à l'oreille de sa mère et se tourne vers nous.
- Alors les gars ! Prêts pour ce soir ?
- On va les exploser ! lui dit Maxime.
- Quel enthousiasme !
- On ne peut qu'être enthousiasme, il nous reste trois matchs et on est en tête du classement ! Et toi beauté, j'ai le plaisir de te voir à chaque match ! Alors que demande le peuple !
Lisa et Maxime se sont toujours bien entendu, mais j'ai du mal à rester calme quand il la drague.
- Ce n'est pas parce que je suis là que vous gagnez, dit-elle en riant.
- Bien-sûr que si, et je peux te voir dans un jean moulant et mater ton cul de déesse !
- Max ça suffit ! lui intimais-je.
Eloïse revint avec deux grosses poches. Je sors un billet de vingt euros et le lui tend.
- Idiot ! Range-moi ça ! me dit-elle.
Je m'approche et entoure Lisa de mes bras. Elle m'embrasse sur la joue et je lui rends sur la tempe.
- Fait attention ce soir et ne te blesse pas me chuchotte-t-elle. Je ne jouerais pas les infirmières.
- T'inquiète, je ferais gaffe.
Elle nous raccompagne jusqu'à la sortie. Max lui met une main aux fesses et au moment où je m'apprête à réagir, elle lui retourne une gifle à lui décrocher la mâchoire. Je pars dans un éclat de rire. Ce geste me rappelle à qu'elle point elle est unique.
- A ce soir Lisa.
- A ce soir beau gosse !
Nous partons en direction du stade.
On s'arrête quelque minute devant la plage pour manger nos sandwichs. Dans la poche on y trouve également deux bouteilles d'eau et un mot. Je le déplie et commence à lire :
Cam,
Tu sais comme je tremble de te voir jouer comme tu le feras ce soir.
Ne prend aucun risque. Comme je sais que tu ne m'écouteras pas et que tu feras tout pour marquer un essai, je te demande juste une chose : si tu marques ne serait-ce qu'un point, je veux te voir faire la danse de Billy.
Je t'embrasse my best ...
Lisa
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