Chapitre 39
Camille
Je la retrouve, adossée contre ma voiture, les bras croisés et la tête baissée. J’avance lentement vers elle.
- Ramène moi chez moi, s’il te plaît, je l’entends me dire, sans relever les yeux.
- Lucie, ce n’est qu’un malentendu. Tu connais Max…
- J’AI DIS RAMÈNE MOI !
J’arrête de marcher aussitôt. C’est la première fois qu’elle est aussi en colère devant moi. Je mets la main dans la poche et sors mes clés.
- Vas-y, monte.
La route se fait en silence. J’arrête la voiture devant chez elle, je n’ai pas le temps de me tourner de son côté qu’elle sors précipitamment, claque la portière et court jusque chez elle.
Bon.
Je suppose que je vais devoir attendre qu’elle redescende avant de pouvoir arranger les choses.
Je remets le contact et rentre à la maison. Sur la route, je me remémore les paroles de Max. Qu’est ce qui lui a prit franchement de balancer ça devant elle ?! Je n’y crois pas, j’ai l’impression d’être dans un mauvais rêve. ..
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Quand je me gare dans l’allée, je remarque la voiture de Julien dans le garage. Il est rentré. Je passe la porte et mon pied envoi valser une chaussure.
Celle de Lisa.
Je me tourne vers le porte – manteau et vois sa veste.
Merde. Qu’est ce qu’elle fait là ? Elle devrait être chez elle avec ses parents…
J’accroche ma veste sur la paterre à côté de la sienne. Range mes baskets dans le placard et me dirige silencieusement jusqu’à la cuisine.
Mes pieds s’arrêtent net quand je les vois…
Lisa est là. Assise sur le plan de travail, dos à moi. Julien est face à elle, ses mains se sont glissées sous son haut.
Je reste dans l’embrasure de la porte le temps de calmer ma respiration, les poings serrés. J’entends Lisa gémir sous ses caresses. Je perds tout contrôle et fonce droit vers eux. J’écarte Lisa que j’entends glisser du plan de travail et Julien n’a pas le temps de réaliser que je balance mon poing sur son visage.
- Ne la touche pas ! je crie en le poussant contre le frigo.
- Cam ! crie Lisa.
Je me retourne à peine pour voir si elle va bien que je sens ma lèvre pulser aussitôt sous le coup de mon cousin.
- Non ! Arrêtez !
Je sens ses petites mains se faufiler entre nous mais je ne vois que lui et il ne voit que moi.
- Pourquoi ?! Pourquoi elle ?! Tu sais que je l’aime !
- Camille, arrête ! On peut parler, me dit il, me bloquant les bras dans le dos.
- Je n’ai rien prémédité, Cam. C’est arrivé, comme ça, ajoute-t-il.
Je réussi à me dégager de son emprise par un coup de pied dans le tibia qui le fait grogner de douleur.
Je me retourne vers Lisa. Ses yeux sont maculés de larmes.
Habituellement je ne supporte pas de la voir comme ça mais je suis dans une telle rage que cela ne m’arrête pas.
- Depuis combien de temps ça dure ? Depuis combien de temps tu me mens ? je lui demande, essayant de me calmer.
J’inspire et expire le plus calmement possible. Je compte dans ma tête, « un, deux, trois ». Rien à faire. Je n’arrive pas à me ressaisir.
- Ne me demandes pas ça Cam, s’il te plaît.
Sa voix est basse, je ne l’entends presque pas. Elle a honte mais cela ne m’arrête pas.
- Répond moi ! je lui crie.
- Ne lui hurle pas dessus, dit Julien.
- Depuis … depuis Simon.
- Que vient faire Simon dans cette histoire ? !
Plus un mot ne sort de sa bouche, elle sanglote et ne parvient plus à parler. Julien se rapproche d’elle.
- C’est le soir où tu t’es battu avec Simon que notre histoire a commencé, dit Julien.
Je me tourne vers lui, je n’arrive pas à y croire. Je sens des larmes perler au coins des yeux.
- Tu peux toutes les avoir. Toutes, sans exception ! Mais il a fallu que tu prennes la seule que je voulais, moi !
Je ne peux plus retenir mes larmes à présent. Je les laisse couler sur mon visage.
- Je suis désolé Cam. Cela nous est tombé dessus, comme ça, on ne l’a pas cherché. J’aurais espéré que tu comprennes et que tu laisses ton ego de côté.
- Mon ego ? Mon ego ?! Tu ne sais pas de quoi tu parles. Je comprends mieux maintenant pourquoi tu essaie de m’éloigner d’elle. Tu me fais la morale sans même t’apercevoir que je souffrais alors que je n’en connaissais même pas la cause.
Je sors de mes gonds, impossible de retenir ni mes larmes, ni mes tremblements, c’est plus fort que moi. Même ma voix, que je tente de contrôler, sans succès.
- Je l’aime, c’est viscéral. Je l’aime depuis toujours et tu me la prise sans penser au mal que cela me ferait ! Je croyais que tu étais ma famille ! Tu m’as menti, trahi ! Sors de ma vie, et toi aussi !
Je prononce ces derniers mots en faisant face à une Lisa totalement submergée par les larmes qui ne cessent de couler.
- Arrête Camille, tu dis des choses qui dépasse ta pensée, murmure t-elle.
- Oh non, c’est très clair dans ma tête.
Alors que je plonge mon regard dans le sien, je sens mes larmes redoubler, ce qui m’oblige à détourner les yeux et essuyer mon visage. Lorsque je rouvre les yeux, ils se posent sur la main de Julien posée sur la taille de la femme dont je suis amoureux.
Je deviens fou, et, aveuglé par ma haine je sors la phrase de trop :
- Alors, t’as couché avec lui ? Pour ta première fois ? Le mec qui se fait une meuf différente tous les soirs …
- Arrête ça, Cam, m’averti Julien.
J’observe Lisa. Sa réaction est innexistante. Elle regarde ses pieds et commence à suffoquer. Même si la voir dans cet état me déchire le cœur, je suis fou des rage, essoufflé comme si j’avais couru un marathon. J’ai tellement mal que je ne peux m’arrêter. Je veux les faire souffrir, qu’ils ressentent au moins 1% de ma douleur.
- Vu les gémissements que tu as poussé, tu as dû apprécié. Oh Julien …oh Oui …
Je n’ai pas le temps de continuer que Julien me met un direct du droit en plein dans le visage. Je suis tellement nerveux que je ne sens rien sur le coup, il m’a juste déchaîné. Je me retourne brusquement et lui fou un violent coup de tête au niveau du nez.
Dans mon élan, j’ai bousculé Lisa, je l’entends crier derrière moi, puis quelque chose tombe sur le carrelage. Je suis si absorbé par la fureur qui m’envahit un peu plus à chaque instant que je n’y prête pas attention. Les images de Julien faisant l’amour à Lisa, la femme qui compte plus que n’importe qui, tournent en boucle dans ma tête.
Il gémit lorsqu’il voit le sang de son nez couler sur sa main. Il relève la tête et je vois son visage tuméfié semble s’alarmer.
- Merde Lisa ! dit-il en me contournant.
Je me retourne et vois Lisa, gisant sur le sol de la cuisine, inconsciente.
Nous nous approchons d’elle. Il prend son visage et murmure son prénom. Il a l’air vraiment inquiet pour elle. Merde qu’est ce que j’ai fais ?! Il lui caresse la joue du bout des doigts. D’où je suis, Je peux voir sa mains trembler légèrement. Je regarde le visage de mon cousin, son nez saigne et commence à changer de couleur, un de ses yeux a doublé de volume. De mon côté, une plaie barre ma lèvre inferieure et quelques hématomes couvrent mes yeux et le haut de ma joue. Il se redresse vivement et sort des torchons propres du tiroir qu’il s’empresse de passer sous l’eau et retourne au côté de Lisa. Je le regarde prendre doucement sa tête et la pose sur ses genoux. Il prend les torchons qu’il a posé près de lui, m’en envoi un, et pendant qu’il presse le sien contre son nez, il éponge le visage de Lisa. Quelques secondes plus tard, Elle gémit, essaie de redresser sa tête, mais elle retombe sur les genoux de Julien.
- Appelle les pompiers ! Bouge, ne reste pas planté là ! crie-t-il à mon attention.
Je réalise à ce moment seulement que je suis resté tout ce temps les pieds plantés au sol, incapable de réagir, de faire quoi que ce soit pour elle. Je secoue la tête et cours chercher mon téléphone, resté dans la poche de ma veste pour appeler les secours.
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J’entends Lisa gémir à chaque obstacles qui passent sous les roues du camion de pompier. Ils sont arrivés dix minutes après mon appel. Pendant que le reste de l’équipe s’occupait de Lisa, un des intervenants a posé des questions à Julien sur la nature de l’accident tout en nettoyant ses plaies. Il leur a parlé d’une simple altercation entre deux cousins. Lisa, assistant à la scène, se serait faite bousculée et aurait fait une chute sur le carrelage.
Ils ont pris Julien dans le deuxième camion. Il ne voulait pas quitter Lisa mais j’ai insisté pour rester près d’elle. Il était hors de question que je ne sois pas aux côtés de ma meilleure amie. Même si, en ce moment, j’ai l’impression d’avoir été trahi, c’est le cas en quelque sorte, il m’était impensable de la quitter. C’est moi qui lui ai fait ça, c’est à moi d’être près d’elle.
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