Chapitre 44

Lisa

« Salut Camille,
C’est Lisa. Je sors lundi, peut etre qu’on pourrait boire un café ensemble. Bisous »

J’efface le message et me sens ridicule. Lui proposer un café alors que je n’en bois pas, c’est débile. Et puis il va croire que je le drague, même si c’est pas totalement faux. Je me prends la tête dans les mains et souffle un bon coup. J’aimerai vraiment le revoir, je ne pense qu’à lui depuis que je l’ai vu. Je n’ai eu aucun flash sur lui mais il m’inspire confiance et mes parents ont l’air de bien l’apprécier. Je pense une fois de plus à son sourire quand une idée me vient à l’idée. Peut être qu’il a une copine, une petite copine. Cette supposition me fait poser automatiquement le portable que ma mère m’a donné hier. J’allume la télé et tombe sur une série ou les deux meilleures amies font les 400 coups et là je prend conscience que moi aussi j’en ai une.

Un flash me revient immédiatement. Je me vois avec une grande brune, on fait les magasins, prend des photos avec son téléphone, boit un verre face à la mer. Ça y est je me souviens … Sophia.
Je lui envoie un message lui demandant si elle veut passer me voir aujourd’hui. Elle me répond qu’elle passera en fin de journée, après son travail.

J’ai a peine posé mon téléphone quand quelqu’un frappe à la porte. Un bel homme élancé franchit la porte avec un sourire charmeur. Il ressemble quelque peu à Camille et je rougis en pensant une fois de plus à lui.

- Salut, me dit-il.

Je remarque qu’il est bien bâti avec de larges épaules et sa barbe de trois jours lui donne beaucoup de charme.

- Heu… bonjour.

- Je suis Julien, le cousin de Cam. Ta mère m’a dit que avait quelques problèmes de mémoire, mais je suis heureux de voir que tu vas mieux.

- Merci. Je …

Un silence s’installe entre nous et je vois qu’il est mal à l’aise. Il se masse la nuque de sa main droite.

- Tu sors quand ?

- Lundi, ils veulent juste savoir si ma mémoire revient petit à petit.

- Ah oui ?

- J’ai déjà eu des flash, des souvenirs qui reviennent quand je mange quelque chose, quand je sens un parfum ou que je vois quelqu’un.

- Tu te souviens de moi ?

Je baisse les yeux et ne réponds pas. Il sait à mon silence que la réponse est négative. J’entends au bruit de ses pas qu’il s’approche de moi. Il passe son index sous mon menton et me pousse à le regarder. Je plonge dans son regard si sensuel. Il a de sacrés atouts mais ce sont les yeux de Camille que je retrouve dans les siens.

- Ce n’est pas grave, si tu ne te souviens pas de moi mais j’espère que la mémoire te reviendra vite. Une histoire comme la nôtre ne peut pas rester aux oubliettes.

Quelle histoire ? Je rougis à nouveau en entendant ses derniers mots. C’est une déclaration ? Oh la la … il faut que Sophia arrive pour me donner un coup de mains de ce côté-là parce que je n’y connais rien. Et puis même si ce mec est canon il n’arrive pas à la cheville de Cam.

- On a eu une histoire ensemble ?

- Je ne sais pas si je dois te donner des éléments pour te rafraîchir la mémoire ou si tu dois la retrouver de toi-même.

- Tu peux me dire ce qu’on a vécu, ça me déclenchera peut être un souvenir.

Je le vois hésitant, alors je l’invite à s’assoir sur la chaise près du fauteuil en cuir gris sur lequel je suis assis depuis ce matin. Je passe ma journée à rêvasser et à essayer de me souvenir. Mais me rappeler de quoi ? De ma vie ? Ma mémoire me revient petit a petit, un ou deux souvenirs par jour. Le problème, c’est que les deux seules personnes qui ne reviennent pas sont Camille, qui m’obsède continuellement, et son cousin qui va peut être m’en apprendre d’avantage maintenant. Il prend place à côté de moi et me prend la main. Tout comme son cousin, il y a quelques jours, il plonge ses grands yeux dans les miens mais aucune émotion ne se produit dans mon cœur.

Mon cœur ne bat pas à la chamade comme quand Camille me regarde ou quand il m’a embrassé sur la joue. Il fait des cercles avec son pouce sur les phalanges, ce geste semble très intime et me met légèrement mal l’aise, alors je dégage mes doigts des siens. Il se racle la gorge et prend un peu de recule.

- Je vais te résumer rapidement notre histoire. Je te connais depuis que tu as douze ans. Je t’ai vu grandir et devenir une jolie jeune femme. Un soir où je t’ai ramené chez toi, on s’est embrassé et tu es devenue ma petite amie.

Je suis médusée. Ce mec a dix ans de plus que moi. Comment j’ai pu sortir avec lui ? J’ai l’impression d’être tellement éprise de son cousin que ça me semble impossible de m’être amouracher de Julien. Il est si … si … adulte. Est-ce qu’il a profité de moi ? Non je ne pense pas. Loin de la même mais comment j’ai pu faire ça. C’était une telle évidence pour moi quand j’ai vu Camille passer cette porte alors que Julien ne m’évoque rien, si ce n’est qu’un ami.

En plus aucun flash back ne me revient. Je commence à trembler et à me dire que tout ceci n’est qu’un mensonge. Mais dans quel but ? Je n’ose plus le regarder ni lui parler. Je m’enfonce dans ce fauteuil si froid et cherche à fermer mon esprit à toute pensée négative.

- Ma chérie, je t’en prie… reviens moi. Dis moi que tu te souviens de tout ça, de moi, de nous.

Je sens le désespoir dans sa voix. Il essaye de me tendre la main et de se rapprocher de moi mais je me lève et vais boire le verre d’eau posé sur ma table de chevet. J’ai besoin d’air, j’étouffe. J’essaie de me ventiler avec ma main mais rien n’y fait. Je n’arrive plus à respirer, j’ai chaud, je suffoque. Je commence à paniquer. Sur un coup de tête, je m’apprête  a sortir de ma chambre mais il m’attrape par le poignet et m’enlace. Je me débat mais il sers sa poigne.

- Je ne te veux pas de mal. Je veux juste te dire que je vais te laisser tout l’espace dont tu as besoin pour retrouver la mémoire. Je ne viendrais plus si c’est ça que tu veux mais si je dois te dire une chose, une seule, c’est que je t’aime et que je t’attendrais.

Sur ses paroles, je m’enfuie le plus loin de lui, empruntant le premier ascenseur disponible et descends à la cafétéria prendre un chocolat chaud. Une fois au rez-de-chaussée, je commence à mieux respirer et tombe nez à nez sur Sofia.

- Lisa ? Ça va ?

Je me jette dans ses bras. Elle m’enlace et me serre dans ses bras. Je lâche tout, je pleure à chaude larme, inondant son t-shirt. 

- Ma puce … chut … qu’est ce qui ce passe ?

Entre deux sanglots, j’arrive à prononcer le prénom de Julien.

- Ah… Viens on va prendre un café et on va discuter.

- J’aime pas le café, bafouais-je.

Elle rigole et m’entraine vers le distributeur. 
Elle me parle pendant deux heures de nous, de nos amis, de ma famille. Elle me dit qu’elle n’a pas de petit ami mais qu’elle se fait plaisir avec plusieurs sex -friends sur Paris. Elle me parle de sa famille et du fait qu’elle rêverait d’avoir des parents comme les miens. Il faut dire que mes parents sont tellement géniaux. Puis on en vient à parler de Julien.

- Tu ne m’as pas trop parlé de votre relation mais j’ai vite compris ce qui se tramait entre vous. Tout ce que je sais c’est qu’avec lui tu étais heureuse. Tu souriais tout le temps. Je devrais être vexée que tu ne m’ai pas parlé de ton premier baiser avec lui, de votre premier rencard ou de votre première fois…

Je me suis mise à rougir en entendant ses mots. Ai-je vraiment fais l’amour avec Julien. Je ferme les yeux et imagine ses lèvres sur moi mais c’est Camille, une fois de plus qui prend place dans mes rêves. 

- Lisa ? Lisa tu m’entends ?

Je reviens à moi et lui hoche la tête.

- Il te fais autant d’effet que ça ? Faut dire qu’il est canon et que j’en ferait bien mon quatre heure.

Je ne réagis même pas à ses mots, cela ne me fait ni chaud ni froid. Comment j’ai pu être amoureuse de lui et ne rien ressentir quand une fille parle de lui comme ça. Je n’ai que Camille dans la tête et je n’ai pas envie de faire du mal à Julien. Je dois lui dire que je ne veux pas poursuivre avec lui c’est une certitude.

- Oh pardon Lisa … c’est pas cool de ma part.

Un silence ce fait entre nous alors que je lâche ma bombe.

- Je vais quitter Julien.

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