Chapitre 43

Lisa

La première chose que je vois chez lui, c'est son sourire. Sa bouche pulpeuse et ses lèvres charnues couleur pourpre qui s'étirent pour laisser place à une émotion de bonheur. Je vois sa dentition si parfaite, d'un blanc digne d'une couverture de magasine.

Ce sourire ne m'est pas inconnu mais je ne saurais dire où je l'ai vu. Il se fait rassurant et sincère. Mon cœur se serre quand, une fraction de seconde il mort sa lèvre inférieure, avant de se précipiter sur moi.

Je sens son parfum boisé, si masculin. Je le hume discrètement puis me sens aussitôt apaisée. Il m'embrasse la joue et je m'embrase instantanément. Je savoure ce contact et ne peux que sourire à mon tour. Je me sens rougir quand nos regards se croisent. Je sais que je le connais, c'est une certitude, il ne m'aurait pas embrasser sinon mais une question me brûle les lèvres ...

- Qui êtes vous ?

Je vois son visage se décomposer. Il me semble même apercevoir des larmes perler au bord de ses beaux yeux en forme d'amande.

- Lisa... je ... je

La femme à côté de moi qui m'a dit être ma mère, voit la détresse du jeune homme. Elle doit être proche de lui car elle pose ses doigts fins, avec du vernis incolore, sur son avant bras et lui dit :

- Cam, Lisa est victime d'amnésie. Les médecins nous ont dit que cela serait sûrement temporaire mais ça peut prendre du temps avant que ses souvenirs ne reviennent.

Ses magnifiques yeux cherchent les miens et je plonge dans son regard sans hésitation.

- Tu m'as oublié ?

Sa voix est chargée d'émotions. J'aimerai me souvenir mais ma mémoire est un véritable trou noir. Je me suis réveillée, il y a, quoi, une heure à tout cassé. Je ne sais plus qui je suis, ni qui sont les gens autour de moi. La femme assise sur le fauteuil en cuir gris, me regarde comme j'arrivais directement d'une autre planète. Je suis entourée de personnes qui me sont pas étranger mais que je ne connais pas. Je me sens perdue et bien qu'il y ait deux personnes en plus de ce jeune homme, je ressens un vide dans mon cœur et une sensation de solitude. Je suis submergée par des émotions contradictoires. Faisant cet état des lieux, je me mets à pleurer. Mes larmes coulent sur mes joues, elles sont salées et me brûle la peau. Le sentiment de bonheur que j'avais en regardant le garçon quand il est entré fait place à la peur.

Ne voulant pas me donner en spectacle, je plonge mon visage dans mes mains afin de cacher les sanglots dont je suis victime.

Le jeune homme s'assoit à côté de moi et me prend dans ses bras.

- Je suis Camille mais tu m'appelle toujours Cam.

- Tu es ... mon frère ? dis-je incertaine.

- Je suis ton meilleur ami. On se connaît depuis qu'on a dix ans. J'ai toujours était là pour toi et ça va continuer tant que tu voudras de moi.

Ses paroles me touchent en plein cœur. Incapable de me contrôler, je pose ma tête contre son torse qui me semble bien musclé. Je passe mes bras autour de son dos et me morfond. J'inonde son t-shirt de tout mon chagrin. J'ai l'impression que plus personne n'existe autour de nous. Je me concentre sur la chaleur qui émane de son corps. C'est comme si je retrouvais une partie de moi-même. Nous restons ainsi pendant longtemps, si longtemps que j'entends des personnes sortir de la chambre. Ils veulent sûrement nous laisser un peu d'intimité quand ils ont vu ma réaction fasse à ... Cam... Quelques minutes plus tard il m'allonge sur le lit bien que je ne veuille pas quitter ses bras. Il me positionne sur le côté, et s'étend derrière moi. Il m'enserre de ses bras et de sa main droite me caresse la joue. A bout de force je fini par plonger dans les bras de Morphée.

<3

On ne peut pas dire que la nourriture de l'hôpital était sensationnelle, mais bon c'était passable. La soupe à l'oignon et les haricots verts en boite était mangeable mais alors la viande bouillie et le fromage blanc sans sucre, j'ai vraiment du mal à m'y faire. Le seul bon repas de la journée, c'est le petit déjeuné. Ma mère m'a amené du café me certifiant que j'aimais ça, mais à l'évidence, le coma n'a pas altéré que ma mémoire, il a aussi modifié mes goûts. Je ne comprend pas les gens qui en consomment. C'est amer même avec du sucre, le goût reste un temps infini.

Je regarde ma mère dans les yeux et lui demande incertaine :

- Qu'est ce qu'il s'est passé ? Pourquoi j'étais dans le coma ?

- Tu n'étais pas avec moi. Il y a pas mal de zones d'ombres... Tu étais avec Camille et Julien.

- Julien ?

- C'est le cousin de Camille. Il viendra bientôt te voir je pense. Il est venu régulièrement depuis que tu es ici.

Un silence se fait, elle inspire lentement et souffle afin de poursuivre son récit. Depuis que je me suis réveillée, j'ai plusieurs flash de ma mère et moi. Elle parait beaucoup plus jeune dans mes souvenirs. Il faut croire que veiller sa fille dans un hôpital lui a donné des cheveux blancs. Mais il n'y a une chose qui n'a absolument pas changé chez elle, c'est l'amour que je vois dans ses yeux quand elle me regarde.

- Apparement tu t'es disputé avec Camille. Julien a voulu te défendre et ils en sont venus aux mains. Dans un geste brusque Camille t'a bousculé et ta tête a heurté le carrelage. Les secours ton vite pris en charge mais suite à ton opération, tu ne t'es pas réveillé. Camille s'en ait tellement voulu ma chérie.

Ses larmes s'échappent de ses beaux yeux. Elle me prend la joue en coupe et de son pouce me caresse tendrement. Elle s'essuie ses joues de sa main libre et m'embrasse avant de me prendre dans ses bras. J'ai à nouveau un flash et je la vois me prendre dans ses bras de la même manière, si douce, si aimante.

- J'ai eut tellement peur ma chérie, dit elle dans un sanglot. Je t'aime, mon trésor !

- Camille...

- Chérie, ne lui en veut pas. Il t'en parlera de lui-même mais donne lui une chance. Je lui ai pardonné. Il était tellement mal. Il a veillé sur toi comme personne, t'a fait écouter de la musique, te lisait les cours et te parlait du lycée. C'est un malencontreux accident. Il n'a pas était gâté par la vie, mon trésor, mais depuis que tu es rentré dans sa vie, il rayonne. Il faut que tu lui pardonne.

- Mais je ...

- Il a fait une erreur mais tu es avec nous maintenant. Je connais pas tous les tenant et les aboutissants de la dispute de ce soir là mais cela devait être important aux yeux de Cam pour être dans un tel état. Camille n'est pas de nature violente donc il y a forcément une raison. Chérie, réfléchis y. Je t'en pris, ne le rejette pas ...

- J'allais juste te demander si tu avais son numéro de téléphone.

Ma mère devient cramoisie. C'est assez amusant après le monologue qu'elle vient de me faire. Je ne sais pas pourquoi j'ai demandé son numéro mais je ne voulais pas la décevoir en le repoussant alors que son sourire me hante depuis que je me suis endormie dans ses bras.

A mon réveil il n'est plus là. A sa place se trouve une photo de nous deux. Je suis dans ses bras avec un sourire que peux rivaliser de Mona Lisa. Camille ne regarde pas l'objectif, il n'a d'yeux que pour moi. Cela me réchauffe le cœur et je ne pense qu'à lui en m'endormant cette nuit là.

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